Hier et avant hier, nous vous avons longuement parlé de cette tournée du président cubain en Algérie puis en Russie, nous vous parlerons des étapes suivantes et du contexte: il s’agit bien sûr d’une demande d’aide et de coopération face au blocus, et les réponses ont été enthousiastes, elles disent ce que représente Cuba au-delà des communistes – tout en étant bien présents comme ici au premier rang Ziouganov et Novikov. Cette tournée participe d’une vision offensive de ce que pourrait être le monde débarrassé du bellicisme, des guerres militaires et économiques imposées par l’impérialisme américain, un message de paix qui n’a aucun peuple pour adversaire au contraire. Le discours de Poutine, l’inauguration de la statue de Fidel Castro (même si elle viole une recommandation faite par Fidel aux Cubains: ne pas m’ériger de statues et ne jamais me vouer un culte de la personnalité pour mieux réfléchir à ce que nous avons accompli ensemble) est simplement le rappel des visites qu’il neige ou qu’il vente en URSS que ce grand et sage leader a accomplies, la manière dont il a marqué de son empreinte tous ceux qui l’ont côtoyé. Écoutez ce discours, mesurez en toutes les paroles et réfléchissez à l’issue que vous voulez pour la France, c’est ce que vous demanderait Fidel. J’ajouterais Raoul qui n’est pas pour rien dans cette reprise des non alignés et d’une vision internationaliste en faveur de la paix (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop)
http://www.kremlin.ru/events/president/transcripts/69914
Cher Monsieur le Président ! Chers invités cubains, chers moscovites, chers amis !
Nous sommes réunis ici, sur la place qui porte le nom de Fidel Castro, pour inaugurer le monument à la mémoire de cet homme d’État et homme politique exceptionnel, fondateur de l’État cubain moderne.
Fidel Castro a consacré toute sa vie à la lutte pour les idées de bonté, de paix et de justice, pour la liberté des peuples opprimés, pour offrir une vie décente aux gens ordinaires et pour l’égalité sociale.
Il est l’un des leaders les plus brillants et les plus charismatiques de ce vingtième siècle turbulent et dramatique, une véritable figure légendaire, symbole d’une époque marquée par les mouvements de libération nationale, l’effondrement du système colonial et la création de nouveaux États indépendants en Amérique latine et en Afrique.
Fidel et ses compagnons d’armes ont toujours défendu avec abnégation la souveraineté de leur patrie ; ils ne se sont pas laissés écraser par des interventions mercenaires, des sanctions, des embargos financiers et économiques, des efforts d’isolement externe ; ils ont défendu le droit de Cuba à un modèle de développement basé sur des valeurs nationales et non imposées de l’extérieur ; ils ont fait en sorte que le monde considère et respecte les intérêts de Cuba.
Pour des générations de nos compatriotes, l’image du Commandante a toujours été liée à la gloire romantique, au courage et au triomphe. Les paroles de la célèbre chanson soviétique “Cuba – mon amour !” ont reflété nos sentiments sincères et enthousiastes, non seulement à l’égard de l’île de la Liberté et de tout le peuple cubain, mais aussi directement à l’égard de Fidel, dont la puissance, l’énergie et la volonté inflexible nous attiraient et nous attirent encore comme un aimant.
J’ai eu la chance, chers amis, de rencontrer Fidel Castro à plusieurs reprises, et je garde en mémoire des conversations de plusieurs heures avec lui, notamment notre dernière conversation en juillet 2014.
Il a parlé de choses remarquablement en phase avec l’époque actuelle – époque de l’émergence d’un ordre mondial multipolaire : que l’indépendance et la dignité ne se marchandent pas, que chaque nation a le droit de se développer librement, de choisir sa propre voie, et que dans un monde vraiment juste, il n’y a pas de place pour les dictats, le pillage et le néocolonialisme. C’était un homme aux connaissances encyclopédiques, un homme ayant une connaissance approfondie des événements, un homme à l’esprit vif, un homme de précision.
Fidel était un ami fidèle de notre pays, il venait souvent nous voir et, en 1963, il a fait une tournée à travers pratiquement toute l’Union soviétique. Il était toujours le bienvenu à Moscou et il aimait notre capitale, il l’aimait beaucoup. Comme Fidel l’a dit lui-même, il était prêt à venir en Russie à tout moment : été et hiver, avec ou sans neige.
Notre pays a soutenu sans faille le peuple cubain épris de liberté et les dirigeants de la république. Et nous savons que c’est réciproque. Cuba a été, est et, j’en suis sûr, sera toujours notre partenaire stratégique constant, un allié dans les affaires mondiales.
Chers amis !
L’amitié russo-cubaine que nous a léguée Fidel Castro est le bien commun de nos peuples. Et vous, Monsieur le Président, qui représentez la nouvelle génération de dirigeants cubains, vous apportez une énorme contribution au développement de relations amicales et fondées sur la confiance entre nos pays.
Ensemble, nous continuerons à renforcer notre union et à défendre ensemble les grandes valeurs de liberté, d’égalité et de justice.
Merci de votre attention.
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