Tandis que sur tous les continents, les Etats-Unis tentent d’attirer des pays dans leur orbite en envoyant à propos de la Russie mais aussi de la Chine un appel à des coalitions pour créer des foyers de discorde (l’installation de l’OTAN en Asie est la partie visible de l’iceberg), la Chine propose des modes régionaux de résolution des conflits et des coopérations. Comme lors de la préparation du sommet Celac-UE, les pays asiatiques ne veulent pas rentrer dans le conflit ukrainien et souhaitent aborder leurs problèmes. La nation chinoise appelle à un avenir commun et s’oppose à la concurrence du pouvoir dans la région. Le discours n’est pas celui de la Russie qui répond directement à l’agression étasunienne mais il refuse la condamnation, il n’y fait même pas allusion, comme la CELAC qui s’est contentée de supprimer du protocole d’accord tout ce qui allait dans ce sens là. Est-ce que pour autant la France avec Macron, et étrangement le secteur international du PCF peuvent-ils prétendre à la même “neutralité” ? C’est la question que nous nous poserons demain et qui conditionne la campagne européenne du PCF, autant que la relation que nous pouvons avoir avec Macron (est-il De Gaulle?), que celle que nous pouvons avoir avec les atlantistes de gauche, pro-OTAN du PGE et des alliés que propose le secteur international ? (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete) Publié: Jul 14, 2023 09:40
La réunion des ministres des Affaires étrangères de l’ASEAN plus trois (APT) la Chine, le Japon et la Corée du Sud
Le haut diplomate chinois Wang Yi a mentionné à plusieurs reprises des mots-clés tels que « coopération », « paix et stabilité », « centralité de l’ASEAN » et « développement » dans ses remarques lors des réunions des ministres des Affaires étrangères de l’ASEAN et des réunions bilatérales jeudi et vendredi à Jakarta.
Alors que la concurrence entre grandes puissances s’est infiltrée en Asie du Sud-Est, la Chine envoie un message ferme et clair pour plaider en faveur de la solidarité régionale et d’une coopération renforcée, dans l’espoir de compenser les tentatives extérieures de semer le trouble et la discorde entre les pays de la région, ont indiqué des analystes.
Wang Yi, directeur du Bureau de la Commission des affaires étrangères du Comité central du Parti communiste chinois, a appelé l’ASEAN, ainsi que la Chine, le Japon et la Corée du Sud, à renforcer la coopération lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’ASEAN plus trois (APT) jeudi.
Lors de la réunion, toutes les parties ont soutenu un cadre de coopération régionale ouvert et inclusif centré sur l’ASEAN, adhérant au multilatéralisme et maintenant la paix, la stabilité et la prospérité régionales.
Lors de la réunion Chine-ASEAN 10+1, M. Wang a révélé que des progrès étaient réalisés sur la version 3.0 d’un accord de libre-échange (ALE) et a souligné les projets historiques dans la construction conjointe de l’initiative « la Ceinture et la Route » proposée par la Chine.
La réunion a adopté une déclaration commune à l’occasion du 20e anniversaire de l’adhésion de la Chine au Traité d’amitié et de coopération en Asie du Sud-Est et a constitué un document d’orientation visant à accélérer le Code de conduite (COC) pour la mer de Chine méridionale, selon une conférence de presse de routine du ministère chinois des Affaires étrangères vendredi.
Lors d’une réunion avec le ministre singapourien des Affaires étrangères Vivian Balakrishnan mercredi, M. Wang a noté que la Chine et l’ASEAN devraient conjointement sauvegarder le système mondial de libre-échange et maintenir la centralité de l’ASEAN.
Xu Liping, directeur du Centre d’études de l’Asie du Sud-Est à l’Académie chinoise des sciences sociales, a déclaré que la Chine avait toujours assumé la responsabilité d’une grande puissance régionale, cherchant à maximiser les intérêts communs, à gérer correctement les différends par la négociation et à œuvrer en faveur du développement partagé et de la prospérité de la région.
Commentant les récents incidents entourant la mer de Chine méridionale, M. Xu a appelé à « des consultations et des négociations par les États souverains directement concernés » et a déclaré que les parties concernées ne devraient pas internationaliser ou compliquer la question.
Tang Qifang, chercheur associé à l’Institut chinois d’études internationales, a déclaré au Global Times que les pays de la région devraient rester vigilants face à toute tentative d’exagérer certains différends ou d’intensifier la situation.
Wang Yi, lors de la réunion avec le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken en marge des réunions de l’ASEAN, a noté : « En tant que grands pays ayant une influence importante, la Chine et les Etats-Unis devraient respecter les efforts des pays de la région, soutenir la centralité de l’ASEAN et éviter d’introduire des différends et des facteurs complexes dans la coopération régionale. »
Les liens de la Chine avec l’ASEAN se concentrent sur les avantages partagés, mais ce n’est pas exclusif, ont déclaré des analystes. La Chine invite les États membres de l’ASEAN à coopérer avec d’autres pays, car la région devrait être un moteur de la croissance mondiale, et non une arène de concurrence entre puissances.
Gu Xiaosong, doyen de l’Institut de recherche de l’ASEAN de Hainan Université océanique a déclaré au Global Times que l’engagement des États-Unis avec les États membres de l’ASEAN est évidemment motivé par sa rivalité avec la Chine et vise à mobiliser le bloc pour faire avancer sa stratégie indo-pacifique.
La « coopération des Etats-Unis avec l’ASEAN » est donc centrée sur la maîtrise de la Chine, y compris le « découplage » des poussées et une présence militaire renforcée, ont déclaré des analystes, citant le Cadre économique indo-pacifique, des architectures militaires telles que la Quad et AUKUS, des exercices fréquents autour de la mer de Chine méridionale et l’accès américain à quatre autres bases militaires philippines en avril.
Les analystes ont souligné que pour les économies émergentes de la région, prendre parti pour la Chine ou les États-Unis ne sert pas leurs intérêts ou leur développement durable. Les États membres de l’ASEAN sont encouragés à faire ce qu’ils peuvent pour instaurer une sécurité et une prospérité durables, et non des choses qui génèrent des divisions et du chaos.
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