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Dieu me pardonne c'est son métier

Le New York Times dit les divisions que provoque la guerre OTAN-Russie

Si on ajoute à cela l’intervention de Kissinger proposant que l’on donne à la Russie les territoires du sud et l’est et que l’on arrête l’OTAN, on voit qu’aux USA le refus non seulement d’une guerre nucléaire mais d’un enlisement dans l’effort de guerre et le soutien du gouffre ukrainien est dénoncé. Les agences de renseignement qui ont confondu propagande et réalité sont mises en cause. La popularité de Biden est au plus bas, face aux énormes problèmes que connait la société américaine, tout cet argent consacré à une guerre dont on ne voit pas les objectifs et où la victoire depuis Mariupol est incertaine, est de plus en plus impopulaire. Les politiques voient que l’affaire jette les Russes dans les bras de la Chine, et que celle-ci sera bien le grand bénéficiaire de ce bellicisme aventurier. Il est clairement conseillé à Zelensky de négocier en acceptant une perte de territoire. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoire et société)

23/05/2022

Par David North

Cet article a été initialement publié sur Twitter.

L’éditorial du New York Times intitulé « La guerre en Ukraine se complique et l’Amérique n’est pas prête » indique de graves divisions au sein et entre la Maison-Blanche et les agences de renseignement au cours de la guerre de l’OTAN contre la Russie. Le Times exprime ses préoccupations au sujet des « coûts extraordinaires et des dangers graves » de la guerre et déclare « qu’il y a beaucoup de questions auxquelles le président Biden n’a pas encore répondu pour le public américain en ce qui concerne l’implication permanente des États-Unis dans ce conflit ».

Au cours des trois derniers mois, le journal a incité à l’hystérie pro-guerre et anti-Russie. Mais il écrit maintenant qu’il n’est pas « dans le meilleur intérêt de l’Amérique de plonger dans une guerre totale avec la Russie, même si une paix négociée peut obliger l’Ukraine à prendre des décisions difficiles ». Le message du Times au régime ukrainien est sombre : « Si le conflit aboutit à de vraies négociations, ce seront les dirigeants ukrainiens qui devront prendre les décisions territoriales douloureuses que tout compromis exigera. »

L’éditorial poursuit : « M. Biden devrait également indiquer clairement au président Volodymyr Zelensky et à son peuple qu’il y a une limite à la mesure dans laquelle les États-Unis et l’OTAN iront pour affronter la Russie, et des limites aux armes, à l’argent et au soutien politique qu’ils peuvent rassembler. Il est impératif que les décisions du gouvernement ukrainien soient basées sur une évaluation réaliste de ses moyens et de l’ampleur de la destruction que l’Ukraine peut supporter. »

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Enfin, dans ce qui est clairement un appel à Biden à reconsidérer ses objectifs immédiats, le Times écrit: « Le défi maintenant est de se débarrasser de l’euphorie, d’arrêter les railleries et de se concentrer sur la définition et l’achèvement de la mission. »

Qu’est-ce qui a conduit à ce changement évident? Plusieurs facteurs sont à l’œuvre. Premièrement, il semblerait que la défaite à Marioupol soit d’une importance militaire beaucoup plus grande que l’administration Biden ne l’a reconnu, et elle a jeté de l’eau froide sur les espoirs d’une victoire ukrainienne.

Deuxièmement, les conséquences économiques internationales et nationales désastreuses de la guerre deviennent de plus en plus évidentes. L’inflation devient incontrôlable, les marchés financiers sont durement touchés et une récession majeure semble inévitable.

Troisièmement, et c’est le plus important, la crise sociale et économique, accélérée par la guerre, alimente la croissance de la lutte des classes. Le Times le reconnaît, écrivant que « le soutien populaire à une guerre loin des côtes américaines ne se poursuivra pas indéfiniment ».

Mais malgré les divisions internes au sein de la classe dirigeante qui trouvent leur expression dans l’éditorial du Times, l’administration Biden ne pourra pas simplement faire marche arrière et s’extirper de la crise politique qu’elle a déclenchée en provoquant l’invasion russe.

La décision de provoquer un conflit militaire n’était pas simplement une erreur. Il est né de la poursuite de l’hégémonie mondiale par l’impérialisme américain pendant 30 ans. La poursuite de cet objectif ne prendra pas fin, sauf par le développement d’un mouvement anti-guerre et socialiste de masse dirigé par la classe ouvrière.

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