Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Pourquoi la Chine et la Russie n’ont pas besoin d’une alliance militaire, par Danielle Bleitrach

La Chine cherche à former un partenariat militaire plus fort avec la Russie visant à contrer les États-Unis et le Japon – mais elle a l’intention de ne pas s’impliquer dans la guerre en Ukraine, l’idée d’alliance à ce titre n’a pas été énoncée par le ministre de la Défense Li Shangfu dans sa prise la parole lors de la 11e Conférence de Moscou sur la sécurité internationale (MCIS) le 15 août, alors même que les deux chefs d’État manifestent une compréhension de la situation géopolitique. Si l’on veut comprendre le basculement historique que nous sommes en train de vivre, alors qu’en est-il ? quelques pistes sont abordées ici et une méthode : éviter de projeter sur ce qui se met en place les lunettes du passé, c’est ce que tente de faire l’occident avec son club du G7 en nous faisant revivre une guerre froide. La Chine qui tente de traiter les problèmes au coup par coup mais dans le cadre d’une perspective claire, agit partout en imposant la paix sans compromis sur le fond. Son attitude a besoin de résistance autant que de correspondre à celle d’un majorité de pays, en particulier dans le sud, là où les USA et l’OTAN veulent imposer des coalitions comparables à l’OTAN. Cette attitude n’est pas une prise de distance avec la Russie qui est le partenaire indispensable en Asie avec lequel se développent des relations économiques, politiques de confiance mais une manière de construire de nouvelles relations internationales dans lesquels chacun puisse échapper à la logique des blocs.

Quand en France, la situation de ce qui se passe en Asie où les Etats-Unis tentent de créer une autre OTAN, d’appliquer à la Chine une logique de blocus en matière technologique et que ces actes d’agression sont présentés comme protégeant les populations non seulement d’Asie mais celles de toute la planète, on comprend que contribuer si peu que ce soit à un tel narratif est déjà un soutien à ceux qui veulent absolument nous entraîner dans une logique de guerre froide (qui est d’ailleurs en situation d’escalade y compris jusqu’au nucléaire).

Les USA prêts à dissuader l’agression nord-coréenne et à garantir la stabilité régionale, le “récit” consensuel de “l’occident” et qui est imposé à la planète

WASHINGTON/SEOUL, 18 août (Yonhap) — Les Etats-Unis vont continuer à travailler avec leurs alliés pour dissuader toute agression potentielle par la Corée du Nord, a déclaré jeudi (heure de Washington) le général de brigade aérienne Pat Ryder, porte-parole du Pentagone, alors que de récents rapports indiquent que Pyongyang se préparerait peut-être à de nouvelles provocations.

Le Service national du renseignement (NIS) de la Corée du Sud considère en effet que le Nord pourrait procéder à un lancement d’essai de missile balistique intercontinental (ICBM) afin d’exprimer son opposition au sommet trilatéral entre les dirigeants de la Corée du Sud, du Japon et des Etats-Unis qui se tiendra ce vendredi à Camp David.

Face à cela quelle est la stratégie de la Chine : ne pas faire ce que veut l’adversaire et ne pas rentrer dans une logique de bloc

La Chine cherche à former un partenariat militaire plus fort avec la Russie visant à contrer les États-Unis et le Japon – mais elle a l’intention de ne pas s’impliquer dans la guerre en Ukraine. C’est du moins ce qu’ont retenu de nombreux analystes chinois après que le conseiller d’État et ministre de la Défense nationale Li Shangfu soit intervenu au sommet sur la sécurité. Beaucoup de commentateurs ont noté qu’il n’avait pas repris le terme d’alliance qui avait été celui de son homologue russe.

Il y a eu pourtant des signes concrets qui pourraient être interprétés comme les débuts d’une alliance militaire formelle. Le 23 juillet, la Chine et la Russie ont achevé l’exercice de quatre jours « Northern/Interaction-2023 », au cours duquel les deux pays ont déployé plus de 10 navires de guerre et plus de 30 avions de combat en mer du Japon. Début août, au moins 11 navires russes et chinois auraient voyagé près des îles Aléoutiennes, qui font partie de l’État d’Alaska, dans le nord des États-Unis, bien qu’ils soient repartis sans être entrés dans les eaux territoriales américaines.

Pendant ce temps, les Etats-Unis comme nous venons de le voir jettent les bases d’une sorte d’OTAN asiatique avec un sommet trilatéral annuel au cours duquel le président américain Joe Biden accueillera vendredi le Premier ministre japonais Fumio Kishida et le président sud-coréen Yoon Suk Yeol à Camp David, dans le Maryland. Les États-Unis, le Japon et la Corée du Sud lanceront une série d’initiatives conjointes sur la technologie et la défense au cours du sommet. On s’attend également à ce qu’ils conviennent d’une compréhension mutuelle des responsabilités régionales et mettent en place une ligne téléphonique d’urgence tripartite pour communiquer en temps de crise.

De gauche à droite, le destroyer japonais de classe Asahi JS Shiranui (DD 120), le destroyer ROKS Munmu the Great (DDG 976) de la République de Corée et le destroyer lance-missiles de classe Arleigh Burke USS Howard (DDG 83), naviguent en formation dans la mer des Philippines pendant Pacific Vanguard 23, le 4 juillet 2023. Photo : US Navy

Pourtant dans le même temps, Pékin a repris des réunions de haut niveau avec Washington ces derniers mois après que les États-Unis ont menacé d’imposer des restrictions à l’investissement dans les secteurs chinois de haute technologie.

C’est-à-dire que les Etats-Unis tentent ici comme ils l’ont fait avec un certain succès en Europe d”imposer une union autour d’eux à travers l’OTAN, allumant un foyer avec l’Ukraine qui lui permet de contrôler l’Union européenne. Ils tentent la même opération en Afrique, en Amérique latine, en utilisant à plein leur arme favorite : les blocus, les sanctions, les opérations de terrorisme à défaut de gagner une guerre il leur faut partout laisser des zones de déstabilisation qui sont autant de prétextes pour installer des bases militaires à travers lesquels, il est possible d’opérer un contrôle sur les ressources.

Face à cela il faut revenir au discours du ministre de la défense chinois à Moscou :

Dans son discours à Moscou, M. Li a également commenté la question de Taïwan et la guerre en Ukraine. « La question de Taiwan est une affaire intérieure de la Chine et ne nécessite aucune ingérence étrangère », a-t-il déclaré. « La réunification de la Chine est une tendance historique imparable, et toute tentative de jouer avec le feu à cet égard ou de « contenir la Chine en utilisant Taïwan » est vouée à l’échec. »

M. Li a indiqué que la Chine souhaitait créer un « cercle d’amis » avec les pays de l’ASEAN, d’Europe, d’Afrique, d’Amérique latine et du Pacifique Sud dans l’espoir de former des systèmes de défense multilatéraux. Il a ajouté que la Chine approfondirait sa coopération avec l’Iran, un nouveau membre, et la Biélorussie, un membre potentiel de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS). Il a déclaré que le partenariat stratégique de la Chine avec la Russie était un bon exemple de l’Initiative de sécurité mondiale de Beijing qui « préfère le dialogue plutôt que la confrontation, choisit le partenariat au lieu de l’alliance et poursuit une coopération gagnant-gagnant plutôt qu’à somme nulle ».

Était-ce une prise de distance avec la Russie ? Non c’était une réponse à la manière dont il faut savoir tenir compte de ce que veut l’adversaire commun et ce qu’il organise pour l’emporter.

Créer des foyers de guerre, de “terrorisme”, empêcher le développement par des sanctions et des blocus.

L’administration Biden, après plusieurs séries de pourparlers, a annoncé le 9 août des restrictions d’investissement plus faibles que prévu pour les entreprises technologiques chinoises. La Chine qui sait que son avenir et donc celui d’un nouvel équilibre mondial basé sur le développement doit impérativement ne pas perdre pied dans les secteurs technologiques les plus avancés et pour cela, comme nous l’avons vu dans divers articles, elle doit toujours mieux articuler sa gouvernance et sa planification. Elle doit le faire en tenant compte de l’état réel du monde, à savoir faire face à l’assaut des Etats-Unis en utilisant les entreprises privées comme Alibaba ou Huawei et tous les secteurs chinois qui sont désormais investis dans la mondialisation capitaliste, tout en maintenant le cap sur l’orientation socialiste tant dans le développement des pays du sud que dans la régulation de ce qui peut diviser la société chinoise.

Là encore il faut revenir sur ce qu’a dit le ministre de la défense chinois sur sa conception de la sécurité;

« Alors que nous vivons tous dans le village planétaire, il est inévitable que certains pays aient des conflits. L’essentiel est d’avoir des dialogues », a déclaré le ministre de la Défense Li. « La Chine soutient toujours l’utilisation du dialogue pour résoudre les conflits, y compris les questions en Afghanistan, en Syrie, dans la péninsule coréenne, en Ukraine et en Iran ». Cependant, M. Li a souligné que la Chine avait toujours besoin d’un soutien étranger pour développer son économie. Il a déclaré que les réalisations économiques de la Chine pouvaient contribuer à la paix et à la stabilité mondiales. « La pauvreté est à l’origine de l’instabilité », a-t-il déclaré. « Pour de nombreux pays émergents, le développement est synonyme de sécurité. La Chine veut toujours promouvoir la sécurité mutuelle par le développement mutuel ». « Après une exploration ardue, le peuple chinois s’est engagé sur la voie de la modernisation à la chinoise. Le développement de la Chine est inséparable de la coopération et du soutien de la communauté internationale et continuera d’offrir de nouvelles opportunités au monde », a indiqué M. Li.

C’est une période extrêmement dangereuse dans laquelle il lui faut avancer avec la plus grande prudence y compris en tenant compte de ce qui a précipité la fin de l’URSS, dont nous savons que la Chine a longuement étudié les raisons. Elle l’attribue à la trahison de Gorbatchev mais avec des choix erronés qui ont pu contribuer à cette trahison.

L’Europe demeure un enjeu non seulement dans une logique des blocs, dont la Chine ne veut pas mais dans ce que cette Europe représente en matière de développement scientifique et technologique, alors que la Russie ne table plus sur ce continent qui est vassalisé aux Etats-Unis, la Chine table sur l’avenir d’une alliance plus fragile qu’il n’y parait et dans laquelle le coût de ce qu’exigent les Etats-Unis enfonce toujours plus dans le marasme économique les pays européens, le cas de l’Allemagne est exemplaire.

Il n’y a pas sur ce point de divergence mais plutôt une tentative de complémentarité comme sur la plupart des appréciations des grandes aires continentales. Nous sommes en effet dans une période où il faut résister aux défis de l’impérialisme ce que fait la Russie et nombre d’autres pays, mais dans le même temps il faut rassembler ceux qui ne sont pas révolutionnaires mais dont les intérêts sont d’échapper à la stratégie destructrice des Etats-Unis. Ce qui est encore insuffisant est un mouvement organisé de la lutte des classes qui unissent ses revendications à l’emploi, à des services publics, à des protections sociales et à la lutte pour la planète à l’exigence de paix en étant conscient de qui est l’adversaire. Les partis communistes et d’autres forces progressistes ont donc un rôle crucial et leur faiblesse politique, idéologique est un vrai problème parce qu’ils peuvent même agir a contrario en renforçant le consensus ou en se satisfaisant d’un gauchisme impuissant.

Dans un tel contexte la question de l’alliance militaire dans une logique de bloc n’est pas la réponse adéquate. On peut même convenir que si elle soulage la pression qui s’exerce sur les résistance, elle empêcherait la Chine de jouer sa propre stratégie.

L’AFFRONTEMENT MILITAIRE EST AUSSI ÉCONOMIQUE, MONÉTAIRE

Ce qui inquiéterait inutilement l’Inde et l’empêcherait de jouer avec d’autres pays le rôle y compris économique qui est le sien, dont la Russie a besoin. La tendance à la dédollarisation de l’Inde s’accentue. Cette semaine le principal raffineur de pétrole indien a utilisé la monnaie locale pour régler une transaction pétrolière avec un vendeur des Émirats arabes unis comme elle le fait déjà avec le rouble. Ainsi, Indian Oil Corp a abandonné le billet vert et a utilisé des roupies pour acheter 1 million de barils de pétrole à Abu Dhabi National Oil Company, a déclaré lundi l’ambassade indienne aux Émirats arabes unis, selon un rapport de Reuters. L’Inde, troisième importateur et consommateur de pétrole au monde, a signé le mois dernier un contrat avec les Émirats arabes unis ouvrant la voie à l’utilisation de roupies au lieu de dollars, ce qui permettrait de minimiser les coûts en supprimant les conversions en dollars des transactions. Les deux pays ont également convenu de mettre en place un mécanisme de paiement en temps réel afin de simplifier les transactions transfrontalières. On voit à travers cet exemple à quel point le mouvement de dédollarisation, celui dont il sera question aux BRICS ne se limite pas à une revanche sur la guerre froide, ni même à une polarisation autour de la Chine et de la Russie, c’est un processus qui pourrait avoir sa dynamique propre. C’est même une des conditions de la réussite que de ne pas repartir sur des bases antérieures, celle d’incontestables acquis pour les peuples mais aussi un échec. Au titre de ces acquis il y a des droits en matière de santé, d’éducation, de protection sociale mais aussi le fait que le socialisme a été la première société à placer la paix au centre des relations internationales.

Il s’agit de créer les conditions de la victoire à partir de l’aggravation de la situation de l’impérialisme des Etats-Unis et aucune victoire ne peut exister si l’offre nouvelle ne constitue pas un progrès et seulement un plus de destruction et de souffrance des guerres.

La meilleure manière d”aider dans son affrontement avec l’OTAN, comme d’autres pays qui subissent blocus, sanctions, est de desserrer la pression économique que lui impose la guerre en Ukraine. Elle est forte et c’est ce sur quoi tablent les Etats-Unis en forçant leur marionnette ukrainienne et de plus en plus d’autres pays européens à poursuivre cette guerre, alors même que l’Ukraine jadis une des républiques les plus prospères de l’ex-URSS est en train de tomber dans le niveau du tiers monde. A imposer une logique qui est celle de l’ukrainisation de l’UE. Mais cette résistance qui lui assure un indéniable prestige dans le sud, a aussi un coût pour la Russie qui outre la guerre subit une politique de sanctions parmi les plus fortes de la planète. La banque centrale russe a augmenté son taux directeur de 350 points de base à 12% le 15 août. Le rouble russe a perdu environ 25% depuis le début de l’année. La Russie comme la plupart des pays des BRICS et ceux qui ont sollicité leur adhésion ont d’abord besoin de desserrer l’étau qu’avant toute guerre grâce au dollar les Etats-Unis imposent au reste de la planète.

La guerre militaire n’est que l’inévitable traduction de la guerre monétaire qui n’est pas seulement une éventualité mais une réalité avec les politiques agressives de la Fed et comme la plupart des pays, la Russie a moins à craindre de sa capacité à faire face militairement qu’économiquement.

D’ailleurs si les commentateurs français étaient un peu moins dans un délire idéologique et un peu plus ouverts aux faits, ils constateraient que le président russe Vladimir Poutine n’est pas éloigné de cette conception d’une non alliance militaire. Il suffit de voir comment il ne tente pas d’inciter la Biélorussie à participer à la guerre en Ukraine comme l’a déclaré le président biélorusse Alexandre Loukachenko dans une interview publiée en ligne jeudi. “Impliquer la Biélorussie (…) qu’est-ce que ça apportera? Rien”, a dit Alexandre Loukachenko, proche allié de Vladimir Poutine. “Si vous, les Ukrainiens, ne franchissez pas nos frontières, nous ne prendrons jamais part à cette guerre”, a-t-il ajouté dans une interview accordée à la journaliste ukrainienne Diana Pantchenko. Il a même souhaité faire comprendre aux Polonais qu’ils n’avaient rien à craindre de lui. Il suffit de regarder la manière dont il ne joue nulle part et même pas en Afrique l’extension de cette guerre, à l’inverse des USA. Mais percevoir cette donne est absolument contradictoire avec le narratif qui est imposé à l’occident.

Mais il faut aussi souligner le fait que la Russie conserve y compris sur le plan militaire un potentiel qui n’en fait pas un partenaire non dénué d’atout en matière scientifique et technologique : Wu Xuelan, un commentateur politique chinois, a déclaré dans une interview avec le Shenzhen Media Group que Pékin avait formé un partenariat militaire avec Moscou basé sur l’évaluation de ce que les sous-marins nucléaires et les missiles hypersoniques russes confrontent les États-Unis à un nouveau défi. Mais dans le même temps, a déclaré M. Wu, la Chine espère que la Russie et l’Ukraine pourront résoudre leur conflit par le dialogue même si elle ne fait aucune illusion sur la résolution rapide du conflit puisque le principal instigateur, les USA, ne veulent pas qu’il s’arrête. Mais il faut maintenir le dialogue.

Les États-unis créent les conditions de l’alliance et d’une défense commune

La Russie et la Chine de fait sont obligées de coopérer y compris sur le plan régional militaire car ils sont tous deux menacés par l’hégémonie américaine et directement dans leur zone asiatique. C’est à la fois parce qu’ils sont voisins, parce qu’ils ont le même ennemi qu’ils sont “partenaires” mais le terme de stratégique ne doit pas être sous-estimé, ils sont d’accord pour une stratégie complémentaire qui doit concilier des exigences parfois contradictoires mais qui sont celles de l’actualité et pas retour à une situation disparue. Elles présente des dangers en particulier ceux du sous-développement, ceux de la faiblesse d’organisations conscientes, mais aussi des atouts nouveaux, dont le principal est un ennemi qui n’a pas les moyens de sa stratégie parce qu’il n”apporte que misère et destruction.

De son côté, la Chine tout en dénonçant le rôle déterminant de l’OTAN qui met en jeu la sécurité de la Russie s’affirme neutre et continue à privilégier à la fois son développement économique qui en matière de développement technologique ne renonce pas à développer des liens avec l’UE comme en ne donnant aucun prétexte à la création de l’Otan en Asie avec l’embryon du Japon et de la Corée du sud. La question de Taiwan devant toujours être considéré comme un problème interne qui ne doit pas être discuté en donnant lieu à des pressions extérieures.

Il existe en Chine probablement un courant qui invite le pays à ne pas se laisser gagner par la mentalité de guerre froide mais le fait en tirant le pays vers une illusoire conciliation en dénonçant le fait que cette mentalité existe non seulement aux Etats-Unis mais également dans des pays comme la Russie et l’Iran et qu’elle est contradictoire avec le monde multipolaire qui lui seul est bénéfique pour le développement économique et les intérêts nationaux de la Chine. Comme il existe en Russie des oligarques qui ont joué contre le partenariat avec la Chine et ont tout fait pour renforcer celui avec l’occident. La Chine elle se contente d’oeuvrer pour que l’Iran soit de nouveau intégré dans des relations régionales et la réussite récente d’un dialogue ouvert avec l’Arabie saoudite est le mode d’action privilégié plutôt que l’exclusion. C’est encore une constante de la situation qu’un courant qui au nom de la paix en fait propose une abdication qui ne conduira qu’à une recrudescence de guerres.

Mais il n’y a a pas d’illusion à avoir, si la stratégie chinoise celle qui est à l’oeuvre dans les BRICS et qui en fait est celle de tous les membres actuels des BRICS y compris la Russie, ne veut sous aucun prétexte alimenter la paranoïa occidentale celle-ci semble difficilement dépassable, elle se traduit par une mise en avant de tout ce qui peut créer la guerre, au point qu’entre deux issues celle qui parait toujours l’emporter est la pire, les colombes ou les pays et chefs d’Etat qui feignent de vouloir préserver le dialogue non seulement se rangent derrière les Etats-Unis et leur volonté belliciste, mais finissent par être les premiers à donner des gages et le cas de Macron à la tête de la France étant le premier à livrer des armes ou à vouloir mettre le feu en Afrique est assez caractéristique. Il est vrai que le consensus dont il bénéficie de la part des forces politiciennes toutes entrées dans une justification de l’OTAN et d’une mentalité imbécile de guerre froide (sans même un PCF pour la dénoncer) tend à anticiper la radicalisation. C’est probablement ce que cherchent les USA qui souhaitent anticiper l’affrontement alors qu’ils ont encore les moyens de le gagner quitte à ce que ce soit l’apocalypse, mais Hiroshima ne leur fait pas peur.

Danielle Bleitrach

Xi Jinping et Vladimir Poutine sont d’accord dans divers domaines stratégiques. Photo : WikiCommons

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