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Voici venu de Russie une explication sur ce que l’occident et le public français ignore de la Chine et de Hong kong. Un des aspects de l’hégémonie néo-coloniale des USA et de leurs alliés est la négation de l’histoire des pays sur lesquels ils s’arrogent le droit à intervention. Partout la Grande Bretagne joue un rôle actif de puissance coloniale sur cette négation, mais la France en particulier en Afrique ne lui cède en rien. (note de danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop pour histoireetsociete)
Cela fait 25 ans que Xianggang – en dialecte du sud : Hong Kong – est revenu sous juridiction chinoise.
Le président chinois Xi Jinping et son épouse sont venus pour leur première visite de deux jours en cinq ans afin de prendre part aux célébrations. Il s’agissait de son premier voyage en dehors de la Chine continentale depuis le début de la pandémie, ce qui illustre l’importance du moment.
Le dirigeant chinois a assisté à l’inauguration de la nouvelle administration de la région administrative spéciale, qui dresse le bilan des années de confrontation tumultueuse entre les autorités locales soutenues par le gouvernement central et les groupes dissidents soutenus par la Grande-Bretagne et d’autres pays occidentaux.
La ministre britannique des affaires étrangères, Liz Truss, a écrit sur les médias sociaux, le 1er juillet, que le royaume n’aurait de cesse que Hong Kong “retrouve sa liberté”. “Hong Kong est un bastion de la liberté et un modèle de prospérité depuis de nombreuses années. La Grande-Bretagne n’aura de cesse que Hong Kong ne retrouve ses libertés. Le monde regarde comment la Chine se comporte.”
Ces propos sont empreints de cynisme, bien que l’on n’en attende pas moins de cette dame exaltée et sans éducation. En fait, Hong Kong a été pris de force par le Royaume-Uni après une guerre de conquête. L’occasion était la destruction par l’administration de Hong Kong d’une importante cargaison d’opium importée par les Britanniques dans le but de rendre la nation chinoise accro à la drogue. Les Britanniques cherchaient ainsi à équilibrer le commerce avec la Chine, qui produisait des biens faisant l’objet d’une demande mondiale. Et comme la Grande-Bretagne n’avait rien d’autre à offrir à la Chine que de l’or en échange, l’opium est devenu la seule marchandise pouvant être utilisée pour résoudre un certain nombre de problèmes. En conséquence, pendant un siècle et demi, Hong Kong est devenu un mécanisme pour piller la Chine et un foyer pour le commerce de la drogue. On peut dire que la reine Victoria d’Angleterre est devenue le plus grand trafiquant de drogue du monde à cette époque.
Outre l’opium, les Britanniques ont exporté la démocratie de style britannique à Hong Kong, c’est-à-dire qu’ils ont sans tarder nommé un gouverneur de leur colonie d’outre-mer depuis Londres.
Il semblerait qu’avec le retour à la RPC de son territoire ancestral de Hong Kong, l’influence britannique aurait dû s’affaiblir, mais comme nous pouvons le constater, la bataille pour Hong Kong est toujours en cours. Les Britanniques ne sont pas prêts à renoncer à leur politique d’ingérence dans les affaires intérieures d’un autre pays.
Les troubles ont atteint un pic en 2019, à l’occasion du 22e anniversaire du retour de Hong Kong “à la mère patrie”. Les manifestations de rue se sont poursuivies en 2020. Elles sont allées jusqu’à demander ouvertement le retour de Hong Kong à la Grande-Bretagne, ce que le milliard et demi d’habitants de la Chine ne pouvait guère accepter. Il est clair que Xianggang était considéré par les pays occidentaux comme un tremplin pour une révolution de couleur et une source constante de problèmes et de tensions pour les autorités chinoises. Mais Pékin a ensuite promulgué une nouvelle loi sur la sécurité et modifié le système électoral pour priver les militants pro-britanniques d’une majorité écrasante.
Nombreux seront ceux qui verront dans ce qui s’est passé une répression de la démocratie ou une victoire des forces obscures sur la lumière. La lumière, bien sûr, est du côté de l’Occident. Mais on en est loin. L’un des slogans des rebelles de Hong Kong est “Hong Kong n’est pas la Chine”. Et c’est vrai dans une certaine mesure. En ce sens que pendant plus de 150 ans de colonisation de Hong Kong et d’autres territoires environnants saisis par les Britanniques, une couche de bourgeoisie compradore et de serviteurs s’est formée ici, travaillant dans l’intérêt de la Grande-Bretagne, puis de l’Occident. Ils ont aidé à piller la Chine et se sont bien sûr imprégnés de l’esprit britannique. Ce sont leurs héritiers qui ont protesté contre la souveraineté de la RPC sur le territoire chinois ancestral.
Aujourd’hui, la Chine célèbre plusieurs victoires. Premièrement, la formule “un pays, deux systèmes” conçue par l’architecte des réformes chinoises, Deng Xiaoping, a permis de ramener l’ancienne colonie britannique sous la juridiction de la RPC sans qu’un seul coup de feu ne soit tiré. Deuxièmement, Hong Kong continue à se développer avec succès, restant une passerelle spéciale pour les relations économiques de la Chine avec le monde extérieur. Cette démarche est facilitée par son régime douanier et fiscal spécial et son statut de centre financier mondial.
Son PIB a doublé en deux décennies depuis qu’il est devenu partie prenante de la Chine, son revenu par habitant a été multiplié par 2,2 et sa population a augmenté d’environ un million de personnes. La capitalisation boursière de Hong Kong a presque doublé, ses réserves fiscales ont doublé et ses réserves de change ont été multipliées par cinq. Pendant 25 années consécutives, il a été considéré comme l’économie la plus libre du monde, garantissant la stabilité sociale et la prospérité économique à long terme. Même l’American Heritage Foundation le reconnaît.
S’exprimant lors des célébrations à Xianggang, le président chinois Xi Jinping a déclaré : “Aujourd’hui, je voudrais réaffirmer que le principe ‘Un pays, deux systèmes’ a été testé à plusieurs reprises dans la pratique et qu’il correspond aux intérêts fondamentaux du pays et du peuple, ainsi qu’aux intérêts fondamentaux de Hong Kong et de Macao, qu’il a obtenu le soutien de plus de 1,4 milliard de personnes de la mère patrie, le soutien unanime des résidents de Hong Kong et de Macao, et qu’il a également reçu l’approbation universelle de la communauté internationale. Il ne sert à rien de changer un si bon système, il faut y rester attaché pour une longue période.”
Ainsi, apparemment, l’autonomie de Hong Kong est garantie jusqu’en 2047, comme le prévoit l’accord conclu avec la Grande-Bretagne au moment où elle a rendu Hong Kong à la RPC. Mais il est possible que rien ne change par la suite. La Chine s’intéresse à la stabilité de Hong Kong et à son statut particulier de port franc et de centre financier mondial. Ces dernières années, cependant, les troubles et la pandémie ont ébranlé cette position. Les villes en plein essor de la Chine continentale, en particulier Shanghai, sont en train de prendre le relai. Ainsi, à bien des égards, le sort de Hong Kong est entre les mains de ses habitants. En parfaite harmonie avec la formule proposée par Pékin : “Hong Kong est gouverné par le peuple de Hong Kong”.
Hong Kong et le principe “un pays, deux systèmes” était dès le départ envisagé également pour Taïwan. Et Xiangang était et reste un modèle pour le retour pacifique à la Chine d’un autre territoire sécessionniste – Taiwan – qui est en fait sous protectorat américain. L’avenir de l’île, qui tôt ou tard, d’une manière ou d’une autre, retournera “à la mère patrie”, dépend de la manière dont ce principe est perçu à Taïwan.
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