Macron appelle à la coopération sino-américaine et à l’autonomie de l’Europe, signe d’une réduction de la distance entre la Chine et l’Europe. Selon des experts, Macron a été à la fois un dirigeant qui a tenté d’aller le plus loin dans l’effort d’autonomie par rapport aux Etats-Unis, mais il a encore pas mal d’efforts à faire. J’interpréterais volontiers ce texte comme le signal d’un refus poli doublé d’encouragements à mieux faire pour sa candidature des BRICS. Il faut dire que Macron vient d’en sortir une pas mal : il a accusé la Russie d’être le pire “colonisateur” du XXIe siècle. Nul doute que les événements intervenus en Russie et dont nous ne pouvons voir que la surface mais dans laquelle la Russie a pris la main ont joué un rôle… Par Xu KeyuePublié: 26 juin 2023 09:43 
Le président français Emmanuel Macron (à gauche) dans une interview avec Fareed Zakaria de CNN Photo: Une capture d’écran du compte YouTube de CNN
Le président français Emmanuel Macron a de nouveau lancé un appel public à la construction d’une Europe autonome dans une tentative persistante de secouer les chaînes de l’Europe et de prouver qu’elle n’est le vassal d’aucune superpuissance.
Ses remarques ont été largement considérées comme constructives pour faire avancer un monde plus multipolaire et apporter plus de stabilité mondiale.
Macron a fait ces remarques dans une vaste interview avec Fareed Zakaria de CNN qui a été publiée dimanche, dans laquelle il a également noté qu’un agenda mondial est impossible sans la coopération américano-chinoise. « Nous avons besoin de coopération, en particulier entre la Chine et les Etats-Unis », a déclaré Macron à CNN. Au niveau mondial, la priorité absolue est de faire face aux crises existantes et de lutter contre les inégalités, la pauvreté et le changement climatique, selon le dirigeant français.
Il a également souligné son espoir de construire de bonnes relations et de promouvoir la coopération avec la Chine.
Il convient de noter que l’interview de Macron avec CNN a eu lieu à la suite de la visite du Premier ministre chinois Li Qiang en Allemagne et en France la semaine dernière.
À travers les derniers commentaires de Macron, il est clair que le dirigeant français a maintenu sa position antérieure à cet égard basée sur deux points de vue – premièrement que le développement de la multipolarisation est inévitable, et deuxièmement que l’Europe devrait être un pôle de multipolarité avec sa propre position indépendante pour servir ses propres intérêts, et ne peut pas être un vassal d’autres forces. a souligné Cui Hongjian, directeur du Département d’études européennes de l’Institut chinois d’études internationales.
En avril, après avoir conclu sa visite en Chine, Macron a exhorté l’Europe à réduire sa dépendance à l’égard des États-Unis et à faire preuve de prudence avant d’être entraînée dans un conflit entre Pékin et Washington sur la question de Taiwan.
Le point de vue cohérent montre que grâce aux efforts des principaux politiciens européens et chinois, la distance entre l’Europe et la Chine se réduit, a déclaré Cui au Global Times lundi. Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz ont développé une compréhension et un jugement plus rationnels et pragmatiques de la politique chinoise, ce qui peut servir de point de départ pour renforcer la communication et les échanges entre la Chine et les principaux pays européens, a noté M. Cui.
Depuis le déclenchement du conflit russo-ukrainien, l’Europe lutte pour atteindre l’autonomie stratégique, et le plus grand obstacle est idéologique, a déclaré lundi Gao Jian, chercheur à l’Université des études internationales de Shanghai, au Global Times.
L’un des principaux problèmes pour l’Europe est de savoir comment gérer réellement la relation transatlantique, dans ce cas avec les États-Unis, a déclaré Gao.
En ce qui concerne ses relations avec les Etats-Unis, on espère que l’Europe pourra vraiment sauvegarder ses propres intérêts fondamentaux et se débarrasser des chaînes que les Etats-Unis lui ont imposées dans les domaines de l’économie, du commerce, de l’idéologie et même de la sécurité, a déclaré M. Gao.
Dans le même temps, les Etats-Unis ont intensifié leur pression sur l’Europe sur les questions liées à la Chine, notamment en utilisant le récit dit de « réduction des risques » dans le but de pousser au découplage entre la Chine et l’Europe, ce qui a comprimé l’espace dans la politique chinoise de l’Europe et sa coopération avec la Chine, a déclaré Gao.
C’est pourquoi Macron a appelé à des échanges constructifs entre la Chine et les États-Unis, a déclaré l’analyste.
L’interview avec CNN a également couvert la question de Taiwan. « D’abord à Taïwan, nous sommes en faveur du statu quo », a déclaré Macron.
M. Gao a souligné que la question de Taiwan n’était pas une question diplomatique, mais une affaire intérieure de la Chine dans laquelle d’autres ne devraient pas être autorisés à intervenir.
L’analyste a également noté que nous ne devrions pas accorder trop d’attention à leurs déclarations, car l’Europe sait que son influence en Asie-Pacifique est très limitée et que de tels commentaires ne sont que des gestes politiques.
L’implication excessive des pays européens représentés par l’OTAN dirigée par les États-Unis dans les questions d’Asie-Pacifique va à l’encontre des intérêts fondamentaux des États membres de l’UE, a déclaré M. Gao.
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