Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

La situation mondiale actuelle et les tâches immédiates des forces communistes internationales

Stephen CHO | Coordinateur du Forum Coréen International est un camarade de Corée du sud, il nous a transmis pour publication cette intervention internationaliste sur sa critique de la thèse des deux impérialismes soutenue par certains partis. Comme il le précise dans sa présentation “Il est très important de trouver la bonne solution aux problèmes théoriques et pratiques suivants car l’unité et la lutte pratique des forces anti-impérialistes du monde, y compris les forces communistes, sont plus essentielles aujourd’hui que jamais, alors que la guerre est déjà menée en Europe de l’Est et juste avant les guerres en Asie orientale.” Un des aspects les plus convaincants de son analyse me parait être le fait que les tenants de la thèse des deux impérialismes sont frappés d’inaction par rapport aux tâches du moment y compris défendre la paix. Un autre distinguo qui mérite réflexion est la caractérisation de la guerre en Ukraine non pas comme une guerre “antifasciste” mais comme une guerre anti-impérialiste vu que le fascisme n’est pas encore avéré dans les pays impérialistes occidentaux selon notre camarade coréen, le distinguo touche à la nature même du front ou des alliances, du rôle des partis communistes. (note de Danielle Bleitrach, le texte a été traduit en français par Stephen CHO lui-même).

La situation mondiale actuelle et les tâches immédiates des forces communistes internationales

“Il est très important de trouver la bonne solution aux problèmes théoriques et pratiques suivants car l’unité et la lutte pratique des forces anti-impérialistes du monde, y compris les forces communistes, sont plus essentielles aujourd’hui que jamais, alors que la guerre est déjà menée en Europe de l’Est et juste avant les guerres en Asie orientale.”

En ce qui concerne la guerre en Europe de l’Est, la guerre d’Ukraine, une question controversée sur la nature de la guerre réside dans la caractérisation de la société russe ; de même, concernant la guerre de Taïwan et la guerre de Corée du Sud, le caractère de la société chinoise est également une question en lien avec la nature des guerres.

Concernant la nature de la guerre en Ukraine, la théorie de la “guerre inter-impérialiste” et la théorie de la libération et de la guerre préventive s’opposent l’une à l’autre. A l’arrière-plan de cette confrontation se trouve la question du caractère de la société russe face à laquelle deux théories, la théorie de “l’impérialisme russe” et la théorie du capitalisme russe, s’opposent l’une l’autre. La théorie de la “guerre inter-impérialiste” présuppose naturellement l’idée de 1′”impérialisme russe”, tandis que la théorie de la libération et de la guerre préventive rejette généralement la théorie de 1′”impérialisme russe” tout en reconnaissant la théorie du capitalisme russe. La théorie de la libération et de la guerre préventive considère cette guerre comme une guerre pour faire cesser les massacres et l’oppression des russophones en Ukraine, y compris au Donbass, ainsi que comme une guerre préventive ou d’autodéfense contre une invasion de la Russie par les États-Unis et l’OTAN avec les forces ukrainiennes à leur tête.

Les limites et les erreurs théoriques de la théorie de “l’impérialisme russe” sont claires. Il n’a pas été prouvé de manière satisfaisante par les partisans de cette théorie que la Russie répond aux caractéristiques économiques fondamentales de l’impérialisme spécifiées dans la “Théorie de l’impérialisme” de Lénine, à savoir : une oligarchie financière, la division économique du monde, et la division territoriale du monde entre les puissances impérialistes, etc. D’autre part, les principales raisons pour lesquelles les impérialistes ont des colonies, selon la théorie de l’impérialisme contemporain, est le fait qu’elles sont des marchés d’investissement avantageux de capitaux, des marchés de biens excédentaires, des fournisseurs de matières premières et de main-d’œuvre bon marché. Ces conditions ne s’appliquent pas à la Russie et parfois, elles sont même en contradiction avec sa réalité.

Les tenants de la théorie de “l’impérialisme russe” soutiennent également, pour la plupart, la théorie définissant la Chine comme impérialiste. Répétant les mêmes erreurs d’analyse, ils ignorent intentionnellement les caractéristiques socialistes essentielles que sont notamment la direction du parti communiste et la propriété par tout le peuple des moyens de production les plus importants en Chine. Dans certains cas extrêmes, ils vont même jusqu’à avancer la théorie selon laquelle la République populaire démocratique de Corée est un pays impérialiste. Néanmoins, tout en désignant la Chine comme impérialiste, ils ne considèrent pas la guerre de Taïwan comme une guerre impérialiste, mais le fait que l’une des forces initiatrices du mouvement communiste international définisse la guerre d’Ukraine, la guerre de Taïwan et même la guerre de Corée du Sud comme des guerres impérialistes est un problème sérieux qui ne doit pas être négligé. La guerre de réunification de la patrie coréenne (qui a été un seul Etat-nation pendant 5000 ans), la guerre de libération de la Corée du Sud pour chasser les forces agressives impérialistes américaines qui l’ont occupée de force, ainsi que la guerre de réunification de la patrie de la Chine, qui vise à libérer Taïwan (appartenant à la Chine depuis la fin du Moyen Âge), la guerre de libération de Taïwan, sont toutes deux des guerres de libération nationale.

Les extrémistes, qui considèrent que non seulement la Russie et la Chine socialiste, mais même la RPDC, le pays le plus complètement socialiste, sont impérialistes, considèrent naturellement que Cuba socialiste est également impérialiste. Il n’est donc pas du tout surprenant qu’ils considèrent l’Iran et le Venezuela, le Rwanda et le Mozambique comme des pays impérialistes également. Pour eux, capitalisme signifie impérialisme. Même un pays socialiste, s’il a des marchés et du commerce, est capitaliste et donc impérialiste. Il s’agit d’une négation générale du “stade suprême du capitalisme” comme définition essentielle de l’impérialisme. Il n’est donc pas étonnant qu’une telle pensée non dialectique et métaphysique, qui nie les étapes historiques et fondée sur le subjectivisme, conduise ses partisans à tomber dans le piège de ce schématisme.

Ceux qui prennent comme point de départ l’idée de “l’impérialisme russe” ne parviennent pas, dans la pratique, à faire face aux tâches de l’époque actuelle et se rabattent sur des parallèles réconfortants avec la Seconde Guerre mondiale et la Résistance antifasciste de cette période. Ils ne voient pas le fait tel qu’il est, à savoir que le front uni que la RPDC socialiste et la Chine ont construit avec la Russie, est un front anti-impérialiste mondial. Parce que les principales cibles du front mondial antifasciste qui a été construit pendant la Seconde Guerre mondiale étaient le fascisme en Allemagne, en Italie et au Japon. Si les guerres éclatent également en Asie orientale, ce qui sera appelé la troisième guerre mondiale, les principales cibles de cette guerre seront les Etats-Unis, l’Union européenne et les impérialistes japonais, et le front uni sera donc le front anti-impérialiste mondial. La guerre de Corée du Sud et la guerre de Taiwan sont des guerres de libération, toutes deux contre l’impérialisme américain.

En apparence, la guerre en Ukraine pourrait être considérée comme une guerre antifasciste qui lutte contre les forces fascistes néonazies. Mais dans son essence, c’est une guerre anti-impérialiste qui se bat contre l’OTAN. Les néo-nazis sont une marionnette de l’OTAN. L’OTAN est la cible principale, stratégique, et les néo-nazis sont une cible secondaire, une cible tactique. La définition de la nature de la guerre doit passer par l’identification de la cible principale, c’est-à-dire la cible stratégique. Il en va de même pour la situation en Corée du Sud. Le fascisme est la méthode de domination des forces impérialistes. Les impérialistes contrôlent la classe ouvrière, y compris les masses laborieuses, tantôt par le fascisme, tantôt par le réformisme. Les impérialistes américains ont utilisé le fascisme mélangé au réformisme dans leurs méthodes de domination de la Corée du Sud. Cependant, ni les impérialistes américains ni les impérialistes britanniques n’ont jusqu’à présent jamais eu à contrôler leur propre classe ouvrière et leurs travailleurs par le fascisme. Le problème international d’aujourd’hui est l’impérialisme, pas le fascisme. Le fascisme est un problème national dans certains pays du monde, et il est très limité.

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4 Commentaires

  • Xuan

    Voilà un texte qui nous invite à la réflexion, à remettre en cause des a priori pour adopter une attitude scientifique.

    La théorie « tous impérialistes » a pris naissance dans le mouvement marxiste-léniniste avec les positions du Parti du Travail d’Albanie, qui visait prioritairement le PCC.
    Elle s’est étendue aux pays émergents, parvenus à l’indépendance politique, lorsqu’ils ont commencé à accumuler du capital, et développer un capitalisme national.
    Il est certain que le développement économique de ces pays, a fortiori sous sa forme capitaliste, ça fait moins vendeur que les combattants Vietcong dans les rizières avec des tongues en pneu.
    Suivant cette conception, les impératifs de la révolution nationale démocratique dans ces pays impliqueraient qu’ils restassent éternellement au stade agricole et artisanal, avec peut-être un discret secteur touristique pour amuser les bobos occidentaux.

    Il en ressort que tous ces pays qui ont développé une forme d’économie capitaliste doivent être eux-mêmes impérialistes ou dans le meilleur des cas compradores.
    C’est naturellement le cas des pays socialistes, tous issus de la colonisation et encore confrontés à l’impérialisme occidental.
    Or poussé à ce terme, l’impérialisme lui-même a disparu puisqu’il repose sur le pillage des colonies… ou du moins les contradictions entre les pays dominants, oppresseurs, exploiteurs, et les pays dominés, opprimés et exploités sont-elles largement atténuées.
    Et atténuées à ce point qu’on peut voir dans certains débats la Birmanie comparée aux USA.
    La domination militaire, les agressions, subversions réelles, révolutions de couleur, bombardements, la domination commerciale et financière, les sanctions et les juridictions exterritorialisées, l’arme du terrorisme ou du néo nazisme ne sont pas prises en compte, puisqu’en face il s’agit aussi d’ « impérialistes » qui exportent des capitaux, suivant une des caractérisations de Lénine.

    Il vient alors que la contradiction entre impérialisme et anti-impérialisme disparaît pour être remplacée par des contradictions « inter impérialistes», qui doivent indifféremment qualifier tous les conflits dans le monde. De même pour la contradiction entre pays impérialistes et pays socialistes, devenus « sociaux-impérialistes ».
    En conséquence la seule contradiction révolutionnaire doit être celle entre bourgeoisie et prolétariat, prélude immédiat à la révolution socialiste, et contradiction principale dans le monde.

    Ces théories nient les faits et ne tiennent aucune compte des particularités historiques et nationales, en particulier de l’histoire du colonialisme et de son évolution en impérialisme, qui est le fait des pays occidentaux et uniquement d’eux.
    Elles nient cette évidence aussi qu’en 1917 l’exportation des capitaux était irréalisable pour les colonies, et ne pouvait concerner que les pays impérialistes et non leurs colonies.
    Ces théories nient la nécessité pour les pays issus du colonialisme de se développer sur le terrain économique et technologique, et elles ont-elles-mêmes une histoire.
    Elles sont apparues à la fin des trente glorieuses, lorsque la guerre du pétrole a commencé.
    C’est à-dire au moment où les mouvements de libération nationale sont passés de la lutte armée au développement économique, et porté le fer au cœur même des métropoles impérialistes.

    Si on examine la finalité de ces théories, elles aboutissent à la même finalité que celles développées par les liquidateurs, les révisionnistes, les sociaux-démocrates, et par l’impérialisme occidental avec à sa tête l’hégémonisme US  :
    Les pays émergents et socialistes sont impérialistes et menaçants. Ils sont dirigés par des dictatures.
    Il est d’ailleurs patent que les canards repris par toutes les agences de presse sont générées par les services de propagande US et servent le même objectif.
    Etant donnée la position hégémonique des USA, ces théories aboutissent à discréditer tous les régimes et tous les pays qui leur font de l’ombre et qui sont visés par leurs ambitions. Elles servent sur le plan idéologique les intérêts de l’impérialisme et divisent le camp anti-impérialiste.
    Le dernier exemple en date s’est joué à l’Assemblée Nationale ici, et l’ont voit que tous ceux qui tentent de justifier le vote inadmissible des députés PCF reprennent les mêmes théories.

    Le forum international des partis marxistes, organisé par le Comité Central du Parti Communiste Chinois à Pékin le 28 juillet, réunissant plus de trois cents représentants de plus d’une centaine de partis et organisations politiques de soixante-dix pays, a mis l’accent sur : « l’unité dans la diversité », « le marxisme-léninisme n’est pas un dogme. Il ne peut être copié mécaniquement et suivi aveuglément. Cette théorie doit être soigneusement étudiée et appliquée de manière créative précisément à des conditions spécifiques. » 
    « …désormais les forces progressistes de la planète sont sous la menace d’une agression impérialiste, où le ton est donné par les États-Unis, les pays de l’OTAN et de l’UE, et leurs alliés du Pacifique. »

    Cette réunion constitue une réponse cinglante à la thèse « tous impérialistes »

    La conférence de Cuba où la déclaration commune a été signée par tous les partis communistes, dont le PCC, le KKE et le PCF, entérine l’unité des partis communistes et met ceux qui s’y opposent dans la position d’unité en paroles mais pas dans les actes.

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  • Xuan

    L’article de Stephen Cho mérite aussi un débat sur la thèse du combat « anti fasciste » ou bien « anti-impérialiste ».

    Il existe un aspect anti fasciste dans l’intervention en Ukraine, compte tenu de la présence de bandes néo nazies, de leur influence et de leur position dans l’Etat. Svpressa s’interrogeait hier dans un article sur la possibilité que ces bandes soient écartées, compte tenu de l’évolution des combats, mais il ne s’agit encore que de spéculations.

    Par contre il est exact que les régimes occidentaux ne peuvent pas être caractérisés de « fascistes ». J’ai parlé de fascisme 2.0, c’est un abus de langage, nous devrions revenir à la définition de Jdanov : « la dictature terroriste ouverte des éléments les plus réactionnaires, les plus chauvins, les plus impérialistes du capital financier ».
    Elle ne s’applique pas à nos sociétés, tant que subsiste un droit d’expression et que la dictature de la bourgeoisie n’exerce pas de terrorisme ouvert, au moins à domicile.
    Mais ceci ne la dispense pas de sous traiter ses exactions à des bandes terroristes islamistes ou à des néo nazis, ce qui lui permet de conserver les “mains propres”. A charge pour les médias de javelliser les traces et de maquiller les crimes par des mises en scène.

    Nous observons la multiplication du recours au 49.3, le terrorisme verbal au parlement, l’interdiction ou la mise au ban de certaines publications. Des sites comme Franceinfotv censurent a priori les commentaires politiquement incorrects et des réseaux sociaux comme facebook écartent d’office les publications faisant référence à des sites chinois ou russes. Ceci fait partie de la propagande de guerre. Et nous pouvons nous demander si la chasse aux sorcières ne risque pas déclarée par la bonne société social-démocrate elle-même.  
    La violence policière s’est aussi déchaînée contre les gilets jaunes ou d’autres manifestations. Mais n’oublions pas le renvoi des ministres communistes en 1947, les grévistes assassinés par la police en 1947 et 48, l’intervention de l’armée et l’appel d’un conseil des ministres à tirer sur les grévistes le 21 octobre 1948. Le slogan CRS=SS date de cette époque, mais on n’a pas parlé alors de l’instauration du fascisme.

    L’histoire ne se reproduit pas à l’identique. Le nazisme est né dans le cadre d’une crise économique sans précédent, particulièrement en Allemagne et après l’humiliation de 1918.
    Nous ne sommes pas dans ces conditions, pas encore pour ce qui concerne la crise.

    Par contre l’Allemagne nazie visait l’hégémonie mondiale, un projet sans précédent dans l’histoire de l’impérialisme, et non un repartage des colonies comme en 1914.
    Les USA sont déjà parvenus à une telle domination et leur but n’est pas de l’atteindre mais de la conserver. Et cela constitue pour eux une nécessité vitale.
    Cela signifie que tous les moyens peuvent être mis en œuvre.

    L’impérialisme US diffère des autres impérialismes parce que c’est un hégémonisme.
    Cette distinction est importante parce qu’elle permet de comprendre les contradictions entre lui et les impérialistes du second monde qu’il asservit.
    Durant la seconde guerre mondiale un front uni mondial antifasciste s’était constitué, comprenant des bourgeoisies monopolistes et des puissances impérialistes opposées aux ambitions d’Hitler et de ses alliés. Elles se sont ralliées à ce front parce que la guerre leur avait été déclarée.
    Aujourd’hui le front uni mondial contre l’hégémonisme US est en cours de constitution, et les pays impérialistes actuellement alliés aux USA s’y opposeront ou seront neutralisés, parce que c’est aussi l’intérêt de leurs monopoles. La guerre n’est leur est pas déclarée, cependant la guerre économique et le découplage imposés par les USA ruine déjà l’économie de l’Europe. Ils ne peuvent que s’accentuer.

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    • Daniel Arias
      Daniel Arias

      La distinction entre démocraties libérales et fascisme est parfois difficile à effectuer.

      Les libéraux invoquent une démocratie parfaite et la liberté d’expression mais dans les faits le pouvoir est tenu par les classes dirigeantes des économies nationales ou même étrangères.

      Les fascistes contestent le parlementarisme bourgeois et non seulement dans les pays vaincus.

      Dans le cas de la France l’Action Française combat la République dès sa constitution en 1898, nationaliste, xénophobe, antisémite, antidémocratique prônant une monarchie Maurras défend l’unité derrière le Roi, l’union nationale supérieure, contre la division des Partis.

      Maurras défend, en paroles, comme le Franquisme un nationalisme fondé sur le catholicisme, sur les corporations, la monarchie, l’unité nationale et affiche une nation sociale s’adressant tout autant aux riches qu’aux travailleurs, justifiant les inégalités, les premiers de cordée.

      Le caractère fortement populiste des fascismes n’est pas à négliger car il vise en partie la même cible populaire que les communistes.

      Un autre point commun des fascismes est l’appui sur les grandes familles et les plus fortunés pour financer, faire la publicité de leurs actions et même théoriser leur politique avec la collaboration d’un part non négligeable d’intellectuels.

      Nous avons là une base sociale active du fascisme commune avec les démocraties libérales et qui sont souvent les mêmes qui restent d’une forme politique à l’autre.

      Cette base est celle qui décide quel front elle va soutenir.

      Le front anti fasciste bourgeois a d’ailleurs été avant tout un front fasciste avec comme en France l’attribution de la Légion d’Honneur à Franco en 1920, qui a toujours cours. Certes Franco n’était pas encore dictateur, mais l’agression de la République dirigée par Franco en 1936 n’a provoqué l’opposition officielle et effective que de l’Union Soviétique.

      La France et les Anglais refusant l’intervention militaire ou même le soutien à la République Espagnole et l’industrie des É-U fournissant les 18 000 camions nécessaires au futur dictateur.

      Le Front antifasciste n’existe pas plus devant l’Allemagne dont 80% de son pétrole est fourni par les USA, la preste de l’Espagne Républicaine laissera libre l’exportation du wolfram nécessaire à l’armement de l’Allemagne, tout comme l’offerte des usines Skoda appartenant au français Schneider. Le refus d’alliance des anglais et français avec les Soviétiques avant 39 contredis l’hypothèse d’un front antifasciste des puissances occidentales, bien au contraire elles soutiennent activement les fascismes qui sont aussi bien vivants chez eux. Y compris en grande bretagne avec le BUF d’Oswald Mosley qui comme d’autres a débuté sa carrière politique sur les bancs parlementaires en passant même chez les travaillistes, comme Mussolini issu des socialistes.

      Le Front antifasciste bourgeois n’est apparu que quand l’URSS menait sa contre offensive et avec la déclaration de guerre de l’Allemagne aux USA et non l’inverse.

      Le fascisme est une version populiste ouvertement autoritaire des démocraties bourgeoises, activée en cas de crise pour répondre au mécontentement populaires provoqués par la gestion de la grande bourgeoisie.

      Les phases de transition d’une forme à l’autre de l’autorité bourgeoise se font souvent avec les mêmes acteurs complices, la social démocratie, les conservateurs et les réactionnaires.

      La violence de la bourgeoisie n’avait pas besoin du fascisme pour s’exprimer avant la Révolution Bolchevique, ni aujourd’hui.

      Les répressions extrêmement violentes ont eut lieu en Irlande et au Pays-Basque espagnol sous des régimes parlementaires contre l’auto détermination des peuples.

      La répression récente du referendum Catalan montrent que l’autoritarisme bourgeois n’est pas prêt accepter l’expression populaire, même si l’indépendance catalane n’était pas assurée à l’issue d’un tel vote.

      La répression violente des manifestations ouvrières en Espagne dans les années 2010 était bien l’œuvre d’un régime parlementaire, il s’agit là de répression de manifestation pacifistes et de revendications pour le maintient du travail des ouvriers et leurs moyens de subsistance.
      Répression politique avec l’incarcération de ceux qui contestent la monarchie franquiste toujours d’actualité ou des journalistes qui dénoncent les abus des USA.

      Les lois visant à limiter l’expression sous prétexte de défendre la vérité ou de se protéger ingérences extérieures sont défendues dans nos parlements bourgeois.

      Les moyens d’expressions sont toujours la propriété des mêmes industriels, groupes de presses et éditeurs qui ont précédés et accompagné le fascisme auquel s’ajoutent les nouveaux venus du WEB 2.0 qui bien que soumis aux lois des régimes parlementaires ont de fait un monopole comme lieu d’expression et exercent la censure selon leurs critères.

      Le fascisme ressemble plus à une réponse de la grande bourgeoisie au désir de justice sociale et de socialisme de la part de la population qu’à un changement fondamental de gouvernement, la direction effective du pouvoir étant en fin de compte organisée par la grande bourgeoisie.

      Le problème des peuples étant bien le contrôle de l’État (au sens large, avec ses corps intermédiaires), des moyens de production et de subsistance par la grande bourgeoisie.

      La spéculation contre les intérêts du peuple sur l’énergie, les matières premières et l’inaction de notre gouvernement et de notre parlement montrent bien les limites de nos démocraties bourgeoises.

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      • Xuan

        …” la direction effective du pouvoir étant en fin de compte organisée par la grande bourgeoisie.
        C’est je crois l’aspect essentiel, la nature de classe du fascisme.
        Et de ce point de vue il ne faut pas se laisser abuser par la social-démocratie ou les politiciens libéraux, lorsqu’ils se présentent comme les garants de la démocratie face à des fascistes comme Le Pen ou Zemmour, alors qu’eux-mêmes sont déjà les représentants du grand capital.
        Les fascistes avérés constituent un danger à partir du moment où le grand capital investit sur eux et les utilise ouvertement.
        Mais aujourd’hui (et depuis plusieurs décennies) il n’en a pas besoin et ils ne servent que de repoussoir. Le personnel politique au pouvoir et ses relais dans la presse papier ou numérique suffisent largement. La fascisation ou le risque de fascisme peuvent tout aussi bien provenir de nos “démocrates”, utilisant la dégradation rapide des conditions de vie des masses, et l’absence d’un parti révolutionnaire lié au peuple, pour réaliser l’union sacrée.

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