Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Défense : Emmanuel Macron promet 413 milliards d’euros aux armées

Comme réponse à l’immense journée de manifestation de hier (illustration), notre président, qui par parenthèse hier avait quitté la France avec une bonne partie de ses ministres comme dans une sorte de Varenne, est revenu sitôt les masses rentrées dans leur logis, comme si de rien n’était, pour annoncer à son bon peuple de nouveaux moyens pour… la guerre. Nous vous avions dit ici que plus les Français se montreraient mécontents, plus ces dirigeants-là ne verraient d’issue que dans la guerre, c’est logique. Ce qui provoque l’enthousiasme des patrons de presse parmi lesquels comme pour le Figaro nous avons pas mal de marchands d’armes. Comme nous ne cessons de l’affirmer ici, on ne peut pas résoudre les problèmes de la population françaises, des travailleurs, de la jeunesse, des retraités, en évitant la question de la paix. Cette hausse du budget est celle qu’ont exigée les USA des membres européens de l’OTAN. La conclusion est envisagée par Pierre Lelouch : “Confrontés au risque du pourrissement du conflit, sans vrai vainqueur ni vaincu, avec une guerre larvée qui s’installerait dans la durée – l’Ukraine tout entière devenant alors une sorte d’immense conflit gelé sur le Vieux Continent –, face à l’autre risque de voir s’effriter au fil du temps le soutien à l’Ukraine, les alliés derrière les Etats-Unis semblent prêts à prendre celui de glisser irrémédiablement vers la cobelligérance, et une confrontation de plus en plus directe avec les forces russes, ouvrant la voie à d’éventuels dérapages…” (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

Par Nicolas Barotte

Macron annonce une hausse du budget des armées sur 2024-2030 à 400 milliards d’euros

Lors de ses vœux aux forces armées vendredi à Mont-de-Marsan, le chef de l’État a présenté les axes de la future loi de programmation militaire 2024-2030.

Après des longs mois de discussion, Emmanuel Macron a tranché. La prochaine loi de programmation militaire (LPM) de 2024 à 2030 consacrera un effort budgétaire de 400 milliards d’euros pour les armées. L’augmentation est significative, compte tenu du contexte économique global, même si l’institution militaire aurait aimé davantage. Des « cessions d’infrastructures » permettront d’augmenter encore le montant pour permettre de « couvrir un besoin de 413 milliards d’euros ».

Le changement d’échelle se veut « inédit ». La précédente LPM 2019-2025 prévoyait un budget de 295 milliards d’euros. Elle a été exécutée conformément aux prévisions, ce qui n’était pas arrivé depuis des décennies. « Au total, les deux lois auront conduit à un doublement du budget de nos armées », a souligné le président de la République lors d’un discours vendredi 20 juin sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan.

Après une LPM de «réparation» des armées pour «redonner du souffle et des moyens» et «sortir de la pénurie», la nouvelle loi de programmation devra «transformer» les armées, a expliqué le chef de l’État. «Nous ne devons pas faire pareil avec plus mais faire mieux», a-t-il insisté. La guerre en Ukraine, depuis presque un an, a évidemment bouleversé les perspectives, même si le besoin de réarmer la France était déjà envisagé durant le précédent quinquennat. Aujourd’hui, les dangers sont «considérables», a prévenu Emmanuel Macron. «Les menaces sont multiples et s’agrègent plutôt qu’elles ne se succèdent», a-t-il poursuivi en égrenant les champs de conflictualité comme les formes d’affrontement. Même si en Europe elle dispose d’une crédibilité militaire, la France devra faire l’examen lucide de ses moyens.

Renforcement du renseignement

La «transformation» des armées promise par la nouvelle LPM devra s’appuyer sur quatre «pivots», a exposé Emmanuel Macron : un renforcement du cœur de souveraineté de la défense française, la dissuasion ou la posture de défense cyber, une adaptation aux exigences de la haute intensité, une préparation pour intervenir sur les espaces communs, comme l’espace, le numérique ou les mers, une capacité à nouer des partenariats. La France veut monter en gamme pour être en mesure d’assumer des responsabilités de commandement de coalition, que ce soit au sein de l’OTAN ou ailleurs, en Afrique. « C’est une responsabilité qu’elle seule en Europe continentale pourrait assurer », a affirmé Emmanuel Macron en évoquant, de façon allusive, la possibilité que les États-Unis soient mobilisés ailleurs et ne puissent plus jouer leur rôle de leader. En s’investissant en « ensemblier », ou « assemblier » selon la formule préférée, la France veut gagner en influence en Europe et en épaisseur militaire.

Concrètement, le président n’est pas rentré dans tous les détails. Il a mentionné quelques domaines symboliques. Il a assuré que les moyens consacrés au renseignement augmenteraient de 60% et que les budgets de la DRM (renseignement militaire) et de la DRSD (protection des forces) doubleraient. En ce qui concerne le cyber, la capacité de traitement d’attaques majeures sera doublée. En matière d’équipement, l’armée de l’air passera « au tout Rafale »*. Il a confirmé la construction du porte-avions de nouvelle génération pour succéder au Charles de Gaulle. Il a évoqué le renforcement des défenses sol air, des capacités spatiales, la modernisation des équipements le renforcement de l’échelon national d’urgence ou encore l’effort particulier pour doter de moyens les outremers qui forment une « constellation stratégique ». Dans l’Indopacifique, les outremers sont exposés aux tensions internationales. La réserve opérationnelle sera aussi doublée pour donner aux armées un soutien plus important. Enfin, le chef de l’État a évoqué la question sensible des stocks de munitions ou de matériels. Ceux-ci avaient été taillés au plus juste, voire moins.

Pour renforcer les armées, Emmanuel Macron veut aussi mettre sous pression et sous contrainte l’écosystème industriel de défense. Le gouvernement veut mieux répartir la prise de risque économique avec les industriels. En échange, il promet un allègement des procédures. Une réforme de la direction générale de l’armement est engagée. En interne, le commandement interarmée sera lui aussi amené à s’adapter. Les chantiers ne seront pas simples à mener.

Beaucoup reste à préciser encore. Si l’effort financier est conséquent, il nécessitera des ajustements et des aménagements. Au sein du gouvernement, on admet que certains programmes devront peut-être être décalés dans le temps pour dégager des marges de manœuvre financières. Ce qui ne sera pas sans conséquence pour les armées concernées. Le volume des forces et des matériels devra aussi être explicité alors que les effectifs militaires ne changeront pas.

*(Le groupe Dassault est propriétaire du Figaro)

La tribune de Pierre Lellouche

Merci à Claude Gallier, une autre lectrice devenue collaborateur d’histoire et société, qui nous a transmis cette tribune de Pierre Lellouche.

Alors que s’approche le sinistre anniversaire de la première année de guerre en Ukraine, les deux camps se préparent activement au troisième acte, peut-être décisif, du conflit. Les deux premiers auront été autant d’échecs humiliants pour l’agresseur : la Russie de Vladimir Poutine. En mars 2022, l’armée russe, défaite devant Kiev, a dû se replier avec des pertes considérables vers le Donbass. A l’été, puissamment réarmée à partir du mois d’avril par les Etats-Unis, l’armée ukrainienne a pu réussir une brillante double offensive.

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La contre-attaque, préparée par « des jeux de guerre » au Pentagone, conduisit, là encore, à une cuisante défaite pour l’armée russe. Mais en ce mois de janvier, l’horizon semble s’obscurcir de nouveau pour l’armée ukrainienne. M. Poutine se prépare à une guerre longue, attendant que l’usure fasse sentir ses effets de l’autre côté.

De l’autre côté, justement, on commence à comprendre que le temps ne joue pas nécessairement en faveur de l’Ukraine. D’où l’urgence d’en finir au plus vite et de gagner cette guerre par une offensive aussi massive que possible dans les prochains mois. C’est ce troisième tournant qui semble prendre forme ces jours-ci.

Impulsé par l’administration Biden, aiguillonné en permanence par le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, le plan, annoncé par la secrétaire adjointe à la défense, Laura Cooper, le 6 janvier, prévoit de donner à l’Ukraine tous les moyens dont elle va avoir besoin pour changer la dynamique, percer les lignes de défense russes et reconquérir ses territoires. Autrement dit, il ne s’agit plus d’aider l’Ukraine à se défendre, mais bien de passer à l’offensive.

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C’est ainsi qu’ont été présentées, début janvier, des livraisons toujours plus impressionnantes : 3 milliards de dollars (2,8 milliards d’euros) supplémentaires, en plus des 25 milliards de dollars déboursés précédemment pour les armements. Il s’agit également, au-delà des batteries antiaériennes Patriot, de livrer des blindés moyens, voire, bientôt, des chars lourds (décision attendue lors d’une réunion des alliés le 20 janvier).

Risque de confrontation directe

Jusqu’à présent, le chancelier allemand, Olaf Scholz, résiste encore à la pression, refusant d’autoriser le transfert de chars Leopard 2 à l’Ukraine, afin d’éviter de franchir une étape potentiellement dangereuse dans l’escalade avec la Russie.

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Confrontés au risque du pourrissement du conflit, sans vrai vainqueur ni vaincu, avec une guerre larvée qui s’installerait dans la durée – l’Ukraine tout entière devenant alors une sorte d’immense conflit gelé sur le Vieux Continent –, face à l’autre risque de voir s’effriter au fil du temps le soutien à l’Ukraine, les alliés derrière les Etats-Unis semblent prêts à prendre celui de glisser irrémédiablement vers la cobelligérance, et une confrontation de plus en plus directe avec les forces russes, ouvrant la voie à d’éventuels dérapages…

Macron, un freluquet inconsistant… au plan intérieur comme au niveau géopolitique

On ne peut que souscrire au propos de Regis de Castelnau : Alors on va rappeler aux Baerbock, von der Leyen, Schwab, Merkel la parjure, Scholtz que détruire la Russie, « y en a qu’ont essayé, ils ont eu des problèmes… ». Manifestement pas assez puisqu’ils veulent recommencer.
Pendant ce temps, le freluquet inconsistant qui nous sert de président se permet d’expliquer à la Russie ce que doit être son destin ! « La Russie en tant que puissance … est à la recherche d’un nouveau soi (!) et à la recherche d’un destin ». En ajoutant l’Occident devait d’une manière ou d’une autre « aider » la Russie à trouver ce destin.
On rêve ! Et vous êtes qui Monsieur Macron pour donner cette leçon ? Pauvre nain intellectuel, moral et politique installé par l’oligarchie à la tête d’un pays que vous êtes incapable de gouverner proprement. Avez-vous simplement une idée de votre image internationale ? Et des ricanements qui vont accueillir cette nouvelle saillie dans les chancelleries, et pas seulement à Moscou ?
Ce n’est pas la Russie qui est « au bord de l’abysse », c’est nous. Grâce à vous et aux maîtres que vous servez.
Régis de Castelnau

A condition comme les communistes russes du chemin que la Russie doit parcourir pour dépasser la contre révolution et la destruction imposée par l’occident… c’est ce que dit aujourd’hui le texte de l’opération spéciale traduite par Marianne. En tant que communistes français notre rôle est de faire monter les exigences de paix contre notre propre gouvernement qui est un facteur de bellicisme et d’autodestruction. La France n’est pas en déclin, elle a été et est en train d’être détruite.

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5 Commentaires

  • Michel BEYER
    Michel BEYER

    Alors on va rappeler aux Baerbock, von der Leyen, Schwab, Merkel la parjure, Scholtz que détruire la Russie, « y en a qu’ont essayé, ils ont eu des problèmes… ». Manifestement pas assez puisqu’ils veulent recommencer.
    Pendant ce temps, le freluquet inconsistant qui nous sert de président se permet d’expliquer à la Russie ce que doit être son destin ! « La Russie en tant que puissance … est à la recherche d’un nouveau soi (!) et à la recherche d’un destin ». En ajoutant l’Occident devait d’une manière ou d’une autre « aider » la Russie à trouver ce destin.
    On rêve ! Et vous êtes qui Monsieur Macron pour donner cette leçon ? Pauvre nain intellectuel, moral et politique installé par l’oligarchie à la tête d’un pays que vous êtes incapable de gouverner proprement. Avez-vous simplement une idée de votre image internationale ? Et des ricanements qui vont accueillir cette nouvelle saillie dans les chancelleries, et pas seulement à Moscou ?
    Ce n’est pas la Russie qui est « au bord de l’abysse », c’est nous. Grâce à vous et aux maîtres que vous servez.
    Régis de Castelnau

    Je souscris totalement aux propos de Regis de Castenau.

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    • admin5319
      admin5319

      moi aussi je souscris pleinement tout en étant consciente comme les communistes russes du chemin que la Russie doit parcourir pour dépasser la contre révolution et la destruction imposée par l’occident… c’est ce que dit aujourd’hui le texte de l’opération spéciale traduite par Marianne.

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    • etoilerouge
      etoilerouge

      Moi aussi

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    • Legendre
      Legendre

      j’adhère aux interventions de Mr Régis de
      Castelnau encore plus au passage de
      Jacques Baud! merci à vous!

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  • etoilerouge
    etoilerouge

    La France et son peuple libre ne veulent ni de la guerre contre la Russie ni de ce budget de haine fanatique et antisociale. Tt citoyen libre tt républicain doit se sentir en danger face à une telle trahison ss les ordres d’une puissance étrangère,les usa. Et se préparer en conséquence. Il faut des maintenant un front de libération nationale et républicain.

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