Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Malgré la guerre des États-Unis contre la Russie en Ukraine, le secrétaire d’État américain déclare que la Chine est le «défi le plus sérieux à long terme»

Les USA laisseraient volontiers le soin aux européens de jouer les picadors contre le taureau russe quitte à se faire en encorner, parce que cela fait simplement partie de leur véritable obsession nous emmener tous vers la IIIe guerre mondiale qui restaurerait un monde unipolaire celui de leur hégémonie incontestée : faire la guerre à la Chine avant que sa puissance le leur interdise. Cette folie inspirée par les marchands d’armes est comparable à celle pratiquée par ces mêmes trusts qui font la politique us et la nôtre quel que soit celui que les électeurs mettent au pouvoir. Le discours de Blinken le dit clairement tandis que les médias tentent de nous inspirer de la haine et de la peur. (note de Danielle Bleitrach pour histoire et societe)

Andre Damonil

Malgré le conflit militaire entre les États-Unis et la Russie au sujet de l’Ukraine, l’objectif central de la politique étrangère américaine était de paralyser, d’isoler et de contenir la Chine, a déclaré le secrétaire d’État américain Antony Blinken dans un important discours politique jeudi.

Les remarques de Blinken, repoussées pendant des mois suite au lancement de la guerre en Ukraine, constituent une présentation publique du document stratégique interne du gouvernement Biden sur la Chine, qui déclare que Pékin est la principale cible de l’armée américaine.

« Même si la guerre du président Poutine se poursuit, nous resterons concentrés sur le défi à long terme le plus sérieux pour l’ordre international – et c’est celui que constitue la République populaire de Chine », a déclaré Blinken.

« La Chine est le seul pays qui a à la fois l’intention de remodeler l’ordre international et a de plus en plus la puissance économique, diplomatique, militaire et technologique pour le faire » a-t-il ajouté. « Nous défendrons nos intérêts contre toute menace ».

Bien que n’utilisant pas le terme, la déclaration de Blinken adoptait le cadre du “découplage” économique développé sous Trump. Blinken a explicitement répudié les efforts du gouvernement Nixon pour engager le dialogue avec Pékin. La « Chine d’aujourd’hui est très différente de la Chine d’il y a 50  ans, lorsque le président Nixon a rompu des décennies de relations tendues pour devenir le premier président américain à visiter le pays », a-t-il déclaré.

« Aujourd’hui, la Chine est une puissance mondiale ayant une portée, une influence et une ambition extraordinaires. C’est la deuxième plus grande économie… elle cherche à dominer les technologies et les industries du futur. Elle a rapidement modernisé son armée et a l’intention de devenir une force de combat de premier plan avec une portée mondiale. Et elle a annoncé son ambition de créer une sphère d’influence dans la région Inde-Pacifique et de devenir la première puissance mondiale ».

La déclaration de Blinken constitue une autre adhésion à l’objectif central de politique étrangère du gouvernement Trump: la préparation d’un conflit avec la Chine. Blinken a notamment invoqué la théorie du complot raciste développée par le gouvernement Trump, qui dit que la COVID-19 a été créée par l’homme, et il a condamné les prétendus efforts de la Chine pour bloquer une « enquête indépendante sur l’origine de la COVID ».

Modelant son ton et sa présentation sur la rhétorique de l’ex-président Obama, Blinken a fait, en gardant un visage impassible, de nombreuses affirmations totalement contradictoires. Il a proféré des menaces à glacer le sang, suivies immédiatement de déclarations que les États-Unis ne menaçaient personne.

« Nous ne cherchons pas le conflit ou une nouvelle guerre froide », a déclaré Blinken après avoir précisé que Washington considérait le développement économique de la Chine comme une menace pour ses “intérêts” et qu’il était prêt à « défendre nos intérêts contre une quelconque menace ».

La prémisse non déclarée des remarques de Blinken était la “doctrine Wolfowitz”, la conception de la politique, exprimée pour la première fois dans le guide de planification de la défense américaine de 1992, qui s’engageait à « empêcher toute puissance hostile de dominer une région cruciale pour nos intérêts et donc de renforcer les barrières contre la réémergence d’une menace mondiale pour les intérêts des États-Unis et de leurs alliés ».

Le garant ultime de la primauté des États-Unis est, dit Blinken, est l’armée américaine: « Notre pays est doté de nombreux atouts. Nous avons… des ressources abondantes, la monnaie de réserve du monde, l’armée la plus puissante de la planète ».

Blinken a entièrement repris l’approche “pansociale” de la compétition militaire inaugurée par le gouvernement Trump. Il a déclaré: « Le gouvernement Biden fait des investissements de grande envergure dans nos sources essentielles de force nationale – à commencer par une stratégie industrielle moderne pour soutenir et étendre notre influence économique et technologique, rendre notre économie et nos chaînes d’approvisionnement plus résilientes, accentuer notre avantage compétitif ».

Les commentaires va-t-en-guerre de Blinken s’accompagnent d’actions tout aussi belliqueuses. Les États-Unis envoient des armes à Taïwan, cherchant à transformer l’île en zone de guerre de première ligne contre la Chine, de la même manière que l’Ukraine est utilisée dans la guerre contre la Russie.

Le bellicisme de Blinken envers la Chine intervient alors que les États-Unis intensifient leur propre engagement dans la guerre en Ukraine.

Les États-Unis discutaient activement de la fourniture à l’Ukraine du système de roquettes d’artillerie à haute mobilité  M142 (HIMARS), un système de missiles qui permettrait aux forces ukrainiennes de frapper à des centaines de kilomètres à l’intérieur du territoire russe, a rapporté Reuters jeudi.

Ce qui est crucial, les responsables américains n’ont imposé aucune restriction à l’utilisation de ce système d’armes. « Nous sommes préoccupés par une escalade, mais nous ne voulons pas imposer de limites géographiques ou leur lier trop les mains avec le matériel que nous leur donnons », a déclaré un responsable américain à Reuters.

En début de semaine, le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin, a annoncé que les États-Unis fourniraient à l’Ukraine des missiles anti-navires Harpoon via un intermédiaire, le Danemark. Le Harpoon est l’armement anti-navire standard de la marine américaine, capable de couler de grands navires de guerre.

Le Washington Post, pour sa part, réclame une nouvelle escalade, condamnant tous ceux qui cherchent un règlement pacifique du conflit.

Le Post cite de manière approbatrice Boris Bondarev, un ancien fonctionnaire russe qui fait maintenant campagne pour une escalade de la guerre américaine, et qui déclare: « Vous ne pouvez tout simplement pas faire la paix maintenant… Si vous le faites, cela sera considéré comme une victoire russe… Seule une défaite totale et claire, évidente pour tout le monde, leur apprendra ».

Commentant ces propos, le Post a déclaré: « Ce serait un désastre – à la fois moral et stratégique – si Poutine était invité à des pourparlers avant que ses principaux objectifs de guerre aient été contrecarrés… la meilleure façon pour les amis de l’Ukraine de l’aider est d’accélérer les expéditions d’armes vitales – et de cesser de négocier avec eux-mêmes ».

Ces commentaires montrent clairement que les États-Unis sont absolument hostiles à tout règlement pacifique de la guerre. Les objectifs du conflit sont de reprendre le Donbass et la Crimée – la Russie considère cette dernière comme son propre territoire.

Les États-Unis sont engagés dans une escalade militaire qui menace de dégénérer rapidement en guerre directe impliquant les forces américaines, que ce soit en Ukraine ou à propos du détroit de Taïwan. La voie tracée par le gouvernement Biden, après les dizaines de milliers de personnes déjà tuées dans la guerre en Ukraine, menace à présent la vie de centaines de milliers, voire de millions d’autres.

Il n’y a pas de limite au nombre d’Ukrainiens, de Taïwanais, d’Australiens ou même d’Américains que l’impérialisme américain est prêt à sacrifier dans la poursuite de ses “intérêts”.

Ces développements doivent être considérés comme un sérieux avertissement. Le capitalisme conduit l’humanité au désastre. Cependant, la crise déclenchée par la guerre amène les travailleurs à lutter dans le monde entier contre l’augmentation du coût de la vie et les efforts des classes dirigeantes pour leur en faire payer le coût. Ce mouvement mondial fournit la base sociale de la lutte pour éviter une nouvelle guerre mondiale et arrêter la catastrophe qui menace l’humanité.

(Article paru d’abord en anglais le 27 mai 2022)

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1 Commentaire

  • Daniel Arias
    Daniel Arias

    Pendant ce temps à gauche effervescence intellectuelle et la résistance se construise.
    (instructif et affligeant ; à lire le magazine POUR n 239 lien vers le pdf)

    À la FSU heureusement qu’il y a des profs d’histoire géo, la guerre n’a commencé que le 24 février 2022, ils vont lutter fermement contre la propagande (russe bien sûr) :
    https://fsu.fr/david-edwards-secretaire-general-de-linternationale-de-leducation-2/
    Allant jusqu’à justifier le boycott culturel car ils sont liés au pouvoir !
    Qui nourrit nos stars du showbizz en occident, les cooptent dans les radios et télés ?
    On y retrouve l’aide aux gentils ukrainiens des héros de l’occident les Pussy Riots et de si nombreux intellectuels venu défendre la liberté d’expression en Ukraine enfin pas celle du Donbass.

    Incroyable notre gôche (lire le PDF en lien ci dessous):

    L’extrême droite développe une position souverainiste d’égoïsme national, face aux États-Unis – trop mélangés, trop cosmopolites – ou à la Construction européenne. D’où l’embarras des leaders nationalistes français·es face à la guerre en Ukraine, partagé·es entre l’évidence

    de la menace impérialiste russe et la sympathie pour le régime autoritaire de Poutine.

    (page 18)

    La guerre en Ukraine peut-elle affaiblir une extrême droite traditionnellement complaisante

    envers le régime de Vladimir Poutine ?

    L’affaiblir, non. La gêner, oui. Depuis le début des années 2000, Poutine est vu comme celui qui a remonté la Russie après la chute de l’URSS, une sorte de De Gaulle russe capable de tenir tête aux États-Unis. Outre sa fascination pour les hommes à poigne, dans la tradition bonapartiste, la géopolitique de l’extrême droite est multipolaire : les États-Unis restent

    l’ennemi, ainsi que les néoconservateurs des années 90. Cependant l’agression non justifiée de l’Ukraine rebat les cartes : ces militants perdent leur héros, la plupart des cadres identitaires soutiennent les Ukrainiens.

    (page 23)

    En Russie, et en France, le milieu culturel s’oppose aux agissements du Président russe. La

    résistance prend diverses formes. Le 24 février rappelait violemment aux Européens l’existence de l’Ukraine puis, tout aussi violemment, la guerre.

    Les intellectuels russes, habitués à s’opposer à la violence et à la censure sous Poutine,

    ont été les premiers à se désolidariser des prétentions nationalistes et territoriales de leur

    président. Courageuse opposante au système Poutine depuis des années, combattante

    au côté de l’ONG Memorial que la Cour suprême russe a

    dissoute le 28 décembre dernier, la grande écrivaine russe

    Ludmila Oulitskaïa, a récemment quitté Moscou pour rejoindre son fils en Israël.

    Page 28

    Faut-il annuler les manifestations culturelles russes?

    Le 28 février, la Philharmonie de Paris déprogrammait deux concerts d’artistes russes prévus en avril, comme le font de nombreuses institutions culturelles dans le monde. Le chef d’orchestre Valery Gergiev, proche de Poutine, a été écarté des concerts au Carnegie Hall de New York et du Dvorak Prague festival, prévu en septembre en République Tchèque. En Europe, les représentations du Ballet du Bolchoï ont été annulées. La Russie a également été exclue du concours de l’Eurovision dont la nale doit se tenir en mai prochain en Italie. Toutes ces interdictions touchent des institutions ou des personnalités liées au pouvoir russe. Mais nombre de scènes françaises prévoient à l’inverse de mettre à l’honneur les cultures russes et ukrainiennes dans leurs représentations les plus contemporaines et de « mettre en dialogue » les cultures sans provoquer de censure.

    Page 28

    D’une résistance à une autre Rien d’étonnant à ce que le collectif féministe punk rock

    de Moscou, Pussy Riot, ait pris position en faveur de l’Ukraine. Ces féministes ont déjà payé un lourd tribu en osant affronter Poutine à travers des performances artistiques non autorisées pour promouvoir, en robes courtes et cagoules, les droits des femmes en Russie.

    Page 28

    En Ukraine, où la force de résistance des citoyens étonne le monde, un directeur de théâtre ukrainien lançait un appel sur les réseaux sociaux pour que le monde de la culture ne soit pas sacrifié.

    Page 28

    La courte pétition initiée par Lucie Berelowitsch, directrice du CDN de Normandie, et

    Stanislas Nordey, directeur du TNS de Strasbourg, a été traduite

    L’opéra Bastille aux couleurs de l’Ukraine. en Ukrainien et immédiatement

    reprise par la presse ukrainienne et les réseaux sociaux.

    Elle précise : « Nous, directrices et directeurs de lieux culturels en France, nous exprimons par ce message notre solidarité au peuple ukrainien et aux artistes ukrainiennes et ukrainiens.

    Nous sommes, face à l’urgence et aux dangers encourus par des artistes contraints de fuir la guerre, prêts à nous mobiliser, à contribuer à les accueillir en France an qu’ils puissent

    continuer leur activité et ainsi préserver la libre expression de la culture ukrainienne ».

    Des manifestations de soutien les plus diverses sont annoncées aux quatre coins de

    l’Hexagone. Le musée des Beaux-Arts de Rouen, chaque mercredi et pour une durée

    indéterminée, organise une conférence sur l’Ukraine, « pour faire exister une culture

    qu’on essaie de faire disparaître » résume son directeur Sylvain Amic. « En même temps

    qu’il y a une urgence humanitaire, il y a une urgence culturelle », poursuit-il, entraînant

    dans son initiative plusieurs établissements de renommée internationale, Le Louvre, le

    musée d’Orsay, le Mucem…

    La solidarité pour la culture ukrainienne et l’accueil de ses artistes ne fait que commencer

    avec une coordination mise en place entre les théâtres pour être efficace toute l’année.

    Page 29

    Magasine POUR numéro 239 à lire un bel exemple de propagande versée à ceux qui sont censé former nos enfants nos ensaignants républicains. Pauvres enfants !
    https://fsu.fr/wp-content/uploads/2022/03/32p-FSU-POUR-239-PDF-HD-SSTRC.pdf

    Nos éducateurs nationaux qui font passer Poutine pour un inculte mieux un monstre et les amis de Bandera pour de braves résistants.
    Un numéro à charge avec un seul point de vue celui de l’OTAN qui illustre la mobilisation totale de la caste des intellectuels en France monde de la culture comme enseignants jusque dans le syndicalisme de gauche.

    À La CGT l’urgence sont les salaires, la métallurgie et la LGBTphobie

    Malgré ces informations alarmantes au PCF l’urgence c’est la NUPES.

    La pourriture au stade le plus avancé !

    La guerre menace et la gauche va de l’idiotie au soutien affirmé aux bellicistes de Washington.

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