On peut ne pas être d’accord sur l’intervention russe, penser qu’il aurait fallu attendre l’attaque de l’OTAN via l’Ukraine c’est oublier que celle-ci avait lieu dans le Donbass depuis 2014 au moins. Que l’occident dont la France et l’Allemagne ont reconnu qu’ils avaient menés des négociations fictives pour donner le temps à l’Ukraine de devenir une armée par procuration qui aiderait à poursuivre le démantèlement et prendrait la Chine à revers. Que les Etats-Unis, la Grande-Bretagne sont intervenues pour casser les négociations en inventant le faux charnier de Boutcha et en assassinant un des négociateurs… Voici la manière dont les communistes russes décrivent ce que depuis 500 ans environ est ce système qui assassine tout en proclamant ses vertus. Aujourd’hui nous rassemblons tous les textes que nous publions autour de la mise en évidence de ce pourquoi ces criminels sont prêts à sacrifier y compris leur propre peuple et la planète. En attendant le travail que Marianne est en train de faire sur la vidéo de l’intervention du représentant du KPRF à la fête de l’Humanité. C’est un énorme travail et Marianne l’interrompt pour nous faire connaitre ce que l’on nous cache. Alors je vous le répète les belles âmes qui ne cessez de dénoncer ceux qui mettent en cause votre chère OTAN et ses vendus, lâchez-nous les baskets. (note de Danielle Bleitrach et traduction de Marianne Dunlop)
https://kprf.ru/party-live/cknews/221446.html
Le premier sujet de discussion a été la session de l’Assemblée générale des Nations unies. Youri Afonine a commenté un certain nombre de points importants du discours du ministre russe des affaires étrangères, Sergei Lavrov, devant l’Assemblée. M. Lavrov a noté que les États-Unis, dans le but d’empêcher la démocratisation des relations interétatiques, privatisent de plus en plus ouvertement et sans cérémonie les secrétariats des organisations internationales et y font passer des accusations à l’encontre de ceux qui ne plaisent pas à Washington. Le ministre russe a également déclaré que l’Occident souffrait du syndrome néocolonial et n’acceptait pas une coopération égale. La petite phrase de M. Borrell selon laquelle l’Europe est “un jardin en fleurs entouré de jungle”, au mépris du principe d’égalité des États souverains, est révélatrice à ce sujet.
Le premier vice-président du comité central du KPRF a déclaré qu’il s’agissait d’un diagnostic très juste. En effet, depuis plus de 500 ans – depuis les premières conquêtes coloniales européennes – l’Occident construit un système de domination et d’exploitation du monde entier. Et aujourd’hui, le bloc impérialiste occidental se bat pour préserver ce système. Le conflit ukrainien est le front le plus chaud de cette lutte. Mais partout dans le monde, il y a aussi des processus qui mènent à la rupture de l’hégémonie occidentale. La Russie est le chef de file de cette lutte, c’est pourquoi la majeure partie de l’humanité regarde notre pays avec espoir.
Pour le prouver, Youri Afonine a cité le fait suivant : depuis un an et demi, il est arrivé à plusieurs reprises que lorsqu’une résolution anti-russe a été soumise au vote à l’Assemblée générale des Nations unies dans le cadre du conflit ukrainien, les pays où vivent environ 60 % de l’humanité ne l’ont pas soutenue. Ils ont voté contre, se sont abstenus ou n’ont pas participé au vote. Il s’agit de la Chine, de l’Inde et de nombreux autres pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine.
Néanmoins, grâce à la prise de contrôle des organisations internationales mentionnée par Lavrov, l’Occident parvient à exprimer en leur nom des déclarations politiques qui n’ont rien à voir avec la volonté de la majorité de l’humanité.
Le premier vice-président du comité central du KPRF a déclaré qu’il y avait deux options principales pour l’évolution des événements : soit l’ONU sera réformée dans le sens d’une expression plus adéquate de la volonté de la majorité de la population mondiale, soit cette organisation dégénérera et ses fonctions seront progressivement reprises par d’autres plateformes, telles que les BRICS, l’OCS et d’autres grandes associations interétatiques. Youri Vyacheslavovitch a déclaré qu’un tel scénario est également possible : la dégradation rapide de l’ONU conduira à la destruction du système de régulation des relations internationales et à leur chaotisation. Les États-Unis seront peut-être satisfaits de ce scénario ; ils ont essayé à plusieurs reprises d’atteindre leurs objectifs en créant un chaos contrôlé dans différentes régions de la Terre.
Quoi qu’il en soit, la sympathie de l’humanité pour la Russie va s’accroître, même de la part des Occidentaux, même s’ils sont soumis à une forte pression de la part de la propagande. Pourtant, ils sont de plus en plus fatigués de la confrontation, de la nouvelle course aux armements et des dépenses militaires qui dévorent les programmes sociaux. La politique des dirigeants occidentaux sera de plus en plus rejetée, tandis que la position de la Russie sera de plus en plus comprise. L’avenir est dans un monde multipolaire, a conclu Youri Afonine.
Le premier vice-président du comité central du KPRF a également commenté le conflit croissant entre la Pologne et l’Ukraine. De nombreuses accusations mutuelles ont déjà été lancées, des interdictions mutuelles d’importation de marchandises – céréales ukrainiennes et fruits polonais – sont en train d’être introduites.
Youri Afonine a déclaré : nous ne devons pas oublier que dans moins d’un mois, des élections auront lieu en Pologne. Le 15 octobre, le parlement et le sénat seront élus. La coalition de droite actuelle fait tout son possible pour rester au pouvoir. C’est ce qui explique une grande partie des événements de ces derniers jours. En raison de la proximité des élections, le Premier ministre Morawiecki veut montrer à quel point il protège les agriculteurs polonais de la concurrence des céréales ukrainiennes bon marché. C’est pourquoi les hommes politiques polonais font des déclarations visant à démontrer la “grandeur” de la Pologne actuelle et sa supériorité sur l’ancienne périphérie coloniale, qui était autrefois l’Ukraine pour le Rzeczpospolita polono-lituanienne.
Ce sont les mots que les électeurs polonais veulent entendre. Ils en ont assez des millions de réfugiés ukrainiens qui ne se comportent pas toujours de la meilleure façon. Ils en ont assez que la Pologne doive sans cesse aider le régime de Kiev, qui, soit dit en passant, considère comme des héros les collaborateurs nazis qui ont massacré des Polonais pendant la Seconde Guerre mondiale.
Youri Afonine a raconté que l’une de ses connaissances parle désormais beaucoup avec des Polonais. Il a relayé les paroles remarquables d’un d’entre eux : “Nous n’aimons peut-être pas beaucoup la Russie historiquement, mais nous comprenons qu’il ne faut pas gâcher les relations avec un voisin aussi puissant et qu’il faut vivre en paix”. De toute évidence, cette compréhension est inhérente à de nombreux Polonais. Ils sont donc encore plus dégoûtés par la politique de soutien au régime de Kiev.
De son côté, Zelensky, qui est entré depuis longtemps dans le rôle du grand défenseur de l’ensemble du “monde libre” (et qui, semble-t-il, y croit lui-même en partie), répond aux hommes politiques polonais par des déclarations acerbes.
Mais, compte tenu des élections à venir, nous nous rendons compte que nous sommes toujours confrontés à un spectacle essentiellement politique. Et il ne faut pas s’attendre à ce que le conflit actuel entre la Pologne et l’Ukraine conduise à un sérieux affaiblissement des capacités militaires du régime de Kiev.
La Pologne a déclaré qu’elle ne fournirait plus d’armes à Kiev. Mais cela n’a guère d’importance. Youri Afonine rappelle que la Pologne a déjà transféré la quasi-totalité de ses anciennes armes soviétiques à l’Ukraine et qu’elle se réarme actuellement avec de nouveaux équipements américains et sud-coréens. Par conséquent, le rôle de la Pologne dans la fourniture d’armes à l’Ukraine n’est pas très important à l’heure actuelle.
Il est vrai que la plupart des livraisons d’armes occidentales à l’Ukraine passent par la Pologne. Si ce transit est interrompu, les choses deviendront très difficiles pour le régime de Kiev. Mais en tout état de cause, la Pologne ne sera pas autorisée à le faire par Washington DC.
L’embargo sur les importations de céréales ukrainiennes est un facteur plus important ; il réduit sérieusement les revenus de l’Ukraine. Mais il faut savoir, a déclaré Youri Vyacheslavovitch, que si le régime de Kiev devait vivre de ses revenus, il se serait effondré depuis longtemps. Depuis un an et demi, il vit essentiellement des subventions occidentales. Et si Kiev perd quelque chose du fait de la réduction de ses ventes de céréales sur le marché d’Europe de l’Est, cela sera compensé par l’augmentation des subventions de l’Union européenne. De plus, si l’on tient compte des pays qui alimentent principalement le budget de l’UE, c’est surtout la “vieille” Europe – l’Allemagne, la France et ainsi de suite – qui devra payer.
Dans trois semaines, lorsque la campagne électorale sera terminée en Pologne, le conflit polono-ukrainien actuel disparaîtra en grande partie. Washington le réglera, car la Pologne et l’Ukraine sont en grande partie ses marionnettes.
Cependant, selon Iouri Viatcheslavovitch, dans le cadre de ce conflit, l’Ukraine s’est vu clairement indiquer sa future place. Abrutis par la propagande, les Ukrainiens croient qu’après les hostilités, l’Occident fera de son mieux pour reconstruire leur pays, s’occuper des Ukrainiens et les louer en tant que défenseurs du “monde libre”. Mais même dans cette confrontation localisée entre la Pologne et l’Ukraine, il a été démontré que cette même Pologne se situe bien plus haut dans le système de l’ordre mondial occidental. Et l’Ukraine, si le régime de Kiev survit, ne sera qu’une périphérie sourde du capitalisme mondial, n’ayant pas voix au chapitre dans la résolution des problèmes graves. Une périphérie ruinée, dépeuplée, appauvrie, payant d’énormes dettes, que l’Occident accroche maintenant à l’Ukraine comme des poids. L’Occident ne va absolument pas dépenser des centaines de milliards pour reconstruire l’Ukraine ; au contraire, il cherchera à extraire les dernières ressources restantes, qu’il s’agisse de céréales ou de minerai de fer, de ce pays à un prix aussi bas que possible. Il s’agira d’une économie absolument coloniale. Dans le même temps, l’impérialisme occidental fera peser sur l’Ukraine le fardeau d’une confrontation éternelle avec la Russie.
Seul le démantèlement du régime nazi et la transformation de l’Ukraine en un État véritablement neutre peuvent sauver le peuple ukrainien d’un tel avenir. C’est pourtant la solution, nous rappelle Youri Afonine, que la Russie avait proposée avant de lancer l’opération militaire spéciale. Malheureusement pour les Ukrainiens, l’Occident et ses marionnettes de Kiev ont refusé d’écouter Moscou. Pourtant, cette voie reste la seule issue historique pour le peuple ukrainien.
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