Jusqu’ici sous l’effet d’une propagande “totalitaire”, ne laissant pas le moindre espace à une négociation nécessaire, la mobilisation en faveur de la paix a été empêchée. Mais l’intervention de plus en plus claire de l’OTAN directement dans le conflit a été le premier facteur de prise de conscience dans une situation marquée par l’inflation et par les difficultés quotidiennes. Les mouvements de revendication des travailleurs qui comme celui des raffineries en France refusent d’être sacrifiés aux profits sont en train de transformer le contexte et faire monter l’exigence de paix. C’est une prise de conscience globale absolument indispensable y compris à la survie de l’humanité et à la nécessité d’un changement de société, de pouvoir… mais c’est un processus… qui va prendre du temps et exige beaucoup de ténacité. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
11/10/2022
By John Catalinotto
septembre 30, 2022
Avec une avalanche de propagande anti-russe dans les pays membres de l’OTAN et d’autres pays de l’Union européenne – et aux États-Unis – les grands médias ont créé un obstacle à la mobilisation d’actions anti-guerre. Néanmoins, le coût économique élevé de la guerre, y compris les prix beaucoup plus élevés des produits de base et les pénuries de sources d’énergie, ont créé une ouverture que les militants anti-impérialistes et anti-guerre commencent à élargir.
En Allemagne, le mouvement anti-guerre a appelé à des actions coordonnées dans les villes du pays le 1er octobre. En Espagne, au moins une coalition a appelé, dans sa plate-forme de Madrid, à mobiliser toutes les parties de l’État espagnol contre l’agression de l’OTAN et à sortir des bases militaires. En Autriche, où une manifestation a eu lieu le 24 septembre, la Coalition pour l’autodétermination autrichienne appelle à ramener l’Autriche à sa position historique de neutralité.
Aux États-Unis, la United National Antiwar Coalition a appelé à des manifestations la semaine du 15 au 22 octobre dans plus de 30 villes.
Manifestation anti-OTAN à Madrid.
Des manifestations massives ont eu lieu il y a des semaines à Prague, en Tchéquie, et dans de nombreuses villes françaises qui s’opposent à la guerre – et aux coûts de la guerre, qui sont supportés par la classe ouvrière et les pauvres européens, encore plus intensément qu’aux États-Unis. Les pénuries de combustible pour chauffer les maisons en hiver et les prix de l’énergie extrêmement plus élevés infligeront des souffrances directes aux secteurs les plus pauvres de la société capitaliste européenne.
Alors que certaines des mobilisations critiquent la décision russe d’intervenir militairement, leurs déclarations mettent toutes l’accent sur les provocations du côté des États-Unis et de l’OTAN: déplacer les bases militaires de plus en plus près des frontières russes depuis 1990; la guerre civile soutenue par l’OTAN contre les régions orientales de l’Ukraine depuis 2014; et le caractère criminel des sanctions imposées à la Russie.
Initiative en Allemagne
Willi van Ooyen, un militant de premier plan et vétéran du mouvement anti-guerre en Allemagne et ancien chef du groupe parlementaire de Die Linke dans l’État de Hesse, a expliqué pourquoi le mouvement a appelé à des manifestations le 1er octobre dans une interview du 24 septembre dans le quotidien allemand Junge Welt: Parce que le gouvernement a augmenté le budget militaire sans presque aucune discussion, « Nous voulons agir maintenant et indiquer clairement que les dépenses militaires ne doivent pas continuer à augmenter. Au lieu de cela, plus d’argent est nécessaire de toute urgence pour lutter contre la pauvreté et la crise climatique.
« Un nombre supérieur à la moyenne de petites initiatives prendront part à la manifestation. Le nombre augmentera dans les prochains jours. Si vous voulez être présent dans de nombreux endroits, cela signifie que des actions plus importantes ne peuvent pas être organisées partout. Néanmoins, nous sommes convaincus que nous ferons clairement connaître notre demande de désarmement au lieu d’un réarmement. D’autant plus que nous serons également présents dans les rues des grandes villes comme Berlin, Hambourg, Francfort-sur-le-Main ou Munich. »
En ce qui concerne les prix élevés de la nourriture et de l’énergie, il a déclaré: « Des sommes énormes sont dépensées pour des projets d’armement absurdes et, en fin de compte, pour les préparatifs de guerre – et non pour ce dont les habitants de ce pays ont réellement besoin. Nous voulons intégrer nos revendications en matière de politique de paix dans les manifestations sociales actuelles. Notre thème commun est la répartition inégale des richesses. »
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