Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Intervention de Nicolas Cossange, secrétaire fédéral de l’Herault, à propos de Nahel…

Mercredi 5 juillet 2023 à Béziers : Mon intervention au nom du PCF lors du rassemblement en hommage à Nahel, explique Nicolas Cossange qui dit son accord pour qu’elle soit publiée dans Histoireetsociete. Les communistes de l’Hérault affrontent Robert Ménard, l’extrême-droite sous son pseudo visage consensuel. Ce qui offre matière à réflexion, pour ce faire, ici dans ce blog nous approuvons la nécessité d’un corps à corps avec ce mensonge de l’extrême-droite, la manière dont l’exigence de sécurité est détournée, l’alliance de fait avec les voyous. Ceux que l’on croit écarter on les met au pouvoir en suivant ces gens-là. Nous pensons qu’il est nécessaire, pour que les communistes, encartés ou non, mènent ce combat qu’ils se ré-approprient leur histoire et qu’ils le fassent en affrontant les tâches d’aujourd’hui, en secouant l’inertie et les mensonges dont ils ont été abreuvés. Ce qui est la force des communistes c’est la capacité à être force d’opposition et de propositions concrètes ancrées dans les couches populaires, la classe ouvrière, le monde du travail y compris intellectuel et artistique, et donc d’être un parti de gouvernement, mais aussi d’avoir partout au plus près des problèmes des militants organisés qui mettent en œuvre, innovent. D’où l’importance d’une génération en train de naître qui s’empare de la politique et avance malgré ceux qui veulent empêcher ce renouveau par la censure, la division et les mensonges. Ils ont perdu et ils le savent et la reconquête par les militants eux-mêmes se fait dans une ambiance fraternelle mais ferme parce que proche de la réalité de la France aujourd’hui. C’est mon interprétation pas celle de Nicolas, qu’il m’en excuse (note de Danielle Bleitrach)

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Chères amis et camarades,

Il est une expression qui, me semble t-il, convient bien à la situation que nous vivons c’est de garder en toute circonstance le cœur chaud et la tête froide.

Et c’est bien avec le cœur chaud que nous avons lancé cette initiative de solidarité avec la famille de Nahel, solidarité avec leur peine, solidarité avec leur colère et solidarité avec la dignité par laquelle ils les expriment.

La dignité notamment avec laquelle sa grand-mère a lancé un appel au calme dans les moments les plus critiques des émeutes que nous avons connu en fin de semaine dernière.

Et avec la tête froide, il m’est impossible de ne pas avoir un mot pour condamner ces violences, toutes ces violences, des dégradations de services publics, aux atteintes aux biens, à l’agression d’élus comme à l’Haÿ-aux-Roses.

Tout cela ne rend éminemment pas hommage à Nahel pour lequel nous exigeons la justice et la vérité, sans lesquelles il ne peut y avoir de pacte républicain, sans lesquelles il ne resterait qu’une justice de classe.

Nous l’avons vu ces derniers jours, cette situation n’a contribué qu’à la division du peuple et en premier lieu des classes populaires, là où au contraire tous les moyens doivent être mis en œuvre pour lui permettre de se rassembler : sinon nous laissons les forces les plus réactionnaires de notre pays s’accaparer la définition du champs républicain.

Que ce soit le communiqué fascisant publié par quelques syndicats de police et appelant ni plus ni moins à la guerre civile où l’ignominieuse cagnotte lancée par l’éditorialiste d’extrême-droite Jean Messiha en opposition à celle pour venir en aide à la mère de Nahel, nous voyons bien comment celles et ceux qui prônent le tous contre tous ne se cachent même plus.

Ce racisme décomplexé doit être fermement condamné et combattu, c’est une question que nous devons prendre à bras le corps de façon exemplaire et collective.

Cela en dit long sur l’état de notre pays et de notre société et cela en dit encore plus long, à la fois sur l’ampleur du chantier de reconstruction de notre République et sur la nécessaire mobilisation populaire pour que celle-ci ne se fasse pas contre les intérêts de notre classe.

Et à ce titre, les annonces d’Emmanuel Macron d’hier ne laissent pas augurer la moindre inflexion dans la politique désastreuse conduite envers nos quartiers populaires et leurs habitants. Elles se résument à lancer un plan d’urgence pour la reconstruction, ce qui ne satisfait que les assurances, et des annonces sur une réforme du fonctionnement de la justice des mineurs, reprenant les vieilles rengaines de la droite.

Du saupoudrage pour réagir à l’actualité, aucun état des lieux, aucune remise en compte des politiques conduites. Pourtant dans nos quartiers populaires, comme d’ailleurs dans nos villes moyennes et rurales, une même souffrance est là dans la population et particulièrement dans la jeunesse, dans le monde du travail avec un même sentiment de relégation provoqué par des décennies de politiques ultra libérales.

Des millions de français y vivent une situation intenable, frappés par la pauvreté et la précarité, qu’elles résultent de la privation d’emploi ou d’un travail dévalorisé et peu rémunéré, constatant des services publics et des petits commerces disparaissant les uns après les autres, un tissu associatif s’affaiblissant jusqu’à parfois disparaître, une absence de sécurité et de tranquillité publique, qui sont pourtant des droits fondamentaux.

A ce titre le discours martelé par Robert Ménard depuis lundi est insupportable de mépris : il ne suffit pas de clamer que 197,5 millions d’euros ont été investis dans le cadre de la Politique de la Ville, comme si cette politique se contentait de jeter des miettes aux nécessiteux. Il faut questionner les résultats : quid du lien social, du tissu associatif, de l’action culturelle ? Mais aussi quid du taux de chômage, des services publics, de la lutte contre les trafics dans nos quartiers populaires ?

Détruire les grands logements de la barre Capendeguy et d’autres sans prévoir leur remplacement, les remplacer par des espaces verts sans qu’aucune condition ne soit là pour faire vivre les quartiers c’est aller à l’échec. Derrière l’urbanisme il faut des grands services publics.

Des moyens pour les quartiers ce ne sont pas seulement des murs, des moquettes et des néons, ce sont des équipes, des animateurs, des éducateurs et des projets de loisirs, de sport et de culture. J’en profite pour exprimer tout le soutien des communistes aux bénévoles de ces associations, aux travailleurs sociaux, aux animateurs qui se démènent avec des moyens souvent dérisoires. Personne dans l’expression publique n’a eu un mot pour elles et eux, je tenais à corriger cette injustice.

N’oublions pas non plus que Robert Ménard a commencé son mandat en 2014 en supprimant un centre social à la Devèze.

Et quand il demande une révision des missions de la Police Municipale pour pallier aux manques d’effectifs de la Police Nationale. Là n’est pas l’enjeu et il est trop facile et politicien de dédouaner les responsabilités politiques.

10.000 postes de fonctionnaires de police et de gendarmes supprimés par Sarkozy, particulièrement dans la Police Judiciaire qui peine à instruire, la suppression des polices de proximité par le même au prétexte que ça ne marcherait pas ! J’ai plutôt tendance à penser que les relations entre la police et les habitants des quartiers populaires se sont fortement dégradés depuis la mise en place de la doctrine sécuritaire et la fin de l’îlotage.

Au rebours de Robert Ménard, c’est pourtant à cette mission de l’îlotage que devraient s’atteler les polices municipales, assorties d’un grand plan de recrutement et de réforme de l’institution policière à commencer par mettre fin aux ordonnances de 2017 sur l’usage de l’arme de service. Mais aussi recruter des magistrats, des éducateurs, mettre des moyens dans l’école, dans la culture, le sport et si la liste n’est pas exhaustive, elle démontre l’urgence à sortir des logiques d’austérité, des logiques au service du Capital.

Quand le même dit dans Midi Libre ce matin que les gens ne veulent pas du vivre ensemble et que la mixité sociale est un vœux pieux, je lui rétorque que les deux ne s’achètent pas mais se construisent : et ce n’est pas le choix politique qu’il a fait.

C’est le sens du plan de réconciliation nationale par la reconquête républicaine lancé par le PCF et de l’appel de 100 maires communistes, pointant 15 priorités et les mettant au débat :

Le document complet est disponible en cliquant sur le lien suivant:

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3 Commentaires

  • JOEL faudot
    JOEL faudot

    ce que vous écrivez est juste mais il manque la clé pour comprendre cet acharnement à ne rien faire. C’est la mise en oeuvre du projet néolibéral qui est à l’origine de la transformation de l’institution policière et de l’institution judiciaire Le néolibéralisme est une guerre de classe. Il est par conséquent hors de question pour le pouvoir d’agir en faveur de ceux qu’il refoule. Ce que la police est devenue résulte de cette offensive de la bourgeoisie. C’est le choix de l’enfoncement dans la misère d’une grande part de la population (et cela vaut aussi pour l’école, l’hopital, etc.) nous sommes entré dans un monde invivable et plus vite la population en prendra conscience mieux cela vaudra.

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    • mich
      mich

      Le meilleur choix est une economie marxiste de partage et de fraternité.
      Autrement ce n’est que des paroles gentilles mais des paroles…

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  • Daniel Arias
    Daniel Arias

    Si l’intention est bonne de vouloir que l’ensemble des habitants en France vivent en paix et dans la tranquillité il me semble qu’il y a une erreur d’appréciation importante de la situation quand on parle de “réconciliation” alors que toute l’histoire de l’immigration démontre qu’il n’y a jamais eût ne serais-ce que conciliation avec les immigrés qu’ils soient “Polaks, ritals, escargots ou arabes ou noirs” la liste des termes racistes ne manquent pas et ils sont aussi largement répandus dans la société et pas seulement cantonnés à une élite de droite.

    Oui il faut construire l’unité mais sans la fantasmer comme le font également les macrons, la droite ou Pétain dans une “Unité” totalement factice et idéalisée dans une France qui comme tous les pays est victime d’une lutte des classes entre bourgeois et anciens aristocrates et les prolétaires, classe à laquelle s’ajoute une division supplémentaire le racisme, la xénophobie.

    Il ne faudrait pas non plus fantasmer le rôle de la police et des forces de l’ordre qui obéiront à n’importe quel ordre pour réprimer les mouvements populaires qu’ils soient Gilets Jaunes ou Jean FANTANI.

    Ces forces de l’ordre n’ont jamais été au côté du peuple mais de l’État ou pire de la bourgeoisie cette confusion nous empêche de voir comment il est possible de détruire le tissus économique et social de frauder à grande échelle sans que cette police ni les magistrats n’en arrêtent les coupables,

    Comment en serait il autrement d’un État bourgeois qui produit les lois pour et par sa classe dominante ?

    Qu’attendons nous comme miracle d’une réforme d’un tel État ?

    Les grandes et belles intentions d’intégration, d’unité française ne correspondent pas à la réalité du terrain et ceci depuis si longtemps que l’impérialisme français c’est développé. Et j’ai bien peur que certaines de ces déclarations n’ai finalement pas beaucoup d’effet politique que ce soit chez les français tolérants ou les populations immigrées ou issues de l’immigration qui ont un autre vécu.

    Droits des musulmans d’Algérie, refus de la départementalisation de l’Indochine, traitement des soldats qui ont servi la France Harkis, Sénégalais, Marocains, partition récente des Comores et criminalisation de l’immigration entre territoires comoriens, pressions sur le regroupement familial, entrave à la naturalisation des immigrés handicapés, discriminations de toutes sortes et parcage de ces populations,…

    Où donc est ou a été réalisé cette vision imaginaire d’un vivre ensemble ?

    La population française de souche par contre ne voit pas que les blindés, les opérations militaires récentes en France avec l’OTAN (orion), l’armement de qualité militaire des policiers se retournera un jour contre eux et que comme en 40 les magistrats condamneront ceux que les policiers iront chercher et peu importe s’il s’agit d’un gouvernement fasciste dans un pays où les citoyens votent à plus de 60% extrême droite et dont les autres votes ne valent guerre mieux pour garantir la “paix sociale”. Les nouveaux policiers de proximités ou pas échapperaient ils miraculeusement aux idées néfastes qui se répandent, auront ils les capacités, la lucidité quand ont les enverra arrêter ou tuer les “terroristes” suite aux campagnes de désinformation ?

    L’arrestation de Jean Fantini, ce militant qui défendait le service public de santé, ne fait pas l’objet d’un traitement particulier sur le site du PCF, ni sur la chaîne Youtube ni dans l’Huma.

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