Les chefs d’État et de gouvernement de l’UE se réunissaient hier à Bruxelles ce vendredi (24 mars) pour discuter des récentes perturbations des marchés financiers. Tout allait bien et madame Lagarde de la BCE leur avait certifié que les banques européennes selon l’exemple du Crédit Suisse se portaient le mieux du monde, il suffisait de prendre les petites gens doublement pour des poires pour la soif, dans leurs dépôts et en tant que contribuables. Notre président allait oublier avec ses pairs la courte vue du peuple français qui refuse que ses retraites et plus généralement son système de protection sociale soit livrés au marchés financiers. Oui mais voilà vendredi chute boursière avec les banques en tête ! Conclusion, les capitalistes préfèrent la stabilité chinoise : il vaut mieux la planification de la dictature du prolétariat que la dictature de la bourgeoisie à son stade impérialiste. Notez que Macron se rend en Chine prochainement, entre nous comme ils ne l’écouteront pas, il vaudrait mieux qu’il ne disparaisse pas devant ce qui devient une crise de régime dans un contexte qui visiblement le dépasse lui et les autres dirigeants occidentaux
Les gouvernements européens étaient pleins d’optimisme sur la manière dont les banques de l’UE avaient résisté aux perturbations financières en début de semaine, Mme Lagarde a confirmé que les banques européennes étaient actuellement bien capitalisées et disposaient de suffisamment de liquidités. L’optimisme régnait « La situation n’est pas comparable à celle des États-Unis », avait déclaré le Premier ministre belge Alexander De Croo, lors d’un entretien avec des journalistes jeudi soir, indiquant que la règlementation bancaire européenne avait empêché certains risques de déstabiliser les banques de l’UE. L’exemple suisse était là pour confirmer un optimisme qui est tout de même à lui seul soit de la naiveté, soit une escroquerie manifeste, voir les deux:
Au terme d’une semaine névrotique, le gouvernement, le régulateur indépendant Finma et la banque nationale suisse (BNS) ont imposé la fusion des deux entités, créant un mastodonte qui deviendrait la quatrième plus grosse banque du monde, avec 5.000 milliards de francs suisses d’actifs sous gestion et 120.000 employés. “Un gouvernement n’a pas d’autre choix que de sauver ses grandes banques. Autrement, son effondrement crée un effet domino qui emporte d’autres banques, et des segments entiers de l’industrie qui en dépendent”, estime Dieter Hein, spécialiste des banques suisses pour le cabinet d’analyse Alpha Value.
Oui mais une telle urgence ne remplace pas une stratégie, osons le mot une planification, ni même la moindre assurance de développement industriel, un rebond de l’économie, mais on sait déjà qui paye pour cette prime à la spéculation.
Ce qu’il faut bien mesurer pour comprendre la nature de ce qui se passe au niveau boursier c’est qu’il y avait au niveau international une reprise faible mais qui existait comme en France et dans la zone euro, les investisseurs financiers à travers le secteur bancaire ont joué contre la reprise de l’économie réelle, ils ont littéralement exigé des taux plus élevés et des privatisations, on ne comprend pas l’obstination de Macron si on ne mesure pas ces jeux. Les actions françaises approchent de la fin de la semaine de négociation en territoire négatif, les banques menant la retraite malgré des gains dans les activités commerciales du secteur privé en France et dans la zone euro au sens large.
- Crise de confiance à la Bourse en Europe
Après les déboires des banques SVB, Signature Bank et Credit Suisse, ce vendredi, les investisseurs redoutaient que Deutsche Bank soit la prochaine sur la liste. L’action de la première banque allemande a été massivement vendue vendredi tandis que le rendement de sa dette Additional Tier 1 (AT1) et le coût d’assurance contre un risque de défaut de paiement (CDS) ont fortement augmenté. Face au regain de stress sur les marchés, Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne, a assuré vendredi que les banques dans la zone euro étaient robustes et disposaient de positions solides en termes de capital et de liquidités. Le chancelier allemand Olaf Scholz et le président Emmanuel Macron, réunis à Bruxelles à l’occasion d’un sommet des dirigeants de l’Union européenne, ont abondé dans le même sens. La veille, la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, avait réaffirmé être prête à prendre de nouvelles mesures sur les dépôts bancaires des Américains. “Il est certain que les régulateurs mondiaux et les banques centrales essaient de dissiper toutes les inquiétudes, mais je ne suis pas certain que les gens soient tout à fait convaincus”, a souligné Brandon Pizzurro, directeur des investissements chez Guidestone Capital Management.
Mais toutes ces affirmations n’ont pas calmé le jeu au contraire.
Signe de la nervosité, l’indice mesurant la volatilité aux Etats-Unis s’affichait à 22,67 points, tandis que son équivalent européen a fini sur un bond de 15,36% à 24,88 points.
Comme nous vous l’avons récemment expliqué en matière bancaire le défaut de paiement est un risque “génétique” et tout repose sur la confiance. Inutile de dire que la manière dont les Etats-Unis ont fait de la question ukrainienne l’art et la manière de s’attaquer au continent eurasiatique en commençant par l’Allemagne a créé des conditions de “risque” avec la relève des taux. Pour percevoir l’ambiance générale, il faut savoir que ça ne s’améliore pas au Etats-Unis, la Réserve fédérale a transféré une partie de la tâche de ralentissement de l’économie au secteur bancaire, a déclaré jeudi l’ancien conseiller économique de la Maison Blanche, Gary Cohn, en ajoutant que la FED avait perdu le contrôle de l’économie. Toujours dans le cadre de l’asphyxie programmée , la banque centrale a relevé ses taux d’un quart de point mercredi, son président Jerome Powell a reconnu que si le crédit se resserre dans l’ensemble du système financier, la Fed pourrait ne pas avoir à resserrer autant sa politique monétaire. “Nous en arrivons presque à un point où il externalise la politique monétaire”, a déclaré M. Cohn. Il l’externalise en disant : “Écoutez … ce que je vois sur les dépôts quittant ces banques, je ne crois pas qu’elles vont prêter de l’argent, ou autant d’argent, et donc nous allons assister à une contraction naturelle de l’économie”. On ne saurait dire plus clairement que le choix a été fait de la récession. Les banques réduisent maintenant leurs prêts en essayant de préserver leur capital après la crise de confiance. Et ce resserrement financier équivaut à 25 points de base supplémentaires de hausse des taux, voire plus, a déclaré M. Cohn.
Donc il s’agit bien d’une asphyxie de l’économie qui ne doit rien au hasard. Et la chute des bourses européennes participe de ce mouvement.
Quasiment tous les indices sectoriels ont été ce vendredi 25 mars dans le rouge,mais c’est celui des banques (-3%) qui a affiché pour le moment la plus forte baisse de la matinée.
A Francfort, Deutsche Bank a chuté de 7,72% après une forte augmentation du coût d’assurance contre le risque de défaillance jeudi soir. Emporté dans son sillage Société générale accuse la plus forte baisse du CAC 40, (-3,99%) devant BNP Paribas (-3,17%). Ce qui donne un air de déjà vu (celui de 2008) à l’affaire.
Madame Lagarde (la BCE) a eu beau expliquer que les banques ont été assainies depuis cette époque, le doute s’est instillé, quel rôle a joué la difficulté de faire accepter aux Français la privatisation de fait de leur système de protection sociale ? “Christine Lagarde pour montrer la bonne situation des banques donnait l’exemple de la solution (trouvée par la Suisse).
Mais voilà que vendredi le Crédit Suisse et UBS perdaient 6,2% et 5,87% respectivement. Cerise sur le gâteau l’agence Bloomberg a rapporté que les deux banques suisses, au cœur de l’actualité depuis une semaine, font partie des établissements visés par une enquête du département américain de la Justice pour déterminer si elles ont potentiellement aidé des oligarques russes à se soustraire aux sanctions.
Il y a des moments où le faisceau des faits prend un caractère exemplaire alors que les mots n’ont plus aucun rapport avec la réalité d’une machine à profit devenue folle. Il arrive un moment où il est inutile d’inventer des complots quand nous sommes devant une machine à détruire avec un maximum de gens incapables de penser autrement qu’on les a formé à penser, l’arrogance du despote qui regarde le peuple se noyer parce qu’il a détruit les digues et ne les voit que comme des grenouilles dont il se demande à qui et à quel prix il vendra les cuisses de ces batraciens. La seule solution est de les ramener à un principe de réalité.
La présidente de la BCE, Christine Lagarde, présentera aux dirigeants européens la situation économique et financière des pays de la zone euro et répondra aux questions relatives aux hausse des taux d’intérêt prévues par l’institution pour combattre l’inflation qui demeure selon elle le mal premier.
“Son message après celui de solidité du secteur bancaire avait été que la BCE est déterminée à mener une politique monétaire, mais dépendante des données, et qu’elle n’a pas d’orientation future. Il n’y a pas de compromis entre les objectifs de stabilité financière et de stabilité des prix. La BCE disposerait d’outils parallèles pour atteindre ces deux objectifs”, selon ces braves gens, la réalité est que dans le domaine financier comme celui militaire, et ce n’est pas un hasard il se crée une situation hors contrôle.
La Chine est un “refuge relatif” face au stress bancaire mondial selon Citi
Article de Investing.com •
Investing.com – Les récentes turbulences entourant le secteur bancaire aux États-Unis et en Europe ont fait de la Chine un “refuge relatif” cette année, ont déclaré les économistes de Citi. La Chine est un “refuge relatif” face au stress bancaire mondial selon Citi© Reuters
Le sentiment des investisseurs à l’égard de la Chine a été affaibli l’année dernière par les contrôles Covid et l’incertitude réglementaire. Aujourd’hui, ces contrôles ont pris fin et les décideurs politiques ont envoyé des signaux plus clairs en matière de réglementation.
“La dynamique de l’activité pourrait encore s’accélérer à partir de maintenant, avec l’amélioration des ventes d’automobiles et la stabilisation des ventes de biens immobiliers”, ont déclaré les économistes de Citi.
Selon eux, la Chine pourrait être un cas isolé parmi ses homologues mondiaux et connaître une expansion accélérée, ce qui lui donnerait une “couverture” pour la croissance alors que les économies des États-Unis et de l’Europe sont confrontées à des risques accrus de perturbations financières.
“Nous discutons depuis longtemps de notre point de vue selon lequel la Chine peut être une couverture de croissance majeure cette année – les récentes tensions bancaires mondiales ont peut-être renforcé cette thèse”
Les actions bancaires aux États-Unis ont continué à faire l’objet de transactions volatiles cette semaine, parallèlement aux derniers commentaires de la secrétaire au Trésor Janet Yellen, qui a déclaré que les autorités étaient prêtes à prendre “des mesures supplémentaires si cela s’avérait nécessaire” pour stabiliser les banques.
La Chine pourrait au moins être un “refuge” relatif étant donné sa prime de croissance, sa solidité financière, sa discipline politique et le nouveau cycle d’économie politique”, ont déclaré les économistes de Citi.
Ils ont écrit que les dernières actions, telles que la décision de la Banque populaire de Chine de réduire son ratio de réserves obligatoires, montraient “l’assurance d’un soutien politique dans un contexte de volatilité mondiale”.
“Tirant peut-être les leçons de ce que les États-Unis ont vécu ces dernières années, la PBoC a été prudente dans son assouplissement, même pendant la période de la pandémie, et pourrait rapidement passer à un mode attentiste une fois que la croissance sera de retour”
Ils ont également noté que la restructuration du gouvernement chinois au début du mois est un exemple de ses efforts pour réduire les risques financiers.
“Cette année, Pékin est déterminé à tenir à distance les risques liés à la dette des gouvernements locaux, ce pour quoi nous pensons qu’il dispose d’outils suffisants”
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