L’ex-candidat communiste Fabien Roussel devrait être en mesure de rembourser les quelque 3 millions d’euros engagés dans la campagne des « Jours heureux », c’est le POINT qui le dit. Voilà qui effectivement rappelle “les jours heureux” dans une situation au demeurant assez défavorable et pas seulement pour le candidat communiste: la capacité gestionnaire du PCF. Quelle est la situation réelle, l’état des forces que réclame justement JEAN-CLAUDE DELAUNAY ? Pour quelqu’un comme moi, si critique, le principal atout du parti c’est le parti et après la très belle campagne qu’il vient de mener derrière un candidat qui s’est dépensé sans compter un communiste reste je l’espère un communiste, non seulement il n’a pas de critique à adresser à ceux qui l’ont dirigé, mais il est solidaire du résultat en forme d’échec et il attend à l’inverse d’autres forces le temps de la réflexion collective pour procéder à une autocritique collective qui se fera dans un congrès. Mais voici déjà quelques éléments qui peuvent aider. (note de Danielle Bleitrach)
Une lecture totalement fausse du rapport de forces issus du 1er tour. La FI veut faire croire qu’elle est en situation de gagner, mais ce n’est pas du tout le cas et cela continue avec ce qu’on entend y compris dans les rangs du parti qui laisserait croire que MELENCHON a toutes les cartes en main à gauche, mais aussi dans le pays. Pour faire court
1/ l’abstention progresse de 24 à 26% pour la 4eme présidentielle de suite
2/ l’extrême-droite progresse de 20 à 24% des inscrits pour la 4eme présidentielle de suite. Elle est pour la première fois devant le cumul de toute la gauche
3/ Macron progresse de 2 points, un comble dans le contexte de colère populaire contre lui, et une belle réussite quand Sarkozy avait perdu 6 points après son mandat!
4/ Et la gauche non communiste, tout ce qui est issu du parti socialiste de Mitterrand (comprenant les insoumis) est en baisse de 3 points…
La vérité est que Mélenchon n’a pas réussi a mobiliser 12 millions d’abstentionnistes. Et les dernières semaines, il a arrêté de dire que c’était l’abstention qui pouvait l’empêcher de gagner et s’est entièrement consacré à la chasse aux électeurs communistes pour interdire toute reconstruction du parti. Le résultat est un rapport de forces aussi favorable à la droite qu’en 65 ou 69. Si je publie ce texte sur les financements c’est aussi pour montrer comme le fait cet article du POINT que le principal atout du PARTI et de la gauche reste ce parti. (note de Danielle BLEITRACH reprise partielle d’une intervention de PAM)
Par Sébastien Schneegans Publié le 14/04/2022 à 10h0
Les communistes ont fait coup double à cette élection présidentielle. Pour la première fois depuis 1969 – l’âge d’or du parti –, leur candidat, Fabien Roussel, a récolté davantage de suffrages au premier tour que la candidate du Parti socialiste (PS), Anne Hidalgo (2,3 % contre 1,8 %). Surtout, alors que les Républicains, minés par le score désastreux de Valérie Pécresse (4,8 %), sont menacés de banqueroute et que les écologistes doivent résorber un trou de 5 millions d’euros de dette, les « cocos » voient la vie en rose. Ils ne devraient pas rencontrer de difficultés pour rembourser les maigres frais engagés dans la campagne des « Jours heureux » – environ 3 millions d’euros, selon le directeur de campagne de Fabien Roussel, Ian Brossat.
« Nous avons mené une campagne économe. Nous n’avons pas contracté de prêts auprès de banques, ce sont nos adhérents et nos soutiens qui l’ont financée », assure Brossat. La théorie du « roussellement », dont Roussel vante les mérites, est une vielle tradition au siège historique du Parti communiste français (PCF), place du Colonel-Fabien, à Paris. La contribution financière des militants est inscrite dans les statuts du parti ; le barème de cotisation est fixé à 1 % du revenu, avec une base forfaitaire annuelle minimum de 12 euros.
Selon les données récemment publiées par la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politique, sur l’exercice 2020, la solidarité des quelque 50 000 apôtres de l’idéal communiste au parti de Georges Marchais n’a pas fait défaut : les 5,7 millions d’euros de cotisations des adhérents permettraient presque d’éponger les 6,4 millions d’euros de dettes contractées. À ces cotisations s’ajoute la contribution des élus communistes, lesquels prennent l’engagement, selon les statuts, de « verser leurs indemnités au parti : à l’association nationale de financement pour les parlementaires et aux associations départementales de financement pour les élus territoriaux ou locaux ».
Diversification
Ne pas avoir présenté de candidat depuis Marie-George Buffet en 2007 a par ailleurs permis au parti centenaire – son ancêtre, la Section française de l’internationale communiste (SFIC), a été fondé en 1920 – de faire quelques économies. Les cadres du PCF louent par exemple depuis plusieurs années quelques-uns des six étages de l’imposant édifice de 15 000 mètres carrés légué par l’architecte brésilien Oscar Niemeyer. Une autre moitié d’étage est louée à la fédération communiste de Paris et un étage a été cédé à des partenaires du mouvement. « Au total, ces loyers et charges nous rapportent 950 000 euros par an et nous permettent d’être à l’équilibre », confiait en 2017 Jean-Louis Frostin, ancien trésorier du parti, à nos confrères du Figaro.
Confrontés à l’effritement de l’influence du parti et au départ de nombreux militants – il en comptait près d’un demi-million au début des années 1980 –, les responsables du PCF ont dû diversifier leurs sources de revenu, investissant assez nettement dans le secteur de l’événementiel. Le chantre des « apéroussel », qui percevra aussi les 800 423 euros garantis par l’État aux candidats qui ne franchissent pas le seuil fatidique des 5 %, n’a décidément pas à s’inquiéter. Mais il n’a pas non plus de quoi faire rougir le PS, dont les reins financiers semblent solides.
Vues : 299