Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Ivan Nikitchuk : “Quelques remarques sur le conflit militaire en Ukraine”.

Un texte qui pourrait utilement rentrer dans le débat qui existe au sein du mouvement communiste international comme à l’intérieur du PCF: appui ou dénonciation de la guerre impérialiste? En fait au-delà de ces polémiques le véritable problème n’est-il pas que : Le sujet du capitalisme dans la guerre est traité par la gauche moderne de manière si languissante et faible qu’aucune revendication, haine ou mépris ne surgit pour le capitalisme comme source de toutes les guerres? (note de danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop pour histoireetsociete)

https://kprf.ru/ruso/213147.html

Aujourd’hui, beaucoup de ceux qui tentent de comprendre l’essence des événements en Ukraine se perdent dans la confusion de la “géopolitique”, de la “dénazification”, de la “démilitarisation”, du “poutinisme”, de la “dépoutinisation” et des analogies historiques bidon avec la Première Guerre mondiale et la guerre soviéto-finlandaise. Ajuster la recherche théorique à la conception que la bourgeoisie de tel ou tel bord propose à dessein n’est rien d’autre qu’un anti-marxisme et un anti-science primitifs. Si l’essence des phénomènes se trouvait à la surface, ce qui est le cas des conclusions de tous les experts et analystes sans exception, il n’y aurait pas besoin de science.

I.I. Nikitchuk, président du Conseil central de RUSO.

2022-09-08 09:47

Ivan I. Nikitchuk

Toute guerre, juste ou injuste, libératrice ou agressive, révolutionnaire ou contre-révolutionnaire est prédéterminée par les lois de la base économique de la société de classe. La violence en général est un aspect inhérent aux relations de propriété, tandis que la forme étatique de la violence, c’est-à-dire la coercition systématique, opérationnelle, professionnelle et concentrée, est une composante qualitative de la superstructure de la société de classe.

La guerre est toujours et partout menée uniquement par la classe dominante, bien que les représentants de cette classe puissent ne pas connaître la différence entre un obusier et un canon, entre un char et un véhicule de combat d’infanterie.

La politique de l’État bourgeois dans son ensemble est l’expression concentrée des relations nées de l’exploitation de la propriété privée. C’est pourquoi la victoire d’un État bourgeois sur un autre État bourgeois dans une guerre n’entraîne jamais un changement de l’ordre économique, seuls les éléments superstructurels, les juridictions, les institutions politiques, les personnes au pouvoir et les escadrons de l’oligarchie changent, une redistribution de la propriété a lieu, ce qui est le motif principal du déclenchement des hostilités.

L’idéologie bourgeoise et la théorie bourgeoise de la guerre sont empreintes d’un pacifisme hypocrite et concentrent toute l’attention sur le moment du déclenchement des hostilités, sur la justification, l’opportunité politique ou non de la partie extérieure du conflit. Les conflits entre États sont considérés comme le produit de la volonté de politiciens individuels et comme un affrontement d'”intérêts nationaux” abstraits. En fait, la guerre est une phase nécessaire du fonctionnement de l’économie capitaliste, et plus la concentration et la centralisation du capital sont grandes, plus sa propension objective à absorber le capital plus faible est grande, plus forte son agressivité naturelle.

Le capitalisme n’est pas constamment en guerre simplement parce que la guerre nécessite des ressources et des forces qui doivent être accumulées et concentrées. La paix sous le capitalisme n’est donc qu’une étape naturelle dans la préparation de la guerre. Si les capitalistes avaient la possibilité de faire la guerre en permanence, ils le feraient. Mais comme faire la guerre draine les ressources humaines et que les instruments de destruction sont technologiquement de plus en plus meurtriers et destructeurs, la guerre sous le capitalisme est de nature périodique et semble être quelque chose qui sort de l’ordinaire.

Sous le capitalisme, la guerre au sens large du terme ne prend jamais fin, car elle est une forme de relations économiques objectives entre les propriétaires. Mais la difficulté de cette perception de la guerre pour la majorité des citoyens moyens, les futures victimes de toute guerre au sens étroit, réside dans le fait que les batailles de masse ouvertes n’ont lieu que de temps en temps, même si elles durent parfois des décennies. Les guerres sont le compagnon naturel du capitalisme et de toutes les formations d’exploitation en général.

Maintenant, en fait, à propos du conflit en Ukraine. Le 24 février 2022, la Russie bourgeoise, représentée par le président Poutine, a annoncé une opération militaire spéciale en Ukraine, invoquant les politiques d’élargissement de l’OTAN et un certain nombre d’autres circonstances qui ont donné lieu au déclenchement des hostilités. Il s’agit essentiellement de l’intervention ouverte d’un État bourgeois dans la guerre civile d’un autre État bourgeois, du côté du peuple rebelle du Donbass et des “républiques populaires” bourgeoises apparues par la suite.

Le début de l’opération spéciale russe en Ukraine est un événement qui a suscité des divergences d’appréciation de la part des organisations de gauche. Cependant, l’opération spéciale n’a pas simplement provoqué la division de la gauche entre partisans et adversaires de la guerre, mais a transféré toute l’évaluation théorique de la situation vers un phénomène purement extérieur. Certains à gauche s’en prennent à Poutine et à l’impérialisme russe, d’autres à gauche s’en prennent à Zelensky, Biden et à l’impérialisme américain. Une grande partie des discussions tourne autour des bandes fascistes ukrainiennes et du rôle des pays de l’OTAN dans le conflit. Cependant, presque personne n’a jamais exposé le rôle du capitalisme lui-même dans la guerre. Aucun à gauche n’a osé raisonner du général au particulier. Les masses de gens ordinaires sont donc sous l’impression du baratin politique, de la composante militariste, des politiques gouvernementales, du rôle des présidents et des militaires, etc. Ils s’efforcent d’embrasser toutes ces nuances dans le processus de recherche de coupables personnels, et donc rien ne menace le capitalisme lui-même. Le sujet du capitalisme dans la guerre est traité par la gauche moderne de manière si languissante et faible qu’aucune revendication, haine ou mépris ne surgit pour le capitalisme comme source de toutes les guerres.

Bien sûr, personne n’est contre la discussion sur des points concrets, mais seulement après que les gens aient eu l’explication sur le fait que toutes les guerres sont préparées et instiguées par la bourgeoisie commune.

Cette position est dictée à la fois par les considérations générales de la théorie marxiste, et par le fait que le mieux que la gauche en Russie soit réellement capable de faire est de formuler un point de vue scientifiquement valide sur les événements actuels, sans pouvoir exercer aucune influence pratique sur ceux-ci.

Pour examiner la position des opposants à l’opération spéciale russe, nous aurons recours à la déclaration commune des partis communistes de Grèce, d’Espagne, du Mexique et de Turquie, qui, dans son contenu théorique, couvre presque tous les arguments de la gauche. Ainsi, des partis communistes plutôt importants et respectés affirment que la guerre russo-ukrainienne est une guerre impérialiste entre les États-Unis, l’OTAN, l’UE – d’une part – et la Fédération de Russie – d’autre part – dans une lutte pour le contrôle des marchés, des matières premières et des réseaux de transport ukrainiens. Un risque de guerre similaire existe dans d’autres régions, alors que la confrontation entre les États-Unis et la Chine pour la primauté dans le monde capitaliste s’intensifie. La rhétorique antifasciste de la Fédération de Russie est reconnue par eux comme fausse, destinée à désorienter les travailleurs.

Le résultat spécifique de l’opération spéciale de la Fédération de Russie que ces partis communistes considèrent comme le plus acceptable pour les communistes et le communisme n’est pas clair. Ils sont simplement contre les guerres impérialistes, c’est-à-dire qu’ils prennent une position de pacifisme abstrait. Il est clair que dire “non à la guerre” dans les circonstances actuelles signifie un soutien effectif à la défaite militaire de la Fédération de Russie.

Il est difficile d’appeler une telle position autrement qu’une position scholastique ; elle est le produit d’un manque de volonté de comprendre la situation en profondeur. Encore une fois, le capitalisme lui-même n’a pas sa place dans leur critique, et les origines du conflit ne sont pas considérées en relation avec l’éclatement de l’URSS et la transition du communisme au capitalisme. L’assimilation de l’impérialisme américain et russe et l’assimilation de l’impérialisme américain à la Chine socialiste sont particulièrement obscènes, ce qui, une fois encore, ne fait que le jeu de l’hégémonie continue de l’oligarchie occidentale. La confusion que ces partis communistes ont créée fait reculer encore davantage la cause de l’apport de la vision marxiste du monde aux masses.

Au moins maintenant, il y a un certain nombre d’États socialistes dans le monde (Chine, Cuba, Corée du Nord, Vietnam, Laos) et tous les processus politiques internationaux, les communistes doivent les voir à travers le prisme des besoins de leur existence et de leur développement. Ils s’opposent à l’impérialisme mondial et dans cette lutte de classe, nous devons nous tenir fermement du côté des forces du communisme. Si certains à gauche n’aiment pas le “marxisme aux caractéristiques chinoises” ou le Juche, s’ils pensent que le gouvernement socialiste de ces pays n’est pas juste et que la politique est opportuniste, c’est une manifestation de dogmatisme et de trotskisme. Nous avons le droit de nous faire notre propre opinion sur la théorie et la pratique du communisme dans ces pays, mais elle ne doit pas aller à l’encontre de leur soutien. Ce n’est pas notre rôle d’enseigner aux communistes chinois, nord-coréens, vietnamiens, cubains et laotiens ce qu’ils doivent faire, et encore moins celui de la gauche grecque, espagnole, mexicaine et turque.

En outre, il existe un certain nombre d’États à orientation socialiste (Venezuela, Nicaragua, Bolivie, Népal, Syrie, Érythrée, Biélorussie, Transnistrie), il existe des luttes de libération nationale de différents peuples. Bien sûr, les communistes ont de la sympathie pour tous les processus anticapitalistes et anti-impérialistes et ont le devoir d’en tenir compte lors de l’évaluation de ces événements et phénomènes politiques, en particulier ceux d’importance internationale.

Mais tout cela est oublié par la gauche et sacrifié au dogmatisme “marxiste” et aux postures “révolutionnaires”. On ne peut que regretter ces jugements théoriques.

Dans ce contexte, il est important de noter plusieurs nuances dans l’évaluation de la situation en Ukraine.

Le premier point important pour évaluer la situation est qu’à la base de l’impérialisme correspond la superstructure de l’impérialisme, dont l’idéologie est le fascisme. Le fascisme, en tant qu’idéologie et pratique du capital financier d’une nation s’efforçant de dominer le monde, est inhérent à tous les pays bourgeois, mais à un degré différent, selon la force et l’équilibre des potentiels des classes bourgeoises dominantes dans ces pays. Les pays dans lesquels le capital national, en raison de sa taille et de sa subordination totale au marché mondial, ne peut atteindre le niveau de la monopolisation financière, devient le terrain de lutte du capital financier étranger  et tombe dans la dépendance politique.

Ainsi, le fascisme ukrainien – le Banderisme – avec toutes ses bandes, son nationalisme et sa terreur est un élément de la superstructure non pas du capitalisme ukrainien mais de l’impérialisme américain. Les oligarques ukrainiens ne sont pas capables de prétendre à la domination du monde, mais sont de simples suppôts des entreprises américaines, des compradores typiques, que l’on laisse exister et s’enrichir pendant un certain temps.

Un deuxième point important dans l’évaluation de la situation est de comprendre la nature objective de la lutte de classe inter-impérialiste. Les communistes doivent traiter la guerre en Ukraine comme une réalité objective du capitalisme. C’est-à-dire que sous le capitalisme, la guerre est une sorte de catastrophe naturelle, elle est inévitable, car c’est la base même du capitalisme, qui génère en permanence des conflits militaires ici et là. Bien que le régime russe soit plus modéré et plus légitime que celui de l’Ukraine ou de l’Occident, la base impérialiste garantit que la trogne du même fascisme deviendra de plus en plus apparente à mesure que l’oligarchie russe se renforcera. Les prolétaires russes et ukrainiens, qui ont eu leur part de guerre et de misère, doivent comprendre que le capital est la force qui les a poussés dans les tranchées.

Un troisième point important dans l’évaluation de la situation est de mettre en pratique la thèse marxiste de soutenir toute lutte juste du peuple, parce qu’un peuple en lutte est plus disposé et plus apte à apprendre d’une telle lutte, y compris les principes du communisme. La lutte du peuple du Donbass pour être indépendant ou même faire partie de la Fédération russe bourgeoise et non de l’Ukraine banderiste est juste et libératrice. Elle exige notre sympathie inconditionnelle. Le marxisme nous enseigne que tous les pays fondés sur le marché et dotés d’une idéologie de marché gravitent vers un éclatement et une redistribution des frontières.

Le quatrième point important dans l’évaluation de la situation est l’attitude inconditionnellement positive des communistes vis-à-vis de l’extermination physique des fascistes et des nazis ukrainiens par les armées de la Fédération de Russie et de la LDPR. Ce sont des sujets incorrigibles qui seront les premiers à se lever dans la lutte armée contre le communisme et les premiers à déchaîner la terreur contre la classe ouvrière. La juste colère du peuple contre les crimes des gangs fascistes en Ukraine est digne de tout soutien.

Un cinquième point important dans l’évaluation de la situation est la présence de références nostalgiques-émotionnelles des combattants russes et de l’Armée de libération à l’URSS et la demande de justice sociale comme motif de guerre. Cela crée des conditions favorables à la propagande du communisme et à l’injection de la conscience marxiste dans les masses, tant sur le front que dans les foyers. La tâche tactique de la propagande communiste consiste à déplacer l’attention de la forme extérieure, de l’attitude émotionnelle vers l’essence des processus politiques.

En bref, nous pouvons conclure que :

1) La guerre en Ukraine est un produit du capitalisme, c’est la politique naturelle et organique de la classe capitaliste – la réalité objective du capitalisme et la conséquence de la destruction contre-révolutionnaire de l’URSS ;

2) Le conflit ukrainien de la part de l’Occident est de nature purement impérialiste ;

3) L’impérialisme russe est également présent, mais jusqu’à présent limité aux spécificités d’un régime bonapartiste (un régime qui prône un État centralisé autoritaire avec un leader charismatique fort, basé sur le soutien militaire ainsi que le conservatisme) ;

4) La lutte du peuple du Donbass est juste, et l’effondrement du régime de Kiev et l’affaiblissement de l’impérialisme américain dans la région ont une signification progressive.

Ivan Nikitchuk,

Président du Conseil central de RUSO. (savants russes d’orientation socialiste)

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6 Commentaires

  • Xuan

    La réalité de l’impérialisme aujourd’hui est principalement l’hégémonisme et l’opposition à l’hégémonisme.
    S’en tenir à l’impérialisme c’est rester dans l’abstraction et l’idéalisme.

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  • Franck Marsal
    Franck Marsal

    Ce texte est très intéressant et pertinent.

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  • Daniel Arias
    Daniel Arias

    Planification à la française:

    https://youtu.be/YSsN7F8jhKM

    Pour éclairer un peu la lutte contre notre impérialisme déclinant, Jacques Sapir fait dans cette vidéo une présentation de la planification non pas soviétique dont il parle très brièvement mais d’une planification parmi d’autres pays capitalistes celle de la France. En introduction on apprend que la planification militaire américaine est inspiré par la planification militaire française de 1914.

    Cette planification dirigée par Jean Monnet a permis un développement extraordinaire des investissements productifs en France grâce aux Circuits du Trésor, jetés à la poubelle en 1986, au contrôle de la totalité du système financier français et à la mobilisation de toutes les administrations françaises.

    Quelques prix stratégiques étaient fixés par l’État en particulier l’électricité.
    À cette époque 500 000 logements par an sortaient de terre.

    Le Commissariat Général au Plan était d’une petite centaine de hauts fonctionnaires qui disposaient de tous les moyens d’actions des ministères.

    Cette planification capitaliste par des fonctionnaires capitalistes a donné des résultats.

    Elle plaide pour le contrôle du politique sur les agents économiques et la souveraineté monétaire.

    Souveraineté qu’il ne faut pas confondre avec autarcie l’exemple donné de la production de la Renault 4CV comparé à la Citroên 2CV montrent des différences de productivité 2 ans et demi pour avoir une 2CV pourtant excellente voiture réservée en premier lieu aux vétérinaires de campagne et curieusement aux personnes de l’Église !!!!??? La Renault a bénéficié de l’avance technologique des machine transfert américaines achetée avec les crédits disponible par le mécanisme du Circuit du Trésor.

    Ce mécanisme était relativement simple il obligé la banque de France a accepter les crédits bancaires, garantissant ainsi les banques qui pouvaient obtenir rapidement de la monnaie de la Banque de France et ainsi poursuivre les investissements.

    Le développement industriel demandait une main d’œuvre abondante pur cela il fallait concentrer l’agriculture et la rendre plus productive, ce fût le rôle du Crédit Agricole.

    En cette période d’anarchie et de manque de volonté de l’État l’étude et l’actualisation de la planification à la Française mérite un peu d’attention. Ce fût également une période avec au moins 5% d’inflation par an mais accompagnée par une amélioration concrète et continue de la vie de tous jusqu’à la libéralisation des années 1980.

    Ces efforts massifs effectués dans les années après guerre sont actuellement nécessaires pour lutter contre l’accumulation de carbone et satisfaire les besoins essentiels de notre population.

    Comment mobiliser et convaincre la population malgré la multiplication des clowns en politique ?

    Si parfois les communistes ont oublié le capitalisme dans la guerre, ils semblent qu’ils l’ait oublié dans bien d’autres domaines ce qui explique leur compatibilité avec le social libéralisme et la bourgeoisie capitaliste.

    Il faut mener une lutte résolue contre les formes de propriétés privées des moyens de production qui servent de base dans les sociétés de classes. C’est par là que nous résoudrons les conflits internes et externe de chaque nation, puis au niveau international, avant d’en finir avec les nations comme superstructures des classes dominantes et libérer toutes les forces productives de l’exploitation.

    Les réformettes de type SEF ou des pôles publics à côté du grand capital ne peuvent assurer ni la paix ni le développement, certainement pas en restant dans le carcan de l’Euro.

    L’effondrement actuel de l’Euro est un danger pour la France si elle se repose sur le secteur financier, il nous faut maintenir l’industrie, mais nous sommes très interdépendants avec l’industrie allemande, italienne et espagnole.

    Notre dépendance à l’informatique des USA peut nous être fatale, les GAFAM peuvent nous infliger des dégât bien plus importants qu’un bombardement nucléaire. Avec la planification nous avions la société Bull pour notre indépendance informatique avec d’excellents produits.

    Nous devons revendiquer la planification socialiste pour notre industrie et notre place dans le commerce mondial et nous devons défendre la Russie et la Chine comme rempart à l’hégémonie des USA, Russie et Chine sont les seuls pays capables de développer les microporosseurs sur lesquels nous pourrions développer notre économique indépendamment ds GAFAM .

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  • Girard alain
    Girard alain

    “Ce n’est pas notre rôle d’enseigner aux communistes chinois, nord-coréens, vietnamiens, cubains et laotiens ce qu’ils doivent faire, et encore moins celui de la gauche grecque, espagnole, mexicaine et turque.”
    Cela est assez confondant, moi je peux juger les autres mais pas l’inverse, de plus les PC turc, grec, Mexico, Espagne ne sont pas de simples partis de gauche mais des partis révolutionnaires, communistes. Boomerang, de quel droit juger leurs orientations et nier qu’ils soient communistes, histoire de leur retirer un brevet de marxisme léninisme ?

    À partir de là, tout est bloqué, chacun chez soi cependant l’urgence d’une réponse communiste sur une question vitale demeure, il ne s’agit pas de pacifisme bêlant mais bien désormais d’une possibilité lourde de recours à l’arme nucléaire. Ce n’est pas faire du sentiment, quoique cela ne puisse être exclu, les communistes n’ayant certes pas d’ âme mais oui, des sentiments, ça fait la différence avec la froideur de ceux d’en face, avec un Pinochet par exemple.

    L’auteur note que le conflit est impérialiste et justement enfant naturel du capital du côté ukrainien, il note également un impérialisme du côté russe, mais limité. Donc deux impérialismes.

    Ensuite, je ne suis pas un marxiste de haute volée cependant , d’instinct, je me dis qu’il n’ y a pas de bon impérialisme, quelque soit des nuances un peu trop subtiles à mon sens.

    Un élément est commun à ce que l’on peut lire de différentes analyses de partis communistes, c’est bien la contre révolution et pas seulement en URSS mais sur l’ensemble des pays du pacte de Varsovie qui permet au capitalisme d’étendre les conflits à tous les niveaux, Biden et consorts n’entendent pas s’en arrêter à la Russie, c’est briser la nouvelle route de la Soie et ses 47% de perspectives de parts de “marché”.

    En clair la roue tourne et les States se décomposent de l’intérieur et en sont bien plus dangereux en associant à leur agonie une U.E qui est déjà dans l’oeil du cyclone.

    Alors la Paix mais si il y a matières à rassembler, il me semble que cette exigence populaire de paix porte des combats majeurs, en finir avec l’Otan, pas seulement en sortir et l’affaiblir mais sa dissolution.

    Il y a l’urgence d’en finir avec l’arme nucléaire, à tous les niveaux et partout.

    il y a évidemment celle d’abattre le capitalisme dont il serait illusoire que sa crise systémique nous conduise, de fait, vers un socialisme conquis sans douleurs, non ils ne lâcheront pas, socialisme ou la mort, eux c’est la mort.

    Nous pouvons longuement débattre, c’est utile et indispensable, il me paraît essentiel voire incontournable de reconstruire un mouvement communiste international avec ce qui rassemble, il est indispensable que l’analyse marxiste devienne une clé de compréhension de la société chinoise et de pouvoir, partout, dresser l’état du capital et de sa crise avec ses caractéristiques nationales qui appellent aussi à des réponses nationales.

    En clair, une coordination des partis communistes et ouvriers ans l’action commune, en même temps, partout.

    Questions: quels sont les rapports de forces entre les oligarchies et les peuples, quels sont les rapports de forces au Donbass, par exemple. Un reportage sur Arte il y a plusieurs mois montrait des combattants indépendantistes, drapeau rouge en tête entrer dans une vive altercation avec des “dirigeants” des républiques populaires sur la confiscation du pouvoir par une classe bourgeoise toujours aux affûts. “On se fait tuer et vous vous enrichissez” disait un des mineurs en arme.

    De où cette interrogation, à mon avis décisive, les communistes et forces progressistes peuvent t’elles l’emporter tant en Ukraine, qu’en Russie dans un combat à deux volets.
    L’indépendance nationale et la conquête du pouvoir pour “restaurer” une perspective d’Union, cela ne saurait passer que par ce pacifisme défendu par les peuples, leurs organisations de class.

    Le socialisme sans la paix, Lénine et autres avaient su , en leur temps, quoi faire…

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  • Franck Marsal
    Franck Marsal

    Il faut revenir sur l’histoire de cette notion “l’impérialisme” et sur les éléments apportés par Lenine dans son célèbre ouvrage “l”impérialisme, stade suprême du capitalisme”, écrit début 1916.

    Lenine commence sa préface de 1920 en donnant un précieux conseil de méthode : “la preuve du caractère social ou, plus exactement, du véritable caractère de classe de celle-ci ne réside évidemment pas dans l’histoire diplomatique de celle-ci, mais dans l’analyse de la situation objective des classes dirigeantes de toutes les puissances belligérantes. Pour montrer cette situation objective, il faut prendre non pas des exemples, des données isolées (l’extrême complexitédes phén omènes de la vie sociale permet toujours de trouver autant d’exemples où de données isolées qu’on voudra à l’appui de n’importe quelle thèse), mais tout l’ensemble des donnéessur les fondements de la vie économique de toutes les puissances belligérantes et du monde entier. ”

    Et Lenine date très précisément son analyse de l’impérialisme, stade suprême (toujours cette même préface de 1920) : “la tâche fondamentale de ce livre a été et reste encore de montrer (…) quel était le tableau d’ensemble de l’économie capitaliste mondiale, dans ses rapports internationaux, au début du XXème siècle, à la veille de la première guerre impérialiste mondiale.”

    Enfin, Lenine conclut cette préface par “L’impérialisme est la veille de la révolution sociale du prolétariat. Cela s’est confirmé, depuis 1917, à l’échelle mondiale”.

    Donc, là où Lenine date très précisément et avec attention son analyse de l’impérialisme, comme un moment de l’histoire, là où il exprimé même avec la plus grande clarté que ce moment est déjà dépassé “depuis 1917”, beaucoup de commentateurs actuels font comme si Lenine avait alors produit une théorie définitive, comme si le monde stagnait dans les catégories que Lenine avait analysé en 1917 .

    Non ! L’histoire avance continuellement et même si elle nous semble parfois régresser ou se répêter, c’est que les processus sous-jacents préparent en réalité de nouvelles étapes et de nouvelles phases.

    Déjà la seconde guerre mondiale qu’on enseigne aujourd’hui (quelle honte) comme la guerre “de la démocratie contre les totalitarismes” n’était plus seulement une guerre pour le partage du monde. Pour ce qui est du totalitarisme, rappelons deux choses : 1) cette notion à été forgée pour mettre sur un pied d’égalité le nazisme et le communisme, c’est à dire ceux qui ont ouvert les camps de la mort et ceux qui les ont fermés.. 2) les soi-disant “démocraties” étaient des empires dominés par les hommes blancs, dans lesquels, les habitants des colonies étaient considérés comme des êtres inférieurs, privés de tous droits politiques et économiques, et dans les métropoles les femmes étaient également profondément privées de leurs droits. Dans la seconde guerre mondiale, les puissances capitalistes principales (Angleterre, USA, Allemagne et Japon) se battaient pour le partage du monde, en même temps qu’elles manoeuvraient pour abattre le pouvoir soviétique, la révolution sociale du prolétariat. Toute la diplomatie européenne de 1935 à 1941 au moins est déterminée par la volonté de la France et de l’Angleterre de pousser Hitler contre l’URSS. Cela pousse Staline et les soviétiques, qui ont tout essayé pour convaincre la France et l’Angleterre de faire alliance contre Hitler à renverser la situation en concluant un pacte inattendu avec Hitler. En 39-40, la préoccupation du gouvernement français est encore d’aider la Finlande, aux côtés d’Hitler, contre l’URSS et ce n’est que lorsque les occidentaux craindront une victoire totale de l’Allemagne contre l’URSS qu’ils commenceront à livrer des armes et du matériel à l’URSS. Ils s’agit à ce moment de pousser les deux belligérants à s’user l’un contre l’autre, sans victoire. Et ce n’est que lorsque l’armée rouge avancera trop rapidement en Europe que les anglais et les américains accepteront d’ouvrir un second front en 1944.

    Donc la 2nde guerre mondiale à un double caractère : en même temps les puissances occidentales luttent pour le partage du monde entre elles, en même temps, il y a lutte entre le système socialiste et le système capitaliste. La seconde guerre mondiale est en même temps une guerre interimpérialiste (qui sera gagnée pour une partie du monde par les USA) et une guerre révolutionnaire, qui sera partiellement remportée pour une autre partie du monde par l’URSS et par les communistes chinois.

    Donc, comme l’a annoncé Lenine en 1920, la révolution sociale du prolétariat a bel et bien commencé en 1917 à l’échelle mondiale et c’est poursuivie, reléguant encore plus en arrière plan la guerre inter-impérialiste pour le partage du monde.

    Le stade des rivalités impérialistes intercapitalistes est dépassée car, d’une part, un nouveau centre économique, de taille mondiale, s’est imposé, et d’autre part, l’ensemble du monde capitaliste est dans une lutte de tous les instants et mobilisant toutes les énergies pour sa survie contre la montée et le développement du système socialiste.

    Le capitalisme qui demeure n’est plus le stade suprême, décrit par Lenine et caractérisé par les rivalités inter-impérialistes pour le partage du monde. Le capitalisme qui subsiste au milieu du XXème siècle est un capitalisme qui a dépassé son stade suprême classique, qui lutte contre le socialisme, qui s’est déjà hybridé, teinté tout à la fois de formes avancées de socialisation et de traits fascistes, qui s’est transformé pour et dans cette lutte.

    Les rivalités inter-impérialistes n’ont certes pas disparu, ça tiraille un peu partout, mais d’autres facteurs dominent et, bon an mal an, un pays arbitre. L’Europe et le Japon sont occupées par les USA, qui y maintient encore aujourd’hui d’importantes bases militaires. Les USA possèdent 10 porte-avions géants embarquant plus de 3700 avions de guerre de l’aéronavale complétés par plus de 5000 avions de l’US air force. Le seul corps des Marines, le corps expéditionnaire américain, qui est la seule force protégée par la loi, au point que même le président des USA n’a pas le droit de le dissoudre, dispose d’une force militaire (intégrant les composantes aériennes, terrestre et navales) plus puissante que la plupart des armées du monde.

    Il est donc matériellement évident qu’aucun pays capitaliste au monde ne peut aujourd’hui et probablement pour longtemps rivaliser réellement et entreprendre de mettre en cause à son profit la domination américaine sur le monde. Ce n’est pas une pensée théorique, c’est un fait. Et au delà du facteur militaire, le renseignement, la diplomatie, les institutions financières, la formation du personnel politique dirigeant dans les pays étrangers sont largement dominés par les USA. Ni le Japon, ni l’Allemagne, ni le Royaume Uni ou la France ne peuvent ne serait-serait ce qu’envisager de le faire.

    Imaginer que la Russie, redevenue partiellement capitaliste et économiquement bien inférieure à la France ou à l’Italie pourrait avoir l’audace de contester la domination américaine et donc serait une puissance impérialiste concurrente des USA est pure folie. Ce qui se passe est le contraire : ce sont les USA, qui depuis l’effondrement de l’URSS s’efforce d’intégrer toutes les républiques issues de celle-ci dans leur système de domination. L’Ukraine pour eux n’est qu’une étape. Leur objectif, c’est que demain, les ressources économiques de la Russie elle-même soit intégrée sans résistance aucune à la merci des multinationales américaines.

    Or, il se trouve que, contrairement à l’Europe et au Japon, la Russie résiste. Car, même si l’URSS a été dissoute, la Russie n’a pas été vaincue militairement, elle n’est pas occupée, elle a finalement rejeté les conseillers américains et tous les éléments du “soft power” qui caractérisent la domination politique américaine sur le reste du globe. Elle a une histoire et une géographie qui lui dicte et lui permette cette résistance : un vaste territoire terrestre, une histoire de résistance, la mémoire encore vivante du communisme et de l’URSS.

    Mais il y a autre chose encore qui rend crédible la résistance de la Russie face aux USA : d’abord la putréfaction avancée du capitalisme américain et ensuite la montée en puissance de la Chine socialiste comme nouveau centre économique mondial et la montée d’une nouvelle rivalité non pas inter-impérialiste mais entre socialisme et capitalisme.

    C’est pourquoi il nous faut commencer à regarder cette guerre non seulement dans ce qu’elle est, dans les circonstances historiques particulières qui lui ont donné naissance, mais aussi dans la dynamique d’une nouvelle étape, en train d’émerger, de la lutte pour le remplacement du capitalisme par le socialisme au niveau mondial.

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  • Daniel Arias
    Daniel Arias

    L’arrogance des USA.

    4,2% de la population dont le gouvernement prétend régir le monde entier.

    https://youtu.be/SYjyUxif_VE

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