Ci-dessous une traduction par Deepl d’un article de ChinaDaily, qui relate l’avancée considérable qu”est en train de prendre l’industrie nucléaire chinoise. Ainsi que l’explique l’article, l’industrie nucléaire chinoise est désormais capable de produire des centrales nucléaires de 3ème génération (l’équivalent de notre EPR) sur une base totalement industrialisée, ce qui permet d’accélérer et de baisser le coût de la production. En complément, l’industrie chinoise avance sur d’autres types de réacteurs : les “SMR” (Small Modular Reactors, des petits réacteurs produits en série) ainsi que sur la filière au thorium (plutôt qu’à l’uranium actuellement utilisé).
Cette industrialisation du nucléaire est la clé qui doit permettre à la Chine de remplir ses engagements de l’Accord de Paris : baisser la consommation de charbon à partir de 2026, baisser les émissions chinoises de CO2 à partir de 2030 et atteindre la neutralité carbone en 2060.
La croissance du parc nucléaire chinois est impressionnante quand on la compare au nombre mondial de centrales nucléaires : sur, actuellement environ 57 réacteurs en construction dans le monde, 20 sont donc chinois.
Pour autant, cela n’est pas exceptionnel : la seconde génération du parc nucléaire français consistait en 58 réacteurs, construits en l’espace d’environ 25 ans (un rythme similaire, si on évalue à 10 ans la durée de construction d’un réacteur). La différence est que la France est aujourd’hui à la peine pour produire les 6 réacteurs de 3ème générations enfin décidés par Macron en 2022 et dont on estime la mise en service à partir de 2035. La Chine, de son côté, accélère et prépare l’avenir. On estime à plus de 150 le nombre de réacteurs nucléaires en projet dans le monde, les besoins sont donc considérables.
L’électricité nucléaire permet en effet de produire de grandes quantités d’électricité de manière régulière (nuit et jour, par beau temps ou mauvais temps) et donc d’éviter la production d’électricité par le charbon. Le charbon représentait en 2022 plus de 40 % des émissions mondiales de CO2 fossile, avec 15,2 milliards de tonnes de CO2 émis. Selon les chiffres donnés dans l’article, les 2 premiers réacteurs ainsi produits permettront de 16 millions de tonnes par an en produisant 20 milliards de kilowatt/heures d’électricité par an.
Par Franck Marsal
La Chine développe les réacteurs nucléaires de nouvelle génération
GUANGZHOU – Les installations nucléaires chinoises, dotées d’une technologie plus sûre, sont sorties de la chaîne de production. Plus de 20 réacteurs nucléaires de troisième génération sont actuellement en cours de construction et devraient permettre de produire davantage d’énergie propre pour alimenter la croissance du pays.
À l’heure actuelle, la Chine compte plus de 50 réacteurs nucléaires opérationnels, dont le groupe électrogène “Hualong One”, installé dans la ville de Fuqing, dans l’est du pays. Ce réacteur nucléaire de troisième génération de conception nationale a non seulement augmenté la production d’électricité en réseau, mais a également revitalisé les chaînes industrielles en amont et en aval.
Les nouveaux réacteurs nucléaires sont dotés d’une technologie de refroidissement du cœur plus sûre que celle des réacteurs de deuxième génération. Outre l’utilisation d’une circulation d’eau de refroidissement alimentée de l’extérieur, les réacteurs chinois Hualong One sont équipés d’un double système de sécurité et d’une structure de confinement à deux couches.
L’unité n° 5 de Fuqing, la première unité de Hualong One qui entra en service commercial en janvier 2021, est dotée de trois châteaux d’eau de très grande taille montés à son sommet. En cas de défaillance du système de circulation d’eau, des milliers de tonnes d’eau stockées dans ces réservoirs s’écouleront automatiquement sans nécessiter d’alimentation électrique.
En outre, l’île nucléaire a été encapsulée dans deux robustes coques de béton de 1,3 mètre et 1,8 mètre d’épaisseur, enfermant solidement les matières radioactives à l’intérieur.
Le Hualong One est capable de résister aux assauts des typhons de tous degrés, aux tremblements de terre de la plus haute intensité et à l’impact des avions de ligne.
Avec plus de 60 000 composants, dont plus de 88 % sont développés au niveau national, la Chine est le quatrième pays au monde, après les États-Unis, la France et la Russie, à posséder la technologie de base de l’énergie nucléaire de troisième génération.
PRODUCTION DE MASSE
L’unité n° 6, la deuxième unité de production d’énergie nucléaire du pays utilisant Hualong One, a démarré le 24 mars. Les deux unités nucléaires devraient produire près de 20 milliards de kilowattheures d’électricité par an, ce qui équivaut à une réduction de 6,24 millions de tonnes de la consommation standard de charbon et de 16,3 millions de tonnes d’émissions de dioxyde de carbone.
Un jour plus tard, une autre centrale nucléaire utilisant Hualong One est entrée en service dans la ville portuaire de Fangchenggang, dans le sud de la Chine, afin de répondre aux pics de demande d’électricité en été. Une unité de production similaire, construite dans la centrale nucléaire, devrait entrer en service en 2024.
La technologie Hualong One est également utilisée dans des réacteurs actuellement en construction dans les villes de Zhangzhou, Ningde et Rongcheng, sur la côte est de la Chine, ainsi qu’à Huizhou et Lufeng, situées à l’intérieur et à proximité de la région de la Grande Baie, l’un des principaux moteurs économiques du pays.
Une fois achevés, les deux réacteurs de Ningde, portant les numéros 5 et 6, pourront répondre à la demande d’électricité d’environ deux millions de personnes, a déclaré Tian Huiyu, président de Fujian Ningde Nuclear Power.
La Chine est désormais en mesure de construire simultanément 20 unités Hualong One, avec le soutien de plus de 5 000 entreprises tout au long de la chaîne de l’industrie nucléaire.
“Sous l’impulsion de Hualong One, nous sommes passés d’une production à petite échelle à une production de masse intelligente”, a déclaré Xu Chongyong, directeur général adjoint de China First Heavy Industries, un fabricant d’équipements nucléaires.
Les constructeurs nucléaires chinois exploitent activement le potentiel des marchés étrangers. En mai 2021, une centrale nucléaire Hualong One a commencé à produire de l’électricité à Karachi, au Pakistan. En juillet, la construction d’un nouveau réacteur Hualong One a commencé à la centrale nucléaire de Chashma, également située au Pakistan.
CAP1400, une autre filière technologique exclusive développée par la Chine, est sur le point d’être mise en service. Un projet de démonstration est actuellement en cours dans la ville de Rongcheng, dans la province de Shandong, et la moitié des 16 réacteurs dont la construction a été approuvée en 2022 et 2023 ont opté pour la technologie CAP1400.
DES UTILISATIONS MULTIPLES
L’expansion rapide des centrales nucléaires a apporté des avantages supplémentaires dans les domaines du chauffage, de la production d’hydrogène, du dessalement de l’eau de mer, de l’exploration spatiale et de l’exploration des grands fonds marins.
En novembre dernier, la centrale nucléaire de Hongyanhe, la première centrale nucléaire du nord-est de la Chine, a commencé à chauffer une zone de 242 400 mètres carrés de propriétés résidentielles. On estime que cette source de chauffage à énergie propre permet de réduire les émissions de dioxyde de carbone de 14 100 tonnes par an. En décembre 2021, le premier projet de démonstration de chauffage nucléaire dans le sud de la Chine a été mis en service.
L’énergie nucléaire a également été utilisée dans le pays pour fournir de la vapeur à l’industrie pétrochimique. En mai 2022, la centrale nucléaire de Tianwan, dans la province de Jiangsu, dans l’est de la Chine, a commencé à fournir de la vapeur propre à une base pétrochimique de la ville côtière de Lianyungang, par l’intermédiaire d’un système de tuyauterie.
Le réacteur CAP1400 de Rongcheng a réussi à dessaler 10 000 tonnes d’eau de mer par jour pour la réserve stratégique, et la production sera portée à 100 000 tonnes par jour.
En août, l’assemblage du module central du premier petit réacteur modulaire (SMR) commercial au monde, Linglong One, a été achevé. Cela a marqué une étape historique dans la miniaturisation de l’énergie nucléaire mondiale et a confirmé que la Chine est à l’avant-garde mondiale en termes de construction de petits réacteurs modulaires.
Linglong One, situé dans la province insulaire de Hainan, dans le sud de la Chine, est un petit réacteur modulaire à eau pressurisée innovant et polyvalent. Il s’agit d’un réacteur rentable qui peut commodément servir de système distribué pour l’alimentation électrique et le chauffage urbain, la production de vapeur industrielle et le dessalement de l’eau de mer.
Une fois achevée, elle devrait atteindre une capacité de production d’électricité annuelle de 1 milliard de kWh, ce qui permettrait de répondre aux besoins d’environ 526 000 ménages. Elle devrait permettre de réduire les émissions de dioxyde de carbone d’environ 880 000 tonnes par an, ce qui équivaut à la plantation de 7,5 millions d’arbres par an.
Vues : 218
Philippe
La Chine communiste a aussi multiplié par 100 en 30 ans son réseau ferroviaire là où la France l’a divisé par 100 en 80 ans.
Daniel Arias
Les retards d’investissement dans le nucléaire en France se payent par l’impossibilité de relancer l’industrie en France. Selon RTE l’année dernière la production était juste suffisante sans marge de manœuvre et tenable car nous sommes peu industrialisés.
La perte de compétences des ouvriers qualifiés dans le nucléaire est un problème majeur.
Les entreprises refusent des contrats par manque de professionnels qualifiés.
Nous avons un problème de formation des ouvriers donc de la formation professionnelle initiale et continue et de promotion des métiers ouvriers auprès des jeunes. Des métiers qui apportent pourtant de la fierté par les réalisations et qui sont souvent mieux payés que dans les services.
Notre gouvernement ne semble pas accorder une vision stratégique de la formation professionnelle mais préfère plutôt mettre les élèves au service des entreprises sur une base de bassins locaux dans l’éternel soucis de baisser le coût du travail. Ce n’est pas ainsi que l’on investit sur l’avenir et une formation solide, complète et générale des futurs ouvriers.
Le retard de notre EPR de 11 ans s’explique en partie par la perte de compétences d’EDF et de ses sous-traitants selon le rapport FOLZ.
Ces pertes de compétences nous obligeront à faire appel à l’étranger: la Russie ça va être compliqué, la Chine ?
Dès 2019 l’ASN tirait la sonnette d’alarme sur les compétences professionnelles dans le cadre du vieillissement de notre parc mais pour des raisons électorales nos dirigeants semblent incapables de mener une campagne en faveur du nucléaire ni avoir la volonté de combattre ceux qui encouragent la désindustrialisation de la France et qui sont financés par l’étranger.
En France les investissements dans l’innovation concernant le Thorium restent faibles le modèle nucléaire industriel actuel étant mûr et les investissements pour une nouvelle filière sont importants.
Les ressources mondiales en Thorium révélées sont très inégalement répartie voir carte dans le lien du CEA ci-dessous, le continent américain, l’Australie et l’Inde concentrent la grande majorité des ressources. D’ailleurs l’Inde aussi investit dans la recherche des réacteurs au Thorium.
En France nous avons toujours nos traditionnels faux écologistes amis des fondations américaines pour répandre la peur du nucléaire dont l’impact environnemental est bien moindre que celui des énergies fossiles ou pire encore du chauffage au bois qui en plus du déboisement est un grand émetteur de particules fines.
Pour quand une lois obligeant à déclarer les fonds étrangers des associations comme l’a fait la Géorgie que nos média français (américains) ont critiqué ?
Liens:
Rapport FOLZ et compétences dans la filière en France accompagné des critiques de nos écolos vendus aux USA:
https://www.publicsenat.fr/actualites/non-classe/savoir-faire-mains-d-oeuvre-faisabilite-les-defis-de-la-relance-du-nucleaire
La filière Thorium:
https://www.cea.fr/comprendre/Pages/energies/nucleaire/essentiel-sur-une-filiere-nucleaire-au-thorium.aspx
Réacteurs du futur:
https://www.ecologie.gouv.fr/reacteurs-du-futur
CGT formation professionnelle:
https://www.ferc-cgt.org/les-lycees-professionnels-doivent-rester-au-service-des-eleves
D’ailleurs les périodes de stages, bizutage, obligatoires et généralisées n’ont la plupart du temps aucun intérêt pédagogique et prennent sur le temps de formation dans toutes les filières post bac générales comme professionnelles, dans la formation professionnelle y compris continue.