Comment jouer à la fois sur la nostalgie de l’URSS et en amplifiant les peurs de tout ce qui en faisait la force (le collectif) telle est l’opération menée par ce jeu vidéo en Russie. En occident, la Russie et l’Union soviétique étant devenues purs fantasmes le jeu devient encore plus pervers. Détruire la mémoire en feignant de la célébrer, cela ressemble fort à ceux qui vantent le “communisme” pour mieux en détruire la réalité de ce qu’il a effectivement apporté à ceux qui l’ont vécu et au monde entier (note de Danielle Bleitrach traduction, de Marianne Dunlop pour histoire et société)
https://kprf.ru/party-live/opinion/217309.html
https://gazeta-pravda.ru/issue/23-31372-1415-marta-2023-goda/eto-ne-igrushki/?sphrase_id=137160
Article de la Pravda, 14 mars 2023
Une vraie “daube” antisoviétique – c’est ce qui m’est venu immédiatement à l’esprit après avoir pris connaissance du jeu largement annoncé appelé Atomic Heart. Il est aujourd’hui loué et décrit comme une “percée”, “de classe mondiale”, “notre réponse à l’Occident”, etc. Mais après avoir vu le jeu, il m’est impossible de partager ce ravissement.
Le sujet des jeux vidéo apparaît rarement dans les pages de notre journal, mais aujourd’hui, il s’agit d’un cas où cela est peut-être nécessaire. L’auteur est loin de critiquer en bloc tous les jeux vidéos. Et je dois l’avouer : il m’arrive de jouer. Le jeu est une partie importante de la société moderne et de sa culture. Il en est de toutes sortes, comme pour les livres ou les films. Il y a des chefs-d’œuvre parmi eux – ce sont, en effet, des œuvres d’art. Et les jeux, comme tout produit de la culture de masse moderne, peuvent être chargés d’idéologie et de propagande. L’ignorer est naïf et extrêmement dangereux en politique.
Quel est le problème avec Atomic Heart ? Il s’agit d’un jeu de tir classique dont l’histoire se situe dans le genre de la science-fiction ou, plus précisément, de ce que l’on appelle l’histoire alternative. L’action se déroule en 1955 dans une URSS fictive, qui est censée avoir fait une percée sans précédent dans le domaine de la robotique et de l’intelligence artificielle. Cependant, quelque chose a mal tourné et le personnage principal, le major Netchaev, au nom duquel le joueur agit, doit faire face aux manigances des scientifiques soviétiques.
Les créateurs du jeu en tant que produit commercial ont bien sûr tout fait pour le rendre attrayant. Ils exploitent sans pitié la nostalgie de l’URSS qui prévaut dans la Russie moderne, à en juger par les sondages. Le monde du jeu est rempli de détails de la vie soviétique, d’images architecturales, d’affiches et d’autres éléments chers au cœur de beaucoup. On y trouve des remix modernes de tubes soviétiques de différentes années, notamment “Je pars pour une petite semaine pour Komarovo (На недельку до второго я уеду в Комарово)”, “J’aimerais tellement que l’été ne se termine jamais (Я так хочу, чтобы лето не кончалось)”, etc. Pour attirer le jeune public masculin, il y a des images extrêmement sexualisées de robots féminins, dont les mouvements ont été animés par une danseuse professionnelle. En bref, ils ont attiré qui ils pouvaient, comme ils le pouvaient et de la manière dont ils le pouvaient.
Les sites web et les groupes de réseaux sociaux consacrés aux jeux informatiques regorgent de commentaires positifs sur le jeu, rédigés comme à la chaîne : “Comme tout est beau, comme c’est soviétique !” Par ailleurs, on trouve sur Internet quelques textes critiquant Atomic Heart. Et ces critiques sont follement stupides, sommaires, pleines d’inexactitudes et de faussetés. C’est un vieux truc : ajouter délibérément des mensonges stupides et facilement réfutables. Étant donné que l’épine dorsale des développeurs du jeu provient de la publicité, il est raisonnable de supposer qu’il s’agit d’un effort proactif pour discréditer à l’avance toute autre critique bien raisonnée du projet.
Mais surtout, le jeu est sorti non seulement en Russie, mais aussi en Occident. Et là, les créateurs du jeu, avec leurs fantasmes sur les expériences de l’Union soviétique qui menacent le monde entier, ont bien touché la conjoncture anti-russe et anti-soviétique. Littéralement en plein dans le mille.
La question qui se pose alors est la suivante : dans un tel contexte, pourquoi nous, citoyens russes, en particulier ceux de gauche, devrions-nous nous réjouir follement de ce “produit de jeu de classe mondiale” ? Nous réjouir des mélodies soviétiques familières, des faucilles, des marteaux et des étoiles, ou de la présence dans le jeu d’un vieux Moskvich ? Et ne pas remarquer un simple message, par exemple : le projet qui a échappé à tout contrôle s’appelle “Le Collectif”. Est-ce que c’est clair pour vous, les enfants ? Le collectif est mauvais. Ou de ne pas voir que les personnages du jeu, en particulier ceux qui sont controversés, portent des noms importants pour notre histoire, comme Molotov et Setchenov, bien qu’avec des prénoms différents. Ne vous étonnez pas si, après avoir joué, de jeunes esprits immatures sont convaincus que le célèbre physiologiste russe aspirait à dominer le monde et que le commandant Netchaev a été utilisé pour tuer le commissaire de Staline. Et pourtant, nous nous étions déjà gaussés du général Gogol dans l’épopée de James Bond. Mais ici ce ne sont pas les Américains, c’est un travail de l’intérieur.
Ce n’est donc pas du tout inoffensif. On se souvient de la crapule et du traître notoire Vladimir Rezun, auteur du pseudo-historique Le Brise-glace. Quelqu’un pense qu’il a pris par hasard le pseudonyme de Victor Souvorov ? Non, ses manipulateurs lui ont conseillé d’utiliser un nom de famille bien connu et ayant des connotations positives en Russie. Ainsi, dans le cas d’Atomic Heart, ce qui est présenté par ses créateurs comme une “histoire alternative” ressemble en fait à de la caricature et de la manipulation. Et nous allons montrer que les auteurs avaient pour cela toutes les motivations.
Cependant, après avoir décrit l’expérience du jeu sur sa page de réseau social, l’auteur de ces lignes s’est retrouvé dans le collimateur de la critique. Il s’agirait d’un “tir ami” : les critiques émanent de jeunes et de moins jeunes de gauche et communistes, y compris de membres du Parti communiste. L’image en jeu est belle, soviétique et apparemment proche de nos idées. Beaucoup s’en réjouissent naïvement. Et le fait qu’il y ait de la propagande antisoviétique “cousue” dedans – tout cela est une sorte de spéculation, d’incompréhension de la culture moderne (et soviétique aussi), et presque de la paranoïa.
C’est une cause perdue d’avance que d’argumenter dans un tel cas. Cependant, certaines choses sont indéniables. Il suffit de regarder un peu qui sont les auteurs d’Atomic Heart pour comprendre : que veulent-ils dire ? Quels étaient leurs objectifs et leurs convictions ? Et en fin de compte, de quelle conscience de classe sont-ils porteurs ? Ou bien cela n’a-t-il plus d’importance pour un communiste ? Voyons cela.
Dans une interview accordée à Match TV en 2019, le chef de projet Robert Bagratuni a commenté très franchement les affirmations selon lesquelles le jeu est destiné à un public occidental : “Vous devez comprendre que l’échelle des marchés est incomparable. En termes de ventes, nous visons bien sûr l’Occident… Mais nous n’avons pas l’intention d’abandonner le marché de la CEI. Nous devons simplement avoir un sens très fin de la nuance afin d’être intéressants pour l’ensemble du public de joueurs. Ainsi, dans un premier temps, le principal consommateur de ce produit à la délicate saveur faisandée est l’Occident, et pour l’ex-Union soviétique, il s’agit d’un “appât” nostalgique. Quelqu’un a-t-il sérieusement pensé qu’il s’agissait de propagande soviétique ? Les colporteurs de l’Arbat qui vendent des souvenirs portant des symboles soviétiques seraient-ils eux aussi considérés comme des communistes ? Ne soyez pas ridicules…
Artiom Galeev, que son patron Bagratuni a qualifié de principale source d’inspiration du projet, est le scénariste et le concepteur du jeu. En fait, il est le principal idéologue du jeu, puisqu’il a inventé cette URSS “alternative” de 1955. Galeev a longtemps résidé principalement aux États-Unis, et non en Russie, mais ce n’est pas seulement une question de lieu de résidence. Qu’écrit cet homme sur ses pages dans les réseaux sociaux ? Voyons quelques citations.
“Le Russe continue de rester couché sur son poêle, mais il est en verre brisé sur tous les chemins qui mènent au bassin des prestations sociales. Il est diablement stupide et paresseux, comme un phoque sur la terre ferme. Et tous sont blottis les uns contre les autres, comme des animaux qui attendent anxieusement que leur corps bouge. Tous endormis dans le socialisme”.
“Nous sommes tous encore défoncés (c’est-à-dire stupéfaits – le mot vient de l’argot des junkies – M.K.) par le communisme, et notre comportement entier en témoigne.”
“La Russie est aujourd’hui une terre d’accueil pour les fainéants. Notre société vit dans des communes sociales qui se soutiennent mutuellement, à peu près comme les Noirs aux États-Unis… L’État doit ralentir avec les principes occidentaux du capitalisme dur, sinon il y aura une révolte.”
“Je veux des politiques agressives en matière de réformes économiques. La suppression des allocations et l’abandon de la médecine gratuite. Je ne survivrai peut-être pas moi-même, mais la petite classe de survivants deviendra compétitive…”
Nous voyons que nous avons affaire à un admirateur profond du darwinisme social doté d’une psychologie absolument petite-bourgeoise. De telles idées, avec une correction de vocabulaire, auraient pu être exprimées par un koulak du tournant des années 1920 et 1930. Tout est donc très clair en ce qui concerne la position de classe. Quelqu’un est-il encore convaincu qu’un tel oiseau fera progresser l’agenda communiste ? Les communistes qui ont admiré le jeu, quel est votre sens de la classe, les gars ? Comment avez-vous réussi à ne pas réaliser que le projet infernal du jeu s’appelle “Le Collectif” pour une bonne raison ? Il s’agit d’une raillerie subtile, mais évidente, du concept clé du collectivisme dans la société soviétique.
Comme le suggère l’écriture de M. Galeev, tout ce qui est collectiviste lui répugne profondément. Et, soit dit en passant, c’est pour le moins étrange, dans la mesure où les jeux informatiques modernes sont toujours le résultat d’un travail d’équipe. Mais peut-être Galeev se considère-t-il non pas comme un membre du collectif, mais comme son maître. Dans des publications de 2019, le travail dans le secteur du jeu a été qualifié d'”enfer de production”, d’où certains programmeurs ordinaires sont partis d’eux-mêmes et d’autres ont été mis à la porte par les responsables. Si l’on considère a priori les gens comme des animaux paresseux, il ne peut en être autrement.
Maintenant, quelques mots sur le côté “révolutionnaire” du jeu. Bien sûr, on ne peut pas nier que les auteurs d’Atomic Heart ont une estime de soi surfaite. Mais leur prétention à l’originalité est quelque peu douteuse. Le fait est que leur création s’est avérée en grande partie un remake. En 2007 est sorti un jeu de développeurs américano-australiens appelé “BioShock”. Et quant au projet Atomic Heart, il a été lancé en 2008.
On ne peut s’empêcher de penser que les développeurs russes ont jugé extrêmement injuste que BioShock n’ait pas été inventé par eux. Et ont entrepris de le rendre “meilleur qu’en Amérique”. Un point de départ défectueux et sciemment perdant. Beaucoup de ceux qui ont aimé “Atomic Heart” dans l’ensemble évoquent au moins des éléments de “BioShock”. Sauf que ces éléments portent sur la quasi-totalité de l’ossature de l’intrigue autour du protagoniste, qui dans les deux jeux souffre de trous de mémoire et finit par être victime de manipulations. De plus, dans les deux cas, le protagoniste a un acolyte très doué qui le guide en quelque sorte à travers le scénario du jeu. Dans les deux cas, des expériences effrayantes sont au cœur de l’intrigue. Et l’époque à laquelle se déroule l’action, c’est 1955 pour le jeu russe et 1960 pour son prédécesseur occidental. Il existe également de nombreuses coïncidences moins évidentes avec d’autres jeux.
En résumé, un seul point est vraiment original dans Atomic Heart : son action se déroule dans un cadre pseudo-soviétique. La réalisation de ce jeu a traîné pendant 15 ans, la date de sortie a été repoussée à plusieurs reprises et aujourd’hui, enfin, il a été décidé de le mettre sur le marché. Bien que de nombreux utilisateurs se plaignent que le jeu a des “bugs” et qu’il a besoin de révisions. Pourquoi maintenant ? Le moment de la sortie est très opportun : les méchants Russes ou Soviétiques sont de nouveau un sujet à la mode. Grâce aux efforts de la propagande occidentale à travers la culture de masse, plus d’une génération de leur public en est parfaitement familière depuis la guerre froide.
Nous supposons que les créateurs d’Atomic Heart ne se soucient pas de savoir comment se faire du pognon, quitte à jouer la haine de l’Occident à l’égard de leur propre pays. Mais en même temps, le même Artiom Galeev, avec ses opinions antisoviétiques, n’hésite pas à profiter de la nostalgie naïve de ses concitoyens pour l’époque soviétique, et peut-être à se moquer au passage de ceux qu’il compare ouvertement à des animaux. Cynique ? Oui, bien sûr. Mais Galeev ne se considère manifestement pas comme un membre de notre “collectif”.
L’antisoviétisme est emballé dans des visuels vraiment très attrayants, qui sont beaux au sens propre du terme. Les gens de gauche, qui se sont laissés séduire par cet emballage brillant, écrivent volontiers que les adolescents sont ravis de ce jeu et qu’ils embrasseront leur héritage soviétique à travers lui. Mais il est bien connu que les enfants ne font pas preuve d’esprit critique à l’égard de l’information. Beaucoup d’entre eux utiliseront en effet le scénario du jeu comme base pour comprendre l’Union soviétique. Et quelle image de l’URSS le jeu Atomic Heart donne-t-il ? Toujours la même image démoniaque, élaborée par l’Occident.
L’intrigue du jeu est tout à fait conforme à la vision occidentale de l’URSS. On y trouve des efforts pour dominer le monde, des scientifiques maniaques, des chefs de parti néfastes et une société totalitaire au sens occidental du terme, c’est-à-dire un mépris total de la liberté des citoyens, sur lesquels ils veulent établir un contrôle par le biais d’un réseau neuronal appelé “collectif”. Le jeu réactualise sans complexes les clichés antisoviétiques et russophobes des dernières décennies. Et, à notre avis, cela correspond tout à fait à la vision du monde de ses auteurs – partisans du capitalisme sauvage, individualistes, anticommunistes, occidentaux.
Nous sommes surpris de constater que certains communistes, défendant les créateurs d’Atomic Heart, ont réussi à écrire qu’il n’y a rien de mal à revendiquer la domination du monde. Apparemment, des décennies d’humiliation de notre pays après l’effondrement de l’URSS leur ont joué un tour cruel. Sauf que l’Union soviétique réelle, et non fictive, de Lénine et Staline n’a jamais aspiré à cela. La raison en est simple : dans la vision du monde d’un communiste, il n’y a pas de place pour une perception positive de concepts tels que “maître” et “domination”, car dans le marxisme, ils sont inextricablement liés aux concepts d'”exploitation” et d'”appropriation”.
L’auteur n’a aucun doute que ce jeu fonctionnera à un degré ou à un autre contre la période soviétique de l’histoire et contre notre pays dans son ensemble. La propagande n’est pas un jouet, mais un jeu d’ordinateur, comme on le voit, peut très bien être de la propagande. Ce qui est étonnant, c’est que beaucoup de communistes et de gens de gauche ne sont pas prêts à le comprendre et à l’accepter.
Penser qu’Atomic Heart glorifie l’Union soviétique est réservé à ceux qui pensent que le film “T-34” (celui où un tankiste soviétique serre la main d’un SS en signe de respect). – M.K.) est un hommage aux vétérans de la Grande Guerre patriotique. L’emballage brillant pouvait être confondu avec le contenu au début des années 1990, lorsqu’il n’y avait pas de véritable expérience de la lutte contre la propagande bourgeoise. Mais aujourd’hui, le comble de la naïveté politique est d’offrir un tel produit frelaté et d’en redemander. Comme le dit le camarade quartier-maître : “Qu’y a-t-il à réfléchir ? Il faut juste faire marcher ses méninges”. Une fois de plus, nous devons rappeler cette phrase immortelle de Lénine : “Les gens ont toujours été et seront toujours des victimes stupides de la tromperie et de l’auto-illusion en politique, jusqu’à ce qu’ils apprennent à rechercher les intérêts d’une classe ou d’une autre derrière toutes les phrases, déclarations et promesses morales, religieuses, politiques et sociales”.
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Les Eparges
Merci !
Nous avons été baignés dans l’anticommunisme .
La littérature , le cinéma en regorgent .
L’armée désignait ses adversaires dans les manoeuvres et ailleurs par les “rouges”.
Ici à travers ce jeu nous avons affaire à une reconstruction libertarienne et fasciste de la société russe ?.
Cdt.
Daniel Arias
Il faut relativiser l’impact de ces jeux ; ceux qui y jouent ne sont pas forcément aussi stupides que l’on croit. Au delà des critiques de personnes qui ne pratiquent pas le jeu il serait peut être intéressant de voir les réactions des joueurs et comment ils accueillent ce jeu, dont l’attrait est aussi autre que simplement l’ambiance soviétique.
Il a la particularité d’être un jeu hybride qui mélange plusieurs genres: FPS, jeu de rôle, jeu de logique.
Moi aussi il m’arrive de jouer en ligne avec des Russes souvent bien plus jeunes que moi à un jeu dont le théâtre est la bataille de Stalingrad, Red Orchestra 2, un jeu à la fois brutal, relativement réaliste, asymétrique où ceux qui ne réfléchissent pas sont sûrs de perdre et faire perdre leur équipe.
Parmi les joueurs j’y ait découvert une Russie très patriotique et pour une grande part pro soviétique comme ce joueur au pseudo de NKVD, descendant de soldats du NKVD qui parlait espagnol mieux que moi sans accent, très cultivé, connaissant bien l’Histoire de son pays et de l’Europe, musulman et soviétique comme une part non négligeable sur ce jeu.
Au début l’accueil sur les serveurs russes est un peu froid, voire glacial, “ici ont parle pas anglais”, alors que la plupart parlent au moins trois langues, puis une fois accepté vous êtes formidablement bien accueillis. C’est l’occasion d’apprendre quelques nouveaux mots russes.
Contrairement aux serveurs occidentaux les filles y sont acceptées au même titre que les gars.
Dans ce jeu il y a bien sur toujours deux équipes l’une joue les soviétiques l’autre les nazis, il y a des joueurs qui refusent systématiquement de jouer le côté allemand sinon 90% sont russes d’un côté ou l’autre et les quelques “occidentaux” acceptés sont pour la plupart des admirateurs de l’URSS.
Il y a aussi par ce jeu de la propagande de certains néo nazis ou fascistes, mais ils sont généralement beaucoup plus nombreux sur les serveurs anglo saxon. Sur les serveurs russes vous êtes souvent salué par un “Privet ou un Salam aleykoum” sans que ça pose problème à personne.
Les charges aux cris “za rodina, za stalina” ne sont pas rares, oui Staline est un héro parmi ces joueurs dont la plupart sont nés après la chute de l’URSS.
Et quand ces mêmes joueurs se retrouvent dans les serveurs occidentaux ils sont presque tous du côté soviétique.
Nous apprécions tous ce jeu pour ses exigences tactiques qui ne se trouvent dans aucun autre jeu de ce type et aussi pour cette “ambiance” Stalingard. Mais si le jeu n’était pas difficile il n’aurais pas eut cette longévité sortie en 2011 il attire encore des joueurs.
Il est vrai que les jeux en ligne sont aussi un vecteur de propagande peut être moins par le contenu du jeu que par les joueurs eux-même qui sont aussi souvent attiré par le contexte “historique” et pour certains intéressent à l’Histoire. Loin du cliché du joueur stupide geek isolé sur son fauteuil.
C’est parfois brutal il y a le côté montée d’adrénaline qui intervient, le côté sportif souvent aussi, un certain plaisir à trouver la faille dans l’équipe adverse. Certains jeux sont conçus uniquement pour le e-sport comme CS-GO mais quand une ambiance historique est ajoutée et la difficulté augmenté les jeux trouvent aussi leur public.
D’autres titres qui ont très bien marché glorifient l’Union Soviétique sans ambiguïté comme War Thunder, ou Il2 Sturmovik (le meilleur simulateur d’avions de la seconde guerre mondiale), d’autres jeux sont plus neutres pour toucher tous les publics.
Pour bien des joueurs la propagande doit avoir à peu près le même effet que les Westerns à la télé dans les années 70 80 où le gentil cow boy tuait le méchant indien.
Ce qui compte est avant tout est le plaisir à jouer, trouver une communauté de joueurs qui correspond et passer un bon moment.
Dans le réel je ne suis pas sur que la propagande anti soviétique soit si efficace que ça en Russie.
Sur le front du Donbass les soldats sont parfois patché à l’épaule avec le drapeau soviétique et peu importe la compréhension de ce qu’était l’URSS, comme la RDA, comme la France de De Gaulle ce qui en ressort c’est la mémoire correspondant à la réalité ou pas d’une époque où l’État était une protection et capable de construire des choses dont le peuple est fier.
Les opportunistes ne sont pas rares parmi les créateurs et les artistes, celui-ci en vidéo en 1990 était heureux de la perestroïka et aujourd’hui chante la nostalgie soviétique et il n’est pas le seul.
Une partie de ces artistes ou éditeurs de jeu ne sont que des opportunistes qui cherchent à préserver ou améliorer leur confort.
La propagande social libérale est à mon avis bien plus dangereuse que ces jeux où finalement c’est très caricatural tout comme les James Bond.
https://youtu.be/gK1GLmfQ1jA
Warthunder vidéo de promotion:
https://youtu.be/VTzHj-R9McA
Red Orchetra 2:
https://youtu.be/c5ri2UjkZmY
(Bubble soupçonné par toute la communauté d’être un tricheur ou un joueur professionnel, c’est l’homme à abattre dans toutes les parties où il joue)
https://youtu.be/gj6cZ4N-3hw