Le Mexique et la Colombie conviennent de repenser leur politique antidrogue, la nouvelle est à replacer dans le contexte nouveau de la géopolitique internationale et celle de l’Amérique latine. Non seulement les présidents du Mexique, Andrés Manuel López Obrador, et de la Colombie, Gustavo Petro sont dans leur pays les deux premiers présidents de gauche, mais ils font le constat qu’il faut changer de politique, eux et les autres pays d’Amérique latine. Cette déclaration qui ne dénonce jamais les USA est pourtant à sa manière une manière de rupture avec ce que l’Amérique latine et la Colombie ont subi d’ingérence, de guerre civile, de racisme entretenu à cause de la pseudo-politique anti-drogue des USA. Il n’est pas dit ce que tout le monde sait pourtant à savoir que partout où s’installe l’armée américaine il y a recrudescence et protection des trafics de drogue et protection des paramilitaires et des parrains qui l’organisent. Nous sommes donc bien là dans un des moments clés de l’autonomisation des politiques progressistes du sud face aux Etats-Unis. Le contexte décrit par ailleurs de la montée en puissance de la Chine, de la résistance de Cuba, du venezuela, mais aussi de la Russie n’y est pas étranger. personne ne déclare la guerre aux Etats-Unis et à leurs alliés de l’OTAN, mais chacun cherche la voie de son propre développement, affronte les problèmes qui le freinent, crée des unions régionales susceptibles de bénéficier de la route de la soie (BRI) voir de constituer un pôle régional dans les BRICS. Une nouvelle stratégie des non alignés telle que la défend Cuba. (note et traduction de danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
Publié le 26 novembre 2022
Unité Amérique latine-Caraïbes : quand, sinon maintenant ?
parJavier TolcachierForums
Les deux dirigeants ont convenu que la politique antidrogue actuelle est un échec.
Les présidents du Mexique, Andrés Manuel López Obrador, et de la Colombie, Gustavo Petro, ont convenu vendredi de convoquer une Conférence internationale des présidents latino-américains dans le but de repenser la politique des drogues, après avoir vérifié l’échec de la politique actuelle.
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Selon les médias internationaux, les dirigeants latino-américains se sont réunis dans la capitale mexicaine pour renforcer les relations bilatérales, parmi lesquelles un front commun pour lutter contre la drogue.
L’un des accords conclus a été la refonte et la refonte d’une stratégie de sécurité et de santé autour du trafic de drogue, un problème qui afflige les deux pays depuis des décennies, pour lequel ils ont proposé la création d’une Conférence internationale des présidents latino-américains, selon les sources.
Lors d’une réunion avec la communauté colombienne vivant au Mexique, Petro a déclaré que « l’équilibre américain de l’Alaska à la Patagonie au cours de ces 50 dernières années est un désastre » en termes de lutte contre la drogue.
Lors de leur première réunion bilatérale, les deux dirigeants ont clairement souligné la vulnérabilité de leurs pays face à ce fléau et la nécessité de s’unir pour recentrer le défi.
Une déclaration commune à l’issue des pourparlers a établi l’engagement de coordonner, par l’intermédiaire de leurs ministères des Affaires étrangères, la réalisation des actions prévues dans le programme commun en vertu des principes de souveraineté, d’intégration, de développement et de migration.
Ils sont également convenus de progresser rapidement dans le flux migratoire entre les deux pays, selon le principe de coresponsabilité, et d’approfondir l’Alliance du Pacifique, mécanisme de coopération qu’ils partagent avec le Chili et le Pérou.
De même, ils se sont engagés à mettre à jour l’Accord de libre-échange entre le Mexique et la Colombie qui est en vigueur depuis 1992 et à renforcer les travaux sur la sécurité alimentaire et la lutte contre les changements climatiques.
Le Mexique, pour sa part, a accepté l’invitation d’être un pays garant à la table de dialogue entre le Gouvernement colombien et l’Armée de libération nationale (ELN).
Petro et López Obrador sont les premiers présidents de gauche dans leurs pays respectifs.
Petro et López Obrador appellent le reste des présidents à repenser la politique des drogues
Le Mexique accepte l’invitation de la Colombie à devenir un pays garant dans les négociations avec la guérilla de l’ELN
SANTIAGO TORRADOBogota-25NOV. 2022 – 22:58CET1
La Colombie et le Mexique appelleront le reste de l’Amérique latine à changer l’orientation de laguerre ratée contre la drogue, l’une des obsessions de Gustavo Petro. Le président colombien, en visite dans la capitale mexicaine, avait anticipé qu’il voulait proposer ce vendredi à son homologue Andrés Manuel López Obrador de tenir une grande conférence des dirigeants de la région autour d’une profonde réforme, et une déclaration commune des ministères des Affaires étrangères a confirmé, sans grand détails, qu’elle aura pour but de « repenser et repenser la politique des drogues ».
Le gouvernement mexicain a également accepté de se joindre en tant que pays garant à latable de dialogue avec les guérilleros de l’Armée de libération nationale (ELN), selon le communiqué. Après une rencontre de plusieurs heures qu’il a qualifiée de « fructueuse », Petro a célébré dans ses réseaux sociaux qu’ils avaient conclu des « accords concrets » en termes de souveraineté, d’intégration, de développement et de migration. « Si je devais résumer en un mot à quoi ressemble la relation entre nos peuples et avec le gouvernement du président colombien, Gustavo Petro, je dirais : la fraternité », a écrit López Obrador. Tous deux ont accompagné leurs publications de photos de leur rencontre dans les couloirs du Palais national, au milieu de peintures et de peintures murales de Diego Rivera.
La première visite officielle de Petro en tant que chef de l’État au Mexique intervient au milieu de l’avancée de la gauche en Amérique latine, un nouvel axe progressiste soutenu par lavictoire électorale de Lula da Silva au Brésil. Elle intervient également à la veille de la reprise des pourparlers à Mexico entre legouvernement vénézuélien et l’oppositionqui cherchent à fixer une date pour les élections présidentielles avec des garanties pour tous. Petro et López Obrador ont tous deux travaillé dur pour ramener les parties à la table. Le Colombien, qui vient de franchir le seuil de ses100 premiers jours au pouvoir, promeut également le retour du Venezuela dans le système interaméricain des droits de l’homme.
Dans le cadre diplomatique de la région, Petro a mis le ministère colombien des Affaires étrangères au service de la paix, et fait avancer la « normalisation » des relations avec le Venezuela voisin, après des années de tensions. Le gouvernement de Nicolás Maduro, pour sa part, est l’un des pays garants du processus de paix avec la guérilla de l’ELN, avec Cuba et laNorvège. Les délégués présents à cette table de dialogue, qui a débuté cette semaine à Caracas, ont annoncé ce vendredi qu’ilsavaient invité le Mexique, le Brésil et le Chili à se joindre au processus en tant que nouveaux pays garants. L’acceptation du Mexique lui ouvre la porte pour accueillir les futurs cycles de négociations.
Petro, qui avait déjà tenu une réunion avec la communauté colombienne jeudi à son arrivée à Mexico, a déclaré que la migration, la politique anti-drogue et la crise climatique sont les agendas que l’Amérique latine doit construire. Ce sont les principales questions dont il a discuté avec López Obrador. Dans ses deux discours avec le plus d’écho international, devant l’Assemblée générale des Nations Unieset le sommet sur le climat en Egypte, le dirigeant colombien a carrément qualifié d’échec à la fois la lutte contre le changement climatique et la guerre « irrationnelle » contre la drogue, deux questions d’envergure mondiale qui l’obsèdent.
Le président de la Colombie, premier producteur mondial de feuilles de coca et de cocaïne, insiste sur un revirement dans les efforts de lutte contre les stupéfiants. Petro a appelé à mettre fin à la criminalisation des maillons les plus faibles de la chaîne, les cultivateurs de coca, et à concentrer les efforts sur la répression des organisations criminelles qui profitent du trafic de drogue. Cet appel a déjà obtenu le soutien de laCommission mondiale sur la politique des drogues, à laquelle appartiennent les anciens présidents colombiens César Gaviria (1990-1994) et Juan Manuel Santos (2010-2018) et le Mexicain Ernesto Zedillo (1994-2000), ainsi que duGroupe Puebla, qui rassemble des dirigeants progressistes ibéro-américains.
L’ancien maire de Bogotá a été déclaré ce vendredi invité de marque de Mexico et a rencontré la maire Claudia Sheinbaum, qui part favorite de la liste des successeurs possibles de López Obrador. Samedi, il se rendra au consulat dans la capitale mexicaine pour répondre aux rapports de voyageurs colombiensqui disent s’être sentis kidnappés par les autorités de l’immigration. La soi-disantsalle de l’aéroport mexicain, où les gens sont détenus avant d’être admis ourenvoyés dans leur pays, a longtemps causé des frictions avec plusieurs pays d’Amérique du Sud. Bogotá a protesté à plusieurs reprises contre l’interdiction de territoire, qui totalise cette année près de 22 000 Colombiens.
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