Cet article d’un amateur de musique de THE NEW YORKER témoigne d’une capacité à l’autodafé des sociétés occidentales contemporaines. Il montre que quelles que soient les circonstances durant la guerre froide, il n’y a pas eu le bannissement de la musique russe, ce qui se passe aujourd’hui est pure barbarie, la négation de l’universalité de l’art par l’avilissement nazi. Cela correspond à la folle désinformation dont nous sommes abreuvés, les manières de prétendre déshonorer Poutine et les peuples russes par l’abondance de détails, cela va jusqu’au excréments de Poutine, pour créer la haine, mais cela dit aussi l’état réel de nos propres sociétés et dans quel argumentaire elles se vautrent, hystérisez pour éviter d’entendre l’autre. Notez que c’est pour éviter de tomber dans cette autodestruction que les Cubains quel que soit l’injustice criminelle subie par les USA, s’obstinent à connaître la culture US et même à fêter le 4 juillet, fête nationale US. (note et traduction de danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
Lors d’un concert à Los Angeles, des œuvres de Prokofiev et Chostakovitch montrent les limites du nationalisme et le pouvoir ambigu de la voix musicale individuelle.
Par Alex Ross24 mars 2022

Le matin du 21 août 1968, les chars du Pacte de Varsovie ont roulé sur la place Venceslas, à Prague, ce qui marquait une invasion de la Tchécoslovaquie par les Soviétiques pendant la nuit. Alexander Dubček, le dirigeant libéral du gouvernement tchèque, a été arrêté et transporté par avion à Moscou. Ce soir-là, à Londres, l’U.S.S.R. State Symphony, sous la direction d’Evgueni Svetlanov, donne un concert au Royal Albert Hall, dans le cadre des BBC Proms. Des cris de protestation ont été entendus au début de chaque travail du programme. Mstislav Rostropovitch, qui devait quitter l’Union soviétique six ans plus tard, a fondu en larmes en jouant le Concerto pour violoncelle de Dvořák, un point de repère de la musique tchèque. La seconde moitié du concert a été consacrée à la Dixième Symphonie de Chostakovitch, une oraison monumentale du titan vivant des compositeurs soviétiques. Le bruit du public s’est propagé dans les premières mesures de l’œuvre; puis le silence est tombé. Cinquante minutes plus tard, un rugissement d’applaudissements suivait les dernières mesures frénétiques de la symphonie.
De telles scènes étaient assez routinières dans la musique classique pendant la majeure partie du XXe siècle, alors qu’un pays ou un autre prenait son tour dans le rôle d’archi-méchant sur la scène internationale. Aujourd’hui, l’invasion russe de l’Ukraine a créé une panique culturelle d’un genre qui n’a pas été vu depuis des générations. Plusieurs artistes ayant des liens étroits avec Vladimir Poutine – Valery Gergiev, Anna Netrebko, Denis Matsuev – ont vu leur carrière en Europe et en Amérique définitivement compromise. Dans quelques cas isolés, des œuvres russes classiques ont été retirées de programmes. Début mars, l’Opéra national de Pologne a annulé une mise en scène de « Boris Godounov » de Moussorgski qui était prévue pour le printemps. Quelques jours plus tard, l’Ouverture de 1812 de Tchaïkovski et sa Deuxième Symphonie ont été retirées d’un concert de l’Orchestre philharmonique de Cardiff – une décision qui a suscité des moqueries mondiales sur les médias sociaux.
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Michel BEYER
La discrimination dans le sport est aussi d’une honte et d’une bêtise totale: les athlètes russes, tous sports, n’ont pas le droit d’exhiber leur drapeau. Parfois on leur interdit la participation à une épreuve.
La haine, comme la bêtise, n’a pas de frontières. Cela donne envie de crier à mon tour, ma haine envers tous ces idiots.