Je suis interdite de face book pour trente jours: QUE FAIRE?

Je suis interdite pour trente jours de facebook pour discours de propagation à la haine. Il y a là quelque chose de grotesque quand on lit ce qui se publie sur ce réseau social d’accuser le lieu de réflexion que nous constituons de propager la haine, cela témoigne comme toutes les censures et répressions de la faiblesse de ceux qui l’exercent et je tente d’analyser ici le pourquoi d’une telle censure, ce que cela révèle de fragilité. En attendant pour faire simple, je conseille donc à ceux qui diffusent abondamment les articles sur les réseaux sociaux de venir les prendre sur le blog et de les publier non seulement sur leur page mais sur des pages collectives ayant des listes d’abonnées.

Mais revenons-en à l’analyse de cette censure et de son contexte, ce qui se passe en Ukraine et dans le monde.

On peut juger de diverses manière de l’opportunité ou non de l’opération spéciale russe mais encore faut-il le faire en fonction de nos buts et moyens et pas ceux de l’adversaire. Pour cela, il est nécessaire premièrement de resituer cette opération dans le contexte, non seulement l’offensive de longue date qui se dévoile plus clairement de jour en jour militaire contre la Russie et deuxièmement considérer comme nous le faisons ici que cette intervention nous a introduit tous dans une nouvelle période historique, celle où l’hégémonie occidentale est entrée dans une phase critique et dans laquelle toute voix dissidente est à proscrire.

La situation ukrainienne révèle la fragilité des trois piliers de l’hégémonie occidentale

Dans la préparation du 38 e congrès j’avais rédigé la partie internationale mais sous les coups unis au congrès de Vincent Boulet, le trotskiste qui dirige de fait les finances et la section internationale du PCF et avant le congrès comme d’habitude du refus du groupe boukharinien tampon de la section économique de la prendre en compte, cette partie a été vidé de son contenu. La haine de la Chine autant que de l’Union soviétique cimentant cette étrange alliance entre liquidateurs et ceux qui cherchent en tout l’exclusive théorique. En fait, cette hostilité commune révèle la manière dont le PCF n’arrive plus à se dégager d’une social démocratie qui elle-même n’a plus aucun lien avec le combat de classe au niveau international comme dans les couches populaires. Pourtant dans cette analyse était préfigurée l’actualité, celle sur laquelle la candidature de Roussel autant que le renouveau du PCF risquent de s’effondrer:

à savoir que l’hégémonie occidentale se heurtait à la naissance d’un monde multipolaire avec comme fer de lance la Chine, un pays dirigé par un parti communiste et qui présentait la particularité d’être la plus vieille civilisation mondiale et dans le même temps avoir subi jusqu’au bout le processus colonialiste des puissances occidentales.

L’hégémonie occidentale se heurtait à de nouveaux rapports sud-sud dans lesquels la Chine jouait le rôle central dans une crise structurelle du mode de production capitaliste, crise caractérisée par la contradiction entre les forces productives (relation hommes nature) et les rapports de production dominants (le profit pour vecteur). Le “socialisme à la chinoise” impulsait une dynamique de développement, de coopération et de paix et rassemblait autour d’elle des pays ayant besoin de développement mais aussi la Russie en tant que puissance nucléaire et source d’énergie, de matières premières, autant que de vaincu opprimé de la guerre froide, avec un peuple humilié et détruit par “la démocratie occidentale” comme tous les pays exigeant la fin du pillage rendu intolérable par la victoire sans partage des USA. Il fallait absolument placer la réflexion sur les buts stratégiques du PCF, le socialisme, la paix, le respect de la nature, la sécurité, l’emploi, le service public, la souveraineté énergétique, l’éducation, la santé, la culture dans cette dynamique tout en conservant notre propre forme politique et culturelle historique. Si nous acceptions de nous situer dans le bellicisme et le néo-colonialisme occidental ce serait l’échec.

Ce qui impose un choix immédiat, non différé: la sortie de l’OTAN

Les Etats-Unis et leurs vassaux tombent le masque face à l’échec des sanctions

La puissance des USA avais-je expliqué reposait sur trois piliers : le dollar (avec le petro-dollar), la force armée qui à elle seule était au niveau de l’ensemble de toutes les armées réunies et enfin le monopole de l’information.

Ce qui s’est accéléré au cours des années et encore plus avec la crise ukrainienne, le caractère inopérant des sanctions, est la fin de l’hégémonie du dollar et la plupart des articles que nous publions aujourd’hui insistent sur le caractère inopérant des sanctions.

Comme souvent la conjoncture dans un tel moment historique relève du fondamental, l et la manière dont tout à coup les ETATS-UNIS disent qu’ils sont là depuis des années et qu’ils ont fait de l’Ukraine leur poste avancé contre la Russie tient beaucoup à ce que les Russes mettent à jour dans leur avancée et leur encerclement de MARIOUPOL. La manière dont ils ont chauffé à blanc l’opinion publique sur la malheureuse Ukraine et la part qu’ont prise les forces de gauche et le PCF dans cette propagande a été un contre feu à la plupart des “révélations”. Des rumeurs venues certes de Russie ne cessent de faire état de ce qu’est l’assaut de Marioupol et la sollicitude du président français pour afficher des principes humanitaires pour en desserrer l’étau : L’usine métallurgique de Mariupol comprendrait 8 sous-sols, des générateurs, des réservoirs d’eau, des laboratoires chimiques et biologiques, des kilomètres sous terre, des kilomètres de tunnels. Sous l’usine métallurgique se trouve une gigantesque construction blindée de l’ère soviétique qui a été largement étendue par l’OTAN ces dernières années. L’inquiétude des agents de l’OTAN et des biologistes barricadés avec les autres nazis [d’Azov] à Azovstal semble avoir été la principale motivation de l’aveu de la présence militaire de l’OTAN et des USA. Des informations indiquent que dans les tunnels souterrains et les bunkers, il y a plusieurs centaines d’étrangers du personnel biologique et de hauts officiers de l’OTAN, protégés par les militaires nazis Azov et le service de sécurité du capitaliste Rhinat Akhmetov.“

Mais l’essentiel est l’échec des sanctions, la conscience de se tirer un coup de revolver dans le pied qui commence à se faire jour y compris dans le front européen pourtant le plus ferme et fermé puisqu’il n’existe pas une seule force politique pour s’opposer au choix de la guerre et de l’OTAN du moins en FRANCE.

D’où le fait que les Etats-Unis et leurs vassaux sont obligés en ce moment à travers l’Ukraine de faire parler les armes et de tenter d’interdire tout ce qui met à mal leur monopole de l’information. Il ne leur reste que cette force-là non seulement pour tenter de maintenir leur suprématie mondiale mais pour donner du souffle à une économie basée sur les trusts de l’armement. La France a les mêmes exigences et en matière d’information ce n’est sans doute pas un hasard si les marchands d’armes ont mis la main sur les médias.

La nécessité de forces politiques et l’insuffisance manifeste révélée par les élections présidentielles

Comme la colère populaire n’a aucune force politique de gauche pour l’assumer, le recours à l’extrême-droite, aux nationalismes est dans la logique de la situation européenne : nous publions aujourd’hui l’interview de Kusturica qui témoigne bien de ce danger de la période que les votes au présidentielles ont révélé jusqu’à l’absurde dans l’outre-mer qui participe à la fois de l’UE et de l’évolution sud-sud, à savoir la confusion du refus de ce qui est le véritable fascisme, le capitalisme aux abois. Cet interview témoigne du fait que le continent européen n’est pas si homogène que la propagande belliciste le laisse entendre, des pays entiers renâclent pour avoir été victimes de cet ordre, les effets de la guerre et des défaut d’approvisionnement en énergie dans des pays déjà aux limites de la tension transforment l’UE en poudrière où les nationalismes et les luttes sociales s’exaspèrent. Il y a comme le décrit Kusturica, le nationalisme serbe, entre orthodoxie russe et souvenir de l’ex-Yougoslavie, mais ce qui se passe en Bulgarie, en Moldavie et dans d’autres pays laisse voir à quel point le chaudron ukrainien est susceptible de se reproduire ailleurs.

Nous qui tentons de rester communistes risquons d’être pris dans cette tenaille qui risque une fois de plus de se refermer sur notre continent. Mais les résultats des élections présidentielles n’ont pas aidé à la solution pacifique non plus : de fait à travers nos institutions anti-démocratiques, le “vote utile” a accordé un pouvoir démesuré à trois individus incapables non seulement de rassembler la France mais leur propre camp, la démagogie, la confusion ne peuvent que s’amplifier à travers ces résultats, l’espérance d’un renouveau du PCF s’est amenuisé. Que peut-on attendre d’un nationalisme fascisant insistant sur le racisme que d’un alignement sur les positions du capital en matière d’exploitation? La même chose qu’un Macron champion en titre de l’OTAN et du capital, mais même un MELENCHON qui exige que tous se soumettent en particulier sur la question de l’indépendance énergétique en s’appuyant pour cela sur la propagande des Etat-Unis sur le pseudo danger que ferait courir l’opération russe en Ukraine. Tous ces gens ne sont qu’ambitions individuelles et opportunismes. Malheureusement malgré la combativité française et même sa résistance à l’endoctrinement il a été réussi l’étouffement de l’expression politique.

Mais cela ne mène nulle part d’en rester là, il faut au contraire partout favoriser ce qui fait monter luttes et résistances puisque la preuve est faite que c’est le seul chemin qui nous reste. Donc penser d’abord à ce qui peut ou non favoriser le refus des politiques anti-sociales liées à la guerre.

En ce qui concerne la censure dont nous sommes victimes, il est normal que notre modeste filet de voix soit interdit de face book autant que je le suis depuis des années dans la presse dite bourgeoise dont l’Humanité fait plus ou moins partie et que l’on s’attaque à quelqu’un d’aussi dérisoire prouve leur panique. C’est une sorte d’encouragement, mais je vais continuer au gré des jours sans exagérer l’impact et les possibles de ce que nous représentons de faire entendre une autre voix et j’espère qu’il se trouvera quelques relais mais cela ne me parait pas changer fort heureusement la face du monde.

Danielle Bleitrach