Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

La rencontre de Jacques Jurquet avec les responsables chinois en 1980

Je suis heureuse que Xuan nous propose ce sujet parce que Jacques Jurquet qui résidait à Marseille avec son épouse Baya, fut un ami très cher dont grâce à son fils j’ai recueilli et distribué sa bibliothèque d’une grande richesse. Jacques “pro-chinois” et à ce titre en rupture avec le PCF, n’avait rien d’un col mao proche du Rotary club, type les Serge July et autres, il est resté communiste, peu soucieux de notabilité et de mondanité. Nous avons partagé bien des combats en particulier celui contre la guerre en Irak avec l’aventure de ‘Marseille veut la paix’. Je le salue pour sa fidélité et peut-être sa clairvoyance même si je me souviens avec une tendre émotion de ce jour lointain où le rencontrant dans la librairie du parti alors sur la rue Jean Ballard proche du Vieux port, il m’avait montré une mouche écrasée entre deux feuilles de papier en m’expliquant que c’était l’ultime proie de la chasse aux mouches envahissantes dans un village perdu de sa lointaine et très aimée Chine, nous nous battions lui et moi pour l’indépendance de l’Algérie, il y avait des attentats, des tortures, la chasse aux mouches m’a fait rire et il ne m’en a pas voulu. (note de Danielle Bleitrach)

A LA FIN DE 1980, LORS DE SON DERNIER VOYAGE EN CHINE, JACQUES JURQUET ANCIEN DIRIGEANT DU PCMLF RENCONTRA DES RESPONSABLES CHINOIS :

« Je retins aussi un passage clef de son exposé :
« La démocratie bourgeoise a permis d’effectuer un grand pas en avant par rapport à la dictature féodale. Le socialisme ne doit pas faire un pas en arrière par rapport à la démocratie bourgeoise. Aussi le problème de la démocratie prolétarienne doit être réglé en largeur et en profondeur. Le Parti doit donner le pouvoir de gestion à l’ensemble des travailleurs. Il importe de refuser l’égalitarisme sur la base de la pauvreté ancienne. C’est là une paupérisation qu’il importe de refuser. »
Il ajouta « Après trente ans d’expérience, nous constatons que l’économie socialiste reste une économie de marchandises. Il faut étudier la loi et le rôle de la valeur. Il nous faut attacher une grande importance à l’étude et à la compréhension de la production sociale de l’Occident.
Lénine lui-même avait indiqué que le socialisme devait partir des progrès capitalistes et non de la situation du féodalisme… Il nous faut tirer les leçons des expériences passées, parfaire le système socialiste lui-même et développer sa supériorité. Les communistes chinois ont une grande confiance dans le socialisme. »

Je compris que ces derniers se trouvaient à un nouveau tournant de l’histoire de leur Parti, de leur peuple, de leur pays. Je fis quelques réflexions dubitatives et posais quelques questions auxquelles le chef de la délégation chinoise répondit en substance, avec beaucoup de chaleur :
« Camarades, faites-nous confiance ! Actuellement nos forces demeurent insuffisantes pour que nous puissions aider efficacement tous les peuples du Tiers monde à se libérer définitivement de la domination impérialiste, actuellement nous ne sommes pas encore en état d’aider les prolétariats et les peuples du monde entier à réaliser victorieusement leurs révolutions.
Mais faites-nous confiance. Nous allons accumuler toutes les forces nécessaires pour que demain la Chine socialiste soit une puissance où le peuple aura vaincu la pauvreté… Nous nous en tenons au principe suivant lequel chaque Parti communiste doit appliquer le marxisme-léninisme à la pratique concrète de la Révolution dans son propre pays. »

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