je crois avoir pris récemment la meilleure des solutions pour continuer à servir mes engagements tout en tenant compte de mon âge, de mes limites et de mon droit à une forme de repos. Celui de toujours plus me désengager des aléas des combats politiques, de ne plus accepter aucune responsabilité mais je me suis même interrogée dois-je l’avouer sur la nécessité de poursuivre ce blog. J’étais confrontée à ce qui m’est le plus insupportable de la part de ceux qui m’entouraient, l’art et la manière de se désengager de leurs responsabilités et de leurs engagements, les autres feront bien si je ne fais pas… j’éprouvais cela comme une trahison de leur part. Je ne pouvais supporte cette attitude qui revient à ne rien mener jusqu’au bout et qui s’assortit souvent d’une critique des organisations, alors qu’il s’avère que personne n’est capable de tenir son poste. Il y a eu des temps où une telle légèreté équivalait à la condamnation à mort d’autres.
Le tout dans un temps où c’est toujours la faute de l’autre, un temps où la rumeur condamne le militant, le niveau des associations est dramatique. C’est une société qui se dissout et on laisse croire que la vraie vie c’est le futile, l’imbécile… On n’imagine même pas ce que l’amour, l’amitié, le quotidien a à gagner à une société où les autres, ce qu’on leur doit à de l’importance. Devant ces attitudes là je m’interroge, voulons-nous d’une société où il n’y a plus que des “rites” pour suppléer à la richesse des rapports sociaux et où l”épiderme de chacun devient si sensible que l’on se protège de tout devoir, de tout affrontement et où on est de ce fait incapable de faire ensemble. Une société où on ne fait même pas aux autres l’honneur d’un débat sur le fond, le consensus a minima tient lieu du dialogue nécessaire. Quelle déroute…
D’où est-ce que cela vient ? De la contrerévolution dans laquelle ont paru triompher ceux qui ne portent que cette destruction de l’espèce, de son environnement, ceux qui ne connaissent que le profit, la concurrence, la guerre et inventent que l’épanouissement de l’individu peut naitre d’une telle autodestruction. Les autres, ceux qui subissent n’ont fait qu’accepter de passer sous leurs fourches caudines. Ils ont chèrement payé cette reddition parce qu’ils sont tous les jours plus étranglés dans leur condition matérielle et’ils en étouffent. Avec le collectif, ils perdent aussi la capacité d’agir sur ce qui les entoure dont la capacité de le penser… Est -il possible de sortir de là certainement mais cela exige un autre contexte politique pas seulement de la bonne volonté …(1)
Me suis-je trompée en m’engageant dans le sillage du parti communiste dans ma prime jeunesse?
Ce fut essentiellement par reconnaissance envers l’armée rouge et les communistes, qui eux n’étaient pas contraints au camp de concentration et ont accepté la torture, la mort par sens de la justice, haine de mes bourreaux? Il y a eu depuis un tel renversement de situation, de telles trahisons que cette question je me la pose souvent. Que reste-t-il de la naïve admiration que j’éprouvais pour ces gens là? Ils n’ont cessé de se trahir avant de me trahir et je suis restée là stupide à les supplier de retrouver leur dignité. Comme tant d’autres je restais là en prenant des coups de tous côtés. Je n’ai même plus eu de familles, la défaite quand on l’assume comme je l’ai assumée vous offre à tous les lynchages, celui qui refusait de renier était “un stalinien”. Pourtant cette reconnaissance continue à me travailler et à m’imposer comme une nécessité la préservation de la mémoire de ceux à qui je dois la vie. Je ne pouvais pas, je ne peux toujours pas les trahir. Ceux que j’ai connu, sortis de la guerre, étaient des géants bienveillants et modestes. Je ne peux pas rompre avec ces gens là, laisser croire à ces jeunes déboussolés qu’il est impossible d’avoir des gens de cette espèce, qu’il n’y a plus que des nains carrieristes, en tous les cas des gens en proie au tropisme médiatique, des gens au meilleur des cas légers, sensibles à la flatterie…
Pourquoi l’Histoire a-t-elle une telle importance pour moi? Là est la question… la seule réponse que j’ai trouvé à été pour quelqu’un qui ne croit pas en dieu, ni en la survie de l’âme, c’est que ma seule survie c’est l’espèce, celle dont les traces dans les cavernes m’émeuvent e n’ai pas d’autre famille, pas d’autre amis désormais que cette espèce et le souvenir d’un possible donc de l’espoir pour l’avenir. En sachant bien que rien ne remonte à la source et que l’on ne recréera pas le passé mais qu’il y a dans celui-ci des leçons et surtout de l’espoir à prendre. Nous avec notre âge devons être des filets de sécurité mais laisser la jeunesse prendre son envol.
Il y a eu jadis à partir de cette reconnaissance d’avoir été sauvée un choix qui peu à peu est devenu encore plus déterminant, celui de la justice sociale: il fallait être aux cotés des exploités, de ceux que l’on opprime, à qui l’on impose des guerres, dont on méprise et ignore les souffrances. Cela aussi était une évidence, aurais-je voulu faire autrement que cela eut été impossible. Est ce qu’il s’agissait de “charité” de ma part, non c’est même le contraire, les communistes ne sont pas des misérabilistes, au contraire, ils s’habillent le mieux possible, et se tiennent correctement. Le poids de relations affectives alors ? Non, la camaraderie n’était pas la “copinerie” , l’entre soi, non c’était un idéal partagé. Mais il y a plus encore, j’ai toujours été solitaire. On n’aime que rarement au point que l’autre fasse partie intégrante de vous. Ceux que j’ai aimé ont toujours reconnu ce fond de solitude, et s’amusaient de mon incapacité à savoir me conduire avec “malice”. Je cherchais “la vérité”, mais qui a besoin de la vérité? Ils se moquaient en me disant “Nous ne sommes pas des dieux de l’olympe, ne soit pas trop exigeante”, mais ils reconnaissaient leur propre soif de transcendance… Cette exigence de dignité et cette lucidité ironique m’était indispensable, le contraire de la tartufferie ambiante… C’est ce que j’ai retrouvé à Cuba quand tout s’écroulait ici. et ce fut le plus beau des cadeaux dont je suis encore et toujours reconnaissante, le plus beau des cadeaux, un combat juste à partager.
Ce que j’ai trouvé encore en tant qu’intellectuelle et qui est le contraire de la charité, est le refus de tous les “académismes”, la créativité nait du peuple le plus démuni, celui qui exprime la nécessité c’est ce que Caravage dit, pas pour choquer l’église en représentant les mystères de la foi dans les bas fonds mais pour aller à l’essentiel, là où quelque chose de nouveau surgit, de la matérialité, inépuisable. je sais ce que les meilleurs, des gens comme Aragon ont entrevu comme je l’ai entrevu…
Aujourd’hui est encore un temps de promesse, après tant d’années de contrerévolution, je vois et apprécie le processus à l’œuvre, le basculement historique dans lequel nous sommes et le fait que les prises de conscience s’accélèrent. J’apprécie souvent même plus que beaucoup d’entre vous, ceux qui ont pris l’habitude de naviguer à vue, d’élections en élections, sans stratégie, ceux qui ont pris l’habitude de tout jouer dans l’instant, de ne pas mesurer à quel point tout est en train de se transformer, parfois très lentement, parfois un jour remplace dix années, mais pour cela il faut retrouver le gout de l’effort, de la perséverance, tout ce qui a disparu…
S’ils avaient conservé cette patience, cette opiniatreté ils sauraient combien ceux qui prétendent dominer n’ont aucune solution. Et ils n’arrivent même plus à nous le faire croire… Mais il peuvent encore tabler sur la sous-estimation de notre force. L’appréciation ou plutôt le refus de voir de ce qui s’est passé dans le congrès de la CGT en témoigne, pourtant il y a eu quelque chose de très important. Le danger est bien là: ne pas mesurer les points d’appui et les obstacles réels. Cela va avec ce que je dénonçais au départ l’absence d’esprit de responsabilité, la persévérance et c’est la même vision très idéologique, très capricieuse, chacun centré sur son petit univers groupusculaire. Pourtant les conditions sont là, et si nous n’arrivons pas à les percevoir, la classe dominante et son petit personnel mesure bien leur impasse, ça les rend violents.
Oui, on ne peut qu’être stupéfait après avoir attendu un renversement annoncé par Fidel Castro de la manière dont cela s’accélère, peu à peu les individus capables de faire face surgissent… même si nous sommes encore loin de ce qui serait nécessaire et si les stupides rivalités, les questions de personne, les échéances à court terme prennent le pas sur l’analyse de la situation concrète…
C’est une période passionnante et je félicite ceux qui sont en état de s’y impliquer, moi après trente ans de maltraitance, de censure, je suis brisée, je ne peux plus continuer et nul ne peut exiger de moi une telle abnégation parce qu’elle serait inutile. La rancune et le ressentiment à l’idée de tant d’injustices m’envahissent malgré moi face à certains visages. Cette rancune est un sentiment nuisible à soi et à ce qu’on prétend défendre. Ce dont on peut être convaincu c’est que le processus irreversible dans lequel nous sommes va nous obliger à trancher et si l’on prend du retard c’est dommage… Mais il inutile par caprice de prétendre attaquer ce sur quoi il faut malgré tout s’appuyer. IL ne faut pas non plus renoncer à dire ce qu’on a à dire. L’équilibre n’est pas seulement personnel, le plus difficile est de ne pas s’arrêter à chaque événement en particulier internationaux, chaque opportunisme réveille l’impression de trahison et pourtant je sais que cela ne manquera pas, en revanche ce que nous faisons ici Marianne et moi a des effets.
Voilà alors que je vais célébrer un anniversaire d’une vie, qui fut riche et l’est encore, en Grèce à la rencontre d’un peuple, d’un monde méditerranéen, j’ai la chance d’avoir encore envie de connaitre.. J’ai une santé miraculeuse que j’entretiens par des marches, des séances de gym, ce serait une stupidité que de ne pas jouir de cette forme et la préserver.
La seule chose que je puis encore faire et qui me fait plaisir, c’est alimenter ce blog. Tout ce que je suis, toute l’expérience, les connaissances que je puis avoir, je les mets encore au service de cet engagement qui restera circonscrit au travail qu’avec Marianne et d’autres nous fournissons en faisant connaitre ce que la propagande nous cache pour contribuer à un nouvel internationalisme de paix et de justice.
Je crois que nous ne pouvons que nous féliciter dans ce blog et dans d’autres d’avoir tenu un front face à la pression immonde qui a déferlé sur la France et que Natacha Polony décrit ainsi à propos de ce qui s’est dit sur l’Ukraine :
Là-bas, un an de massacres et d’horreur. Ici, un an d’exaltation facile et de manichéisme crasse. Un an à répéter les pires erreurs d’un Occident tellement sûr de sa supériorité morale, tellement enivré de son récit. Un an à laisser tribune libre aux représentants les plus forcenés du néoconservatisme, ce courant de pensée qui, des États-Unis à l’Europe, a pour bilan, au nom du « choc des civilisations », les centaines de milliers de morts en Irak, le chaos, les tortures et les marchés aux esclaves en Libye. Mesure-t-on, depuis un an, la régression du débat démocratique et de l’esprit critique quand le président Macron lui-même est régulièrement rappelé à l’ordre par les zélés atlantistes qui ne voient vraiment pas pourquoi on ne livre pas immédiatement des avions de chasse à l’Ukraine et qui considèrent comme poutiniste quiconque leur rappelle que les Américains eux-mêmes cherchent à éviter l’escalade et la guerre généralisée ? Qu’il est doux de se prendre pour André Malraux ou Jean Moulin ! Qu’il est confortable de voir le monde en noir et blanc !
Nous partageons ce constat mais nous savons que c’est simplement la pointe de l’iceberg, l’écœurement de la raison française devant la propagande et dans ce blog nous avons un espace privilégié où des gens désintéressés, ne recherchant ni la gloire, ni les avantages en nature sommes là rassemblés parfois en train de nous opposer, mais tous hommes et femmes de bonne volonté … Alors voilà je me retire toujours plus de l’arène mais j’espère bien que ceux qui sont impliqués le resteront et que d’autres les rejoindront y compris grâce à ce blog.
Si je dis cela c’est parce que je sais que nous sommes nombreux à avoir vécu ces années abominables et avoir parfois le sentiment d’en ressortir brisés, non il suffit simplement de savoir que nous devons penser en communiste: à savoir là où nous sommes utiles réellement le plus longtemps possible.
Danielle Bleitrach
(1) De quel isolement parlez-vous ?- De l’isolement dans lequel vivent les hommes, en notre siècle tout particulièrement, et qui se manifeste dans tous les domaines. Ce règne-là n’a pas encore pris fin et il n’a même pas atteint son apogée. A l’heure actuelle, chacun s’efforce de goûter la plénitude de la vie en s’éloignant de ses semblables et en recherchant son bonheur individuel. Mais ces efforts, loin d’aboutir à une plénitude de vie, ne mènent qu’à l’anéantissement total de l’âme, à une sorte de suicide moral par un isolement étouffant. A notre époque, la société s’est décomposée en individus, qui vivent chacun dans leur tanière comme des bêtes, se fuient les uns les autres et ne songent qu’à se cacher mutuellement leurs richesses. Ils en viennent ainsi à se détester et à se rendre détestables eux-mêmes. L’homme amasse des biens dans la solitude et se réjouit de la puissance des biens qu’il croit acquérir, se disant que ses jours sont désormais assurés. Il ne voit pas, l’insensé, que plus il en amasse et plus il s’enlise dans une impuissance mortelle. Il s’habitue en effet à ne compter que sur lui-même, ne croit plus à l’entraide, oublie, dans sa solitude, les vraies lois de l’humanité, et en vient finalement à trembler chaque jour pour son argent, dont la perte le priverait de tout. Les hommes ont tout à fait perdu de vue, de nos jours, que la vraie sécurité de la vie ne s’obtient pas dans la solitude, mais dans l’union des efforts et dans la coordination des actions individuelles….”Les frères Karamazov Fiodor Dostoïevski
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etoilerouge
Pour penser communiste il faut que ceux qui le souhaitent pensent et agissent ensemble. La patience est une vertu revolutionnaire
Daniel Arias
En lisant cette note de bas de page j’ai cru lire un texte très récent.
C’est curieux comme en termes idéologiques et politiques ont nous a vendu depuis les années 60 accompagnant l’école monétariste une nouvelle forme de penser, il fallait changer de logiciel nous disaient ceux du PS et un de nos économiste du PCF avait osé dire en réunion aux camarades qu’aujourd’hui plus personne ne voulait faire la Révolution.
Comment ce mouvement social libéral a-t-il pu gangrener a ce point les communistes et la CGT et tous nos camarades en Europe y compris à l’Est ?
Pourquoi est-ce si difficile de comprendre que c’est la solidarité qui assure notre système de soin financé par la Sécu et issus de la Résistance communiste en France par une Internationale Communiste combative ?
Pourquoi les millions de fonctionnaires, en particulier ceux de l’Éducation Nationale qui ont la responsabilité d’apprendre a nos enfants à réfléchir, combattent comme des automates le communisme qui leur assure leur traitement à Vie ? Merci camarade Thorez dont le nom est donné à des villes dans l’ex URSS parmi d’autres comme ce hameau de Sacco et Vanzetti en République Socialiste d’Ukraine.
Pourquoi les Français perdent la mémoire: libérés par l’Armée Rouge et Paris par les troupes du Commandant Rol Tanguy et les Républicains de la “Nueve” qui ont combattu 9 ans sans un jour de repos ?
Pourquoi ont ils oublié que toute la bourgeoisie a soutenu les monstres fascistes leur offrant les assemblées démocratiques en Italie et en Allemagne, les armes, l’industrie et le carburant provenant des pétroliers Yankees massacreurs et pillards ?
Pourquoi ce n’est pas la culture populaire des travailleurs américains en lutte qui domine en France, eux aussi ont eut un prolétariat combatif, fauché souvent par les mitrailleuses de l’armée du Capital ?
Tout ceci a dû arriver progressivement et doucement chez des peuples fatigués de la guerre qui avec l’amélioration des conditions de vie matérielles ne voient pas les conditions de travail des produits importé et partaient bronzer dans les stations balnéaires franquistes loin des lieux de lutte des zones industrielles et minières du Nord de l’Espagne. Tourisme populaire abordable de simples gens sur le dos de conditions de vie minables de ceux qui n’avaient comme horizon que de servir pour d’agréables vacances: alcool, soleil, fiesta.
Ces peuples ne veulent plus faire la dernière guerre aux bourgeois car au fond c’est aussi ça être capable de se la jouer: oui mais avec qui ?
Quel écart, un abîme entre la génération de mon père et la mienne.
Ils ont été capables de braver la dictature, risquer leurs famille, tout perdre diplômes, carrière, logement pour la justice et contre la répression fasciste. Pour nous protéger ils nous ont incité à faire des études pour avoir un bon boulot: oui ça marche un certain temps….
Mais au final avec nos diplômes nos putains de compétences techniques, nos connaissances relatives de l’Histoire et du Droit qu’en faisons-nous ? Pour la plupart pas grand chose.
Incapables de trouver dans ce vaste plateau de chômage qu’est la France des camarades pour monter des coopératives alors que c’est possible là, maintenant, mais non il faudrait s’engager sur un plan égalitaire avec d’autres, alors comme les moutons nous allons quémander un salaire à un berger qui finira par nous envoyer à l’abattoir.
Dans mon entourage les plus jeunes galèrent pour trouver un emploi stable, master en poche c’est des services civiques et autres variations des saloperies de contrats jeunes TUC et SIVP de ma génération, merci MitterandLenchon. Les jeunes ouvriers c’est intérim le plus souvent parfois déjà cassés à 40 ans et quand ont parle aux parents et grands parents: quoi rien !
Cette jeunesse qui pourrait exercer en coopérative va se faire exploiter comme autoentrepreneur avec un statu juridique limitant leur chiffre d’affaire à leur offrir juste la survie, mais ça fait plaisir à certains retraités, fonctionnaires, profs qui se font des “ronds” en plus, ignorant la dislocation de tout ce qui faisait la force: une CGT sous le contrôle des communistes, quel est l’idiot qui un jour à cru à l’indépendance des syndicats ?
On en est arrivé après la cogestion et le changement de logiciel à ce que des ouvriers votent pour “travailler plus pour gagner plus”.
Il y a certes l’abandon idéologique des communistes mais c’est une lame de fond qui a traversé notre société tant qu’elle profitait de l’exploitation des pays pauvres et des pays “libérés du totalitarisme communiste”.
Ils on défoncé nos tranchées car nous avons oublié que c’était une guerre, que bourgeoisie et prolétariat sont des classes antagoniques.
Les media nous ont mis dans la tête que nos enfants allaient vivre plus mal que nous, ce qui est vrai si leurs parents ne sont pas prêts au sacrifice ; jeunes c’est collocation, pour beaucoup se sera loyer à vie, pour d’autres de longues années de remboursement de crédit, la peur au ventre de perdre cette petite maison quand ensemble ils pourraient avoir des palais.
À Moscou les stations de métro sont des palais pour tous et dans le moindre village les soviétiques pouvaient bénéficier de Maisons de la Culture où ensemble ils pouvaient s’épanouir ; une vie sociale et spirituelle riche et varié ; regardez leur cinéma, écouter leurs chants, lisez et nous sommes très loin de la grisaille et de l’homogénéité dépeinte.
Berthe Poggiale Avidor
Répondre à Daniel Arias
Cher Camarade, vous posez cette question fondamentale « Comment ce mouvement social libéral a-t-il pu gangrener a ce point les communistes et la CGT et tous nos camarades en Europe y compris à l’Est ?
De mes diverses études sur la dégénérescence du mouvement ouvrier et notamment de son outil principal qui l’animait, le Parti communiste, voici ce que j’en ai déduit :
A ) Le grand capital mondial ( dont le grand capital français fait partie ) depuis la grande révolution prolétarienne d’Octobre 1917, a constaté, avec horreur que la classe ouvrière est en mesure de vaincre et d’éradiquer le capitalisme assassin de masse et de mettre en œuvre des politiques économiques, industrielles et sociales dont l’objectif est la valorisation constante du niveau de vie des populations.
B ) Elle a donc recouru, outre à la persécution féroce des révolutionnaires, à la montée en puissance des KOLABOS du réformisme de la social démocratie afin de dévoyer toutes les tentatives de révolution prolétarienne dont le but serait « le modèle socialiste de collectivisation des moyens de production, d’économie planifiée, et de droit au travail » pour arriver à une économie communiste.
C ) Elle a recouru à tous les moyens à sa disposition pour détruite totalement le mouvement ouvrier révolutionnaire. Hélas, après la mort du grand homme d’État que fut Staline, et la destruction de l’URSS elle est arrivée à son but, et se glorifie en disant « La vérité, dit-elle, la vérité absolue comme l’a démontré l’échec du communisme, notre vérité, c’est le capitalisme. La guerre entre le capitalisme et le communisme (celui des précurseurs Marx et Engels, de leurs continuateurs Lénine et Staline), cette guerre, disent-ils, nous l’avons gagnée définitivement »
CEPENDANT ( ce qui suit je ne l’ai pas écrit mais je le pense profondément ) Les durs échecs éprouvés par les communistes marxistes-léninistes dans le monde, la fin sans gloire du Parti Communiste d’Union Soviétique ‑ éclaté aujourd’hui en plusieurs fractions opposées ‑, l’arrogance de la bourgeoisie mondiale qui croit avoir échappé à son grand cauchemar, et qui prétend nous enterrer, rien de tout cela ne peut abolir le “rêve” que nous poursuivons, même si l’écart entre ce “rêve” et la réalité telle que nous pouvons l’analyser s’est agrandi. L’insuccès ne démontre pas l’erreur, comme le prétendent bourgeois et révisionnistes confondus. Des principes justes ‑ ceux du marxisme-léninisme ‑ peuvent ne pas aboutir à une réalisation concrète. Ce n’est pas l’échec qui doit permettre de les remettre en cause. Ils répondent à une nécessité toujours vivante, impérieuse
Sined Reitnomud
Consumérisme et société de consommation
Mea Culpa, mea-culpa…
C’est ma faute. C’est ma très grande faute. J’ai tété et suçoté le bastringue du plus que j’ai pu.
Il y a très longtemps, je fus traîné de force au « Salon des arts ménagers », par ma mère et ses copines, toutes militantes assidues du PCF et de la FNDIRP pour aller « voir » cet objet très étrange : une prometteuse machine à laver le linge et un curieux appareil expérimental de lave-vaisselle.
Chacune soupesait d’un haussement de sourcils bienveillant l’économie de lessiveuse et de planches à laver. Le sourire ébaubi aux lèvres.
Une procession longue comme un jour sans pain s’étirait à l’entrée du Grand Palais ; les provinciaux n’étaient pas en reste. Le rendez-vous était national, canonique et vital !
Rive gauche de surcroît. De quoi rendre verte de jalousie la Samaritaine sise rive droite.
Le phare de la liberté et de l’émancipation s’est mué en miroir aux alouettes de la cocotte minute, du rasoir électrique, de la cafetière du même nom, de la fée électricité chère à Raoul Duffy pour le confort de l’intérieur et surtout pour la mobilité extérieure de l’automobile, mobylette ou motocyclette et de tous leurs accessoires ; autoradio, gentes larges, pots sport, toits ouvrants et divers antivol, etc. Rien n’arrête le commerce, de gros et de détail. Plus fort que le tandem lors des premiers congés payés de 1936, le vélo fut relégué en tant que totem d’avant-guerre. À nous la Liberté des routes et des autoroutes. Nationale 7 !
Hausse du pouvoir d’achat direct chez Darty ou à la FNAC ; téléviseur, magnétoscope, appareil reflex, caméscope, chaîne Hi-fi et sa collection de vinyles ;
De la machine à coudre vers la machine à tricoter. Broderies et jacquard à la demande.
La curiosité insatiable des générations de nombrils déclinée en Une de tous les tabloïds. Rondeurs féminines à l’appui.
L’accession aux libertés d’aventures, aux voyages, aux vacances en bord de mer ou de week-end à la campagne s’est transformée en obligation d’envahir les grandes Surfaces et autres Zones ou Centres commerciaux de la périphérie urbaine.
Je dépense donc je suis ! Même rendu à l’autre bout du monde. (Bériozka mon amour !)
Les Cavernes d’AliBaba de la débauche occidentale où tout est en vitrine, en libre-service, tout est disponible, tout est à vendre ont anéanti le constitutif populaire et le petit commerce. Chacun s’est métamorphosé en un consommateur obéissant et docile, réceptif selon son tempérament à toutes sortes de signaux subliminaux sortis de la sphère du business, des affaires et des attrape-nigauds.
Les cohortes populaires se sont laissées éblouir et hypnotiser par cette déferlante ininterrompue de dernières « nouveautés » indispensables au séant de la bonne tenue en société.
Chaque jour monétisait son modernisme !
Elles en ont oublié l’impérieuse nécessité de maintenir l’échelle mobile des salaires et le loyer de 1948. La croûte et le logement. Le B.A BA de la vie sans encombre au quotidien. La condition sine qua non d’imaginer sereinement « demain » voir le prochain week-end et même les congés payés à venir.
Mais surtout plus dramatique ; comment qualifier la désacralisation de l’émancipation par le savoir, la connaissance, la qualification, le massacre de l’Éducation Nationale, la fermeture de « Vincennes », de l’AFPA et des Centres de formation professionnels (Vilgénis/Air France, Mozart/RATP, SNCF, Citroën…).
La jeunesse abandonnée aux ignares et aux requins ; coincée entre nombril, puberté et individualisme. Inadmissible et impardonnable !
Le crédit à la consommation laissait miroiter toutes les audaces les plus folles. Mirage de l’Avoir !
Est né le paradoxe des heures supplémentaires et de la réduction du temps de travail :
Plus d’oseille pour les uns, plus de temps libre pour les autres.
La consommation obéit à des lois très hétérodoxes.
De chacun selon ses envies à chacun selon son crédit.
La survie chez « ma tante » malgré la quasi-disparition du « Clou ».
Liberté chérie ! Tout à crédit.
Le Capitalisme de la Séduction. (Michel Clouscard)
Tout est permis, mais rien n’est possible.
Les prolétaires s’étaient un temps convaincus de se croire tout permis, qu’ils pouvaient dicter leurs doléances aux capitaines d’industrie. Ils se sont mis à rêver. Que de toute évidence, le bien privé devait répondre tout d’abord aux aspirations du bien public, par délégation ou par sens moral, que les entrepreneurs étaient par définition d’honnêtes citoyens au-dessus de tout soupçon de corruption ou de petites combines. Qu’ils étaient les hardis fondateurs sans peur et sans reproche des temps à venir. Vive la Crise !
Bref, les prolétaires ont tout mélangé. GothamCity et Batman ; France Télécom, EDF-GDF et l’actionnariat populaire. Le bien privé, le bien public sans s’apercevoir qu’in fine c’est le bien privé qui ramasse la mise. Au bien public, les coûts, au bien privé les bénefs ; Au public la sueur, au privé les dividendes !
Les prolos ont pris les hyènes de la finance pour des agneaux de lait de cinq jours.
Ils se sont persuadés qu’ils pouvaient convaincre (avec les bons arguments d’une notabilité de salon, de bon aloi et de province) un patron décomplexé de gouverner autrement sa poule aux œufs d’or et de faire ce qu’il se refuse d’accomplir. Vouloir astreindre un entrepreneur à relocaliser in situ une activité dont ça fait des dizaines d’années qu’il s’emmerde à expatrier les attributs aux quatre coins de la planète pour fortifier son pécule d’une barre supplémentaire relève d’une naïveté et d’une crédulité prépubère.
C’est le commerce ; la loi du commerce. Une caisse de grand cru portée au bureau, un apéro/déjeuner professionnel, une réunion champagne petit four par ci, un pince-fesse encanaillé par là, un fauteuil à l’Opéra… bref une avalanche de tout un tas de petites choses fort agréables au demeurant, qui assoie la soumission, la servitude, l’embrigadement volontaire.
Il y en a pour toutes les hiérarchies; pas question de mélanger les torchons avec les serviettes. Le Jet privé et le Kir Sauvignon.
Le « libéralisme » réussit à convaincre dans leur chair toute la population de la possibilité d’un « capitalisme à visage humain », d’une « gestion intelligente et respectueuse » du bien commun confortablement choyé dans la dynamique fiduciaire parcimonieuse des chefs d’entreprises, d’une « chasse aux gaspis et aux excès » par souci déontologique.
Exonéré de tout paradis fiscal !
Le « Camp du Drap d’Or » de la synarchie a fini par intoxiquer la moraline populaire des classes moyennes. Les couches intermédiaires sont de plus en plus asphyxiées par la paupérisation galopante de leur revenu et des possibilités, des opportunités y afférant. Elles se sentent de plus en plus menacées d’une dégringolade sévère et sans pitié vers une dévalorisation sociétale sans merci.
Le trop déborde…
Dans l’incapacité d’en cerner les justes causes, la petite bourgeoisie s’en prend comme à l’accoutumée à son bouc émissaire de toujours : le populaire accusé de tous les défauts et les excès du monde. Il fume trop, il boit trop, il roule trop vite, il parle trop fort, il daube la transpiration…
L’aristocratie de province se jette à corps perdu dans toute une série d’interdictions, de limitations, d’obligations censées protéger ses concitoyens des excès imprudents et irresponsables commis par les « classes dangereuses » et lui conserver bien au chaud son siège aux prochaines élections. Un caprice d’édile en pousse un autre, au plus imaginatif pour noyer le poisson. La vie publique baigne dans une poisse de moraline à la remorque de ligues de tempérance d’inspiration « République caritative ». Une sorte de prohibition américaine à la française.
Et le syndicalisme dans tout ça ? Me demanderez-vous…
Rester simple. Une communauté soudée de corps de garde.
Syndiqué un jour, syndiqué toujours !
Point de sociologie à deux balles, mais un cahier revendicatif clair et têtu :
Régime général : Retraite à 60 ans avec 37,5 annuités.
Hausse générale des salaires à deux chiffres.
Pas besoin de chef pour ça ;
Chacun à sa place et les chèvres seront bien gardées.
C’est tellement simple qu’il n’y a aucune couleuvre à avaler !
Adelante !
Hasta la Victoria Siempre !
Sined Reitnomud
PS: Pétard j’ai pondu un peu long. je m’en excuse.