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Après avoir passé des années à combattre les communistes, les autorités n’ont fait que confirmer la vitalité des principaux principes communistes. Ce qui est décrit ici ne concerne pas seulement le parti communiste russe mais bien le mouvement communiste international. Dans la période de contrerévolution qui a été celle de l’effondrement de l’URSS, beaucoup de choses ont dépendu de l’opiniâtreté ou au contraire de l’abandon des communistes, et ce partout dans le monde. Cet article sur un site proche des communistes rend justice à la manière dont le KPRF et son leader Guennadi Ziouganov ont tenu bon, ont refusé la mise en clandestinité décidée par Eltsine et ses maîtres etatsuniens. Il ne s’agissait pas d’une vision groupusculaire sectaire mais bien d’une manière pour les communistes avec leurs cellules de plonger leurs racines dans ce que vivait le peuple russe, la nation immense, sans étroitesse mais avec des principes. Tous les partis qui ont survécu ont adopté plus ou moins cette attitude, les autres se sont divisés à l’infini ou se sont social-démocratisés, aujourd’hui où une nouvelle période historique est là, alors que se pose partout la question du socialisme, nous héritons de ce que nous avons su bâtir. (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop)
Les 13 et 14 février 1993, le Parti communiste de la Fédération de Russie a été rétabli – sans autre forme de procès – un événement historique.
Il est effrayant d’imaginer quel sort aurait été réservé à la Russie si le décret de Boris Eltsine du 23 août 1991 suspendant le parti communiste était resté en vigueur. En grande partie grâce à l’énergie et à la persistance du dirigeant du parti, Guennadi Ziouganov, la Cour constitutionnelle a autorisé les communistes à reconstituer les cellules primaires du parti, puis à organiser un congrès restaurateur du KPRF.
Depuis sa naissance, le KPRF est resté l’opposition la plus écoutée, la plus sérieuse et la plus fondée sur des principes au gouvernement libéral russe. Il suffit de rappeler les résultats des élections de la Douma de 1995, au cours desquelles le KPRF a devancé largement le parti au pouvoir, sous la forme du mouvement ‘Notre maison la Russie’. Ou encore les manigances du Kremlin lors de l’élection présidentielle de 1996, afin d’empêcher les communistes de prendre le pouvoir.
Le parti communiste a toujours agi à partir d’une position de patriotisme authentique. L’un des épisodes les plus éclatants a été lorsque Youri Solomonov, le concepteur du missile balistique intercontinental Topol-M, Héros de la Russie, est venu voir le président du parti communiste et l’a informé que la chaîne technologique était en train de se briser – il n’y avait personne pour assembler les éléments. Auparavant, dans le cadre du traité START-1, les missiles SS-18 “Satan” ont été détruits – les silos de lancement dans l’Altaï ont été dynamités de manière sauvage. Si le Topol-M avait subi le même sort, la Russie aurait pu se retrouver sans bouclier antimissile nucléaire.
Le chef du parti communiste a alors sollicité une rencontre avec le président Vladimir Poutine et l’a convaincu : “Tant que ces missiles existeront, personne ne nous touchera. Ils sont les principaux garants de notre souveraineté et de notre sécurité”. En fin de compte, les Topols ont été sauvés.
C’est le KPRF qui a empêché la destruction de l’usine de poudre à canon de Perm, qui a empêché les Américains de mener un exercice militaire près d’Arzamas avec du matériel de l’OTAN et qui a mis fin aux tentatives de création d’une base d’atterrissage pour les avions de l’OTAN à Oulianovsk.
Enfin, c’est le KPRF qui, après le défaut [de paiement] de 1998, a insisté sur la formation du gouvernement de centre-gauche Primakov-Maslyukov-Gerashchenko. En huit mois seulement, ce cabinet a surmonté la crise financière, enregistré une croissance de 24 % de la production industrielle et sorti le pays du gouffre.
Aujourd’hui, 30 ans après la naissance du parti, il est juste de dire qu’après avoir passé des années à combattre les communistes, le gouvernement n’a fait que confirmer la vitalité des grands principes communistes. En outre, le Kremlin a adopté les principales orientations du programme du KPRF – en commençant par le retour du complexe énergétique et pétrolier et de l’industrie lourde à la propriété de l’État, et en terminant par le retour des républiques du Donbass dans leur patrie.
Le KPRF a toujours soutenu que la Russie a sa propre voie socialiste. Que nous devons nous appuyer sur nos valeurs historiques fondamentales – la justice, le respect de l’homme du travail, le désir d’une vie décente dans un pays fort.
Il existe un certain nombre de solutions qui frappent avec insistance à la porte. Elles contribueront à changer la situation dans un avenir proche. Ces décisions sont décrites dans les documents du programme du parti. Et il ne fait aucun doute qu’elles seront mis en pratique.
La rédaction de Svobodnaya Pressa félicite sincèrement Guennadi Andreevich Ziouganov, tous les communistes et les amis du Parti communiste à l’occasion de cet anniversaire mémorable ! Nous leur souhaitons une bonne santé, et nous souhaitons au parti des victoires politiques décisives !
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