De Cuba ce court diagnostic très inquiétant mais lucide sur l’état de la “démocratie” aux Etats-Unis avec un choix qui n’en est pas un, entre des bellicistes en pleine escalade vers la guerre nucléaire et des fascistes racistes qui rêvent de restaurer la suprématie des Etats-Unis derrière un individu poursuivi pour de multiples délits. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
Par Raúl Antonio Capote* / Collaboration spéciale pour Resumen Latinoamericano.
Contrairement à ce qui aurait dû arriver, avant la sentence prononcée contre les groupes extrémistes aux États-Unis qui ont participé à l’assaut du Capitole, ceux-ci ont réussi, après la sentence, à élargir leurs bases de soutien et à ajouter de nouveaux adeptes dans tout le pays.
La peine de 22 ans de prison de l’ancien dirigeant des Proud Boys, Enrique Tarrio, pour complot séditieux à la suite de l’assaut contre le Congrès le 6 janvier 2021, a permis au groupe extrémiste d’étendre plus facilement ses tentacules à travers le pays.
Le Southern Poverty Law Center (SPLC) a noté que le groupe néo-fasciste « se diversifie » et développe plus de tentacules que jamais auparavant. Tarrio représente un segment de la population américaine qui glorifie l’extrémisme et la violence par-dessus tout.
Ce n’est pas un hasard si cette situation est similaire à ce qui se passe avec Donald J. Trump, l’ancien président, plus celui-ci fait face à des accusations criminelles, 91 jusqu’à présent, plus il reçoit de soutien de ses partisans, plus il accumule de l’argent dans ses coffres dans sa tentative de devenir le candidat républicain à la présidence en 2024 et plus il décolle de ses rivaux dans les sondages.
Le dernier sondage de CNN, par exemple, montre une préférence de 52% pour l’ancien président, par rapport au gouverneur de Floride Ron DeSantis, qui n’a reçu que 18% de soutien, selon La Opinión.
Il s’avère qu’un individu avec 91 accusations criminelles est le favori dans les sondages et contrôle le message de son parti sur un certain nombre de questions, y compris l’immigration.
Comme le souligne La Opinión, « en fin de compte, la ligne entre les extrémistes violents comme les Proud Boys et le reste du Parti républicain n’est plus visible ».
Le « persécuté politiquement » Donald Trump, comme l’appellent ses partisans, est en passe de devenir le candidat républicain pour les élections de 2024 et très probablement le prochain président des États-Unis. C’est ainsi que les choses se passent dans le nord géographique, apparemment non seulement l’axe magnétique de la terre est « fou », le peuple américain fait face à l’un des principaux défis de son histoire, puisqu’il choisit, sans options, entre des bellicistes irresponsables qui mènent le monde au bord de la guerre nucléaire et l’extrême droite conservatrice, non moins belliciste qui aspire à rendre sa grandeur à l’Amérique.
(*) Écrivain, professeur, chercheur et journaliste cubain. Il est l’auteur de « Game of Illuminations », « The Illustrated Knight », « The Adversary », « Enemy » et « The War That Is Made on Us ».
Photo de couverture: TV Azteca.
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