Comaguer présente un portrait de l’auteur de deux textes venus d’Ukraine et qu remettent en cause l’apparent consensus sur ce qui se passe dans ce pays. Nous avions publié l’un de ces textes, intitulé Tous les opposants au gouvernement actuel en Ukraine attendent la prison ou la mort.
illustration: L’acteur à partir du moment où il sert l’OTAN est démystifié pour une bonne partie de la planète qui n’y voit que “droits de l’homme” militarisés pour pilleurs… Ce qui effectivement donne quelque crédibilité à l’hypothèse de COMAGUER sur la fabrication d’un autre acteur par les mêmes. Mais nous voudrions apporter quelques nuances à sa démonstration.
Comaguer émet quelques hypothèses sur cette présence et ce qu’il en dit mérite effectivement d’être noté. Mais je voudrais néanmoins nuancer son analyse sur plusieurs points :
- il faut bien mesurer que Zelensky est peut-être l’homme de l’oligarque Kolomoïsky mais ce n’est pas sur cette base qu’il a été élu mais pour faire la paix. C’est un comique devenu l’acteur d’un feuilleton où il jouait le rôle d’un président luttant contre la corruption, une sorte de Coluche.
- Il était au contraire en tant que comique célèbre pour sa critique des oligarques vendus à l’occident et même pour sa volonté de s’entendre avec la Russie. La manière dont il a été “retourné” reste une énigme et les Russes ont longtemps pensé qu’il était tenu (au point que Kadyrov le Tchétchène lui a proposé de l’exfiltrer lui et sa famille) ou drogué.
- La manière dont il a constitué une fortune personnelle (il a été épinglé dans les pandora papers) a été bien sûr notée et le journal l’Humanité avait publié un texte sur cet enrichissement en contradiction de sa promesse de candidat de lutter contre la corruption : En Ukraine, c’est le site d’investigation de Slidstvo.info qui, en participant au Consortium international des journalistes d’investigation (Icij), a sorti plusieurs documents impliquant le président Zelensky dans des tractations commerciales secrètes. L’un d’eux pointe ainsi l’achat par des compagnies offshore (une entreprise enregistrée à l’étranger), appartenant à sa société de production Kvartal 95, « de trois appartements dans le centre de la capitale britannique (…) pour une somme d’environ 7,5 millions de dollars », atteste Slidstvo.info.Les journalistes ont réussi à retrouver leur localisation exacte. Les deux premiers appartiennent à l’entreprise de Serhiy Shefir, premier assistant du chef de l’État. L’un, acquis pour 3 millions de dollars en 2018, est situé dans une maison appelée Chalfont Court, en face du bâtiment 221B Baker Street. Le second se trouve dans l’immeuble Clarence Gate Gardens juste à côté. Le dernier, détenu par le copropriétaire de Kvartal 95, Andriy Yakovlev, se situe à quelques mètres du palais de Westminster. (article de 2019)
- On ne mesure pas assez ce qu’est réellement l’Ukraine et ce qu’ont subi les pays ex-socialistes, ceux du pacte de Varsovie ou de l’ex-URSS, voire de la Yougoslavie, et le pillage, la destruction qu’a représenté une telle situation, la misère, l’exode. On se laisse intoxiquer par la propagande de nos propres médias et de leur soutien à la guerre de l’OTAN et si l’on ne voit la population ukrainienne qu’avec les yeux de LCI, ce sont bien 14 partis qui ont été interdits par Zelensky, comme il s’attaque à l’église orthodoxe qui a pourtant fait allégeance à l’Ukraine. Il est évident que son assise est de plus en plus réduite, parce que la population ukrainienne n’a aucune envie de partir sur le front.
- Il y a les luttes intestines où au sommet chacun cherche à nouer des liens avec divers parrains occidentaux européens ou des USA, l’Allemagne, la Pologne, chacun cherchant des marchés… chacun jouant sa partition mais il y a aussi un réel mécontentement populaire et une aspiration à la paix. Je continue par exemple à recevoir des textes d’Odessa et ils ne sont pas ce que l’on imagine. Une majorité d’Ukrainiens en a assez des combats et souhaite la paix. (voir par exemple ci-dessous un mouvement anti-recrutement qui a été rapporté y compris dans la presse de Kiev).
Voici par exemple ce qui parvient d’Odessa aujourd’hui même et dont les échos sont publiés y compris à Kiev :
A Odessa, un scandale prend actuellement de l’ampleur dans la ville rebelle en raison d’un événement qui s’est produit dans la région de Slobodka, dans la rue Mykhailo Hrushevsky. L’affaire est liée au fait qu’ un conducteur portant l’uniforme des forces armées ukrainiennes, qui avait effectué une manœuvre dangereuse a menacé celui qui le réprimandait depuis sa voiture de l’envoyer au bureau d’enregistrement et d’enrôlement militaire « Mais je te f*ck, demain tu seras dans le bureau d’enregistrement et d’enrôlement militaire », a crié le chauffeur en direction de la voiture qui passait.
Après cela, il a sorti un smartphone de sa poche et s’est mis à crier dans un état hystérique pour que le conducteur soit arrêté immédiatement. Cette attitude a provoqué la colère générale face à l’arbitraire des recrutements que l’on envoie sur le front. Les employés de divers départements mis en cause ont voulu se dédouaner. En particulier, le bureau du procureur spécialisé dans les domaines militaire et de la défense a déclaré qu’il était déjà au courant de ce qui se passait, mais que « Malheureusement, nous ne voyons pas la plaque d’immatriculation de la voiture dans la vidéo, il est donc impossible d’établir rapidement l’identité », a déclaré le bureau du procureur. Le département a également ajouté: s’il y a une violation des règles de circulation liées à une urgence, il s’agit d’une question administrative, mais de tels événements relèvent de la compétence d’autres organismes. Les unités militaires concernées de la région d’Odessa tentent également d’établir qui est cette « personne mystérieuse en tenue de camouflage ».
Selon certaines sources, il n’est pas encore établi s’il s’agit d’un « militaire » local et, en particulier, s’il est un soldat ou rien du tout.
Les formes de la mobilisation en Ukraine, sont de plus en plus contestées il y a des cas où des hommes sont « tordus » et emmenés de force au bureau d’enregistrement et d’enrôlement militaire quand on leur remet la convocation pour éviter qu’ils s’échappent. Cependant, l’avocat Anton Marynych a noté qu’il est impossible de détenir et d’emmener de force une personne tenue au service militaire au CCC lorsque la citation à comparaître est signifiée pour la première fois. Dans le même temps, la législation ukrainienne ne contient pas de liste des lieux où les citations à comparaître peuvent être signifiées, de sorte que cela peut être fait par des représentants du bureau d’enregistrement et d’enrôlement militaires n’importe où – sur le lieu de travail, dans une station de métro. Cette histoire intervient dans un contexte déjà agité puisque le président ukrainien Zelensky face à la multiplication des scandales dans les offices de recrutement d’Odessa a fini par proposer que l’on expédie certains personnels des dits centres de recrutement sur la ligne de front. A la suite de la diffusion d’une vidéo dans laquelle on voyait un homme sévèrement amoché par les comités militaires. D’abord, la victime a été frappée au visage, puis frappée à l’estomac.
Donc l’existence d’un courant social démocrate de ce type, très lié par ailleurs aux trotskistes anti-impérialistes peut être utilisé par les USA, mais il correspond également à des forces sur le terrain.
15 Mai 2023
Article de COMAGUER sur Maxim GOLDARB
Un citoyen ukrainien peu connu hors de son pays vient de faire une entrée fracassante sur la toile.
Il s’appelle MAXIM GOLDARB et son nom apparait depuis quelques semaines sur des sites d’information en anglais, en espagnol et en français tous marqués à gauche.
Tour à tour le World socialist website, Defend Democracy Press, Rebelion, Le Grand soir, Arrêt sur info, Newsnet, Rio Times , et certainement d’autres ont publié un article (que nous annexons) sur la répression des opposants au gouvernement ukrainien.
Il le signe en qualité de « Président de l’union des forces de gauche » rassemblement de 4 groupes politiques ukrainiens.
Ce groupement a été créé en 2020 sous l’appellation UNION DES FORCES DE GAUCHE entre « Soyuz livykh sil”, “Socialists”, “Razumna Sila” and “Narodny soyuz”. Maxim Goldbar représente les « socialists » parti héritier du parti socialiste ukrainien dont il a pris la tête l’année précédente.
L’article largement diffusé est manifestement une riposte à l’interdiction dont ce parti a été victime en juin 2022 après le début de l’opération spéciale.
Ceci ne doit pas faire oublier que dans une interview du 19.12.2019 par l’ANTI-IMPERIALIST Maxim Goldarb déclarait qu’il faisait confiance à Zelensky, élu peu avant, pour mettre en œuvre les accords de Minsk. Il s’inscrivait ainsi dans la campagne financée par le grand oligarque Kolomoïsky pour faire croire à la population que Zelensky voulait trouver un accord politique avec les républiques du Donbass donc arrêter la guerre entamée par Poroshenko dès 2014.
Il est maintenant établi que la paix n’était pas à l’agenda de Zelensky ni surtout à celui de ses soutiens occidentaux orchestrateurs de la propagande internationale anti-russe et fournisseurs d’armes à Kiev. Les aveux d’Angela Merkel et de François Hollande l’ont confirmé.
Les éléments biographiques sur le personnage sont rares. Même sa date de naissance n’est pas publiée. Il est cité comme ayant été procureur donc magistrat à une période non précisée, il apparait comme patron d’une entreprise de conseil « GOLDARB-ADVICE ». Le site Internet de cette entreprise ne donne guère de précisions sur les « conseils » vendus et à qui.
Son parti a donc été interdit par Zelensky et ses militants sont désormais soit dans la clandestinité soit en exil. De son sort particulier on ne sait rien. Bien qu’il souligne dans son article la censure du gouvernement de Kiev sur tous les médias y compris les médias alternatifs comme TELEGRAM, il arrive malgré tout à faire passer ses articles dans la presse internationale progressiste.
Il apparait également sous son nom personnel et en qualité de POLITISTE sur le site ukrainien GOLOS.EU qui donne des indications sur les repositionnements en cours dans l’appareil d’Etat ukrainien et où par exemple le 4 mai 2023 le directeur des services secrets ukrainiens Vasily Prozorov (SBU): a déclaré « Zelensky is doing an excellent job of destroying Ukraine » (Zelensky fait un très bon boulot pour détruire l’Ukraine).
Quelques leçons de cette analyse rapide :
1 -Goldarb est un social-démocrate opportuniste qui tourne à tous les vents
2- Le nouveau vent souffle contre Zelensky trop tenu par les néonazis ukrainiens
3- Les pertes au combat des dits néo nazis sont très importantes donc ils vont peser de moins en moins sur le gouvernement et vont se concentrer sur des actions terroristes à petit effectif en Ukraine et ailleurs.
4- Pour ne pas se retrouver dans la situation de Mai 1944 à Berlin c’est à dire d’une capitulation sans condition du gouvernement Zelensky laissant un vide politique l’Occident cherche un remplaçant à Zelensky et une combinaison « Sociaux-démocrates + Oligarques » pourrait faire l’affaire bien que Goldarb la rejette pour le moment. Mais au moment décisif il ne pèsera pas lourd ni face à Kolomoïsky ni face à Washington. Ainsi le sang arrêterait de couler et l’énorme hémorragie démographique entamée depuis 40 ans ralentirait. Bien sûr la corruption se maintiendrait à un niveau élevé mais garantirait dans ce qui restera de l’Etat ukrainien en échange d’une neutralité acceptable par Moscou les investissements économiques occidentaux dans l’énorme chantier de reconstruction qui pourrait ainsi en partie échapper aux Chinois.
Maxim Golarb a un rôle dans ce scénario. Il le tient.
Une voix d’Ukraine
«Stopper la guerre sans plus attendre et s’asseoir à la table des négociations!»
Maxim Goldarb. (Photo goldarb-advice.com)
par Maxim Goldarb*
(21 mars 2023) Comme beaucoup d’autres Ukrainiens, je me suis réveillé le 24 février 2022 et les jours suivants au son des explosions à Kiev. Auparavant, j’avais fait de mon mieux pour repousser l’idée de la possibilité d’une guerre, avec tous ses avantages et ses inconvénients pour les parties concernées. Mais ce qui est arrivé est arrivé.
Les 12 derniers mois ont totalement dévoilé les aspirations, les souhaits, les raisons, les rôles, les tâches et les motivations de toutes les parties concernées. Pour des considérations géopolitiques et de puissance des Etats-Unis, des milliers et des milliers d’Ukrainiens, notamment parmi les classes populaires, sont menés à l’abattoir.
1 Avec l’aide de l’Ukraine en feu, les Etats-Unis «s’occupent» de la Russie – et en partie de la Chine – contraignent l’Europe au rôle de satellite soumis et tentent de retrouver la position d’hégémon mondial.
2 L’Europe a été entraînée (pour l’instant) jusqu’à la poitrine dans le conflit, et elle en sera finalement l’une des principales victimes. Une partie de son élite en est consciente et tente de repousser le désir des Etats-Unis de sacrifier leur allié (rien de personnel, juste du business).
3 La Russie s’oppose à l’Occident et tente de créer un autre pôle d’influence mondiale en intégrant la Chine dans ses rangs d’alliés directs et en rassemblant autour d’elle des pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine fatigués de l’hégémonie et des diktats occidentaux.
4 La Chine attend habilement, étudie soigneusement la situation et les actions des autres, sans oublier de s’approvisionner autant que possible en ressources russes, que tous ces événements ont rendues moins chères. Elle entrera lentement dans le jeu et n’est définitivement pas du côté des Etats-Unis – mais le nombre d’options pour la Chine diminue avec le temps.
5 Je ne parlerai pas de la Pologne, des Etats baltes et d’autres satellites américains évidents – ils feront ce qu’on leur dira de faire. Bien qu’ils aient également leurs propres points de vue historiques sur les ressources ukrainiennes.
6 L’Ukraine … aux yeux et dans l’esprit de tous les participants, elle n’existe plus, quel que soit le représentant occidental qui déclare officiellement : « Nous nous joindrons aux efforts, nous donnerons, nous investirons, nous vous aiderons jusqu’au bout, nous sommes avec vous, vous êtes avec nous », et ainsi de suite.
Cela est devenu évident immédiatement après que les Etats-Unis ont fait échouer les pourparlers de paix du printemps 2022 et qu’une quantité incroyable d’essence a été versée sur le feu. Si quelqu’un pense qu’il doit utiliser de l’essence pour éteindre une maison en feu, c’est tout simplement un idiot – ou alors c’est un menteur. Notre pays doit résoudre tous les points mentionnés ci-dessus. L’Ukraine a été désignée comme victime bien avant 2022: le début officiel du rôle de victime est la «victoire» du protégé américain Iouchtchenko lors des élections présidentielles de 2004–2005.
Que devraient faire les dirigeants du pays, qui prétendent tout faire pour protéger leur chère Ukraine et sa population ? Tout mettre en œuvre pour stopper la guerre sans plus attendre et s’asseoir à la table des négociations ! Tous ces appels hystériques, ces annonces de victoire imminente et de reconquête de tous les territoires ne servent, vu la réalité actuelle, qu’à forcer son propre peuple à continuer à se battre. Jusqu’au dernier Ukrainien…
Je crois aux chiffres étrangers concernant les victimes ukrainiennes: Ursula von der Leyen parle de 200 000 victimes, les médias américains de 350 000. C’était quelques mois avant le début de l’année. Et il y en aura encore davantage si cela continue. En témoignent les points 1 à 5 de cet article qui n’ont pas été réalisés et qui sont toujours d’actualité.
Je suis conscient que des propagandistes rémunérés, des experts et des «faiseurs d’opinion» vont maintenant se retourner contre moi et m’ostraciser à nouveau: « C’est antipatriotique, c’est contre la politique du président », et ainsi de suite.
Mais pour moi, le patriotisme c’est le désir et les actions qui visent à préserver et à développer son pays et son peuple. Ce n’est en aucun cas un désir aveugle ou (pire encore) conscient et rémunéré de conduire le pays et surtout les gens modestes, la classe ouvrière, à l’abattoir.
Tous les opposants au gouvernement actuel en Ukraine attendent la prison ou la mort (texte que nous avons déjà publié avant-hier)
13/05/2023 par Maxim Goldarb, Président du parti Union des forces de gauche (pour un nouveau socialisme)
L’Ukraine a longtemps été considérée comme le pays le plus libre de l’espace postsoviétique. Il y a dix ans encore, les partis politiques et les organisations publiques de toutes tendances, les différents médias fonctionnaient librement dans notre pays, et les politiciens, journalistes et militants de l’opposition critiquaient ouvertement et sans crainte les autorités. Toute tentative d’empêcher les critiques des autorités de mener leurs activités était à l’origine d’un grand scandale, et il y avait très peu de tentatives de ce genre.
Mais tout a changé radicalement depuis l’Euromaidan de 2014. Le régime oligarchique de droite qui est arrivé au pouvoir avec une idéologie nationaliste a commencé à persécuter sévèrement ses opposants, en recourant à des méthodes terroristes.
L’exemple le plus tragique non seulement de persécution, mais aussi d’assassinat par le régime au pouvoir à Kiev de ses opposants idéologiques a eu lieu à Odessa le 2 mai 2014, lorsque des militants nationalistes, avec la pleine connivence et l’aide des autorités, ont bloqué des militants antifascistes dans le bâtiment de la Maison des syndicats et ont mis le feu au bâtiment. Nombre d’entre eux ont sauté par les fenêtres pour échapper au feu et ont été achevés au sol. Au total, plus de 40 personnes sont mortes, dont Vadim Papura, membre du Komsomol (syndicat de la jeunesse communiste), et Andrei Brazhevsky, membre de l’organisation de gauche Borotba.
Personne n’a jamais été puni pour ce crime, bien que les participants aient été filmés sur de nombreuses photos et vidéos. Par ailleurs, l’un des organisateurs de ce massacre est devenu par la suite président du parlement ukrainien, et le second est devenu député sur les listes du parti de l’ancien président Porochenko.
De même, les assassins d’un certain nombre de politiciens et de journalistes de l’opposition bien connus qui sont morts depuis 2014 n’ont pas été punis : l’ex-députée du Parti socialiste d’Ukraine Valentina Semenyuk-Samsonenko, (meurtre déguisé en suicide, 27 août 2014) ; l’ex-député, organisateur d’actions de l’opposition Oleg Kalashnikov (tué le 15 avril 2015) ; l’écrivain populaire et publiciste antifasciste Oles Buzina (tué le 16 avril 2015) et bien d’autres encore.
Les activités du plus grand parti de gauche du pays à l’époque, le Parti communiste ukrainien, ont été interdites.
En outre, des politiciens, des journalistes et des militants d’opposition, dont beaucoup sont de gauche, ont été battus, arrêtés et emprisonnés ces dernières années sur la base d’accusations forgées de toutes pièces de « haute trahison » et d’autres accusations ouvertement politiques. C’est ce qui s’est passé, en particulier, avec les journalistes Vasily Muravitsky, Dmitry Vasilets, Pavel Volkov, le militant des droits de l’homme Ruslan Kotsaba et d’autres. Il est caractéristique que dans les tribunaux, même sous la pression des autorités, ces accusations, en règle générale, se sont effondrées et se sont avérées totalement intenables.
Chaque année, la situation s’est aggravée, en particulier après que Vladimir Zelenski est devenu président de l’Ukraine. La raison officielle de l’élimination complète des restes de libertés civiles et du début de la répression politique ouverte était le conflit militaire en Ukraine qui a commencé en février 2022.
Tous les partis d’opposition en Ukraine, dont la plupart sont des partis de gauche, y compris le parti Union des forces de gauche (Pour le nouveau socialisme), que je dirige, ont été interdits sur la base d’accusations fabriquées et recopiées d’être « pro-russes ».
Dans le même temps, le seul membre du parlement ukrainien qui est ouvertement allé travailler dans les autorités créées par la Russie sur le territoire de l’Ukraine, Oleksiy Kovalyov, représentait le parti du président Zelenski, « Serviteur du peuple ». En outre, tout au long de la guerre, le parti au pouvoir a été secoué par des scandales de corruption très médiatisés qui sapent l’autorité des autorités aux yeux du peuple et détruisent de manière catastrophique les vestiges de l’autorité de l’Ukraine aux yeux de la communauté internationale (chef adjoint du cabinet du président Kyrylo Timoshenko, ministre de la Défense Oleksiy Reznikov et son adjoint Vyacheslav Shapovalov, Le vice-ministre des Communautés, des Territoires et du Développement des infrastructures, Vasily Lozinsky, le président du conseil d’administration de Naftogaz Ukrainy Andriy Kobolev, le chef de l’administration militaire régionale de Dnepropetrovsk, Valentyn Reznichenko, et d’autres). Bien que ce soit précisément cette « activité » du parti au pouvoir qui constitue une menace directe pour la sécurité et l’existence du pays, pour une raison quelconque, elle n’a pas encore été interdite par les autorités.
Le Service de sécurité de l’Ukraine (SBU), a accusé de haute trahison et arrêté un certain nombre de leaders d’opinion et de journalistes qui se sont exprimés avant la guerre dans les médias avec des commentaires et des critiques du gouvernement. Tous ont été accusés de promouvoir une position pro-russe, de haute trahison, d’espionnage, de propagande, etc.
En février-mars 2022, des blogueurs et des journalistes bien connus ont été arrêtés pour haute trahison et placés dans des centres de détention provisoire (SIZO), tels que: Dmitry Dzhangirov (un partisan des opinions de gauche, a collaboré avec notre parti), Yan Taksyur (un partisan des opinions de gauche), Dmitry Marunich, Mikhail Pogrebinsky, Yuri Tkachev, et ainsi de suite.
La raison de leur détention La raison de leur détention n’était pas du tout une trahison éphémère, mais la crainte des autorités face à leur position publique, qui ne coïncidait pas avec la position officielle.
En mars 2022, l’historien Alexander Karevin, connu pour son engagement citoyen, a disparu sans laisser de traces après que des agents du SBU se soient rendus à son domicile. Karevin a, à plusieurs reprises, vivement critiqué les actions des autorités ukrainiennes dans le domaine des sciences humaines, de la politique linguistique et de la politique de la mémoire historique.
En février 2023, Dmitry Skvortsov, publiciste et blogueur orthodoxe, a été arrêté dans un monastère près de Kiev et placé dans un centre de détention provisoire.
En mars 2022, à Kiev, sur la base de soupçons au titre de l’art. 111 du code pénal (trahison), l’avocate et militante des droits de l’homme Olena Berezhnaya, connue pour ses positions antifascistes, a été arrêtée et placée en détention provisoire. En décembre 2021, elle a pris la parole devant le Conseil de sécurité de l’ONU pour parler de l’anarchie qui régnait en Ukraine.
Le 3 mars 2022, le SBU a arrêté à Kiev pour violation de l’art. 109 du code pénal ukrainien (“actions visant à modifier par la force l’ordre constitutionnel ou à s’emparer du pouvoir de l’État”) et placé dans un centre de détention provisoire jusqu’à la fin de l’année 2022, les frères Alexandre et Mikhaïl Kononovitchi, militants de gauche et antifascistes. Ils y ont été battus et torturés, et se sont vu refuser une assistance médicale en temps voulu.
En mai 2022, à Dnipro, le SBU a placé en détention le frère de l’ancien candidat à la présidence Oleg Tsarev, le citoyen ukrainien Mikhaïl Tsarev, sous l’accusation de “déstabilisation de la situation sociopolitique dans la région”. En conséquence, en décembre 2022, il a été condamné pour terrorisme à 5 ans de prison.
Le 7 mars 2022, six militants de l’organisation d’opposition Patriots for Life disparaissent sans laisser de traces à Severodonetsk et, en mai 2022, l’un des dirigeants du groupe Azov, Maxim Zhorin, publie sur Internet une photo de leurs cadavres, affirmant qu’ils “ont été exécutés” et que leur meurtre est lié à leur fonction et exécuté par des structures paramilitaires.
Le 12 janvier 2023, Sergei Titov, un habitant de Belaya Tserkov, une personne handicapée à moitié aveugle souffrant d’une maladie mentale, a été arrêté et placé dans un centre de détention provisoire, il a été déclaré “saboteur”. Le 2 mars 2023, il a été signalé qu’il était mort dans le centre de détention provisoire.
Depuis novembre 2022, Dmitry Shymko de Khmelnytsky est au cachot pour ses convictions politiques.
Des centaines de personnes ordinaires ont déjà été poursuivies dans l’Ukraine d’aujourd’hui pour avoir diffusé sur Internet des contenus politiques considérés comme interdits par les autorités.
Les autorités ont pris le contrôle de l’espace d’information de l’Ukraine, y compris l’Internet. Toute publication personnelle de citoyens sur les erreurs commises au front, sur la corruption des autorités et de l’armée, sur les mensonges des fonctionnaires est considérée comme un délit. Ces personnes, ainsi que les blogueurs, les administrateurs de chaînes TELEGRAM, sont harcelés par la police et le service de sécurité.
Au printemps de cette année, selon le SBU, 26 canaux TELEGRAM ont été bloqués, dans lesquels les gens s’informaient mutuellement des lieux de distribution des convocations à la mobilisation. Des recherches ont été effectuées auprès de six administrateurs publics et des soupçons contre eux ont été mis en circulation. Ainsi, les pages publiques des régions d’Ivano-Frankivsk, Cherkasy, Vinnitsa, Chernivtsi, Kiev, Lviv et Odessa, auxquelles plus de 400 000 utilisateurs étaient abonnés, ont été bloquées. Les administrateurs publics risquent 10 ans de prison.
En mars 2022, l’article 436-2 “Justification, reconnaissance de la légalité, déni de l’agression armée de la Fédération de Russie contre l’Ukraine, glorification de ses participants” a été introduit dans le code pénal ukrainien, qui vise en réalité tous les citoyens ukrainiens dont les opinions diffèrent de la position politique officielle.
Cette norme est formulée de telle manière qu’elle prévoit essentiellement des sanctions pour les “délits d’opinion”, c’est-à-dire les mots et les phrases prononcés non seulement en public, mais aussi dans le cadre d’une conversation privée, d’une messagerie privée ou d’un message SMS envoyé par téléphone. En fait, il s’agit d’une atteinte à la vie privée des citoyens, à leurs pensées. Cela a d’ailleurs été confirmé par la pratique des forces de l’ordre – condamnation pour des “likes”, des appels téléphoniques privés, etc. Pour de simples conversations dans la rue et des “likes” sur Internet sous forme de messages, en mars 2023, 380 condamnations figurent dans le registre des décisions de justice, y compris celles assorties de véritables peines d’emprisonnement.
Ainsi, en juin 2022, à Dnipro, un habitant de Mariupol a été condamné à 5 ans de prison, avec une période de contrôle judiciaire de 2 ans, pour avoir affirmé en mars 2022 que le bombardement de la population civile et des infrastructures civiles à Mariupol avait été effectué par des militaires des Forces armées de l’Ukraine (APU).
Une autre condamnation, basée sur les résultats d’une conversation téléphonique en mars 2023, a été prononcée à l’encontre d’un habitant d’Odessa, condamné à deux ans de mise à l’épreuve pour des conversations “antipatriotiques et antiétatiques” sur un téléphone portable.
Une habitante du village de Maly Bobrik, dans la région de Sumy, qui, en avril 2022, près de son jardin et en présence de trois personnes, a approuvé les actions des autorités russes à l’égard de l’Ukraine, et qui n’a pas admis sa culpabilité, a été condamnée en vertu de la partie 1 de l’art. 436-2 du code pénal en juin 2022 pour une durée réelle de six mois de prison.
Au moins 25 Ukrainiens ont été condamnés pour “activités anti-ukrainiennes” sur les médias sociaux. 19 personnes ont été retrouvées par les forces de l’ordre dans des Odnoklassniki bloqués dans le pays. D’après l’enquête ces habitants de l’Ukraine avaient distribué des symboles Z ? Des drapeaux russes sur leurs pages et appelé l’invasion “libération”
Des condamnations ont également été prononcées à l’encontre de personnes qui n’ont pas distribué ces publications, mais qui les ont seulement “aimées” (exprimé leur approbation sur les réseaux sociaux) – au moins le texte de deux phrases indique que les soi-disant “likes” avaient pour but de “faire passer l’idée à un large éventail de personnes de changer les frontières du territoire de l’Ukraine” et de “justifier l’agression armée de la Fédération de Russie”. L’enquête s’est justifiée par le fait que les pages personnelles sont en accès libre et que les publications aimées peuvent être vues par de nombreuses personnes.
Ainsi, en mai 2022, à Ouman, une retraitée a été condamnée à deux ans de prison avec une période probatoire d’un an pour avoir, “en raison du rejet des autorités ukrainiennes actuelles … sur le réseau Internet Odnoklassniki, affiché les “likes” (marques “classe”) d’un certain nombre de publications qui justifient l’agression armée de la Fédération de Russie contre l’Ukraine”.
En mai 2022, à Kremenchug, conformément à l’art. 436-2 du code pénal ukrainien, un citoyen ukrainien a été condamné pour avoir, sous un pseudonyme (nom de réseau, pseudonyme), parlé dans Odnoklassniki des nazis en Ukraine et du développement d’armes biologiques financées par le Pentagone.
La répression utilisée par le gouvernement actuel pour lutter contre ceux qui ne sont pas d’accord ont fait de l’Ukraine l’État le moins libre d’Europe, un État où toute personne qui ose s’opposer aux autorités, à l’oligarchie, au nationalisme et au néonazisme risque la liberté et souvent la vie.
Nous vous demandons de diffuser ces informations le plus largement possible, car dans la situation actuelle, seule une large publicité internationale des faits présentés dans cet article peut aider à sauver des milliers de personnes dont la liberté et la vie sont aujourd’hui réellement menacées en Ukraine.
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comaguer
Merci pour la publication et les commentaires.
Après la rédaction s’est imposée une comparaison de Goldarb avec deux socio-démocrates tenus en réserve et nécessaires pour favoriser le retour à “l’ordre” capitaliste et éviter toute “dérive” communiste : à savoir le portugais Mario Soares et l’espagnol Felipe Gonzales.