Cet article dont nous ne partageons pas du tout les attendus (rien d’autre que le “grand remplacement” cher à Eric Zemmour), pas plus d’ailleurs fort heureusement que la Chine ou le KPRF, est néanmoins intéressant parce qu’il illustre une attitude d’une part croissante du capitalisme occidental, celui qui joue le plus “l’innovation” comme Musk mais aussi comme ici celui installé à Hong Kong ou même les forces conservatrices israéliennes les plus lucides. Face à la crise des Etats-Unis, il est suggéré un pacte dans lequel la Chine et le monde multipolaire en train de naître s’allierait avec une extrême-droite européenne devenue “raisonnable” (à savoir qui limiterait son racisme sécuritaire à l’Islam) et qui en revanche profiterait de la débâcle d’une gauche belliciste et aussi antisociale que la droite classique. “L’extrême-droite devient rapidement le courant dominant de la politique européenne alors que les guerres de Gaza et d’Ukraine modifient les sentiments continentaux” dit cet article de l’un des dirigeants d’Asia Times, le tabloïd des investisseurs de Hong Kong. La “solution” n’est rien d’autre que le fascisme accepté mais la description des errances de l’UE, de la droite et de la gauche européenne n’est malheureusement pas inexacte et nous prépare des lendemains qui déchantent y compris en France comme aux Etats-Unis ou en Argentine… Fabien Roussel, le secrétaire du PCF, vient de dire quelque chose de fondamental: l’extrême-droite est en train de nous mener pied au plancher vers la guerre civile aussi en France… c’est tout sauf raisonnable. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
Par DAVID P GOLDMAN25 NOVEMBRE 2023
La victoire surprise de Geert Wilders aux élections néerlandaises de la semaine dernière laisse présager un bouleversement de la politique européenne qui se profile depuis longtemps, mais qui est provoqué par deux événements urgents.
Le premier est celui des manifestations de masse en soutien au Hamas par les migrants musulmans après le 7 octobre, affirmation triomphaliste du pouvoir par une minorité qui croit qu’elle pourrait devenir la future majorité.
Cela a jeté une lumière crue sur l’immigration de masse incontrôlée, aujourd’hui le principal problème politique de l’Europe. L’incapacité des partis traditionnels à s’attaquer au problème le plus urgent du continent ouvre la voie au pouvoir à une opposition qui, il y a quelques mois à peine, était considérée comme un élément politique marginal.
Le deuxième problème est l’hostilité populaire à l’égard de la guerre en Ukraine, que l’Ukraine est visiblement en train de perdre.
Longtemps tournés en dérision comme des retours en arrière extrémistes, les partis de droite européens sont devenus le dernier bastion de ce qui était autrefois une sagesse conventionnelle en Occident. Leur nationalisme a plus en commun avec Charles De Gaulle qu’avec Jean-Marie Le Pen, et leurs points de vue sur des questions clés – l’immigration, la Russie, la Chine et les États-Unis – sont rationnels et réfléchis.
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, qui se décrit lui-même comme un démocrate-chrétien dans le style du défunt chancelier allemand Helmut Kohl, est le porte-drapeau de la nouvelle droite européenne, mais des leaders potentiels émergent dans plusieurs pays européens.
Wilders, bien sûr, a pris des positions colorées sur le problème musulman de son pays, proposant à un moment donné d’interdire le Coran et de fermer les mosquées. Il s’agit là de gestes rhétoriques plutôt que de déclarations politiques. Ce qui qualifie la droite européenne pour une position de leadership, c’est qu’elle offre des alternatives politiques rationnelles en matière de politique économique, sociale et de sécurité.
Les migrations, légales et illégales, sont en train de transformer le caractère de la société européenne. Officiellement, environ 7 % de la population de la France, de la Grande-Bretagne et de l’Allemagne sont des migrants musulmans, mais les chiffres réels sont plus élevés.
En 2017, le Pew Institute estimait que 8,8 % des résidents français étaient musulmans, et que ce total passerait à 18 % d’ici 2050. Plus de la moitié des écoliers de la ville allemande de Hambourg sont issus de familles immigrées.
On estime que 2,3 millions de personnes ont émigré vers l’Europe en 2022. L’estimation de la Commission européenne de 331 400 « passages irréguliers aux frontières » en 2022 est presque certainement largement sous-estimée ; à elle seule, la Hongrie a refoulé 270 000 migrants potentiels à sa frontière en 2023, a rapporté Orban dans un discours prononcé la semaine dernière.
L’Ukraine a été de loin la plus grande source d’immigrants en Europe au cours des deux dernières années, mais les Européens ne considèrent pas les Ukrainiens comme une menace culturelle. L’affirmation publique du pouvoir par les minorités musulmanes après le 7 octobre, cependant, a radicalement changé la perception du public.
Wilders n’avait obtenu que 10 % des voix avant le massacre du Hamas du 7 octobre, mais a remporté 35 % des sièges après que les musulmans européens ont organisé des manifestations de masse en soutien au Hamas dans la plupart des grandes villes européennes.
Le 19 octobre, des musulmans du quartier de Neukölln à Berlin ont provoqué des émeutes, blessant 65 policiers après qu’une chaîne islamiste Telegram a appelé ses partisans à « transformer Neukölln en bande de Gaza » et à « tout brûler », selon le journal Bild-Zeitung.
Un sondage You.gov réalisé début novembre indiquait que 59 % des Allemands craignaient une attaque terroriste de masse dans leur propre pays après les attaques du Hamas du 7 octobre contre Israël, qui ont tué plus de 1 000 civils. Seuls 27 % des Allemands interrogés pensaient que des attaques terroristes étaient peu probables.
Un sondage réalisé par le magazine allemand Stern et publié le 18 octobre a révélé que 58 % des Allemands pensaient que la réponse militaire israélienne à Gaza était « appropriée », contre seulement 23 % qui s’y opposaient.
Pour la plupart, les partis de droite sont de fervents partisans d’Israël. Avec la Croatie et la République tchèque, la Hongrie a été l’un des rares pays industrialisés à voter contre la résolution d’octobre du Conseil de sécurité de l’ONU appelant à un cessez-le-feu à Gaza.
La guerre de Gaza et, plus important encore, le soulèvement parmi les musulmans d’Europe en réponse à la guerre de Gaza, ont creusé un fossé dans la société européenne qui a laissé un grand nombre d’électeurs convaincus que la minorité musulmane était inassimilable et même dangereuse.
Cela contraste fortement avec la réponse à l’approche de la chancelière de l’époque, Angela Merkel, « Nous pouvons le faire ! » pour absorber environ 1 million de migrants syriens et musulmans en 2016.
L’immigration explique l’augmentation soudaine du soutien aux partis de droite européens, mais le profond mécontentement à l’égard de la position des principaux partis européens sur la guerre en Ukraine est un facteur contributif important.
S’exprimant lors de la conférence anniversaire du journal suisse Weltwoche la semaine dernière, le Hongrois Viktor Orban a résumé le problème de l’Europe : « L’Amérique perd du terrain, et l’Europe en paie le prix. » Il a appelé à une politique stratégique européenne indépendante.
L’un des leaders prometteurs de l’Alternative für Deutschland, l’opposition de droite allemande, est le Dr Maximilian Krah, tête de liste de l’AfD aux élections européennes de l’année prochaine. Dans une interview accordée à The American Conservative, Krah s’est décrit comme un gaulliste qui veut que l’Europe soit un pôle important dans un monde multipolaire.
« Repoussons une idée fausse largement répandue à droite, selon laquelle les États-Unis sont actuellement hégémoniques et que la seule alternative est l’hégémonie chinoise », a déclaré Krah aux publications américaines.
« La Chine et les BRICS forment une coalition anti-hégémonique. Donc, je le dis comme ça : soit nous avons une Pax Americana, qui, je crois, est nécessairement woke et belliqueuse, soit nous n’avons pas d’hégémonie mondiale unique, mais des hégémons régionaux qui gouvernent selon leurs propres préférences locales. Et je ne dis même pas que ce dernier modèle est meilleur que le premier. C’est tout simplement inévitable », a déclaré Krah.
L’hégémonie américaine en Europe va s’atrophier, a ajouté Krah :
Comment un pays qui s’éloigne de l’Europe peut-il en même temps la dominer ? Cette question se pose très concrètement en Ukraine. De toute évidence, vous voyez que les États-Unis n’ont pas le bien-être de la population ukrainienne en tête. Après tout, nous sommes en train de sacrifier la jeunesse ukrainienne dans cette guerre débile : une guerre qui aurait pu être facilement évitée. De toute évidence, cette guerre concerne l’ambition de l’Amérique de repousser la Russie. C’est une guerre pour l’ordre mondial. Et Washington a effectivement pris le contrôle de Kiev, qui ne peut rien faire sans l’approbation américaine. Les États-Unis financent l’Ukraine, l’arment, prennent des décisions stratégiques en son nom.
Bild-Zeitung, le plus grand organe de presse d’Allemagne, a rapporté le 24 novembre que Washington et Berlin tentent de persuader le président ukrainien Volodymyr Zelensky que la Russie ne peut pas être vaincue militairement et qu’il devra négocier une solution.
Ce que Maximilian Krah a qualifié de « guerre débile » hantera les partis traditionnels européens, qui seront perçus comme des marionnettes de Washington. Comme Orban l’a dit au journaliste américain Tucker Carlson dans une interview le mois dernier, « la position de l’Allemagne sur la guerre en Ukraine est la preuve d’un manque de souveraineté ».
L’AfD arrive en deuxième position dans les sondages avec environ 22% des voix allemandes, devant les sociaux-démocrates, les Verts et les libéraux-démocrates qui composent la coalition au pouvoir. Comme le parti de Wilders, l’AfD a eu le statut de lépreux politique. Les partis traditionnels ont tous déclaré qu’ils refuseraient de travailler avec eux.
Au fur et à mesure que les plaques tectoniques de la politique européenne se déplacent, aucun des anciens Shibboleths ne s’appliquera.
Suivez David P Goldman sur X, anciennement Twitter, à @davidpgoldman
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Daniel Arias
Les USA s’éloignent de l’Europe ?
En tout cas pas sur le plan financier, militaire, diplomatique et culturel, bien au contraire et y compris sur dans le secteur énergétique où ce sont encore eux les rois du pétrole sur le marché européen.
Par contre la montée concertée du fascisme en Europe est probablement la même phase opératoire que celle en Ukraine, discrédit de la gauche et de la droite puis ouverture en grand des média à l’extrême droite.
L’importation du conflit Israélien en France et en Europe semble pour l’instant un échec dans des pays où les communautés préfèrent vivre en paix.
De plus en plus les menaces terroristes sont le fait de groupes d’extrême droite qui n’hésitent plus à passer à l’action comme en Irlande sans provoquer plus d’émotion que ça parmi ce qui reste de la gauche.
Une fois la bataille d’Ukraine terminée que vont devenir les bataillons Asov and Co au chômage ?
Rappelons que la dénazification est un des objectifs de guerre déclaré de la Russie.
Quant à l’UE dans un marché contesté pour les yankees nous sommes le maillon faible et cette extrême droite sera la première à collaborer avec les fonds de pensions en tout genres. Tout comme Mussolini,Hitler et Franco ont servis largement les intérêts de la finance déjà mondialisée, les banquiers n’ont pas trop souffert.
Nos pays vont ils être le prochain théâtre d’opération pour ces criminels que sont les capitalistes ?
Pour ceux qui ont des doutes Steve Banon était un des promoteurs de l’extrême droite en Europe dans son organisation The Movement. Inspiré probablement par leur ancien allié espagnol du Movimiento Nacional.
En France médiatiquement tout est fait pour faire accepter ce néo fascisme après avoir détruit la culture communiste qui était le seul rempart idéologique à cette peste.
Il n’est pas certain que le vote de barrage fonctionne aux prochaines présidentielle ni même qu’il soit activé.
Il est vital pour la bourgeoisie de l’OTAN de préparer les réponses au mécontentement populaire si les vautour réclament tout ce qui reste à piller Sécu, Éducation, Santé: des marchés à plusieurs milliards de Dollar.
ça vaut bien une guerre civile pour les charognards.
Etoile rouge
En tt cas avoir l’AFD qui stigmatisait l’UE lui préférer l’UE soi disant indépendante car les blocs régionaux sont inévitables quel virage apparent à 360 degrés. Mais ds le fond pour le capital c’est l’alignement sur ses besoins. l’Europe faut il le répéter est une illusion dangereuse. Ce soir la chaîne 3 ns a proposé une attaque de gde envergure contre la 3eme république à propos de l’Alsace qui paraît il parlerait un jargon allemand interdit par la République après la reprise territoriale de 14/28. Quelle haine car avt la République il y a le second empire
clérical qd cela l’arrange. D’après FranceRevolue 3 on ne parlait pas allemand en Alsace de 1870 à 1918? Attaqué aussi contre la laïcité qui paraît il séparé alors que les prêtres rabbins et pasteurs st des agents fonctionnaires de l’état comme en Allemagne descendante des reichs. Tt cela prépare un coup contre la République et le rattachement de fait et de force ,sans l’avis du peuple français de l’Alsace à la région allemande le tt ss le contrôle de politicards allemands surveillant l’assemblée nationale depuis le traité de capitulation d’Aix la chapelle signé par Macron qui inféodé la France à l’Allemagne. Il faut un front de libération républicain et pas sans billes.