Le World Socialist Web Site est l’organe de nouvelles et d’analyse du Comité international de la Quatrième Internationale (CIQI)et son positionnement, ses analyses tranchent tout à fait sur le magma trotskiste de diverses obédiences qui intervient en France, par son positionnement clairement anti-impérialiste et sa lucidité à ce titre sur la nécessité d’une ligne anti-OTAN. Comme je le dis parfois en riant ces gens là m’inciteraient bien à, comme eux, célébrer la naissance ou la mort de Léon Trotsky, à la manière dont les Cubains célébrent la fête nationales des USA, pour montrer que l’on ne confond pas tout le monde. Cette analyse sur les effets de la montée des taux de la FED comme déclaration de guerre à la classe ouvrière est tout à fait éclairante. Et la guerre sous toutes ces formes éclaire les récentes déclaration de Macron, celle qui à Borme les Mismosa prétend que les “sacrifices” que nous faison en Ukraine sont nécessaires à la liberté et celles qui dit que nous en avons terminé de l’abondance. Mais montre aussi à quel point le petit personnel politique est au service d’une oligarchie prête à aller jusqu’au facisme, la guerre interne autant qu’externe(1) (note de danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
Marcus Dayil y a 8 heures
Dans le discours qu’il a prononcé vendredi lors du sommet annuel de la Réserve fédérale à Jackson Hole, dans le Wyoming, le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a été sans équivoque: l’oligarchie financière américaine est déterminée à faire supporter à la classe ouvrière le coût de l’aggravation de la crise économique.
S’exprimant plus crûment qu’auparavant, Powell a promis que la banque centrale américaine maintiendrait des taux d’intérêt plus élevés au nom de la lutte contre l’inflation, entraînant une augmentation du chômage et une «douleur» économique. Il est largement prévu que la Réserve fédérale relève à nouveau ses taux de 0,5 à 0,75 point de pourcentage en septembre.
«La réduction de l’inflation nécessitera probablement une période soutenue de croissance inférieure à la tendance», a déclaré Powell. «De plus, il y aura très probablement un certain assouplissement des conditions du marché du travail. Si la hausse des taux d’intérêt, le ralentissement de la croissance et l’assouplissement des conditions du marché du travail font baisser l’inflation, ils entraîneront également une certaine douleur pour les ménages et les entreprises».
Derrière les euphémismes du président de la Réserve fédérale se cache une politique de classe impitoyable. Avec «l’assouplissement des conditions du marché du travail», Powell décrit un massacre délibéré de l’emploi, dans lequel des taux plus élevés encourageront les licenciements massifs et la calamité inévitable que cela implique pour les travailleurs et leurs familles. Cela se traduira par une hausse vertigineuse de la pauvreté, de la faim, de la toxicomanie, des saisies, des sans-abri et des suicides, dans un contexte de crise sociale déjà sévère.
Cela ne fait aucun doute que la cible de la «douleur» à laquelle Powell fait référence est la classe ouvrière.
Powell a déploré un marché du travail prétendument «déséquilibré» et une demande surdimensionnée de travailleurs, déclarant: «Le marché du travail est particulièrement fort, mais il est clairement déséquilibré, la demande de travailleurs dépassant largement l’offre de travailleurs disponibles».
Cet argument cynique, selon lequel une pénurie de main-d’œuvre et des augmentations de salaire trop importantes sont les principaux moteurs de l’inflation, va à l’encontre de la logique économique la plus élémentaire. Si la cause de l’inflation élevée aux États-Unis était les augmentations de salaire, alors les salaires des travailleurs augmenteraient à un niveau comparable, voire supérieur, à celui de l’inflation.
Or, les salaires des travailleurs ont augmenté en termes nominaux bien en deçà du taux d’inflation, ce qui s’est traduit par une baisse de 3 pour cent des salaires réels au cours de l’année écoulée, selon le Bureau of Labor Statistics, et jusqu’à 5 pour cent dans certains États.
La pénurie de main-d’œuvre elle-même est en grande partie la conséquence de la réponse catastrophique de la classe dirigeante à la pandémie de COVID-19, où l’infection de masse a été de plus en plus délibérément imposée dans la poursuite à court terme du profit. Pas moins de 4,1 millions d’Américains ont quitté la population active et sont incapables de travailler en raison de l’impact débilitant de la COVID longue, selon une analyse de la Brookings Institution publiée cette semaine. Le Bureau du recensement des États-Unis a estimé que 16 millions de personnes aux États-Unis souffrent de cette maladie.
En réalité, c’est l’augmentation des prix pratiqués par les entreprises, et non la croissance des salaires, qui a été le principal facteur d’inflation, selon une étude réalisée en avril par l’Economic Policy Institute. Pendant ce temps, les bénéfices des entreprises continuent d’établir record sur record.
Les marges bénéficiaires des sociétés non financières ont atteint leur plus haut niveau depuis 72 ans, selon les données publiées jeudi par le ministère américain du Commerce, atteignant 15,5 pour cent pour la première fois depuis 1950. Les bénéfices ont augmenté de 8,1 pour cent au cours de l’année écoulée, même en tenant compte de l’augmentation des coûts de remplacement du stock de capital dû à l’inflation.
Les géants du pétrole et du gaz sont ceux qui ont profité le plus de cette manne, les cinq plus grandes sociétés ayant engrangé 55 milliards de dollars de bénéfices au cours du seul deuxième trimestre 2022, profitant de la guerre par procuration menée par les États-Unis contre la Russie en Ukraine. L’intention de l’impérialisme américain et de ses alliés est de faire payer à la classe ouvrière leurs guerres prédatrices à l’étranger. Au Royaume-Uni, les prix de l’énergie devraient augmenter de 80 pour cent cet automne, pour atteindre 3,549 livres par an, soit environ 4.200 euros, et jusqu’à 6.600 livres au printemps, ce qui aura des conséquences catastrophiques pour les familles ouvrières.
Les syndicats pro-patronaux, pour leur part, font tout ce qu’ils peuvent pour imposer les exigences des entreprises, à savoir des augmentations inférieures à l’inflation, des coûts de santé plus élevés et des horaires plus longs. Au début de l’année, le président des Métallurgistes unis (USW), Thomas Conway, s’est vanté d’un contrat «responsable» que le syndicat avait forcé les travailleurs du pétrole et du gaz à accepter. Il se félicitait de ne pas avoir contribué aux «pressions inflationnistes», reprenant l’affirmation mensongère selon laquelle ce sont les augmentations de salaire qui entraînent une hausse des prix.
Les hausses de taux de la Réserve fédérale commencent déjà à avoir l’effet escompté, en déclenchant une vague de licenciements massifs, dont 38.000 dans le secteur technologique à la mi-août. Les suppressions d’emplois se propagent maintenant plus largement dans l’économie. Les hôpitaux et les systèmes de soins de santé sont de plus en plus nombreux à supprimer des postes et à réduire les services, a rapporté vendredi Kaiser Health News, malgré le fait que les chaînes de soins de santé ont reçu des renflouements massifs à hauteur de milliards de dollars pendant la pandémie.
Les licenciements commencent à s’accélérer alors même que de nombreux pans de l’économie sont déjà menacés de désastre et de quasi-effondrement en raison du manque de personnel et des horaires brutalement long, comme dans le secteur des soins de santé et les chemins de fer.
Dans son discours, Powell a fait allusion à plusieurs reprises à l’ancien président de la Réserve fédérale, Paul Volcker, qu’il a déjà présenté comme son guide intellectuel. Nommé par le président démocrate Jimmy Carter et maintenu par le président républicain Ronald Reagan, Volcker a supervisé un programme de «thérapie de choc» économique à la fin des années 1970 et au début des années 1980, portant les taux d’intérêt à des niveaux à deux chiffres afin de provoquer un chômage de masse et de venir à bout des luttes ouvrières militantes qui avaient dominé la décennie précédente. «Le niveau de vie du travailleur américain moyen doit baisser», a déclaré Volcker en 1982.
Aujourd’hui, le gouvernement Biden, l’establishment politique et l’élite financière et patronale disent aux travailleurs qu’ils doivent faire des sacrifices – et accepter un niveau de vie plus bas – au nom de «l’intérêt national» et de la lutte contre une supposée «agression russe».
Mais l’histoire montre encore et encore que la demande de «sacrifice partagé» par la classe dirigeante et ses représentants n’est rien d’autre qu’une escroquerie, visant à enrichir l’oligarchie financière aux dépens de la classe ouvrière et à accroître son exploitation.
La réponse à la politique d’austérité et de guerre de la classe dirigeante doit être un programme politique conscient qui représente les intérêts de la classe ouvrière, unissant les luttes des travailleurs dans chaque section de l’industrie et au-delà des frontières nationales. Cette année a déjà vu une éruption de la lutte des classes au niveau international qui attire des couches de plus en plus larges de travailleurs de l’industrie manufacturière, de dockers, de camionneurs, de pilotes et d’hôtesses de l’air, d’infirmières et d’éducateurs, entre autres.
Le large soutien apporté à la campagne de Will Lehman pour la présidence internationale du syndicat des Travailleurs unis de l’automobile (UAW) montre l’énorme potentiel de ce mouvement en développement dans la classe ouvrière pour trouver un débouché progressiste. Lehman, ouvrier de Mack Trucks et socialiste, a expliqué qu’il se présente aux élections de l’UAW afin d’organiser un mouvement de la base et de reprendre le pouvoir à la bureaucratie syndicale.
Les luttes émergentes des travailleurs contre la flambée du coût de la vie et l’impact de la crise capitaliste doivent adopter la perspective socialiste et internationaliste que défend Lehman et qui affirme que les besoins et les intérêts des travailleurs – et non ceux de l’oligarchie financière – doivent décider de la manière dont les ressources de la société seront organisées.
(Article paru en anglais le 17 août 2022)
(1) Jérome Powell ‘illustration) est un financier très riche considéré comme un républicain modéré bien qu’il ait été mis en place à direction la réserve fédérale par Trump, en fait malgré les scandales, la conviction de conflit d’intérêt, il est apparement intouchable et provoque l’unanimité quelque soit le gouvernement en place. En décembre 2011, Barack Obama le nomme officiellement gouverneur pour siéger au Conseil des gouverneurs de la Réserve fédérale des États-Unis. Sa nomination est validée par le Sénat en 2012. Le 2 novembre 2017, Donald Trump le nomme officiellement à la tête de la Réserve fédérale . Le 23 janvier 2018, le Sénat américain confirme sa nomination.Il vend en octobre 2020 les parts qu’il avait dans un fonds d’actions de Vanguard, qui rassemble diverses entreprises cotées en Bourse aux États-Unis, pour des montants situés entre un et cinq millions de dollars. Ces transactions, réalisées juste avant une chute de Wall Street, alimentent des soupçons de conflits d’intérêts et aurait dû compromettre sa position à la tête de la Réserve fédérale. L’aile gauche du Parti démocrate souhaite que le président Joe Biden choisisse quelqu’un d’autre pour cette fonction. Le 5 novembre 2021, il est cependant renommé par Joe Biden pour un nouveau mandat de quatre ans à la tête de la FED. Après la fin de son mandat, le 5 février 2022, il continue d’être président pro tempore de la FED jusqu’à sa confirmation par le Sénat le 12 mai suivant.C’est un personnage qui à sa manière témoigne de l’émancipation du capital y compris face à son personnel politique, une ilustration de l’oligarchie qui domine sous couvert de démocratie.
Vues : 255
gentilhomme
Bonjour
Les travaux de B Friot notent une telle rupture dans l’acception du travail qu’elle sera salvatrice pour peu que les communistes s’en empare.
Dans son bouquin ” vaincre macron” il stipule l’irréductible conflit de classes autour du terme “travail”
” Ceux qui décident ce qui, dans l’activité, a de la valeur et est donc du travail ont le pouvoir sur la production. Ce sont eux qui ont le pouvoir de décider qui produit, où, comment. Ils s’appuient pour cela sur les institutions de la valeur économique, essentiellement le régime de propriété de l’outil de travail et le statut du producteur. C’est ce pouvoir décisif qui caractérise la classe dirigeante et suscite, contradictoirement, – la lente et difficile- constitution d’une classe révolutionnaire. Par révolution, on entendra donc le changement du mode de production, c’est à dire des institutions de la valeur économique”.
et plus loin
” l’enjeu est l’institution communiste du travail, c’est à dire la création, dans les faits, et la légitimation, dans les représentations et dans la loi, d’un autre statut de producteur ( l’auteur pense au salarié, ou la personne en activité) et d’un autre régime de propriété de l’outil de travail qui assurent la souveraineté populaire sur la valeur, sur la définition et sur la pratique de ce qui vaut.”
admin5319
je n’ai jamais été convaincue du caractère révolutionnaire de Friot et encore moins depuis qu’il a rallié les liquidateurs du parti…Il y en a marre de ces “intellectuels” qui inventent des gadgets auquels il s’accrochent eux et quelques”disciples” au point de trahir et de se faire acheter par la flatterie. Friot c’est un peu le professeur Raoult qui a quelques compétences et les brade à l’obscurantisme parce qu’il s’accroche à sa potion magique.. j-ai vu les dégats accomplis chez les dévots au momnt du congr(ès et vous remettezça!!!
Daniel Arias
B.Friot oui mais !
Le peu que je connais des travaux de B Friot me semblent novateur et à étudier sur plusieurs points:
Les points sur lesquels j’ai encore quelques doutes:
Les lacunes de B.Friot:
J’ignore s’il a une stratégie pour la réalisation de ces propositions, en tout cas à aucun moment je l’ai entendu faire la promotion du léninisme, ce qui pour moi est une erreur grave dans la mesure où on pourrait comprendre que ce “communisme déjà là” n’attend qu’une mobilisation salariale pour s’étendre.
C’est pratiquer un déni manifeste de la nature du pouvoir bourgeois, dont les articles sur le fascisme montre la vraie conception du pouvoir bourgeois qui s’appuie sur l’État et la violence pour garantir les libertés individuelles (unique) des capitalistes et de la lutte incessante entre démocratie et pouvoir privatisé.
Cette lutte entre démocratie et classes dirigeantes garante de “l’ordre” sont déjà décrites lors de la Monarchie de Juillet par François Guizot pour qui le gouvernement doit garantir l’ordre contre les passions que réveille la démocratie qui au début était prônée dans des cercles isolés et qui se répand aujourd’hui dans une société unifiée sans barrières, faisant craindre l’explosion révolutionnaire si l’État ne garantit pas avant tout la paix (1849). François Guizot est un admirateur de Washington dont il loue la fermeté du gouvernement et l’union du “peuple” pour la guerre d’indépendance, “les élites dirigeant le peuple”. Pour Guizot la démocratie est le lieu de la lutte permanente du bien contre le mal aussi bien dans chaque individu que dans la société.
Plus tard pour John Stuart Mill dans le livre V des principes d’économie politique s’il reconnaît le rôle nécessaire de régulateur du gouvernement sur le marché imparfait il déclare la démocratie dangereuse en ce que la dictature de l’opinion générale entrave les libertés individuelles [celle des capitalistes bourgeois].
Cette idéologie libérale pour les bourgeois est dictatoriale pour les travailleurs reste majoritaire dans la classe politique y compris de manière sournoise dans la SEF du PCF.
SEF qui prône un rôle plus important des Comités d’Entreprise dans les entreprises tout en laissant la direction aux actionnaires. Finalement compatible avec l’idée de J.S.Mill.
Ceci est aussi compatible avec les nombreux appels à l’Union Nationale de LaRem aux fascistes tout comme le gouvernement de Vichy hier.
La question manquante dans bien des débats est celle de la stratégie de prise de pouvoir, de confiscation du pouvoir bourgeois. Nous connaissons tous la réponse sans oser la déclarer, car elle nécessite une remise en cause radicale de la direction du PCF, des ses militants, de la société. Dans l’attentisme les évènements futurs vont rendre cette question d’actualité, déjà la brutalité va s’exprimer dans les réformes de l’assurance chômage et vieillesse ainsi que dans le rationnement et la récession qui vient.
Toute théorie économique n’a d’utilité que dans sa mise en pratique avec l’évaluation de l’expérience, cette mise en pratique n’est possible qu’en prenant le pouvoir. La prise de pouvoir est l’élément principal de la lutte, la théorie économique n’en reste pas moins indispensable mais secondaire, ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas développer ces deux principes en parallèle.
Friot apporte des hypothèses économiques à travailler mais il reste insuffisant sur le plan politique.
François Guizot ; de la démocratie en France , (1849)
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k945810?rk=364808;4
John Stuart Mill: principes de d’économie politique , (1894)
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5456397j/f282.item
Robert Gil
Frederic Lordon aussi apprecie les travaux de Friot :
https://www.youtube.com/watch?v=l-yHD8hwukc
Broussaudier
Tout à fait d’accord avec cette analyse sur les travaux de B Friot.
JC Delaunay avait remarqué sur ce blog je crois que les tenants du socialisme ( face â ceux du communisme deja-la) représentent une faible minorité au sein du PCF. Il me semble que cela est une conséquence de la mauvaise analyse de ce qu’a été le socialisme en URSS. C’est le fait aussi d’une propagande massive contre l’URSS et qui dure encore. Le PCF lui même peut s’en faire l’écho.
Il est important de dire et faire savoir, ce qu’a été l’URSS en réalité, avec tous les nouveaux savoirs disponibles aujourd’hui après l’ouverture des archives soviétiques notamment.
Daniel Arias
Les marchés boursiers américains plongent de plus de 3 % après une annonce de la Fed:
https://youtu.be/1AuI9fSHlqM