Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Ziouganov : les principales leçons de la mutinerie Wagner

Voici dans le même esprit que l’intervention de Ziouganov que grâce à Marianne nous avons publiée dans une traduction précise (1) une intervention encore plus complète toujours grâce à Marianne. Un texte fondamental, une pièce historique.

(1) Il y a certains individus qui viennent sur ce site, reprennent les traductions de Marianne parce qu’elles évitent les contresens et faux sens qui abondent avec les traductions deepl, ce qui est très bien mais ils prennent soin de ne pas citer le site (ce qui est déjà mesquin, mais passons) surtout en ne citant pas le travail de traduction et en se contentant d’établir un lien avec l’original que Marianne met toujours. franchement ces mœurs témoignent du mépris du travail autant que de l’esprit de concurrence ce ceux qui agissent ainsi. Nous n’irons pas très loin en agissant ainsi.

https://svpressa.ru/politic/article/378285/

La marche sur Moscou était de nature criminelle et traîtresse

Andrei Polounine

Le conflit avec la SMP Wagner et son fondateur Evgeni Prigojine, qui a failli se terminer dans un bain de sang à grande échelle, est enfin terminé. Pour rappel, le président Vladimir Poutine avait qualifié ces événements de “rébellion armée”, de “trahison” et de “coup de poignard dans le dos de notre pays et de notre peuple”. Le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, a joué un rôle clé dans le règlement.

Selon le dirigeant de la république, Prigojine a renoncé à ses exigences initiales lors des entretiens qu’il a eus avec lui le 24 juin. Parmi celles-ci figurait la livraison à Wagner du ministre de la défense Sergei Choïgou et du chef de l’état-major général Valery Gerassimov. A la deuxième ou la troisième fois (selon le président du Belarus, il a eu au total “six ou sept” séries d’entretiens avec Prigojine), il a mis en garde le fondateur de la PMC contre l’inacceptabilité d’une effusion de sang.

Loukachenko a déclaré qu’il garantissait au fondateur de la SMP qu’il ne serait pas “buté” lorsque les Wagnériens retourneraient dans les camps de campagne de la région de Lougansk. Le président biélorusse a réglé cette question avec le directeur du FSB, Alexandre Bortnikov.

Dans son discours de lundi, M. Poutine a remercié séparément M. Loukachenko “pour ses efforts et sa contribution à la résolution pacifique de la situation”.

Le chef du parti communiste, Guennadi Ziouganov, s’interroge sur les leçons à tirer de la mutinerie de Prigojine et de sa SMP.

– Au cours du week-end, la Russie a de nouveau été soumise à un stress énorme”, déclare Guennadi Ziouganov. – Tout le monde a soudain réalisé à quel point une vie calme et normale peut être rapidement interrompue. Nous avons eu le sentiment que le chaos et l’agitation pouvaient faire irruption dans nos foyers.

La mutinerie, soulevée par des personnes irresponsables affirmant leurs ambitions, a réellement mis en jeu la sécurité du pays tout entier. Le tout dans le contexte d’une guerre d’extermination totale déclarée au monde russe par les Anglo-Saxons et l’OTAN. Avec en toile de fond le conflit sanglant qu’ils ont provoqué en Ukraine, la condamnant ainsi à la destruction.

Je tiens à souligner qu’à l’époque soviétique, l’Ukraine était la république la plus florissante – la plus prospère, la plus avancée sur le plan technologique, la plus agréable à vivre. Aujourd’hui, elle s’est transformée en une plaie saignante.

C’est également ce que les organisateurs de la soi-disant marche sur Moscou tentaient de réaliser, mais cette fois sur le territoire russe.

C’est évident : dans une telle situation, le résultat dépend de l’unité des citoyens, de la détermination du président, de tous les dirigeants politiques, des gouverneurs, de ceux qui influencent l’opinion publique.

Ce n’est pas une coïncidence si, lorsque je me suis adressé à la Douma d’État le 27 juin, j’ai remercié les présidents Poutine et Loukachenko, Sa Sainteté le patriarche Kirill, tous les gouverneurs et les collègues des partis. Je leur suis reconnaissant d’avoir agi ensemble dans un moment aussi formidable et responsable. Ils ont fait preuve de volonté et d’unité d’action, ce qui a permis d’éviter une tournure tragique des événements.

J’étais conscient des conséquences de cette mutinerie. Dans des moments semblables à celui-ci, j’ai déjà dû prendre des décisions exceptionnellement difficiles et responsables. Elles visaient toutes à éviter une guerre civile, à créer un environnement pacifique et favorable au développement du pays, à mettre en place un système politique digne de ce nom.

Dans ce cas, mon expérience et mon vécu m’ont poussé à réagir immédiatement. Dans la nuit du 24 juin, j’ai reçu un appel téléphonique m’informant que les Wagnériens avaient pris possession d’un certain nombre de sites à Rostov-sur-le-Don. Il m’est apparu clairement qu’il fallait agir de toute urgence.

Après le discours de Poutine du 24 juin, très convaincant et opportun, j’ai demandé au président de la Douma, aux chefs de groupes parlementaires et aux représentants des agences de sécurité de se réunir. C’était nécessaire pour assurer notre défense commune et soutenir la position du président.

“SP : Vous parlez de décisions difficiles et responsables que vous avez dû prendre. Quel genre de décisions ?

– En 1990, j’ai été amené à créer le Parti communiste de la RSFSR avec mes amis. À cette époque, il était devenu évident que Gorbatchev, Yakovlev, Chevardnadze et Eltsine trahissaient les idéaux socialistes, notre sécurité et notre pays. Et qu’ils avaient transformé le PCUS en otage de leur politique de trahison. Si nous avions créé notre propre organisation un an plus tôt, nous aurions pu empêcher l’effondrement du pays soviétique.

En 1991, j’ai créé l’Union des forces patriotiques, qui s’adressait à l’opposition gauche-droite. Notre objectif était d’arrêter la folie que la trajectoire traîtresse de Gorbatchev et la politique de l’ivrogne et traître Eltsine étaient en train de faire subir au pays.

En mai 1991, j’ai préparé et publié dans le journal Sovetskaya Rossiya une lettre ouverte à un ancien membre du Politburo, secrétaire du comité central du PCUS et conseiller principal du président de l’URSS, Yakovlev, intitulée “L’architecte devant les ruines”. Puis, en juillet, l’appel “Message au peuple”, adressé principalement à l’armée. Il est signé par 12 personnes. Parmi elles, le général Varennikov, qui commandait les forces terrestres soviétiques, et le général Gromov, qui commandait les forces intérieures. Tchikine, rédacteur en chef de Sovetskaya Rossiya, et Prokhanov, rédacteur en chef du journal Zavtra, ont signé cet appel. Les écrivains Bondarev et Raspoutine, la chanteuse Lioudmila Zykina, les dirigeants des syndicats industriels et agricoles – Tizyakov et Starodubtsev – nous ont activement soutenus.

Je me disais que les citoyens entendraient notre voix, se soulèveraient et chasseraient la bande de traîtres qui avait pris les rênes du pays. Malheureusement, c’était l’été – certains passaient des examens, d’autres se prélassaient sur la plage, d’autres encore travaillaient dans leur jardin. Et lorsque nous avons repris nos esprits, le soi-disant coup d’État du GKChP avait déjà été organisé sous la houlette de la CIA, ce qui a abouti à l’éclatement de l’Union soviétique.

Des décisions non moins importantes ont dû être prises en 1993, après que Eltsine a publié le décret 1400 sur la réforme constitutionnelle. Ce décret a suspendu, puis interdit l’activité du Soviet suprême et du Congrès des députés du peuple, l’organe suprême du pouvoir d’État.

Une question très difficile se posait alors : fallait-il aller voter après le coup d’État anticonstitutionnel de facto d’Eltsine et de son entourage ? Beaucoup se sont écriés : “C’est une élection sur le sang ! A quoi ça va servir ?” J’ai répondu : c’est le seul moyen pour nous de faire éclater la vérité. De révéler qui a donné l’ordre d’exécuter le Soviet suprême. Ce sont des membres de l’OTAN, qui sont venus à Moscou, qui étaient derrière tout cela. Il est évident que CNN avait placé ses caméras à l’avance pour filmer dans les meilleurs endroits. Et la chaîne a diffusé la fusillade en direct de manière exemplaire.

Il fallait faire preuve de résolution et de courage à ce moment-là. J’ai lancé un appel télévisé pour mettre fin à l’anarchie. 62 gouverneurs étaient prêts à venir à Moscou pour négocier. Nous devions nous rencontrer au monastère Saint-Danilov. Des chefs régionaux de l’époque ont apporté leur aide : Gustov, chef de la région de Leningrad ; Korolev, chef de la région de Lipetsk ; Aushev, chef par intérim de la République d’Ingouchie ; et Ilyumzhinov, président de la Kalmoukie. Le patriarche Alexis II a accepté de jouer le rôle de médiateur dans ces négociations. Tous ont cherché des solutions pour résoudre la situation pacifiquement, suggérant des élections présidentielles et parlementaires anticipées en décembre.

Mais les provocateurs ont rompu tous les accords et ont organisé un massacre près de la Maison des Soviets et près d’Ostankino. Lors de la destitution d’Eltsine, nous avons enquêté sur ce crime. Et nous avons prouvé qu’aucune personne n’avait été tuée par les armes présentes au siège du gouvernement. Toutes ont été abattues par les sbires d’Eltsine et les forces spéciales de l’OTAN qui ont participé à ce massacre, renversant ainsi le pouvoir soviétique.

Tout ne tenait alors qu’à un fil et aurait pu se transformer en guerre civile. Mais le courage des patriotes a permis de maîtriser la tourmente et de déplacer le conflit sur le terrain du dialogue avec le gouvernement, même s’il était imparfait.

En 1996, après les élections présidentielles, Eltsine a de nouveau pris une mesure criminelle. Le 15 mars, la Douma d’État a adopté une résolution invalidant une partie des accords de Belovezh sur la dissolution de l’URSS. En réponse, le lendemain, 16 mars, les siloviki se sont emparés de la Douma sur ordre d’Eltsine. Le soir, l’un des commandants militaires m’a appelé et m’a averti : faites ce que vous voulez, sinon ce sera pire qu’en octobre 1993 !

Grâce à mes contacts personnels avec les principaux responsables des forces de l’ordre, j’ai pu mettre un terme à cette trahison et retirer les troupes du parlement en l’espace d’une journée.

Lors des élections de 1996, le pays était totalement divisé. Les gens du Don paisible à l’Océan Pacifique ont voté pour moi, tandis que ceux qui ont voté pour Eltsine venaient de villes et de centres industriels de plusieurs millions d’habitants, du Nord et de l’Extrême-Orient. Le risque existait d’une guerre entre le Nord et le Sud et de perdre définitivement le pays. Mais je ne me suis pas engagé dans cette voie.

“SP : La situation avec la mutinerie wagnérienne était-elle du même ordre ?

– Oui. Là aussi, nous devions prendre des mesures urgentes. Sur la base de ma propre expérience, j’ai compris que seule une action concertée, indépendamment des différences politiques, pouvait arrêter une attaque contre Moscou qui était de nature criminelle et traîtresse.

Il est très important que le président Poutine ait contacté tous les principaux dirigeants et responsables politiques, y compris le “Bat’ka” [“petit père”, NdT] Loukachenko. Le président a rapidement entendu les rapports des forces de sécurité sur la situation en première ligne et a pris des décisions correctes et précises.

Le Conseil de la Douma d’État a travaillé pendant deux jours presque sans interruption – soutenant, aidant le chef de l’État, surveillant ce qui se passait. Mes camarades ont suivi la situation à Rostov et le long de la route des Wagnériens.

Dans les zones que traversaient les combattants de la SMP, nous avons nos propres organisations, il y a des liens opérationnels. Nous pouvions donc voir en temps réel comment la colonne avançait, ce qui s’y passait. Et nous avons pris des mesures d’information et de propagande. En effet, beaucoup d’hommes qui avaient combattu courageusement au front étaient désorientés. Et lorsqu’à Rostov on leur a montré un discours direct de Poutine et de tous les chefs de parti, ils ont été surpris : nous ne savions pas cela, on nous avait dit qu’il y aurait des négociations ! Après cela, certaines unités de Wagner sont retournées sur leurs lieux de déploiement.

Il y a eu un affrontement avec les SMP près de Voronej, où les Wagnériens ont abattu un avion et un hélicoptère, et la situation a continué à s’envenimer. Nous devons rendre hommage à Loukachenko. Il a lui-même subi la tentative d’étranglement par une “révolution de couleur”, il s’est promené avec une mitrailleuse avec son fils et ses amis, défendant la Biélorussie fraternelle. C’est pourquoi il a compris la situation mieux que d’autres.

Il a entamé des négociations avec Prigojine. Les accords conclus ont permis de ramener les Wagnériens sur leurs lieux de dislocation et de prendre des mesures qui ont sauvé le pays d’une guerre civile.

“SP : Quelles conclusions tirer de la situation avec Prigojine et Wagner ?

– La leçon principale, la plus fondamentale, est qu’il est très important de dire la vérité à la société et de l’unir autant que possible afin de remporter la victoire dans L4opération militaire spéciale. Pour vaincre les nazis et les fascistes qui ont décidé de détruire le monde russe. Plus l’information est véridique et rapide, plus les rangs de l’opposition patriotique seront unis. Plus souvent et plus énergiquement le président, le ministère de la défense et les chefs de partis seront informés de la situation dans le pays, plus vite nous remporterons une victoire extrêmement importante et la seule qui puisse nous sauver.

Nous avons un État d’Union [de la Russie et de la Biélorussie, NdT] – et Poutine et Loukachenko, qui sont en contact permanent, ont ainsi fait preuve d’esprit d’État. Cette approche permet de prendre les décisions les plus justes. Par exemple, le déploiement d’armes nucléaires tactiques en Biélorussie a instantanément dégrisé les fous polonais qui planifiaient de rejoindre les hostilités contre notre armée.

Nous devons renforcer cette alliance, cette fraternité. Et nous devons mettre en œuvre d’urgence toute une série de mesures pour endiguer les nazis et les otanistes sur les étendues de l’Ukraine.

Nous devons fondamentalement renverser la situation dans les quatre ou cinq prochains mois. Sinon, les voyous de l’OTAN envahiront directement l’Ukraine – sous la forme de la Pologne ou d’un autre pays. Le conflit deviendra alors plus sanglant et plus menaçant.

..

Il est essentiel que nous nous souvenions que cette année marque le 30e anniversaire du bombardement criminel de la Maison Blanche [le bâtiment du Soviet suprême, NdT]. Nous devons nous rappeler comment le sous-fifre d’Eltsine, le général Kobets, a fait le tour des unités militaires avec une énorme valise d’argent et a acheté des équipages de chars pour tirer sur les Soviétiques à bout portant. Ils se sont déshonorés et ont déshonoré leurs rangs militaires. Mais Dieu voit la vérité : aucun d’entre eux n’est plus en vie, ils sont tous morts pendant la guerre de Tchétchénie.

Lorsque nous évoquons ces événements tragiques, nous devons dire toute la vérité et ne pas passer sous silence la fusillade du parlement à la télévision. Et ne pas transformer cette tragédie en un autre tableau dénigrant le gouvernement soviétique et les forces patriotiques. Tout le monde doit connaître la vérité afin que les erreurs fatales ne se répètent pas.

L’une des leçons les plus importantes de la situation actuelle est la nécessité d’un changement de cap. Les menaces qui pèsent aujourd’hui sur chaque citoyen restent inchangées. Il s’agit des menaces d’extinction [démographique, NdT] du pays, des divisions de propriété croissantes dans la société, du retard technologique et de la dégradation professionnelle des ressources humaines. Enfin, les menaces posées par l’OTAN n’ont pas disparu.

Tout cela nécessite la mobilisation de ressources, la cohésion sociale et l’utilisation des technologies les plus récentes.

Nous avons proposé un programme qui répond pleinement à ces défis. Le 30 juillet, le Forum économique international se tiendra à Orel, où notre programme actualisé sera présenté. Parmi les participants au forum figurent l’académicien Kachine et notre gouverneur Klytchkov, qui se présente à une nouvelle élection dans la région d’Orel. Il a été activement soutenu par le président Poutine.

Il est essentiel pour nous de résoudre le problème de la qualité de l’éducation, du développement de la science et de la sphère sociale. Nous devons parvenir à l’adoption de la loi “Éducation pour tous”, à la mise en œuvre de nos demandes de soutien aux enfants de la guerre et à l’élimination du système de Bologne et de l’examen d’État unifié [un examen de fin d’études secondaires dont le principal défaut est qu’il est constitué presque entièrement de QCM, NdT].

Enfin, nous avons pour principe que l’armée est notre principal défenseur. Mais les armées vivent lorsqu’il y a un commandement unique. Lorsque le commandant en chef, le ministre de la défense, l’état-major général et le conseil de sécurité ont l’entière responsabilité du système de sécurité. Et les citoyens respectent strictement les lois, que tout le monde est tenu de respecter en temps de guerre.

Il convient de rappeler fermement que tout ce qui précède doit être mis à l’épreuve par des élections équitables et dignes. Des élections locales et présidentielles nous attendent. Malheureusement, Russie unie a adopté 17 lois qui ont paralysé, voire menacé, le système électoral.

Au lieu de présenter son programme et de se livrer à une concurrence loyale, le parti Russie Unie met en place une votation sur trois jours, développe le vote à distance et retire les observateurs des bureaux de vote. C’est une véritable honte et cela conduit à une confrontation directe à l’intérieur du pays. Des élections malhonnêtes et la méfiance qu’elles suscitent ne feront que compliquer la situation à l’intérieur de la Russie.

Dimanche dernier, j’ai longuement discuté de cette situation avec le président Poutine. J’ai proposé de rencontrer les chefs des factions parlementaires, d’examiner la situation militaro-politique et économique actuelle et la nature des prochaines élections. Elles doivent être ouvertes, équitables et dignes. Elles ne doivent pas exacerber la situation, mais au contraire contribuer à résoudre les problèmes urgents. Elles doivent assurer la stabilité de la société, la sécurité de chaque citoyen, de chaque famille.

J’en suis absolument convaincu.

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