Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Le journal conservateur allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung met en garde l’Ukraine contre un retournement de ses soutiens

Le conseiller présidentiel ukrainien Mykhailo Podolyak
L’aspect de la mise en garde la plus intéressante de la part du journal conservateur allemand est la fragilité de l’unité européenne et celle des pays de l’OTAN face au refus de négocier non pas de l’Ukraine, mais d’un régime qui a rendu impossible toute négociation à laquelle la Russie semblait s’attendre après le coup de semonce d’une intervention que les Etats-Unis ont considérée comme une manière d’affaiblir un allié potentiel de la Chine. On dit souvent que l’intervention russe a renforcé l’OTAN dont ce pays voulait éloigner la menace et que c’est donc un échec, mais l’échec n’en est pas moins évident pour les Etats-Unis qui premièrement ont rapproché la Russie de la Chine et créé donc les conditions d’un renforcement en Asie centrale et dans le monde. Deuxièmement, l’unité de l’OTAN, et de l’Europe s’avère des plus fragiles, non seulement des pays comme l’Allemagne n’ont aucune envie de continuer à faire les frais d’un tel soutien, mais les Etats-Unis sont contraints de multiplier les foyers de tension en balkanisant l’Europe et en y créant des conditions de guerre civile comme on le voit en Serbie, en Moldavie et bien d’autres pays.

4 juin 2023, 15h40 Kiev ne doit pas présenter la moindre apparence de s’associer à des attaques contre des cibles civiles russes, rapporte le Frankfurter Allgemeine Zeitung. Il faisait allusion aux propos du conseiller présidentiel Mykhailo Podolyak.

Le gouverneur de la région russe de Belgorod, frontalière de l’Ukraine, a déclaré lundi 29 mai, dans des propos rapportés par Reuters (Reportage de Reuters Édité par Gareth Jones) que plusieurs localités frontalières étaient bombardées simultanément par les forces ukrainiennes. Il a appelé dans des commentaires télévisés à l’annexion de la région ukrainienne de Kharkov pour arrêter les bombardements transfrontaliers ukrainiens. Dans un communiqué publié sur l’application de messagerie Telegram, Viatcheslav Gladkov a déclaré que deux installations industrielles de la ville frontalière de Shebekino avaient été bombardées et que quatre employés avaient été blessés.

Plusieurs localités ont été laissées sans électricité, a-t-il ajouté.

Belgorod, qui borde la région ukrainienne de Kharkov, a été attaquée à plusieurs reprises par les forces de Kiev depuis le début du conflit à grande échelle en Ukraine en février 2022. La semaine dernière, les forces ukrainiennes ont entrepris un important raid transfrontalier sur une série de villages frontaliers, s’emparant brièvement de plusieurs localités avant de se retirer de l’autre côté de la frontière.

Kiev ne revendique presque jamais publiquement la responsabilité des attaques à l’intérieur de la Russie et sur le territoire contrôlé par la Russie en Ukraine, mais cette fois le conseiller présidentiel Mykhailo Podolyak a déclaré que la destruction des infrastructures était la préparation d’un assaut terrestre planifié.

Le président russe Vladimir Poutine a ordonné dimanche un renforcement de la sécurité frontalière pour assurer un mouvement « rapide » militaire et civil russe dans les régions ukrainiennes actuellement sous le contrôle de Moscou et ce dimanche 4 juin l’aéroport de Kharkiv a été bombardé.

Le journal conservateur allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung a averti dans un commentaire que l’Ukraine devait être très prudente et ne pouvait pas s’associer à des attaques contre des cibles civiles russes. Kiev ne peut en aucun cas les approuver, car la loi militaire interdit de telles frappes : les installations civiles ne peuvent jamais être ciblées sur le territoire d’un pays ennemi en aucune circonstance, même si le but est de protéger sa propre population civile.

L’article a été écrit en réponse aux paroles du conseiller présidentiel ukrainien Mykhailo Podolyak qui laissait entendre que non seulement de telles actions ne sont pas contre eux, mais qu’il allait devoir en faire davantage avant l’offensive pour laquelle Zelensky ne cesse de réclamer des armes et dont il dit maintenant qu’elle risque de coûter cher en hommes.

L’Ukraine risque d’affaiblir la solidarité internationale pourtant presque unifiée, selon l’avertissement du journal conservateur. Par conséquent, Kiev ne peut “même pas apparemment” enfreindre la loi, sinon cela donnera aux Russes les moyens de justifier le terrorisme. De plus, certains alliés de l’Ukraine sont, là faute de pouvoir faire autrement, de sorte qu’ils peuvent même changer de direction en cas de vents changeants.

Ce qui est l’aspect de la mise en garde la plus intéressante de la part du journal conservateur allemand et qui traduit assez bien la fragilité de l’unité européenne et celle de l’OTAN face au refus de négocier non pas de l’Ukraine, mais d’un régime qui a rendu impossible toute négociation à laquelle la Russie semblait s’attendre après le coup de semonce d’une intervention que les Etats-Unis ont considéré comme une manière d’affaiblir un allié potentiel de la Chine. On dit souvent que l’intervention russe a renforcé l’OTAN dont ce pays voulait éloigner la menace et que c’est donc un échec, mais l’échec n’en est pas moins évident pour les Etats-Unis qui premièrement ont rapproché la Russie de la Chine et créé donc les conditions d’un renforcement en Asie centrale et dans le monde. Deuxièmement, l’unité de l’OTAN, et de l’Europe s’avère des plus fragiles, non seulement des pays comme l’Allemagne n’ont aucune envie de continuer à faire les frais d’un tel soutien, mais les Etats-Unis sont contraints de multiplier les foyers de tension en balkanisant l’Europe et en y créant des conditions de guerre civile comme on le voit en Serbie, en Moldavie et bien d’autres pays.

La conclusion de la mission chinoise en Europe :

conférence de presse de l’émissaire chinois M.Li

Il est à noter que cette déclaration du journal conservateur vient en soutien aux déclarations relativement optimistes de l’émissaire chinois M.Li qu’il a faites à son retour de sa mission de paix en Europe en affirmant que l’idée essentielle était d’abord d’arrêter de livrer des armes.

M. Li a indiqué que la situation actuelle concernant la crise ukrainienne était encore pleine d’incertitudes. La Chine estime que tant qu’il y aura une lueur d’espoir de paix, des efforts devraient être faits activement. Tant que cela est propice à l’apaisement de la situation et à la promotion des négociations, la Chine est prête à le faire, a déclaré M. Li lors d’un briefing aux médias sur son voyage en Ukraine, en Pologne, en France, en Allemagne, au siège de l’UE et en Russie pour faire avancer un règlement politique de la question.

« Le conflit en cours continue de s’intensifier. À l’heure actuelle, il semble qu’il y ait des défis importants à relever pour convoquer des négociations et obtenir des résultats tangibles. Cependant, il est crucial que quelqu’un se présente pour favoriser la recherche d’un consensus et établir un terrain d’entente. Cela s’accumulera progressivement et créera les conditions pour la résolution finale de la crise », a déclaré M. Li.« J’ai senti qu’aucune des deux parties [la Russie et l’Ukraine] n’avait fermé la porte aux négociations. Nous croyons que si nous voulons vraiment arrêter la guerre, sauver des vies et parvenir à la paix, nous devons cesser de livrer des armes sur le champ de bataille. Sinon, cela ne fera qu’aggraver continuellement le risque d’escalade des tensions », a-t-il poursuivi.

Image principale : Emin Sansar / Agence Anadolu / AFP

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