Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Personne ne doit jamais désespérer.

C’est vrai mon cher Denis et ta réaction est heureusement celle de nombreux camarades, elle me remplit de joie parce que c’est celle apte comme nous le disions jadis à ne pas “désespérer Billancourt” mais à désespérer le capital et tous ceux qui depuis tant d’années s’acharnent de l’extérieur comme de l’intérieur à détruire le parti. Mais il faut aussi que ce parti, la classe ouvrière, le monde du travail, les couches populaires fassent un très grand travail sur eux-mêmes, sur les tâches du moment. Parce qu’on ne se débarrassera par quelques exclusions de ce qui empêche ce parti d’être lui-même, ce qui a permis à des gens de cette espèce de prendre le pouvoir ne se limite pas à une poignée de vendus, ni mêmes à un certain nombre de petits bourgeois. Il faut et tu symbolises cela à ta manière retrouver un positionnement de classe, et celui de la souveraineté nationale, c’est la voie ouverte par le 38e congrès, celle qu’a poursuivie malgré l’eurocommunisme, puis contre celui-ci le dernier grand secrétaire national du PCF, Georges Marchais. Celle que tente de retrouver Fabien Roussel, c’est le point d’appui. Mais il faut aussi voir le levier et ce n’est pas un hasard si toute la dérive social démocrate s’accroche sur le secteur international, il y a les fonds occultes bien sûr, mais il y a plus et de cela il faudra bien tirer les conséquences en matière de programme, de formation, c’est le travail auquel nous devons nous atteler et qui est déjà celui de ce blog. Ce sera dur tu as raison, mais il ne s’agit pas seulement de dénoncer mais de construire et ça tu le sais c’est le plus difficile pourtant elle donne de grands militants y compris ceux qui un temps étaient partis ailleurs et avaient suivi les pires dérives parce qu’elles ne relèvent pas de la psychologie de tel ou tel mais du moment historique et d’un rapport des forces. je sais par expérience qu’un certain nombre a cru préserver l’existant dans un temps de tempête et à leur manière parfois ils l’ont fait. (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

Illustration Ambroise Croizat, ceux qui aujourd’hui en se référant à lui qui créa la sécurité sociale, à la libération, disent que c’était déjà le communisme, oublient de dire que certes il y avait les communistes dans des ministères, mais que ceux-ci s’étaient forgés dans les luttes, un travail théorique acharné, qu’ils ont pu imposer ce programme parce qu’il y avait eu 75.000 fusillés, parce qu’il y avait l’immense victoire de l’armée rouge sur le nazisme et le prestige dont tous les partis bénéficiaient. Il y avait des hommes comme lui, qu’aujourd’hui on appellerait des staliniens puisqu’avec d’autres députés ils avaient préféré la prison à désavouer la signature du pacte germano-soviétique qu’ils voyaient justement comme une réponse à la capitulation de Munich, à l’acceptation de la victoire franquiste. Ces gens-là non seulement savaient la réalité d’un combat et le sang versé pour chaque conquête mais la lutte sans répit qu’elle exigeait, pas d’acquis, des conquis. Mais il est bon aussi que la réaction soit obligée d’emprunter les vêtements des révolutionnaires, cela signifie que le rapport des forces s’améliore et qu’ils sont en train de perdre. (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)


Le Parti Communiste Français a déjà connu sa période Jacques Doriot et la LVF (Légion des volontaires français contre le bolchévisme),
La CGT, son ministre du Travail sous Pétain, René Belin…
sans parler de tous les socialos qui ont virés collabos.
Les années furent sinistres !
Malgré la noirceur et la cruauté de cette époque, bon nombre de camarades ont su maintenir l’embarcation de l’émancipation ouvrière à flot. Malgré les fusillades et les martyres, les déportations, les tortures, les dénonciations, les trahisons, etc…
Ils sont parvenus à imposer le programme du CNR face à un atlantisme arrogant et conquérant. (Ce n’était pas gagné d’avance !)
Aujourd’hui, nous jouons un peu les enfants gâtés du consumérisme égocentrique.
D’aucuns prétendent quitter le navire par manque de pureté intellectuelle alors que cette nef magnifique est en première et ultime instance, l’unique voie vers l’affranchissement et la désaliénation des classes populaires et laborieuses, vers cet assaut du ciel que seuls les travailleurs sont à même d’imaginer et bien sûr de construire.
A qui donc les despérados de la sueur pourront-ils apporter leurs contributions, leurs volontés, leurs espoirs si ce n’est dans leurs organisations ouvrières politiques et syndicales que leurs anciens ont réussi malgré vents et marées à échafauder; avec tous leurs défauts et leurs qualités indéfectibles.
(Cette épopée a survécu à trois guerres: 1870, 1914, 1940 + les guerres coloniales + plus toutes les opérations de basse police, etc…)
Petits ou grands, ils furent les géants de la classe laborieuse, des prolétaires, des puent-la-sueur.
Les instances dirigeantes sont aujourd’hui vérolées et corrompues.
Chacun ici le sait. Est ce une raison suffisante pour déserter le navire ?
Bien au contraire, il suffit de se débarrasser de ce chancre atlantiste bourgeois bohème. Gringos et vendus Go Home !
Du nerf camarades, il est impératif de récurer les écuries d’Augias et de se réapproprier ce diamant unique et fragile de l’affranchissement d’homo sapiens.
Le pays des grottes de Lascault et de la grotte Chauvet ne peut manquer de perpétuer l’épopée de l’humanité à l’assaut du ciel.
40.000 années ne se sont pas écoulées pour rien !

Non, le Parti Communiste n’est pas mort.
Non, la classe ouvrière n’est pas sortie des radars.
Bien au contraire, nous sommes cette petite braise indéfectible qui embrasera inéluctablement la plaine.
D’ailleurs l’ennemi de classe le sait. Il ne s’y trompe pas.
C’est bien pour cette raison qu’il développe sauvagement tant d’énergie et de saloperies à corrompre et à dévoyer qui veut bien l’entendre et s’y laisser prendre.

Hasta la victoria Siempre !

Reitnomud Sined

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2 Commentaires

  • Daniel Arias
    Daniel Arias

    Faut-il blâmer la direction communiste ?

    N’étant plus moi même au PCF depuis 2012, l’ayant quitté après la décision collective de se mettre au service de Mélenchon et de la liquidation du PCF, je peux apporter un témoignage de mon passage au PCF.

    Je fais partie de ceux nombreux qui, pour des raisons diverses, ont quitté le Parti.

    Né en France et enfant de communistes immigrés espagnols qui ont subit la répression franquiste et dont une partie de ma famille a été assassinée je suis entré au PCF relativement tardivement.

    Dans mon enfance j’ai assisté à la vie de cellule communiste dans un quartier populaire, HLM, d’immigrés où l’activité politique était intense avec une cellule de plus de 100 adhérents, les fêtes de l’Huma dans cette ville moyenne, les tracts pliés, l’odeur de la ronéo et des sceaux de colle pour les affiches, les réunions où se mêlaient syndicalistes, ouvriers, enseignants dans des discussions auxquelles je ne comprenais rien mais qui étaient toujours très animées.

    Mes parents ont toujours accordé la priorité aux études dans notre éducation pour trouver un “bon emploi” et si possible pas aussi dur que celui d’ouvrier “El pico y la pala son muy duros !”.

    Me voilà informaticien avec ma propre petite famille et devant la dégradation régulière des acquis sociaux, en particulier les batailles des retraites.

    Je décide d’adhérer au Parti que je connais le mieux, le PCF, après tout son Histoire est glorieuse et il fait partie de la famille. L’adhésion se fait directement à la fédé avec le secrétaire fédéral de l’époque. Petit entretien d’évaluation et me voilà rapidement mis dans le bain, dans les campagnes locales pour les services publics et rapidement délégué par mes camarades de section au Conseil Fédéral.

    Au début tout semble parfait, des débats, de la démocratie les décisions sont proposées par la direction, discutées et votées, les camarades sont cultivés et les opinions semblent s’exprimer librement sur bien des sujets. Et cerise sur le gâteau, une bonne ambiance et la camaraderie.

    Viens le Congrès où récent adhérent et récent membre du CD je me retrouve élu délégué pour l’Assemblée des délégués au Congrès National ; c’est flatteur la confiance que m’accordent déjà mes camarades alors que tant d’autres ont des expériences qui valent mile fois la mienne.

    Les Assemblées Départementales se déroulent démocratiquement sur plusieurs week-ends de travail collectifs où est débattu et amandé la base commune. Je prends note et essaie de garder l’essentiel des discutions et des remarques des camarades.

    Je me retrouve à Paris avec 1000 autres délégués, avec mes notes, mon inexpérience à voter un texte qui sera retenu par tous les communistes en France.

    À posteriori, j’aurais dû refuser de représenter ma fédération, mais ma candidature n’avait pas fait l’objet de la moindre objection. Je pense que cela a été une erreur de la part de mes camarades.

    Au Congrès National je faisais partie de ce corps mou comme l’appelait Lénine, ce corps que vont tenter de faire pencher vers eux ceux qui ont une stratégie, des objectifs clairs.

    Je n’avais pas non plus, ce qui me semble encore plus grave, un mandat clair sur les amendements à défendre, sur la parole collective à représenter. Lors de séances très longues, je me retrouvais finalement à voter peut être plus avec ma propre subjectivité qu’avec la parole de mes camarades, même si je gardais en tête les débats locaux.

    Je ne saurais dire si mon cas était représentatif de cette Assemblée Nationale des délégués, mais il me semble que la méthode était pour le moins hasardeuse sinon préméditée.

    Ma candidature a été proposée par ceux qui dirigeaient la fédé et la section de la ville principale du département, dirigeants qui étaient quasiment les mêmes et tous avec une expérience politique, parfois des élus ou en devenir.

    Les camarades suivront en faisant confiance à la direction ; comme je le constaterai souvent par la suite.

    Dans ma fédé la démocratie était formellement appliquée, les convocations aux assemblées, les débats et les votes étaient démocratiques, c’était assez sérieusement fait.

    Cependant il reste des problèmes, l’initiative, l’agenda reste tenu et élaboré par la direction nationale, puis départementale et avec plus ou moins de bonheur au niveau de la section.

    Je serais incapable d’identifier le moment où la base puisse agir sur l’ordre du jour et par conséquent la stratégie du Parti, à part peut être lors du Congrès avec les textes alternatifs sans garantie qu’ils représentent les préoccupations de la base. Jamais la question du socialisme n’est arrivée en débat.

    Nous avons peut être un problème d’autorité, d’influence, trop forte de la direction et des personnalités du Parti sur la base. Il y a même une sorte de parrain membre du CN pour la fédé qui ne vit pas sur notre territoire, alors même que nous avons déjà nos représentants au CN.

    Mais la base elle même a ses propres problèmes.

    Souvent militants dans d’autres associations ou syndicats ou conseillers municipaux, les camarades, bons militants et dévoués pour la plupart manquaient d’esprit critique ou en tout cas ne l’exprimait pas en réunion ou uniquement sur des sujets très techniques mais quasiment jamais en relation avec ce qui devrait nous préoccuper l’abolition du capitalisme et la construction du socialisme.

    Bien après ma démission, dont je ne tire aucune gloire et que je ne recommande pas, je me suis rendu compte, lors de manifestations du nombre de camarades de ma section qui ont quitté le PCF et parmi eux de bons syndicalistes implantés dans les entreprises et les quartiers ouvriers.

    Pourquoi, bon sang, ne nous sommes nous jamais reconnus quand nous étions adhérents ? Un hypothèse le silence et l’organisation en section qui finalement empêche que les choses soient dites, ce qui me semble-t-il au niveau d’une cellule aurait pût être facilité, tout comme la mise en action et le suivi des camarades.

    Finalement je ne sais si d’autres le confirmeront, nous quittons le PCF seuls, pour sombrer dans l’oubli et le désintérêt de ceux qui restent: direction ou camarades de base. Au plan personnel, cela n’a que peu d’importance, mais le Parti lui perd des forces, peut être que ceux qu’ils perdent ne valent pas grand chose, nous verrons bien.

    La direction du PCF, dont j’ai fait partie au niveau local, a certes la responsabilité du Parti mais la base également dans le niveau d’exigence qu’elle doit avoir avec elle même et envers la direction.

    La composition sociale du PCF avait évolué vers les enseignants en particulier, les fonctionnaires et les professions “intermédiaires”(60%) au détriment des ouvriers et employés (40%) qui ont rarement fait l’objet de campagnes d’adhésion ou d’une attention particulière.

    En tout cas comme le disent avec raison certains camarades en dehors du PCF nous ne valons pas grand chose et notre influence est limitée.

    La base doit être renforcée autant en effectifs qu’en qualité, mais avec quelle formation y parvenir, sans presse, ni maison d’édition sérieuse ?

    Même si une purge de la direction ne réglera pas tout, j’en conviens, il faudra tout de même une direction, il n’en demeure pas moins qu’il y a des éléments qui travaillent contre le Parti et qui ne sont pas si difficiles que ça à débusquer quand ils s’expriment publiquement, certains ayant de l’influence et un rôle entravant la mise en marche des communistes et des masses vers le socialisme. On ne peut pas avancer les fers aux pieds ; les relations avec des organisations d’influence étrangères anti communistes doivent être connues des communistes, interdites et les responsables exclus au moins de la direction si ce n’est du Parti.

    Avec ou sans communistes les masses vont subir les transformations du capitalisme occidental, avec ou sans communistes nous en paierons tous les conséquences.

    Le PCF reste à l’heure actuelle le seul lieu où le combat pour le socialisme peut être mené avec efficacité, à condition de réagir rapidement, nous avons su le faire et connaissons les outils qui ont fonctionné.

    En espérant que pour le 39ème congrès les communistes sauront être vigilants et exigeants.

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