De plus en plus, nos camarades du KPRF mettent en cause les faux patriotes et vrais anti-comunistes qui feignent de soutenir Poutine et sa décision d’aider les séparatistes du Donbass, de refuser la pression de l’OTAN avec l’installation d’un régime Ukrainien aux sympathies néo-nazies, la manière dont ils pratiquent une propagande anti-soviétique et antisémite. Ils s’attaquent en particulier aux drapeaux soviétiques, à tout ce qui peut rappeler l’Union soviétique alors que c’est à ce symbole et au souvenir de paix et de justice que se rallient les populations ukrainiennes qui ne supportent plus ce que leur pays est devenu. Le choix du KPRF est très clair, il ne nie pas l’évidence à savoir l’agression US, celle de l’OTAN mais il veut faire de la défense des pays agressés l’affaire des peuples et pas celles d’oligarques en concurrence pour le pillage impérialiste. Cette position des communistes russes est volontairement méconnue en France et ce n’est certainement pas le secteur international du PCF lui-même soutien enthousiaste de fait de l’UE et de l’OTAN qui aideront à la connaitre. (note de Danielle Bleitrach et traduction de Marianne Dunlop)
https://gazeta-pravda.ru/issue/59-31262-36-iyunya-2022-goda/simvol-pobedy-i-simvol-katastrofy/
N° 59 (31262) 3-6 juin 2022
L’ardeur antisoviétique de la propagande officielle ne s’est pas calmée. L’autre jour, l’un de ses principaux porte-parole, Margarita Simonian, a “déniché” une nouvelle raison de critiquer l’URSS : « Je crois que notre recul dans la lutte contre l’Occident n’a pas commencé dans les années 1990. Elle a commencé en 1962, pendant la crise des missiles de Cuba ».
Les téléspectateurs de la Première chaîne ont remarqué que dans le reportage en provenance d’Ukraine, les chevrons en forme de drapeau rouge sur les uniformes des soldats étaient “floutés”, manifestement sur les ordres des chefs de la télévision. La persécution se poursuit pour les banderoles écarlates : par exemple, un “bonjour” de la police est arrivé l’autre jour aux communistes caréliens pour l’action du 9 mai. Un autre film antisoviétique, Patient zéro, sur les “horreurs” du sida en URSS, est également sorti.
Certains comptes Telegram proches du Kremlin critiquent ouvertement l’utilisation généralisée des symboles soviétiques et le retour des noms soviétiques dans les localités de la LNR et de la DNR. Par exemple, un cri d’indignation a éclaté après la libération du village de Volodarskoye, qui porte à nouveau le nom du célèbre révolutionnaire. Dans le même temps, la personne indignée soulignait de manière chauvine les origines juives du héros et le traitait de “bâtard professionnel”, de “provocateur” et de “terroriste”.
Volodarski (Moses Goldstein) n’était certainement pas un terroriste, et il n’était membre d’aucune organisation pratiquant le terrorisme. Mais il était un homme d’action et un homme de principes, luttant pour les idéaux de justice et de fraternité entre les peuples. Il n’y a qu’une seule circonstance qui le relie au terrorisme : il a été tué par un socialiste-révolutionnaire lors d’une attaque terroriste.
Disons-le franchement : ce qui se passe n’est pas surprenant. Les symboles sont en effet très importants, car ils évoquent certaines associations et ont un poids idéologique.
Ce n’est un secret pour personne que nos soldats en Ukraine ne sont pas les seuls à préférer les drapeaux rouges pour commémorer la victoire de leurs grands-pères et arrière-grands-pères. La population des territoires ukrainiens libérés a également une bien meilleure attitude envers eux qu’envers… La loi ne nous permet pas de parler directement ici, alors disons : envers d’autres symboles. Parce que la principale chose à laquelle le drapeau rouge est associée est la lutte pour la justice. L’oppression de la population russophone est-elle juste ? Non. Le pouvoir de l’oligarchie ukrainienne est-il juste ? Non. Et le pouvoir de l’oligarchie russe ? C’est pourquoi les gens préfèrent les drapeaux rouges à ceux qui leur rappellent l’effondrement du pays uni et la pauvreté, la dévastation et le bain de sang qui ont suivi.
Ceux au service desquels se sont mis Simonian et ses frères propagandistes n’ont pas hérité leur symbole de Vlassov, il n’est donc pas correct de les appeler “vlassoviens” (l’Armée de Libération russe, ou ROA, préférait généralement la croix d’André). Ils l’ont hérité des contre-révolutionnaires, de ceux qui combattait la création d’une société plus juste. Ce symbole a été utilisé par l’extrême droite, les nationalistes et les chauvins dans les organisations d’émigrés de la ROVS, de la NTS et d’autres plus petites, qui ont combattu leur propre pays même après la guerre civile et ont servi différents maîtres : aussi bien les nazis d’Allemagne que les capitalistes des États-Unis et d’Angleterre.
C’est l’idéologie chauvine bourgeoise qui renferme les conditions préalables à la catastrophe annoncée de la confrontation actuelle, et non le passé soviétique, où Mme Simonian les cherche. En fait, il n’y a pas si longtemps, elle voulait faire le tour de Moscou avec un drapeau américain…
Toutes les idéologies des époques passées s’efforçaient de diviser les gens selon des lignes très différentes et servaient en même temps une seule chose : l’enrichissement de la classe dirigeante. Seule l’idéologie qui, il y a un siècle, a été à la base de la création de l’Union des républiques socialistes soviétiques a réussi à unir la majeure partie de la société. Les symboles de ce pays sont en même temps des symboles de la lutte pour la justice. C’est pourquoi ils sont aujourd’hui les plus demandés, précisément là où c’est le plus chaud – sur la ligne de front.
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