Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Dans la vie tout ne s’achète pas…

Le sous titre de cette histoire pourrait-être : est-ce que “l’idiot” de Dostoievski n’était pas juif ? L’ “idiot” un roman, dont le héros est le prince Mychkine, un être fondamentalement bienveillant mais d’une telle innocence que cela confine à l’idiotie. Pourtant il sait analyser les êtres humains et toutes choses, mais il ne sait pas quoi en faire puisqu’il ne veut ni les séduire, ni les dominer, ni les exploiter. Il n’a plus d’attache, plus le moindre revenu, seul un titre d’aristocrate dont il ne sait que faire et des crises d’épilepsie qui ont rendu sa jeunesse solitaire. Comment un tel être devient-il exemplaire ? Le fait est qu’il l’est quand le monde a des aspirations confuses sans les moyens politiques de les réaliser. Que Pelerman soit pour la jeunesse russe, celle surtout de saint Petesbourg, une jeunesse diplomée, aisée, un modèle alors que Pelerman n’a même pas les capacités d’un Einstein, qui bien que solitaire, avait réussi à faire de son personnage l’illustration de sa revendication au socialisme, dit ce qui bouge et ce qui stagne dans cette jeunesse russe et pour une part dans la notre. (note de danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

Est-ce qu’il ressemble à un clochard ? Mais en réalité c’est le plus grand mathématicien du monde.

En fait, le Russe Grigorij « Grisha » Jakovlevich Perelman était le seul homme à avoir réussi à résoudre l’un des sept « problèmes du millénaire », démontrant la conjecture de Poincaré mais rejetant le prix millionnaire que lui avait décerné l’Institut Clay Mathematics pour cette découverte.

La conjecture de Poincaré est un problème de topologie complexe et lorsqu’il a trouvé la solution, il a dit : « Pour moi, c’est totalement hors sujet, car si la solution est la bonne, il n’y a pas besoin d’une autre reconnaissance ».

Il vit dans un mini-appartement à l’intérieur d’un immeuble populaire, comme ceux construits pendant le socialisme. Pour lui, l’argent ne veut rien dire : “Je ne veux pas être un scientifique d’exposition, mais un étudiant de la science pour le bien des autres”.Il se balade avec les cheveux et la barbe décoiffés et des baskets de sport déformés, les images les plus récentes le dépeignent avec un look négligent : un blogueur l’a suivi dans le métro et l’a immortalisé avec son téléphone portable pour ensuite télécharger ses photos sur internet.

On dit que dans leur ville, ex-Léningrad, ex-capitale des tsars, il est à la mode de porter un t-shirt avec son visage et l’inscription : “Dans ce monde… tout ne s’achète pas.”

Samhain Baucogna.

Grigori Iakovlevitch Perelman (en russe : Григорий Яковлевич Перельман ) est un mathématicien russe né le 13 juin 1966 à Léningrad. Il nait de parents juifs,son père Yakov était ingénieur électricien, sa mère Lyubov, professeure de mathématique; C’est un enfant précoce et solitire refusant les règles et les conventions, dès cette époque il est question du syndrome d’Asperger et sa mère renonce à des études supérieures en mathématiques pour l’élever. Il suit les cours de l’École secondaire no 239 de Léningrad, un lycée réputé internationalement pour sa grande sélectivité et son programme extrêmement ambitieux d’apprentissage des mathématiques et de la physique théorique. Il y reçoit en 1982 la médaille d’or avec un score parfait aux Olympiades internationales de mathématiques (42 points sur 42 possibles).De 1982 à 1987, il étudie à l’université de Léningrad d’où il sort diplômé avec mention d’excellence. Il entre comme doctorant à l’Institut de mathématiques Steklov et y soutient sa thèse en novembre 1990. Ses recherches portent sur les surfaces en selle de cheval dans des espaces euclidiens.En 1992, il rejoint l’Institut Courant à New York et l’université d’État de New York à Stony Brook, puis l’université de Californie à Berkeley pendant deux ans entre 1993 et 1995. Malgré des propositions d’emploi de prestigieuses universités américaines telles que Princeton ou Stanford, il décide de retourner à Saint-Pétersbourg à l’été 1995, puis disparaît quasi complètement du milieu académique, ne publiant plus aucuns travaux pendant près de sept ans.Le 11 novembre 2002, Perelman publie sur la base arXiv un court article de 39 pages. Cette façon de faire est complètement inhabituelle, car il ne passe pas par une revue traditionnelle avec comité de lecture. Il jette ainsi les bases de la démonstration de la conjecture de Poincaré qu’il complète en publiant deux autres articles par la même voie. Il faudra six mois aux membres des équipes internationales chargées d’examiner les résultats pour comprendre le raisonnement de Perelman dans son document, et quatre ans de vérifications au total pour qu’on reconnaisse définitivement qu’il a résolu le mystère de la conjecture.En 2003, il sort enfin du silence en donnant plusieurs conférences aux États-Unis sur le sujet.
En décembre 2005, il quitte l’Institut Steklov, où il travaillait depuis plus de 15 ans, et annonce son retrait du monde des mathématiques et en 2006 refus de la médaille Fields.

Perelman travaille avec Alexandre Alexandrov et Iouri Bourago (en), puis collabore avec diverses universités de l’Union soviétique avant de revenir à l’Institut Steklov. Ses travaux sur la théorie des espaces d’Alexandrov à courbure minorée donnent un éclairage nouveau et quasi définitif sur les conditions de régularité minimale pour certains résultats de géométrie riemannienne : ils lui valent une réputation internationale et une distinction9 de la Société mathématique européenne, qu’il refuse. Il a travaillé sur le flot de Ricci, ce qui l’a conduit à établir en 2002 une démonstration de la conjecture de Poincaré du programme de Hamilton, un des problèmes fondamentaux des mathématiques contemporaines. Son approche lui permit également de démontrer en 2003 la conjecture de géométrisation de Thurston, formulée en 1976, et plus générale que la conjecture de Poincaré. Ancien chercheur à l’Institut de mathématiques Steklov de Saint-Pétersbourg, Grigori Perelman, a une personnalité plus que discrète mais pas celle d’un ermite, il refuse même cette particularité.Sa démonstration de la conjecture de Poincaré a été officiellement reconnue par la communauté mathématique, qui lui a décerné la médaille Fields le 22 août 2006 lors du Congrès international des mathématiciens, et par l’Institut de mathématiques Clay, qui lui a décerné le prix du millénaire le 18 mars 2010. Mais comme il avait déjà refusé en 1996 le prix de la Société mathématique européenne, il a refusé la médaille Fieldds et le prix Clays.

Depuis, Grigori Perelman fuit les médias et vit reclus avec sa vieille mère dans un logement du quartier populaire de Kouptchino à Saint-Pétersbourg, dénué de tout confort selon les voisins. Il semble avoir abandonné toute recherche en mathématiques. Il a déclaré qu’il « n’avait besoin de rien » à travers sa porte fermée à des journalistes venus lui demander un entretien12. Il répondit à l’un d’entre eux qui l’avait joint sur son téléphone portable : « Vous me dérangez. Je ramasse des champignons. »

Il explique après son refus du prix et de la récompense d’un million de dollars :« Je n’apprécie pas leur décision, je l’estime injuste. J’estime que la contribution du mathématicien américain Hamilton à la résolution du problème n’est pas moindre que la mienne. »
En avril 2011, Perelman accorde cependant un entretien publié dans le quotidien russe Komsomolskaïa Pravda : il y confie avoir cherché à s’« entraîner le cerveau » depuis son enfance avec des problèmes « difficiles à résoudre », par exemple : « Vous vous souvenez de la légende biblique sur Jésus-Christ qui marchait sur l’eau. Je devais calculer la vitesse avec laquelle il marchait pour ne pas tomber dedans ». Concernant son refus du prix, il explique au journal Komsomolskaïa Pravda le 29 avril 201116 :

« Pourquoi ai-je mis tant d’années pour résoudre la conjecture de Poincaré ? J’ai appris à détecter les vides. Avec mes collègues, nous étudions les mécanismes visant à combler les vides sociaux et économiques. Les vides sont partout. On peut les détecter et cela donne beaucoup de possibilités… Je sais comment diriger l’Univers. Dites-moi alors, à quoi bon courir après un million de dollars ? »
Mais cette affirmation du quotidien est controversée, plusieurs journalistes17,18,19 niant l’authenticité de cette interview du fait des contradictions relevées dans l’interview et surtout le fait que le journaliste ne s’intéresse pas aux mathématiques mais au personnage ce qu’il n’aurait pas accpté. De même, certains journaux affirment qu’il aurit emigré en Suède alors que peu de temps après on constate q’il est toujours à Saint Petesbourg.

En 2014, plusieurs journaux russes avancent que Perelman aurait déménagé en Suède (où vit sa sœur) pour travailler dans une entreprise privée dans le secteur des nanotechnologies. Cependant, peu de temps après, il est aperçu dans sa ville natale, Saint-Pétersbourg. Il est souvent décrit par ses collègues comme une personne timide, peu loquace, concentrée sur son travail, sans être pour autant totalement un ermite.

Perelman devait normalement recevoir également un des prix du millénaire, offerts par l’institut de mathématiques Clay, s’élevant à un million de dollars américains. Toutefois, Perelman n’a pas publié sa preuve dans une revue de recherche avec comité de lecture, comme stipulé dans les règles du prix, même si ses publications électroniques sur l’arXiv ont été très largement relues et des preuves complètes explicitant sa méthode publiées. C’est pourquoi l’institut de mathématiques Clay a changé cette condition et, après quelques années, lui a décerné ce prix le 18 mars 2010. Mais Perelman a aussi refusé ce prix. Il était même absent au colloque officiel consacré à la résolution de la conjecture, colloque qui s’est tenu à l’institut Henri-Poincaré, à Paris, les 8 et 9 juin 2010.

L’astéroïde (50033) Perelman porte son nom.

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