Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

La Chine demande à l’Union européenne de définir clairement la nature exacte des relations qu’elle souhaite avoir avec la Chine

Le 24e sommet Chine-UE se tient à Pékin le 7 décembre. Le président Xi Jinping rencontrera le président du Conseil européen, Charles Michel, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Le Premier ministre du Conseil d’État Li Qiang, le président Charles Michel et la présidente Ursula von der Leyen présideront conjointement le sommet. La Chine a tenu a poser le cadre de cette réunion et à ce titre, elle a souligné la nécessité pour l’Union européenne de changer le sien parce qu’il générait des incohérences et des conflits qui n’avaient pas lieu d’être et nuisait à des relations qu’en particulier les milieux d’affaires attendaient avec impatience dans le contexte difficile que traversait l’Europe. Nous en avons fait un résumé et on peut constater que si la Chine a une attitude positive et sincère avec l’UE, elle exige pour que le sommet ait un sens un éclaircissement sur le positionnement de l’UE envers elle mais elle emploie un langage direct avec des gens en grande difficulté et qui ont perdu un peu de leur superbe. (note et résumé de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

Officiellement le gouvernement chinois a précisé qu’en ce qui le concerne la Chine et l’UE n’étaient pas rivales et que leurs intérêts communs l’emportaient largement sur leurs différences. Cette précision que les délégations chinoises répètent à chaque contact avec un pays européen et des représentants officiels de l’UE n’est pas de pure forme ou dit à la légère, c’est l’expression même de la sincérité de la Chine et il faut que l’UE en soit convaincue si on veut que ce sommet fournisse des orientations stratégiques pour le développement durable et sain des relations sino-européennes, et la partie européenne doit fournir des réponses plus claires à cette question fondamentale.

Or dans un document publié le 30 juin dernier par le Conseil européen, la Chine est gratifiée d’une triple position « un partenaire, un concurrent et un rival systémique » pour l’Europe. Ce triple positionnement vis-à-vis de la Chine est non seulement erroné mais aussi néfaste a déclaré officiellement la Chine. La politique de l’Europe à l’égard de la Chine, fondée sur ce triple positionnement, est chaotique, vague et très instable. Il est impossible d’avoir des opinions aussi contradictoires même si leur finalité est de réconcilier les Européens entre eux (sous entendu dans leur allégeance plus ou moins marquée face aux Etats-Unis). Le résultat le plus clair en est non seulement la confusion entre Européens ce qui les regarde mais rend impossible une gestion européenne des relations avec la Chine, le renforcement des préoccupations politiques et sécuritaires et l’alignement sur les politiques d’endiguement des États-Unis contre la Chine. Tous ces facteurs créent des obstacles et des difficultés inutiles pour les relations sino-européennes.

Si cela continue, il y a une réelle possibilité que la Chine et l’Europe passent du statut de « partenaires » à celui de « rivaux », bien qu’il s’agisse d’un résultat qu’aucune des deux parties ne souhaite voir.

L’Europe doit donc s’attaquer à cette importante question de sa propre définition et reconnaître qu’un partenariat stratégique global est le seul positionnement précis et approprié entre la Chine et l’Europe. Cela aurait dû être un fait objectif évident, mais certains Européens, portant des lunettes de différentes couleurs, ne parviennent pas à le voir clairement. Même en période de divergences marquées entre la Chine et l’Europe, nos positions sur des questions fondamentales telles que le maintien du multilatéralisme, le renforcement de la gouvernance mondiale et l’opposition au protectionnisme commercial et à l’unilatéralisme ont pourtant toujours concordé, a souligné la Chine. La coordination et le soutien mutuel dans la résolution des problèmes mondiaux tels que le changement climatique et la promotion de la paix et de la stabilité régionales se sont déroulés sans heurts. En outre, l’énorme volume d’échanges commerciaux entre la Chine et l’Europe a soutenu de nombreux projets de coopération mutuellement bénéfiques. Il n’y a pas de base à un quelconque conflit entre la Chine et l’Europe. La coopération définit de manière écrasante notre relation. S’il ne s’agit pas d’un partenariat, qu’est-ce que c’est ?

Tant que nous élargissons nos perspectives et ouvrons nos esprits, de nombreuses questions ne sont pas intrinsèquement problématiques, et même les divergences peuvent être gérées efficacement. Par exemple, le haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell Fontelles, a déclaré que la stratégie Global Gateway de l’UE et l’initiative « la Ceinture et la Route » ne sont pas antagonistes l’une de l’autre, mais complémentaires l’une de l’autre, car elles visent toutes deux à promouvoir le développement mondial. Le déficit mondial d’infrastructures se chiffre en milliers de milliards de dollars, et aucun pays ou entité économique ne peut monopoliser ce marché. De même, dans certains conflits locaux et questions brûlantes, l’Europe et la Chine partagent un consensus stratégique en faveur de cessez-le-feu et d’un engagement actif dans les pourparlers de paix. En ce qui concerne les points de friction spécifiques, ceux-ci peuvent être résolus par le dialogue et la communication plutôt que par la confrontation. Cela souligne l’importance et la valeur de la communication stratégique entre la Chine et l’Europe.

Ce sommet Chine-UE coïncide avec le 20e anniversaire de l’établissement du partenariat stratégique global Chine-UE, ainsi qu’avec le 25e anniversaire du mécanisme du sommet Chine-UE. La Chine espère que ce sommet jouera un rôle important dans la poursuite des réalisations passées et ouvrira la voie aux développements futurs. La communication en face à face entre les dirigeants améliore la compréhension mutuelle et la confiance. Les deux parties peuvent renforcer la coopération pragmatique en explorant l’innovation, résoudre les problèmes par le dialogue et la consultation, et relever les défis mondiaux par la collaboration. Cela illustre de manière frappante l’essence d’un « partenariat stratégique global ».

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1 Commentaire


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    Apparemment la position de l’UE sur la Chine est invariable.
    Mais il me semble que la RPC privilégiait les relations bilatérales.
    A présent elle s’adresse à l’Europe et cela signifie que l’UE s’est davantage divisée et affaiblie, notamment en se pliant aux USA.

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