Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Ziouganov : le principal résultat de l’année est un adieu à l’illusion que la Russie pouvait s’intégrer dans le système du capitalisme mondial

Les communistes s’adressent aux peuples de la fédération de Russie alors que leur pays devrait célébrer l’anniversaire de la fondation de l’URSS, comme nous communistes du Monde entier parce qu’il a surgi à ce moment-là une espérance et une exigence dont nous demeurons tous les dépositaires. “Cet anniversaire qui coïncide avec celui de la naissance du PCF nous oblige à tous à jeter un regard réaliste sur le présent, et à évaluer le passé de manière honnête et digne. ” Qu’en est-il aujourd’hui? Ziouganov ne cache rien des difficultés, des dangers, nous sommes loin de la duperie permanente à laquelle nous invitent nos gouvernants pour attiser la guerre, ce bilan-là est celui des communistes russes et nous devons les entendre fraternellement, mais il y a aussi le nôtre, celui d’un pays impérialiste que pouvons-nous faire et d’abord pour imposer la paix, passe-t-elle par notre destruction, notre mise à genoux comme jadis “l’Allemagne hitlérienne vaincue au nom de tous les peuples y compris celui que l’on nomme allemand ?” comme le disait Brecht. Oui il est clair qu’aucune nation , aucun peuple n’obtiendra la paix par intégration au système capitaliste mondial, c’est pourquoi il faut un parti communiste, une nouvelle internationale et que la censure cesse de s’exercer entre communistes pour que cesse que ne soit entendu que ce qui entretient la guerre comme survie du capital .(note de Danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop pour histoire et societe)

https://kprf.ru/party-live/cknews/215016.html

L’avenir de notre pays dépend du succès de l’Opération spéciale.

À la fin du mois de décembre, cela fera 100 ans que l’URSS a été créée. La Russie aborde cette date dans un environnement difficile. D’une part, l’opération militaire spéciale en Ukraine exige un effort concentré ; d’autre part, l’économie affiche une croissance négative en raison de la pression des sanctions. Par exemple, le FMI prévoit que le PIB de la Russie diminuera de 3,4 % en 2022 et de 2,3 % en 2023.

Guennadi Ziouganov, président du comité central du KPRF, explique pourquoi l’expérience soviétique est particulièrement nécessaire aujourd’hui, et quelles pourraient être les voies du développement du pays.

– L’année 2022 s’achève, une année très difficile et lourde de responsabilités historiques. – Le 30 décembre marquera le 100e anniversaire de la fondation de l’État le plus extraordinaire e et le plus étonnant de la planète : l’Union des républiques socialistes soviétiques. Cet anniversaire nous oblige à jeter un regard réaliste sur le présent, et à évaluer le passé de manière honnête et digne.

En effet, les années jubilaires de cinq ans touchent à leur fin. Elles ont commencé avec le 100e anniversaire de la Grande Révolution d’Octobre qui a façonné le pouvoir soviétique. Cette puissance qui a accompli nombre d’exploits remarquables. L’un des plus prodigieux a été la création pacifique et démocratique de l’Union des républiques socialistes soviétiques.

En octobre 1917, les travailleurs ont remporté la victoire et le résultat a été la création de l’État des travailleurs et des paysans. Cet État a montré qu’il était possible de gagner une guerre (1), de sortir des pire crises, de fournir une éducation et des soins médicaux gratuits pour tous, de s’occuper avant tout des enfants, des femmes et des personnes âgées.

En même temps, cet anniversaire se superpose à une nouvelle guerre menée contre nous par les Anglo-Saxons. Et dans la situation actuelle, le principal résultat de l’année est un adieu aux illusions.

“SP : Quel genre d’illusions avez-vous à l’esprit ?

– L’illusion que la Russie peut être intégrée dans le système du capitalisme mondial. Que nous y aurons une place convenable, et que nos oligarques pourront influencer les décisions du G8 et du G20. En fait, aujourd’hui, nous sommes chassés de partout. En outre, l’Occident a déclaré la guerre au monde russe, un mode qui se construit et se développe depuis des milliers d’années.

La guerre hybride contre la Fédération de Russie, en fait, s’est transformée en une grande campagne militaire. Et dans une telle campagne, deux choses seulement sont possibles : la victoire ou la défaite. La victoire ne peut être obtenue que par la mobilisation de toutes les forces spirituelles et des ressources matérielles, la solidarité de la société et un personnel compétent et professionnellement formé.

Nous devons comprendre qu’aujourd’hui, tout comme après la Grande Révolution d’Octobre, nous sommes en guerre avec le capital mondial, avec une nouvelle Entente, un nouveau Reich anglo-saxon. Et nous nous battons, en fait, seuls. Nous n’avons qu’un seul allié fiable : la Biélorussie. Je pense que nous devrions tirer quelques conclusions profondes de cette situation.

 ” SP : – Que faut-il pour gagner ?

– Tout d’abord, nous avons besoin d’une bonne mémoire historique, de force d’âme, de volonté, de courage. Poutine, je pense, doit être plus confiant, résolu. Et faire tout pour mettre en œuvre les politiques que j’ai mentionnées ci-dessus.

Entre-temps, il y a encore beaucoup de personnes au pouvoir, empoisonnées par l’anticommunisme. Ils proposent encore des négociations humiliantes qui se termineront par une nouvelle trahison et une nouvelle guerre encore plus terrible.

Il est très symbolique qu’en 2022, les principaux destructeurs de l’Union soviétique – Gorbatchev, Kravtchouk, Chouchkevitch et Bourboulis – soient décédés. Il semble que la nature elle-même n’ait pas voulu qu’ils célèbrent le 100e anniversaire d’un pays qu’ils ont trahi de manière éhontée, stupide et criminelle. Il est temps de renoncer également à leur “héritage” destructeur de manière décisive et irrévocable.

Aujourd’hui, nous devons avant tout nous préoccuper de nos choix financiers, économiques et sociaux. Quelle a été la force du Grand Octobre ? Il a assuré la victoire d’un nouveau cours, de nouvelles politiques – le plan GOELRO, l’industrialisation, la collectivisation et la révolution culturelle. Ces politiques ont permis de créer et de faire une percée remarquable vers l’avenir – de faire renaître un pays humilié et délabré, de vaincre la faim, la pauvreté, la dévastation et l’impuissance. Permettez-moi de vous rappeler que la modernisation léniniste-stalinienne s’est accompagnée du taux de développement le plus élevé de l’histoire non seulement nationale mais aussi mondiale – près de 14 % du PIB par an pendant 30 ans.

C’est ce dont les dirigeants du pays – Poutine, Michoustine, Matvienko, Volodine et Russie Unie – devraient s’inspirer. Malheureusement, le parti au pouvoir continue de suivre la vieille voie empruntée par Eltsine, Gaïdar, Tchoubaïs et Koudrine. Le budget que Russie Unie a fait passer à la Douma, ne répond pas à un seul point du discours du président à l’Assemblée fédérale et ne peut garantir un taux de développement économique supérieur à celui de l’économie mondiale.

D’ici la fin de 2022, il semble que nous serons à moins 3,5 % de PIB. En outre, au cours du seul dernier trimestre, le commerce de gros a chuté de plus de 22 %, le commerce de détail de plus de 9 %, le chiffre d’affaires du fret de 5,5 % et l’industrie manufacturière de 2 %.

Seuls deux secteurs ont été dynamiques : l’agriculture (plus 6,2%) et la construction (plus 6,7%).

Nous devons tirer des conclusions de l’expérience unique de la civilisation soviétique, et du rythme étonnant que la Chine a atteint sous la direction du parti communiste.

Nous devons être clairs : le prétendu équilibre des intérêts entre la Russie et l’Occident s’est avéré être un mythe. En réalité, il s’est transformé en un dictat américain. Et maintenant ce diktat s’intensifie dans le chaos d’une nouvelle guerre. La guerre profite aujourd’hui aux États-Unis, à la Pologne et à Zelensky. Et c’est totalement désavantageux pour nous, pour l’Europe et pour toutes les forces éprises de paix.

Il est impossible de ne pas se rendre à l’évidence : l’opération militaire spéciale s’est transformée en une campagne militaire à part entière. Cela nous oblige à changer de cap et à formuler une nouvelle politique.

SP : Que propose le KPRF ?

– Nous avons proposé des mesures qui permettraient la mise en œuvre d’une telle politique. Un budget de développement de 40-45 trillions de roubles. Quinze amendements à la Constitution, qui permettent d’utiliser l’énorme potentiel du pays dans l’intérêt de chaque citoyen. Nous avons proposé que nos gigantesques ressources financières soient consacrées au développement de la Russie, et non à nourrir nos adversaires occidentaux, qui nous ont déjà volé plus de 300 milliards de dollars. Et qui poursuivent leur politique de brigandage en imposant des limites de prix au pétrole et au gaz russes.

Cette année, des élections ont eu lieu. Une fois de plus, nous avons vu comment le parti au pouvoir manipule les résultats du vote. Malheureusement, le harcèlement des opposants politiques s’est également poursuivi. Cela ne mène qu’à davantage de confrontation dans la société, et non à la cohésion sociale qui est vitale pour nous en ces temps difficiles.

Des mesures attendues depuis longtemps doivent être prises pour renforcer l’unité nationale. Il est temps de renommer enfin Volgograd en Stalingrad – la ville doit retrouver son nom historique. Nous devrions arrêter de draper honteusement le Mausolée le jour du défilé de la Victoire. Le Centre Eltsine devrait être fermé, les enfants de la guerre devraient être soutenus, et le salaire minimum vital devrait être doublé.

Enfin, le gouvernement doit réglementer les prix. Ce qui arrive aux prix aujourd’hui est une véritable honte ! Le pays a récolté plus de 150 millions de tonnes de céréales, soit plus d’une tonne par personne. Et dans le même temps, le prix du pain et des produits de boulangerie continue d’augmenter !

Depuis le 1er décembre, les tarifs des “services locatifs communaux” (2) ont encore augmenté de 9 %. Et dans certaines régions – encore plus. C’est un défi ouvert à la société ! Je suis convaincu que la poursuite de la politique sociale et économique à la Koudrine, Gaïdar et Tchoubaïs est fatale pour le pays !

Nous allons nous battre pour un nouveau cours, une nouvelle politique. Pour le soutien et le développement des territoires restitués. L’année prochaine, nous nous sommes fixé pour objectif d’emmener plus de deux mille enfants de ces régions dans des camps de santé. Et avant le Nouvel An, nous y enverrons un grand convoi humanitaire – le 104e, avec 250 000 cadeaux pour les enfants.

“SP : – Que signifie l’opération militaire spéciale en Ukraine pour le destin de la Russie ?

– L’opération militaire concerne directement l’avenir de notre pays. Le sort de l’OTSC, l’intégrité de notre État et du peuple russe-ukrainien-biélorusse dépendent du succès de la SVO. Nous devons mobiliser toutes nos forces pour répondre dignement au défi que nous posent l’OTAN et l’impudence anglo-saxonne. Et assurer la victoire sur le nazisme, le fascisme, le bandérisme.

Il est temps d’unir toutes les forces patriotiques de l’État. Mais les unir n’est possible que sur la base de ces idéaux les plus élevés qui ont permis de rassembler l’Empire russe effondré en un grand pays soviétique. Ce sont les idéaux de travail, de justice, d’humanisme et d’amitié entre les peuples.

On m’a demandé un jour : pourquoi les travailleurs ont-ils une si haute opinion des mérites de Lénine ? J’ai répondu : l’idéal du socialisme réalisé au cours de la Grande Révolution d’Octobre et de la construction de l’État soviétique, c’est Lénine. La journée de travail de huit heures, établie pour la première fois sur la planète – c’était Lénine. L’éducation et les soins médicaux gratuits – c’est Lénine. Le congé de maternité pour les femmes et les congés payés pour chaque citoyen, c’est aussi Lénine. C’est la modernisation léniniste-stalinienne, c’est la victoire sur le fascisme, la percée dans l’espace et la parité des missiles nucléaires.

Pour gagner à nouveau, nous ne devons pas chercher à amadouer l’oligarchie, ni céder à l’impudence anglo-saxonne, mais être guidés par le type de politiques qui, au 20e siècle, nous ont permis d’atteindre des sommets colossaux de développement.

(1) Il s’agit bien sûr de la victoire de 1945.

(2) Ces services comprennent l’eau chaude et froide, le gaz, l’électricité, le chauffage (y compris le bois ou le charbon le cas échéant), l’enlèvement des ordures ménagères, éventuellement la radio, l’interphone, le gardiennage et l’entretien… et constituent le “loyer”.

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