Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Novikov : “La veulerie des traîtres ne saurait effacer les exploits des héros”.

Voici le panorama historique auquel font face les communistes, les progressistes, la jeunesse, tous ceux que l’état actuel du monde inquiète et qui se retrouvent dans une foule mais isolés, divisés, sans réelle perspective, obligés de tout reconstruire, il faut comprendre comment nous en sommes arrivés là. Comment les communistes ont-ils subi cette défaite qui a offert la planète au pillage impérialiste, à la guerre, à la régression sociale? Voilà un texte qu’il serait nécessaire de s’approprier dans un temps où partout, en fonction des tâches à accomplir il faut non pas reproduire le passé mais l’entendre pour refuser la fatalité que tentent de nous imposer les vainqueurs temporaires. Nous allons poursuivre dans cette voie qui à la fois correspond aux luttes en France et dans le monde et à ce qui tente de s’organiser dans les congrès du PCF, de la CGT, mais aussi dans les rencontres internationales. Dans la situation qui est la nôtre pour surmonter l’impuissance, il faut impérativement ne pas accorder plus d’importance à la veulerie de ceux qui n’ont cessé de trahir et penser la manière dont l’héroïsme ordinaire, quotidien peut s’attaquer à leurs maitres. L’histoire sert à cela. (note de Danielle Bleitrach et traduction de Marianne Dunlop dans histoire et société)

https://kprf.ru/dep/gosduma/activities/216511.html

Le 9 février, Dmitri Novikov, premier vice-président de la commission des affaires internationales de la Douma d’État, a pris la parole lors de la session plénière de la Douma d’État au nom de la faction KPRF.

Chers collègues ! Cher Viatcheslav Viktorovich !

Notre semaine parlementaire a débuté le 5 février avec l’exposition consacrée au 30e anniversaire de la renaissance et de l’activité du KPRF.

Nous remercions tous ceux qui ont participé à l’ouverture de l’exposition aux côtés de Guennadi Ziouganov – V.A. Volodin, V.A. Vasiliev, L.E. Slutsky, S.M. Mironov, S.V. Avksentieva.

L’exposition a stimulé les discussions sur l’histoire moderne. Il convient de rappeler qu’au milieu des années 1980, l’Union soviétique était au seuil d’un nouveau cycle de développement. Il y avait une opportunité pour cela. Le travail et les exploits des générations précédentes en avaient jeté les bases. Le peuple soviétique aspirait à de nouvelles réalisations et acceptait volontiers l’idée de l’accélération.

Le vol spatial de Bourane était le symbole des nouvelles possibilités et perspectives. Comme Bourane, l’Union soviétique tout entière était capable de conquérir de nouveaux sommets. Le pays de Lénine et de Staline avait tout ce qu’il fallait pour cela. Il suffisait d’avoir des continuateurs dignes de ce nom. Mais ce sont d’autres qui sont venus. Et ils ont cloué Bourane au sol. Et il est devenu le symbole d’une trahison historique sans précédent.

En février 1986, lors du XXVIIe congrès du PCUS, les réalisations du socialisme dans les années 70-80, que le monde entier admirait, Gorbatchev les a qualifiées de manifestation “d’inertie, de stagnation et de conservatisme”.

La suite des événements est bien connue. À court terme, l'”amélioration des relations sociales” s’est transformée en retour à un marché débridé. Le “renouvellement des institutions politiques et idéologiques” a été leur destruction. L'”approfondissement de la démocratie socialiste” a débouché sur une “escroquerie des années 90” sans précédent. Gorbatchev a trompé le peuple et le parti, a substitué les “cartes de route” et a dirigé le navire de l’URSS vers les récifs.

En juin 1988, avec son verbiage, le Secrétaire général a imposé aux délégués de la 19e Conférence du Parti de l’Union les résolutions suivantes : “Sur la lutte contre la bureaucratie”, “Sur les relations interethniques”, “Sur la glasnost”, “Sur la réforme juridique”, “Sur la démocratisation de la société soviétique et la réforme du système politique”.

Presque immédiatement, le discours sur le “renforcement des relations interethniques” s’est transformé en problèmes à Almaty, au Nagorny Karabakh, à Erevan, à Sumgait, à Tbilissi, à Ferghana, à Bakou et dans les pays baltes. “La ‘lutte contre la bureaucratie’ a résulté en purges de dirigeants honnêtes et compétents. La “glasnost” a consisté en un blocus de l’information des forces patriotiques et une propagande des tares du mode de vie occidental. La “réforme juridique” a engendré une criminalité galopante et la privation du droit de vote des citoyens. La “démocratisation” a donné l’interdiction du PCUS et la persécution des communistes.

Et c’est là que se pose la question fondamentale – sur le parti et les traîtres.

Avant-hier, il a été dit que dans le système soviétique, Guennadi Ziouganov n’aurait pas pu élever la voix pour défendre ses idéaux – il aurait été immédiatement pulvérisé. Il y a une part de vérité dans tout cela, mais pas entièrement. Gorbatchev, qui se gargarisait de la démocratie, savait comment se débarrasser des gens – c’est vrai. Mais Ziouganov et ses associés, voyant sa vindicte, ont-ils gardé le silence ? Le Parti communiste de la RSFSR a-t-il été fondé le 19 juin 1990 juste pour s’amuser, et non pour combattre les lignes d’Eltsine et de Gorbatchev ? Des personnes concrètes n’ont-elles pas fait ça ? Guennadi Ziouganov – le secrétaire pour l’idéologie, V.I. Kashin – le secrétaire pour la politique socio-économique, V.A. Kuptsov, V.V. Chikin et d’autres membres du Politburo. Ces personnes n’ont pas été silencieuses – elles ont agi.

Le référendum sur la préservation de l’URSS, le 17 mars 1991, a-t-il été organisé sans ces personnes ? Les communistes n’ont-ils pas été soutenus par les citoyens qui ont dit “OUI” à l’Union soviétique contre la démagogie hystérique des pseudo-démocrates et des “fronts populaires”?

Je vous montre une collection d’œuvres de Guennadi Ziouganov intitulée “Au service du peuple”. Le même recueil a été publié par la Douma d’État. Le livre ne contient pas du journalisme, mais des documents de l’époque.

Le 23 juillet 1991, le journal Sovetskaya Rossiya publie la célèbre “Parole au peuple”. Guennadi Ziouganov figure parmi les signataires. Il y a un appel à s’unir, “pour arrêter la réaction en chaîne de la désintégration de l’État, de l’économie, de la personnalité ; pour contribuer au renforcement de la puissance soviétique… ; pour ne pas laisser le feu de la discorde ethnique et de la guerre civile faire rage”. En effet, l’article précédent de Ziouganov, “L’Architecte devant les ruines”, était adressé à Alexandre Yakovlev, mais il visait directement Mikhaïl Gorbatchev.

Non, tout le monde n’est pas resté silencieux. Tout le monde n’a pas non plus entendu l’appel au salut.

Lorsque l’Union soviétique a été sournoisement mise en pièces, des millions de personnes étaient prêtes à se battre. Mais la force principale avait été providentiellement éliminée. Le PCUS et le parti communiste de la RSFSR étaient déjà interdits à ce moment-là.

Qui avait besoin de ça ? Ceux qui ont bien compris que le Parti communiste, même piétiné par ses propres dirigeants, humilié et calomnié, restait capable de lutter, de défendre la vérité, d’exprimer la volonté des travailleurs… Le Parti, même épuisé et ensanglanté, était une barrière contre les destructeurs, les privatiseurs, les traîtres, les bandits, qui se démenaient déjà pour devenir des oligarques.

Le Parti s’est dressé comme un mur sur le chemin de ceux qui rêvaient de détruire l’Union soviétique. C’est pourquoi le Parti lui-même a été détruit. Et puis il a été interdit. Contrairement à la Constitution. Et la Cour constitutionnelle de la Fédération de Russie elle-même a ensuite reconnu cette illégalité.

Et qui a défendu l’honneur des communistes devant la Cour constitutionnelle ? Juste des gens au hasard ? Non, cela a été fait par des représentants du parti, son personnel dirigeant. Et Ivan Melnikov, le secrétaire du Comité central du PCUS, a été l’un de ceux qui ont fait appel à la Cour constitutionnelle, demandant que les décrets d’Eltsine soient déclarés illégaux.

La mesquinerie des traîtres n’annule pas l’exploit des héros. La trahison des Vlasovites ne permet à personne de traiter de traître l’ensemble du peuple soviétique qui a vaincu le fascisme.

La trahison de Gorbatchev et d’Eltsine ne donne à personne le droit d’accuser les communistes d’avoir détruit l’Union soviétique – eux qui ne pouvaient que sauver l’URSS. Ceux qui faisaient tout leur possible pour y arriver.

Les Vlasovites s’appelaient-ils eux-mêmes traitres ? Non, ils s’affichaient patriotes, s’étant levés pour lutter contre le judéo-bolchevisme. Mais ne les appelle-t-on pas gredins et traîtres ?

Si Gorbatchev et Eltsine, Yakovlev, Shevardnadze, Burbulis ont trahi leur parti, alors ce sont eux que vous devez appeler des traîtres qui ont détruit l’URSS, pas le parti.

Il ne faut pas substituer des notions. Surtout les parlementaires, les politiciens, les hommes d’État. Gorbatchev mélangeait déjà les idées. Cela nous a coûté cher à tous. Et cela nous coûterait cher aujourd’hui. Et cela nous coûtera toujours cher. Telle est la loi – telle est la logique de l’histoire.

Au tribunal, les communistes ont prouvé ces choses apparemment évidentes – nous avons le droit d’avoir nos convictions et d’avoir notre parti. Le parti communiste rétabli a porté les idéaux du socialisme à l’époque où il n’y avait pas de défilés de la victoire le 9 mai, où l’on entendait des appels aux représailles pour une parole favorable à Lénine et Staline, où l’on entendait des cris et des hurlements en réponse à une évaluation sensée du pacte Molotov-Ribbentrop. Seuls des gens convaincus de la justesse de leur cause, fidèles à leurs idéaux et enracinés dans le peuple travailleur pouvaient s’y opposer.

Lorsque nous nous dénonçons l’exécution d’Oles Buzina par le groupe Bandera à Kiev, n’oublions pas comment Valentin Martemianov, député de la Douma, éminent juriste, professeur et communiste, a été brutalement battu et est mort dans le centre de Moscou le 1er novembre 1994. Les auteurs n’ont été ni retrouvés, ni punis.

Le parti reconstitué s’est battu. Il s’est battu contre l’alliance oligarchique des “sept banques”. Il a insisté pour recréer l’État de l’Union. Dénoncé le traité de Belovej. Appelés crimes les crimes. A initié la mise en accusation de Eltsine.

Oui, les gouverneurs de la ceinture rouge que nous avons élus ont travaillé dans des conditions très dures et n’ont pas tout réussi. Mais n’ont-ils pas sauvé le pays grâce à leur activité ?

N’en est-il pas de même pour le gouvernement Primakov-Maslioukov ?

Tous les candidats du parti communiste à la présidence russe – Gennady Zyuganov, Nikolay Kharitonov, Pavel Grudinin – ont présenté un programme de création.

Au fil des ans, d’importantes décisions très médiatisées ont été adoptées au Parlement. Le KPRF a obtenu l’amnistie pour les membres du GKChP et les participants aux événements d’octobre 1993.

Nous n’avons pas honte devant les électeurs. Le Parti a toujours été du côté de l’ouvrier et du paysan, de l’enseignant et du médecin, de l’ingénieur, du scientifique et du militaire, des personnes âgées et des jeunes, et a défendu la maternité et l’enfance.

Nous soutenions activement la science et l’éducation. Jaures Alferov était fier de travailler dans la faction communiste. Il semble qu’il y ait encore beaucoup à faire ici. Hier, le président a souligné l’importance du développement scientifique et technologique, et pendant ce temps, la région de Moscou est occupée à supprimer les villes scientifiques. Réveillez-vous, messieurs ! Arrêtez de faire ça ! Ce n’est pas du tout votre mandat !

Le KPRF est entré dans la mêlée politique en protestant contre les privatisations, la vente et l’achat de terres, l’adhésion à l’OMC, la suppression des avantages sociaux par la monétisation, la mise en œuvre de la réforme des retraites, l’établissement de bases de l’OTAN en Russie. Nous avons lutté contre les Serdioukovs dans l’armée et contre les tentatives de Sigoutkine de profaner le drapeau de la victoire.

Nous avons soutenu et continuerons à soutenir le Donbass – politiquement et pratiquement. Avec des aides humanitaires, entre autres. Le Parti prépare le prochain convoi humanitaire, et il y en a déjà eu plus d’une centaine. Nous le faisons par sens de la compassion, par compréhension de la justice, par rejet idéologique du nazisme. Ses plus farouches opposants ont toujours été les communistes.

Les 13 et 14 février 1993, un congrès extraordinaire du KPRF a défini le visage du parti renaissant : “Il doit être un parti de personnes courageuses, honnêtes et capables, pensant à l’échelle nationale et agissant de manière responsable… Il doit être un parti d’action, avide de résultats, et non de propriété et de discussions sans fin… Il doit être un parti à forte teneur intellectuelle…” Tout au long de ces 30 années, le parti s’est efforcé d’être à la hauteur de ces critères élevés.

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3 Commentaires

  • Reitnomud Sined
    Reitnomud Sined

    Excellente introduction.
    Bourane !
    Une odyssée brillante vers l’avenir qui ne pouvait qu’éblouir l’enthousiasme de toute une jeunesse.
    Cette quête de l’impossible extraordinaire…
    S’aventurer, découvrir, inventer vers la nouvelle “terra incognita”
    Partir à l’assaut du ciel, à l'”exploration” pacifique des étoiles…
    Les rêves de toute ma jeunesse !
    Voilà une vivifiante image de l’émancipation des classes laborieuses, un pas de plus vers l’affranchissement de la condition humaine, des contraintes de la gravitation (sans omettre toutes celles du Capital).
    Et puis, il y eut Bourane (c’est l’affaire des russes) et surtout Concorde (là c’est bien une turpitude française, n’est ce pas monsieur Gayssot) qui dans la même foulée a fait fondre le soleil, le fleuron de l’aéronautique nationale.
    Bourane / Concorde même combat…
    Il est prioritaire de relancer la course à la conquête du ciel, des étoiles !
    Pacifique bien entendu.

    Adelante, hasta la victoria Siempre !

    Sined

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    • etoilerouge
      etoilerouge

      Bien d’accord avec sined et novikov. Son discours est clair et historiquement structuré

      Répondre
    • Daniel Arias
      Daniel Arias

      Guerre et Paix !

      C’est un peu aussi l’Histoire des technologies spatiales et de bien d’autres.

      La première fusée moderne avait pour but de lancer des charges sur l’ennemi sans pouvoir être intercepté le V2 allemand.

      Bien sûr il y a les exploits civils premier satellite Spoutnik, première sortie dans l’espace, la course à la Lune qui ont enthousiasmé l’Humanité et donné de nombreuses applications civiles très utiles pour les prévisions météo, la connaissance de notre Terre, nos communications et la facilitation de la navigation, l’observation de notre Univers et le rêve de partir coloniser d’autres planètes sans compter sur toutes les retombées civiles.

      L’autre facette de ces même recherches et applications est moins glorieuse: la mise au point des missiles balistiques intercontinentaux nucléaires, les satellites espions, les armes anti satellites dont seule la Russie a actuellement la maîtrise.

      Bourane ce protype est un planeur hypersonique, les soviétiques dès sa conception avaient déjà envisagé des applications militaires comme véhicule d’entrée spatial capable de déjouer les défenses aériennes. Des projets un peu fou comme pouvoir poser un commando de saboteurs avaient été pensés mais abandonnés.

      Bourane a aujourd’hui des enfants encore plus célèbres: Onyx et Avangard ; ce dernier est un véhicule hypersonique installé dans les dernières fusées SARMAT le RS28, mais aussi le Boulova qui peut être transporté dans des sous marins et la plateforme mobile Yars.

      Le missile Sarmat peut transporter 1,10 ou 15 têtes nucléaires selon la puissance de chacune et aussi le planeur Avangard chargé d’une tête nucléaire chacun il semblerait que chaque missile puisse en emporter 5.

      Les armées utilisent toutes les connaissances à leur portée pour moderniser leur équipement et leurs usages du simple couteau de combat en matériaux composites ou alliages sophistiqués à la lutte dans le cyberespace ou la guerre pyschologique. Même et surtout les mathématiques n’y échappent pas comme vu dans l’article de ce formidable mathématicien.

      Pour se débarrasser des armes il faut réduire le plus possible les sources de conflit donc l’impérialisme en priorité puis le capitalisme ; et ceci à l’échelle de l’Humanité entière.

      https://redsamovar.com/2022/03/28/actu-licbm-rs-28-sarmat-ceci-nest-pas-un-satan/

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