La Chine et Cuba envisagent d’approfondir leur coopération dans le cadre de la BRI, l’initiative Belt and Road (BRI, ou B&R), anciennement connue sous le nom de One Belt One Road (chinois: 一带一路) ou OBOR en abrégé, une stratégie mondiale de développement des infrastructures adoptée par le gouvernement chinois en 2013 pour investir dans près de 150 pays et organisations internationales. La BRI constitue un élément central de la stratégie de Xi jinping en matière de « diplomatie des grands pays » qui appelle la Chine à assumer un rôle de leadership plus important dans les affaires mondiales en fonction de sa puissance et de son statut croissant au plan international. Pour ceux qui s’interrogent sur le tournant opéré par Xi, rares sont ceux qui prennent en compte cette donnée, la Chine a atteint un niveau de développement où elle doit assumer une stratégie mondiale, comme l’a dit XI, nous sommes trop gros pour nous cacher. En date d’août 2022, 149 pays avaient été répertoriés comme ayant adhéré à la BRI. Par ailleurs, la Chine et la Russie tentent de constituer à l’intérieur des BRICS, cette fois, une représentation collective africaine, de remodeler les institutions internationales en fonction du sud. Les Etats-Unis qui veulent faire de l’Amérique latine leur arrière-cour se heurtent à la volonté de souveraineté et de développement de la région qui se coordonne. L’attention que la Chine porte au minuscule Cuba est certes liée à l’influence de l’île en Amérique latine mais aussi en Afrique, alors même que le plan des États-Unis visant à marginaliser la Chine en Amérique latine « échoue» (note et traduction de Danielle Bleitrach dans histoire et société) Publié: Nov 25, 2022 
Xi Jinping, secrétaire général du Comité central du Parti communiste chinois (PCC) et président chinois, organise une cérémonie pour accueillir Miguel Diaz-Canel Bermudez, premier secrétaire du Comité central du Parti communiste de Cuba et président cubain, avant leur entretien au Grand Palais du Peuple à Beijing, capitale de la Chine, le 25 novembre. 2022. Photo : Xinhua
La Chine et Cuba se sont engagées, vendredi, à approfondir leur coopération pragmatique dans le cadre du plan de coopération de l’initiative « la Ceinture et la Route », à se soutenir fermement sur les questions concernant leurs intérêts fondamentaux, à renforcer la coordination dans les affaires internationales et régionales ainsi qu’à construire conjointement un socialisme à caractéristiques locales, lors d’une rencontre entre Xi Jinping, secrétaire général du Comité central du Parti communiste chinois (PCC) et président chinois, et Miguel Diaz-Canel Bermudez, premier secrétaire du Comité central du Parti communiste de Cuba et président cubain.
Les deux dirigeants ont assisté à la signature de documents bilatéraux concernant les échanges entre les partis, la coopération dans la BRI et un mécanisme de consultation entre leurs ministères des Affaires étrangères.
Les deux parties ont également publié une déclaration conjointe en 18 points sur l’approfondissement des relations sino-cubaines dans la nouvelle ère. Cuba réaffirme sa ferme position de respecter inconditionnellement le principe d’une seule Chine, soulignant qu’elle s’oppose fermement à toute tentative d’utiliser la question de Taïwan pour s’ingérer dans les affaires intérieures de la Chine.
La Chine soutient fermement le peuple cubain dans sa juste lutte pour défendre la souveraineté nationale et s’opposer aux ingérences extérieures et aux blocus. La Chine soutient la levée de l’embargo économique, commercial et financier contre Cuba, selon la déclaration conjointe.
Les deux parties ont convenu d’approfondir la coopération de haute qualité de l’ICR et de renforcer la coopération dans des domaines tels que la biotechnologie, les énergies renouvelables, la santé, l’économie, le commerce, la finance et la cybersécurité, et la Chine continuera à fournir un soutien et une assistance à Cuba dans la mesure de ses capacités, selon le communiqué.
Xi Jinping, secrétaire général du Comité central du Parti communiste chinois (PCC) et président chinois, organise une cérémonie pour accueillir Miguel Diaz-Canel Bermudez, premier secrétaire du Comité central du Parti communiste de Cuba et président cubain, avant leur entretien au Grand Palais du Peuple à Beijing, capitale de la Chine, le 25 novembre 2022. Photo : Xinhua
Les observateurs chinois ont déclaré que la visite de Diaz-Canel avait eu lieu au milieu de récentes visites fréquentes de dirigeants de pays socialistes, montrant que ces pays approfondissent les échanges théoriques et pratiques, et comme ils sont également des pays en développement, les échanges ont également permis au monde d’entendre des voix plus fortes des pays en développement, ce qui est propice à la promotion d’un ordre mondial plus juste et plus équitable alors que les États-Unis et l’Occident tentent de diviser le monde par la confrontation des blocs et l’idéologie.
Les observateurs ont souligné que la coopération sino-cubaine et la coopération sino-latino-américaine profitent aux deux parties et ne ciblent aucune tierce partie, et le commerce bilatéral en croissance constante entre la Chine et les pays de la région a montré que les États-Unis échouent dans leur tentative de repousser la Chine dans la région que Washington considère depuis longtemps comme sa « sphère d’influence » à des fins géopolitiques.
M. Xi, secrétaire général du Comité central du Parti communiste chinois (PCC) et président chinois, a déclaré à Diaz-Canel, premier secrétaire du Comité central du Parti communiste de Cuba et président cubain, que Diaz-Canel était le premier chef d’État d’Amérique latine et des Caraïbes reçu par la Chine depuis le 20e Congrès national du PCC tenu le mois dernier, ce qui démontre pleinement l’amitié particulière entre les deux pays et les deux partis.
« Cuba a été le premier pays de l’hémisphère occidental à établir des relations diplomatiques avec la République populaire de Chine. Nos liens sont devenus un exemple de solidarité et de coopération entre les pays socialistes, ainsi qu’un exemple d’assistance mutuelle sincère entre les pays en développement », a indiqué M. Xi.
Li Haidong, professeur à l’Institut des relations internationales de l’Université des affaires étrangères de Chine, a déclaré vendredi au Global Times que « l’amitié spéciale » entre les deux pays et les deux partis mentionnées par Xi s’incarnait dans l’amitié à long terme des deux pays socialistes depuis que les deux ont établi des relations diplomatiques, Cuba étant le premier pays de la soi-disant « arrière-cour » des Etats-Unis en Amérique latine à établir des relations diplomatiques avec la Chine, ce qui a jeté les bases permettant à d’autres pays d’Amérique latine d’établir des relations diplomatiques avec la Chine, et les deux partis jouissent d’une amitié forgée par l’ancienne génération de dirigeants, un héritage précieux des deux pays qui devrait être chéri et consolidé.
Les deux partis en Chine et à Cuba se sont unis et ont conduit leurs peuples à résister aux diverses influences négatives de l’environnement international et national, à surmonter les risques et les défis par de grandes luttes, et peuvent également se soutenir et se coordonner pour défendre l’équité et la justice dans les affaires multilatérales et internationales, montrant la forte vitalité du parti marxiste et du système socialiste, a déclaré Pan Deng, directeur exécutif du Centre juridique de la région Amérique latine et Caraïbes de l’Université chinoise de sciences politiques et de droit, au Global Times.
Selon l’agence de presse cubaine Prensa Latina, Diaz-Canel a voyagé avec plusieurs hauts responsables, dont les vice-premiers ministres Ricardo Cabrisas et Alejandro Gil, le ministre des Affaires étrangères Bruno Rodriguez et les ministres Rodrigo Malmierca (Commerce extérieur et investissements étrangers) et Vicente de la O (Énergie et Mines).
La délégation cubaine comprend plusieurs hauts responsables de différents secteurs, ce qui montre que Cuba veut renforcer ses liens avec la Chine, ont déclaré des analystes.
Xi Jinping, secrétaire général du Comité central du Parti communiste chinois (PCC) et président chinois, organise une cérémonie pour accueillir Miguel Diaz-Canel Bermudez, premier secrétaire du Comité central du Parti communiste de Cuba et président cubain, avant leur entretien au Grand Palais du Peuple à Beijing, capitale de la Chine, le 25 novembre 2022. Photo : Xinhua
Han Han, secrétaire général du Centre d’études cubaines à Institut d’études latino-américaines de l’Académie chinoise des sciences sociales, a déclaré vendredi au Global Times que la Chine et Cuba avaient toujours maintenu des échanges bilatéraux fréquents et cohérents entre les dirigeants et les deux partis au pouvoir, ce qui était essentiel pour promouvoir les relations sino-cubaines ainsi que pour assurer la cohérence des politiques et la mise en œuvre harmonieuse de la coopération pragmatique dans le cadre de la BRI.
Les prix de l’énergie ont continué d’augmenter avec l’augmentation de la demande mondiale, ce qui pose un grand défi aux pays des Caraïbes comme Cuba qui dépendent grandement des approvisionnements énergétiques extérieurs, a déclaré M. Han. Elle a déclaré que l’amélioration de l’approvisionnement énergétique, la construction de centrales électriques et davantage d’infrastructures sont cruciales pour que Cuba atteigne ses objectifs de développement, et dans ces domaines, la Chine et Cuba pourraient renforcer leur coopération gagnant-gagnant.
La Chine reçoit ces derniers temps des visites intensives de pays socialistes, y compris des visites précédentes du secrétaire général du Comité central du Parti communiste du Vietnam, Nguyen Phu Trong, et du président laotien Thongloun Sisoulith, la semaine prochaine.
L’ordre international actuel se trouve à un carrefour où les États-Unis et l’Occident forment des cliques et encouragent le découplage, et de nombreux pays socialistes qui sont également des pays en développement travaillent main dans la main avec d’autres pays en développement pour pousser l’ordre international dans une direction plus juste et plus équitable et pour promouvoir le développement d’un monde multipolaire, ont déclaré les observateurs chinois.
Xi Jinping, secrétaire général du Comité central du Parti communiste chinois (PCC) et président chinois, s’entretient avec Miguel Diaz-Canel Bermudez, premier secrétaire du Comité central du Parti communiste cubain et président cubain, au Grand Hall du peuple à Beijing, capitale de la Chine, le 25 novembre 2022. Photo : Xinhua
Une avant-garde en Amérique latine
La coopération sino-latino-américaine est basée sur le respect et les avantages mutuels, ce qui sert les intérêts communs des pays de la région, et la Chine est prête à travailler avec Cuba et d’autres pays d’Amérique latine et des Caraïbes pour faire progresser la coopération de haute qualité de la BRI et promouvoir un plus grand développement du partenariat de coopération global Chine-Amérique latine dans la nouvelle ère. », a déclaré M. Xi.
Cuba est un pays indicateur en Amérique latine et l’avant-garde spirituelle des forces de gauche, socialistes et anti-américaines dans la région, car elle est restée inébranlable face à la pression et aux blocus américains, a indiqué M. Li, ajoutant que Cuba était un modèle d’indépendance et d’autosuffisance en Amérique latine.
À ce jour, environ les deux tiers des pays d’Amérique latine ont élu des gouvernements de gauche, dont la plupart poursuivent une « Amérique latine des Latino-Américains » et sont désireux de promouvoir l’indépendance stratégique vis-à-vis de l’influence américaine, ont déclaré les observateurs chinois.
Le renforcement des liens avec des pays comme la Chine a élargi l’espace permettant aux pays d’Amérique latine de faire des choix stratégiques et renforcé leur indépendance stratégique et leur confiance, ont indiqué les observateurs.
Faits saillants de la coopération sino-cubaine. Editeur: Feng Qingyin / GT Graphique: Xu Zihe / GT
La coopération économique et commerciale entre la Chine et l’Amérique latine a surmonté l’impact négatif de la pandémie, faisant preuve d’une forte résilience et d’une dynamique de développement, a déclaré jeudi Shu Jueting, porte-parole du ministère du Commerce (MOFCOM).
Wang Youming, directeur de l’Institut des pays en développement de l’Institut chinois d’études internationales à Beijing, a déclaré vendredi au Global Times que la coopération de la Chine avec l’Amérique latine était basée sur le respect mutuel et les avantages que les populations locales accueillaient, et ne visait aucune tierce partie.
En revanche, toute action de la Chine dans la région sera interprétée par les États-Unis comme une intrusion dans sa « sphère d’influence », et l’administration Biden a introduit plusieurs plans qui tentent de mettre de côté la BRI, mais ont apparemment échoué, car ce que les États-Unis offrent ne peut pas être mis en œuvre ou apporter des avantages tangibles aux populations locales, dit Wang.
Jouer des tours géopolitiques et promouvoir le protectionnisme ne peut que nuire aux Etats-Unis eux-mêmes, a déclaré M. Wang.
De nombreux médias occidentaux ont commencé à voir la tendance de l’influence américaine s’estomper en Amérique latine en juin, lorsque plusieurs pays de la région ont ignoré le Sommet des Amériques organisé par les États-Unis.
Bloomberg a déclaré que les boycotts, les fanfaronnades et les promesses médiocres faites lors du sommet par les pays de la région ont révélé « l’état fragile » de l’influence américaine en Amérique latine.
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