Bref codicille au Bulletin 527 où il est démontré en particulier aux “Verts” qui non seulement comme en Allemagne s’opposent au nucléaire civil pour mieux encourager le nucléaire militaire, mais s’avèrent dans toute l’Union européenne les plus fermes soutiens au bellicisme de l’OTAN qu’ils devraient faire le compte de ce qu’une armée peut non seulement à la guerre mais dans ses exercices produire de CO2, la comparaison avec l’incitation à faire du vélo dit toute l’escroquerie d’une écologie qui se veut en même temps la pointe avancée de l’OTAN … Ce qui est vrai pour le CO2 l’est dans d’autres domaines, il est temps que la gauche française en finisse avec sa schizophrénie et tout ce qui la rend inaudible auprès de la population à qui il ne reste plus que l’abstention, un vote de barrage qui barre de moins en moins l’accès au pouvoir des fascistes qui eux apparaissent comme relevant d’une logique de haine que les autres masquent sous les bons sentiments tout en agissant en supplétifs de ce qui est déjà destruction (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete),
17 Août 2023
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Nous invitons celles et ceux qui, de bonne foi, se préoccupent de décarbonation à faire le bilan sur la quantité de CO2 émise par l’armada aérienne française de l’opération PEGASE 23. Si vous n’y arrivez pas vous pouvez demander à votre député de poser une question écrite au gouvernement.
Cela vous permettra de comprendre l’incohérence d’un gouvernement qui tient en permanence « en même temps » comme dit le grand logocrate, deux discours l’un sur l’abandon des combustibles fossiles l’autre sur la croissance des budgets militaires où il n’existe aucune limite à la consommation de carburants dès qu’il s’agit de faire voler des bombardiers, rouler des tanks, faire circuler sur tous les océans une flotte qui majoritairement consomme du gas-oil bien au-delà de l’hexagone (Afrique, colonies, territoires d’outre mer).
Ces consommations se font aussi dans le cadre d’opérations décidées par l’OTAN (c’est-à-dire par les États-Unis) qui impose à ses membres de consacrer 2% de leur PIB aux dépenses militaires. La France, sans débat, obéit.
La réflexion peut être élargie sur la question de l’étroite imbrication de la guerre et des pollutions qui pourrait constituer un chapitre entier d’un ouvrage de polémologie.
En effet la guerre en tant qu’évènement totalisant pouvant pour une société être présenté comme une question de vie ou de mort remet en cause toutes les limitations qu’impose l’État ou les accords internationaux auxquels il a souscrit pour le bien commun en temps de non guerre.
Cette levée de tous les interdits a permis l’utilisation de l’arme atomique mais aussi celle des gaz de combat, celle des épidémies (par exemple lancer sur l’ennemi des vêtements infestés par la variole bien avant d’autres menaces contemporaines) sans compter les pollutions durables des zones de combat, les mines et l’utilisation des munitions à l’uranium appauvri. Cette liste noire peut être sans cesse allongée, les armées des États les plus riches s’emparant au plus vite de tout progrès technique susceptible de produire une arme plus puissante que celle de l’adversaire.
Inutile d’insister ! Tout gouvernement qui tient avec une apparente conviction le double discours de la protection de l’environnement et celui d’augmenter le budget militaire ne peut pas être pris au sérieux.
A l’âge impérialiste qui est également celui de l’extrême développement des techniques utilisées la guerre est une fin qui justifie tous les moyens.
Si l’on peut intellectuellement se satisfaire de la signature de traités d’interdiction – il en existe sur les armes atomiques, les armes chimiques et les armes biologiques – l’observation de la réalité de leur mise en œuvre démontre qu’il existe un signataire qui ne respecte jamais sa signature ou même la retire après avoir signé : les États-Unis.
Dans le cas particulier de l’arme atomique cela conduit à l’inapplication du traité de non prolifération. En effet ce traité n’a ni empêché les cas connus de prolifération par des non signataires : Israël, Inde, Pakistan * et surtout parce qu’il n’a pas conduit les puissances nucléaires reconnues qui l’ont signé à commencer elles–mêmes à démanteler leur arsenal comme le stipule le traité.
La raison est simple : tant que les États-Unis ne donneront pas le signal du désarmement nucléaire la Russie et la Chine ne seront pas assez fous pour désarmer eux-mêmes et se placer sous la menace de bombes des centaines de fois plus puissantes que celles d’Hiroshima et Nagasaki.
Nous laissons de côté les deux comparses français et britannique qui ne sauraient utiliser cette arme qu’avec l’accord politique du grand frère quelles que soient les arguties développées pour faire croire à une autonomie de décision en la matière. Ce qui veut dire que la dissuasion nucléaire française ne serait une doctrine sérieuse que si la France quittait l’OTAN.
Conclusion : il y a au monde un super tricheur qui ne respecte pas sa signature et qui considère ce triste privilège comme l’apanage de l’impérialisme dominant. Cela a commencé le jour où le tricheur Nixon, « tricky dick », a décidé que le dollar n’était plus indexé sur l’or et n’a jamais cessé depuis. Il faut bien comprendre que le billet vert, chiffon de papier, n’est respecté que parce que l’imprimeur vous met un revolver sur la tempe.
Toute réflexion sur un monde pacifié débouche sur la question centrale d’une morale internationale minimale qui voudrait que le non respect de la signature débouche sur une sanction des États tricheurs à commencer par le Maitre Tricheur. Car le pays qui use et abuse des sanctions contre tous les autres échappe lui à toutes les sanctions en droit : les États-Unis ont inventé la Cour Pénale Internationale pour les autres, comme ils avaient inventé la Société des Nations pour les autres. Les États-Unis ont pu dénoncer l’un après l’autre tous les traités sur la limitation des armes atomiques qu’ils avaient signés avec l’URSS et la Russie sans être mis au ban de la société humaine.
En attendant l’improbable, bien que souhaitable, instauration d’une juridiction à laquelle les États-Unis comme tous les autres États seraient soumis et qui aurait les moyens matériels de faire respecter ses arrêts l’impératif passe par le développement de la multipolarité et la mise en place de toutes les formes pratiques de sanctions. Le processus est en cours avec par exemple l’abandon progressif du dollar dans les transactions internationales.
*Le cas de la République Populaire et démocratique de Corée est différent et en même temps exemplaire puisqu’elle avait signé le Traité de non prolifération nucléaire en échange d’engagements des États-Unis que ceux-ci n’ont pas tenu. Elle s’en est donc retirée.
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