Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Afonine sur la Première chaîne russe : la Russie, la Chine, et l’expérience soviétique

Un texte remarquable qui fait un tour d’horizon sur l’agressivité impuissante des USA et de leurs “alliés” marionnettes, le rôle de la Chine qui peut se permettre de repousser dans le calme les menaces… A lire absolument: La Chine, note Youri Afonine, a beaucoup appris de l’Union soviétique et a également tiré de nombreuses conclusions de la destruction de l’Union soviétique. Et aujourd’hui, en construisant notre nouveau modèle de développement, nous devrions beaucoup apprendre de la Chine socialiste. Ce n’est pas en vain que le parti communiste de l’Union soviétique a suggéré, il y a des années, que nous devions nous tourner vers l’Est. C’est un positionnement très important, le monde sort à peine du coup qu’a été l’effondrement de l’URSS, il ne concerne pas seulement les communistes c’est toute la gauche qui a perdu la boussole, toute une manière de voir le monde qui a pesé sur le monde intellectuel, des sciences humaines, des arts, autant que “le tiers monde” et nous sommes aux débuts d’une nouvelle intelligence active capable de pouvoir penser à la fois le passé et l’avenir pour agir ensemble. (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop)

illustration: llustration : Post-Soviet visual. “Robot is dead” painting by Waldemar Kazak, Russia, 2008.

llustration : Post-Soviet visual. “Robot is dead” painting by Waldemar Kazak, Russia, 2008.

https://kprf.ru/party-live/cknews/217366.html

Le premier vice-président du comité central du parti communiste de la Fédération de Russie, Youri Afonine a participé à l’émission “60 Minutes” sur la chaîne de télévision Russia-1.

Le premier sujet de discussion dans le studio a été la déclaration selon laquelle les autorités américaines cherchaient à s’assurer que la Russie perde face à l’Ukraine, mais que la défaite ne soit pas “trop sévère” et ne nuise pas à la stabilité du monde. Le démocrate Seth Moulton, membre de la Chambre des représentants des États-Unis, a fait cette déclaration remarquable. Il a fait remarquer qu’un effondrement de la Russie constituait une menace de prolifération des armes nucléaires que Moscou possède. Le député a également souligné que les États-Unis “n’ont pas l’intention de détruire la Russie”. Il est vrai que, dans le même temps, M. Moulton a exhorté M. Biden à augmenter les livraisons de munitions, de chars et d’autres armes offensives à Kiev.

Youri Afonine a commenté la déclaration du membre du Congrès américain. Elle rappelle les paroles “gentilles” que le chef des bandits Gorbaty adresse à Sharapov dans le film Il ne faut jamais changer le lieu d’un rendez-vous [Место встречи изменить нельзя] : “Ne t’inquiète pas, nous t’égorgerons sans te faire de mal”. De telles déclarations sont destinées à calmer et à “endormir” l’opinion publique russe. Ils disent qu’il suffit d’arrêter l’opération spéciale et que personne ne détruira la Russie. En réalité, il n’en est rien.

La possession d’armes nucléaires en Union soviétique et la menace de leur prolifération en cas de destruction du pays n’ont pas dissuadé l’Occident de financer les mouvements séparatistes en URSS, depuis les “narodnye fronti” baltes jusqu’aux nationalistes ukrainiens du Roukh. L’Occident n’a pas non plus été dissuadé par les guerres locales qui ont éclaté lors de la destruction de l’Union soviétique. Tous ces risques et ces énormes pertes en vies humaines étaient considérés à Washington comme tout à fait acceptables pour faire face à une question aussi cruciale pour l’impérialisme américain que la destruction du pays soviétique, qui faisait obstacle à la domination mondiale des États-Unis.

Il en va de même aujourd’hui. En Occident, le discours sur la nécessité de libérer les différents peuples de Russie de la “dépendance coloniale” dans laquelle ils sont censés vivre s’est considérablement intensifié. En d’autres termes, l’objectif de détruire la Fédération de Russie est fixé presque ouvertement. La raison en est qu’aujourd’hui, ce sont la Russie et la Chine socialiste qui constituent les principaux obstacles à l’hégémonie occidentale.

C’est pourquoi le premier vice-président du comité central du parti communiste de la Fédération de Russie a déclaré que nous ne devrions pas nous calmer avec ces déclarations américaines. Aujourd’hui, la lutte sur le front et le travail sur le front intérieur décident du sort de notre pays. Nous n’avons d’autre choix que de gagner.

Youri Afonine a également dit quelques mots sur l’idée des dirigeants ukrainiens de rebaptiser la Russie Moskovia. Plus Kiev est mal en point sur le front, plus il a besoin de victoires virtuelles. Même si cette décision idiote est prise, qu’est-ce qui changera ? Dans la grande majorité des langues du monde, notre pays s’appelle la Russie, avec quelques variations phonétiques dues aux particularités de ces langues. Bien entendu, il en restera ainsi, malgré les efforts des clowns de Kiev.

Youri Viacheslavovitch a fait remarquer que l’envie des autorités de Kiev de rebaptiser notre pays semble être liée à leurs grands complexes concernant le nom de leur État. Le mot “Ukraine” est connu depuis l’époque de la Russie Kiévienne. Il était utilisé pour désigner différents territoires. Si l’on en juge par le contexte de son utilisation dans les chroniques, il signifiait une périphérie, une partie périphérique de quelque chose. Par la suite, ce mot a commencé à désigner le territoire de l’Ukraine actuelle. Ce nom était utilisé à la fois par la Rus’ de Moscou et par la Rzeczpospolita, qui possédait une partie de ces terres. En effet, les deux puissances avaient ces terres à leur périphérie. Bien sûr, a déclaré Youri Afonine, à l’époque, l’Ukraine était une périphérie, non seulement au sens géographique, mais aussi par rapport à son arriération. Mais pas dans l’Union soviétique, où la République socialiste soviétique d’Ukraine est devenue l’une des républiques les plus développées.

L’Ukraine pourra à nouveau se développer rapidement, a déclaré le premier vice-président du comité central du KPRF, mais seulement après sa dénazification. Il lui faut se développer avec la Russie. Et nous avons une grande expérience historique de la dénazification : nous avons transformé les régions orientales de l’Allemagne nazie en un État socialiste prospère, la RDA.

Youri Afonine a également attiré l’attention de nos téléspectateurs sur les développements en Chine qui sont très importants pour la Russie. Tous les dirigeants de l’État ont été réélus. Xi Jinping a été réélu président de la Chine. Aujourd’hui, nous pouvons dire qu’il est le leader sous lequel la Chine est devenue grande. Des membres du comité permanent du bureau politique du comité central du PCC ont été élus à d’autres postes importants de l’État – le premier ministre du Conseil d’État et les vice-présidents du Conseil d’État. Cela a permis de réaffirmer le rôle dirigeant du parti communiste chinois et de démontrer à quel point la politique des cadres du pays est bien pensée.

Xi Jinping effectuera sa première visite en Russie depuis sa réélection à la plus haute fonction de l’État. Dans la situation actuelle, il est difficile d’imaginer un soutien politique plus fort. Il montrera clairement que la Russie et la Chine sont des partenaires stratégiques.

En outre, la Chine a désormais étendu son influence économique et politique à l’ensemble de la planète. De très nombreux pays sont guidés par la position politique de Pékin, y compris dans le conflit ukrainien.

Autre nouvelle importante, le général Li Shanfu a été confirmé comme nouveau ministre de la défense de la Chine. Il est l’objet de sanctions américaines, imposées par Washington en raison du fait que le général organisait la coopération militaire et technique entre la Russie et la Chine.

Un point important : Li Shanfu a travaillé pendant 31 ans à Xichang, l’un des sites de lancement spatial de la Chine, où il a gravi les échelons depuis un poste de spécialiste au bas de l’échelle jusqu’à la direction du site de lancement spatial.

Cette nomination est donc, tout d’abord, un nouveau camouflet pour Washington. Une personne faisant l’objet de sanctions américaines est nommée au poste le plus important. Deuxièmement, il s’agit d’un général qui a activement promu la coopération avec la Russie, et il y a tout lieu de croire qu’il le fera également dans ses hautes fonctions actuelles. Troisièmement, le fait que le général Li Shanfu ait été nommé ministre de la défense après avoir travaillé dans le secteur spatial signifie que la Chine s’appuie, dans le domaine militaire, sur les technologies les plus modernes, les technologies de l’avenir.

Le premier vice-président du comité central du KPRF a également commenté les projets des États-Unis et du Royaume-Uni d’équiper conjointement la marine australienne de sous-marins à propulsion nucléaire. L’Occident affirme que cela est nécessaire pour contrer les intentions de la Chine d’établir son hégémonie dans la région du Pacifique et de “s’emparer de Taïwan”.

Youri Afonine a déclaré : “Les plans occidentaux visant à fomenter une course aux armements et à accroître les tensions internationales sont, comme d’habitude, couverts par une démagogie sans limite. Le désir légitime de Pékin de récupérer Taïwan, territoire chinois depuis des siècles, ne reflèterait selon eux qu’une volonté d’établir une hégémonie dans le bassin de l’océan Pacifique. Entre-temps, ce sont les États-Unis qui ont arraché Taïwan à la Chine en 1949. Pékin reprendra l’île, mais très probablement par des moyens pacifiques.

Regardez où se trouve Taïwan, suggère Iouri Viatcheslavovitch. Elle se trouve à un peu plus d’une centaine de kilomètres de la Chine continentale. Et certaines petites îles contrôlées par les autorités taïwanaises se trouvent à quelques kilomètres seulement de la côte chinoise. Les États-Unis sont à 10 000 kilomètres et l’Australie à environ 5 000 kilomètres des îles. Quelle est la menace qui pèse sur elles ?

C’est la Chine qui est entourée de bases militaires américaines, et non l’inverse. Il y a des bases américaines au Japon, en Corée du Sud, aux Philippines, en Thaïlande et à Singapour. Mais les États-Unis mentent effrontément en affirmant que c’est la Chine qui les menace et qui aspire à l’hégémonie sur l’ensemble de la région du Pacifique. En réalité, ce sont les États-Unis qui font irruption dans pratiquement tous les coins de la planète et tentent de maintenir leur hégémonie mondiale. Mais le temps de cette hégémonie est révolu.

Le premier vice-président du comité central du parti communiste de la Fédération de Russie a évoqué un événement international récent qui le confirme. L’Arabie saoudite et l’Iran ont annoncé qu’ils avaient convenu de rétablir leurs relations diplomatiques après des années d’hostilité. L’accord a été négocié par la Chine.

Depuis des années, les États-Unis opposent l’Arabie saoudite à l’Iran. En fomentant la “menace iranienne”, ils ont vendu des montagnes d’armes américaines à l’Arabie saoudite. Aujourd’hui, la Chine rétablit la paix dans la région. Cela montre une fois de plus que Washington a cherché et cherche encore à gouverner le monde sur le mode du chaos contrôlé. La Chine adhère à son concept de destin uni de l’humanité et préfère éteindre les conflits plutôt que de les provoquer.

La Chine, note Youri Afonine, a beaucoup appris de l’Union soviétique et a également tiré de nombreuses conclusions de la destruction de l’Union soviétique. Et aujourd’hui, en construisant notre nouveau modèle de développement, nous devrions beaucoup apprendre de la Chine socialiste. Ce n’est pas en vain que le parti communiste de l’Union soviétique a suggéré, il y a des années, que nous devions nous tourner vers l’Est.

A propos des événements de l’opération militaire spéciale, Youri Viacheslavovitch a souligné les performances de combat des chars russes modernes, en particulier le T-80BVM. Il a déclaré : “Les participants à l’opération spéciale m’ont dit que ce char avait une résistance unique au combat, il a même résisté à un tir de 13 Javelins. Cette machine est une amélioration profonde du char soviétique T-80. Le potentiel inhérent à la conception du T-80 était si important que nous pouvons constater que sa version améliorée reste exceptionnellement efficace au cours de la troisième décennie du XXIe siècle. N’oublions pas que le T-80 a été développé lorsque l’industrie de défense soviétique était supervisée par Dmitri Oustinov, et que la production a commencé lorsque Oustinov est devenu ministre de la défense de l’URSS. Cette année marquera le 115e anniversaire de la naissance de Dmitri Oustinov. Le parti communiste propose de prendre des mesures au niveau de l’État pour perpétuer la mémoire de ce grand dirigeant soviétique. Une grande partie de ce qui nous permet de défendre notre pays aujourd’hui est le fruit de décennies de travail de gestion dans le secteur de la défense.

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