Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

ANGELA MERKEL – DANS UNE INTERVIEW AVEC DIE ZEIT :

Aujourd’hui à travers l’actualité de cette interview qui dit clairement ce que les communistes russes ne cessent de dénoncer et qui vient d’être repris par Poutine à savoir que les garants de l’accord de Minsk étaient des complices de l’OTAN, des USA pour en faire un bastion du dépeçage russe. Une véritable bombe qui témoigne aussi des contradictions allemandes, jouant l’économie et l’achat des terres, des entreprises dans toute l’ex-europe de l’est, envoyant ses fondations pour créer les bases idéologiques des “révolutions de couleur”, bref poursuivant d’une manière soft le projet hitlérien d’appropriation des terres slaves. La France pitoyable complice jouant de temps en temps l’idée européenne pour mieux à la sarkozy, Hollande, Macron se soumettre. Voici ce que signifiait donc le vote unanime des députés français dans la résolution 290: le bradage de la nation française et de toute velléité de souveraineté. Combien de consciences farouches y compris dans le secteur international du PCF qui a bénéficié du financement de la fondation Rosa Luxembourg ont été ralliées à cette stratégie douce, pourquoi l’Humanité a-t-elle impitoyablement censuré et continue de le faire tout ce qui aurait pu révéler ce “deal” ? La question est claire qu’on y réponde: le secteur international du PCF, la presse dite communiste ont-ils bénéficié de ces financements, encore aujourd’hui, cela explique-t-il le vote à l’assemblée nationale de la résolution 390? Oui ou non ? Quels comptes ? (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoire et societe)

Angela Merkel – dans une interview avec Die Zeit :


Regardons ma politique envers la Russie et l’Ukraine. J’en suis venue à la conclusion que les décisions que j’ai prises alors sont claires pour moi aujourd’hui. C’était une tentative pour empêcher une guerre. Le fait qu’elle ait échoué ne signifie pas que les tentatives étaient mauvaises.


L’initiation de l’adhésion de l’Ukraine et de la Géorgie à l’OTAN, qui a été discutée en 2008, me paraît erronée. Aucun de ces pays n’avait les conditions préalables nécessaires pour cela, les conséquences d’une telle décision n’ont pas été réfléchies, tant en termes d’actions russes contre la Géorgie et l’Ukraine, qu’en termes d’OTAN et de ses règles d’assistance.


Et l’accord de Minsk de 2014 était une tentative de donner du temps à l’Ukraine. Ils ont utilisé ce temps pour devenir plus forts, ce que l’on peut voir aujourd’hui. L’Ukraine de 2014/15 n’est pas l’Ukraine d’aujourd’hui. Comme nous l’avons vu lors des combats autour de Debaltsevo en 2015, la Russie aurait alors facilement pu gagner. Et je doute fort que les pays de l’OTAN auraient alors pu faire autant qu’ils le font actuellement pour aider l’Ukraine. Il était clair pour nous tous qu’il s’agissait d’un conflit gelé, que le problème n’était pas résolu, mais c’est précisément ce qui a donné à l’Ukraine un temps précieux.


Bien sûr, maintenant vous pouvez vous poser la question : « Pourquoi, dans une telle situation, ont-ils accepté la construction de Nord Stream 2 ? » Oui, il peut y avoir des avis différents. De quoi s’agissait-il? D’une part, l’Ukraine attachait une grande importance à rester un pays de transit pour le gaz russe. Elle voulait pomper du gaz à travers son territoire, et non à travers la mer Baltique.


Aujourd’hui, les gens prétendent parfois que chaque molécule de gaz russe vient du diable. Ce n’était pas le cas, le gaz était contesté. D’autre part, le gouvernement allemand n’a pas demandé de licence pour Nord Stream 2, mais les entreprises l’ont fait. Donc, pour le gouvernement allemand et pour moi, l’essentiel était de décider si nous devions adopter une nouvelle loi en tant qu’acte politique pour refuser sans équivoque l’approbation de Nord Stream 2. 

D’une part, un tel refus, conjugué aux accords de Minsk, détériorerait, à mon avis, dangereusement le climat des relations avec la Russie. 

D’autre part, la dépendance énergétique est apparue parce qu’il y avait moins de gaz des Pays-Bas, du Royaume-Uni et une production limitée en Norvège.


Mais je vais vous parler d’une chose qui m’inquiète. Cela est dû au fait que la guerre froide n’a jamais pris fin, car la Russie, en fait, n’a pas été pacifiée. Il est vrai que lorsque Poutine a envahi la Crimée en 2014, il a été expulsé du G8. L’OTAN a également déployé des troupes dans les pays baltes pour montrer que nous, en tant qu’OTAN, sommes prêts à nous défendre. De plus, dans l’alliance, nous avons décidé de consacrer 2 % du produit intérieur brut correspondant à la défense. Mais nous aurions aussi dû réagir plus vite à l’agressivité de la Russie.


Quant à savoir comment cette guerre pourrait se terminer, franchement, je ne sais pas. Un jour, cela se terminera par des négociations. Les guerres se terminent à la table des négociations.

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3 Commentaires

  • Michel BEYER
    Michel BEYER

    Que n’a-ton dit sur Vladimir POUTINE depuis 2014? Depuis le rattachement de la Crimée à la Russie que n’a-t-on entendu? Depuis le 24 février c’est le déchaînement, en plus de ses 36 cancers, il est fou, il est paranoïaque etc…etc…Hitler….Pire même.
    Cela va peut-être choquer, mais je vais dire, selon moi, depuis 2014 il m’a surtout paru naïf pour un homme d’Etat de cette envergure. Et c’est pour moi un véritable homme d’Etat. Mme MERKEL associée à François HOLLANDE/Emmanuel MACRON, l’a roulé dans la farine, malgré la présence à ses côtés de personnage de grande valeur comme SergueÎ Lavrov et autres PESKOV ou Mme SARAKHOVA etc….Cela explique, peut-être, ce qui semble être des hésitations dans le domaine militaire. L’argument humanitaire est entièrement à prendre en compte, mais cela ne peut suffire. Les experts militaires expliqueront cela mieux que moi.
    Reste à comprendre pourquoi Mme MERKEL a jugé utile de faire ces aveux. Reste à savoir combien de temps va durer ce conflit. L’attaque ukrainienne à plusieurs centaines de KM de la frontière n’est certainement pas un message pour de futures négociations. Une question là-encore: que valent les défenses intérieures russes pour laisser passer de telles attaques?

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  • Daniel Arias
    Daniel Arias

    “Nous n’avons pas d’alliés, nous avons des proxy, il n’y a pas de respect, l’Europe est notre prostituée”

    Scott Ritter (Ancien officier du corps des US Marines et fier de la constitution des USA).

    Il décrit le cancer que représente l’administration américaine et les lobby qu’elle engendre.
    Pour lui Trump représente une menace pour l’État Profond américain, ce blob, ce cancer comme il le nomme. Il évoque aussi l’impossibilité de faire vivre le Rêve Américain sans le néo colonialisme qui accompagne la consommation américaine de produits manufacturés importés du monde entier.

    https://youtu.be/Z90QcNYTjKc

    Nous attendons avec impatience son interview sur BFM.

    Un courant isolationniste authentique aux USA peut il gagner ? Ce serait une bonne nouvelle que ce pays foute la paix au Monde.

    Trump après avoir contester les lois américaines et la constitution subit les foudres des démocrates qui l’accusent d’avoir dîné avec des antisémites, quand dans le même temps les démocrates et leurs vassaux arment l’Ukraine du Maïdan dont Stepan Bandera est un héro national et dont l’armée héberge des bataillons néo nazis comptant des milliers de criminels de guerre antisémites et xénophobes.

    Sans alternative socialiste les peuples sont livrés aux démagogues, en France le phénomène Gilet Jaune semble un lointain souvenir chez nos élus, pourtant ils se sont révoltés sans organisation apparente, défiant le gouvernement mais aussi l’État et tous les corps intermédiaires partis et syndicats.

    On ne peut pas se moquer éternellement du peuple sans risquer une catastrophe, refuser la Révolution et le socialisme c’est risquer des émeutes sans avenir ou l’adhésion encore plus massive au RN.

    Les média font un travail destructeur dans la tête de nos concitoyens, faisant de risques limités une source d’angoisse majeure, utilisant les émotions pour rendre l’action et la réflexion impossibles, cette angoisse est exploitée commercialement et politiquement pour les plus grands profits de la grande bourgeoisie dominante.

    Susciter la peur de la Russie “impérialiste” pour nourrir l’industrie d’armement et les énergéticiens profiteurs de guerre, la peur du RN à gauche pour ne pas poser la question de l’UE et de la souveraineté, la peur de la dette pour vider nos services publics et la sécu, la peur du chômage pour que notre jeunesse se donne gratuitement dans des stages qui n’en finissent plus et des jobs mal payés y compris quand ces emplois sont nobles comme les infirmières et les enseignants.

    La peur des soviétiques, des chinois, des coréens et des communistes pour ne pas pouvoir comparer les progrès sociaux des différents systèmes et pour rendre suspect tout communiste et toute proposition anti capitaliste.

    Comment effacer ces peurs quand personne ne veut plus brandir l’étendard de la liberté rouge et jaune frappé de la Faucille et du Marteau, quand personne ne veut défendre la mémoire de la longue lutte des classes et des expériences réelles du socialisme ? Alors que l’existence même de ces expériences montre que la victoire est proche, possible à condition de mener les bonnes batailles et les bonnes guerres contre l’exploitation.

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  • Gérard Barembaum
    Gérard Barembaum

    Merci Danielle pour cette analyse du fascisme et de l’impérialisme d’hier et d’aujourd’hui et pour cet hommage au grand Dimitrov dont la définition du fascisme au VII ème congrès de l’IC reste incontournable. Oui, sans Parti communiste pas de lutte véritable et encore moins victorieuse contre la guerre et la misère. Mais justement nous sommes orphelins d’un tel parti. La bourgeoisie et ses différents agents, conscients ou inconscients, l’ont détruit. Même s’il est vrai qu’il y a encore des communistes au pcf. Depuis le vote de cette résolution infâme(la 390) s’est il trouvé UN SEUL responsable de ce parti pour émettre ne serait ce qu’une critique? A ma connaissance non. A titre d’exemple, au lendemain de la publication de la résolution Israël-apartheid, Christian Picquet, peu suspect de sympathie pour le gouvernement israélien, avait contesté, à juste titre selon moi, la pertinence de ce texte. Je note d’ailleurs que les initiateurs et soutiens de la résolution sur Israël ont voté comme un seul homme la terrible “390”.. Vous avez dit bizarre..
    Oui chère Danielle, sans véritable parti communiste pas de paix, pas de socialisme. C’est pourquoi la (re) fondation de ce parti est aujourd’hui indispensable. Non au groupuscularisme ET non à l’aveuglement!
    Fraternellement.

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