Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Jean-Claude DELAUNAY : perspective, le congrès du parti

Comme il est plus que probable que n’étant plus membre du PCF et en l’état ne songeant pas à rejoindre celui qui glorifie Fitterman, Juquin mais censure des gens comme moi, les censure, les diffame et ajoute que c’est de leur faute parce qu’ils sont excessifs et manquent sans doute de diplomatie, je ne participerai pas au Congrès qui à l’inverse d’élections est travail interne. Nous ouvrirons ici probablement une rubrique de discussion mais je ne la gérerai pas et Marianne refuse d’écrire des chapeaux. Il me semble que c’est l’occasion de nous ouvrir à d’autres participants mais il m’est venu l’idée de demander à Franck Marsal dont les interventions de synthèse font non seulement l’unanimité dans ce blog mais à l’extérieur de gérer cette affaire. A lui de constituer une équipe avec tous ceux nombreux qui font la richesse de nos réflexions. En ce qui concerne la proposition de Jean-Claude, elle me semble essentielle mais encore prématurée parce que le match n’est pas terminé et les élections législatives, l’existence d’un groupe communiste entre autres, ce qui nous vaudra des discours pesants sur la nécessité de reconstruire la gauche, alors que selon moi il n’y a qu’une chose à en dire : sans un véritable parti communiste cette gauche est une flaque sans ossature et qui s’évapore à la fois par collaboration de classe et par démagogie populiste, mais je dis ça je dis rien, la preuve est faite que mon opinion est peu ou pas entendue et ce n’est pas grave, d’hommes et de femmes irremplaçables les cimetières en sont pleins. (note de Danielle Bleitrach pour histoire et société)

Il me semble que nous devons, en tenant compte de notre expérience jusqu‘à ces jours derniers, mettre la plupart de nos raisonnements actuels dans la perspective du prochain congrès des communistes. Sinon, nous n’en sortirons pas. Il y a tellement de points à traiter, ou qui nous échappent ou que nous ne maîtrisons pas.
 
Si nous nous plaçons dans cette perspective, je vois, au plan théorique et politique, trois sujets majeurs à traiter.
 
Le premier est l’analyse de la société dans laquelle nous vivons, celle de 2022, pas celle d’hier ou d’avant-hier, celle d’aujourd’hui. Aucune action politique n’est possible sans cette analyse réfléchie. La grande bourgeoisie fait cette analyse, les producteurs de tournesol font cette analyse, les syndicats de cheminots font cette analyse, la section de Villejuif du PCF fait cette analyse, bref tout le monde le fait. Nous, communistes français, nous avons aussi à la faire. C’est basique. Si nous n’avons pas une approche sans doute différenciée, complémentaire, mais néanmoins commune, de la société dans laquelle nous vivons, nous somme comme un troupeau de poules rencontrant un troupeau de canards, nous ne nous comprenons pas.  
 
C’est l’intérêt et l’importance, notamment de ce blog, que d’avoir cette analyse. Quand j’en lis les articles ou les commentaires nombreux, je sais qu’ici, le national n’est pas séparé de l’international et du mondial. Nous cherchons collectivement à raisonner et à comprendre les choses en communistes, sans séparer, par exemple, le combat pour les retraites et les dépenses militaires «pour aider l’Ukraine», car, c’est aussi bête que ça, il existe un lien entre les deux. Je ne développe pas.
 
Le deuxième sujet est la société que nous ambitionnons de construire. Moi, je veux bien que «la France des Jours Heureux» soit un bon titre. Je trouve quand même que cela manque en soi de contenu. En l’état actuel des choses, et sans doute parce que je les perçois mal étant trop loin, la France des Jours Heureux me fait davantage penser à la Veillée des Chaumières qu’à Marx et à Lénine. Or Il n’y a pas, il n’y aura de France des Jours Heureux sans une société socialiste. Qu’est ce qu’une société socialiste? C’est une société qui devra avoir pour mission initiale de socialiser la valeur d’usage et la valeur. Lutter contre le réchauffement climatique, ou pour la maîtrise de l’actuelle pandémie, cela suppose de socialiser la valeur d’usage et la valeur, au moins en partie. Cela suppose, comme condition nécessaire quoique non suffisante, d’éliminer totalement et définitivement la domination que le capital monopoliste et la grande bourgeoisie exercent sur la société française. Là encore, je ne développe pas. Mais si on veut sortir du carcan de la démocratie bourgeoise à l’époque du capital monopoliste mondialisé, il va bien falloir promouvoir et mettre en place d’autres rapports sociaux, économiques, politiques, culturels, scientifiques que ceux dans lesquels nous sommes emprisonnés. Et tout cela, qui est immense, n’est qu’une mission initiale.
 
Un copain m’a écrit récemment, me disant qu’ici, en France, la réflexion volait au raz des pâquerettes et se polarisait fortement sur le résultat en tant que quantité. Je pense sincèrement que nous aurions pu faire mieux. Mais bon, ce résultat étant donné, nous n’avons absolument pas à nous décourager. Le marxisme-léninisme est un instrument puissant d’analyse. Il n’ouvre pas toutes les portes. Il ne donne pas la solution pratique, politique des problèmes, mais il permet d’éclairer les conditions générales d’évolution des sociétés. La social-démocratie, qui a coupé ses liens avec le marxisme, n’a pas grand chose à se mettre sous la dent. Les classes dirigeantes se nourrissent de la théorisation américaine, que nous devons connaître bien sûr. Mais cela ne pisse pas très loin.
 
Évidemment, l’usage du marxisme-léninisme suppose que la compréhension que les communistes français ont de ses potentialités devienne plus grande, plus riche, plus nourrie que ce qu’elle est aujourd’hui. Mais ce n’est pas difficile. Ce que les communistes ont pour devoir de faire, c’est d’observer pour comprendre, en évitant de regarder la réalité «avec des lunettes de couleur» comme disent certains Chinois. Et puis il y a des gens, des marxistes, et sans doute aussi des non-marxistes, voire des anti-marxistes, qui, dans ce pays, écrivent des choses intéressantes, voire importantes. Il faut les lire. Des responsables politiques communistes qui ne lisent rien d’autre que des articles qu’ils peuvent lire en 3 minutes, dans le train, mutilent leur capacité d’action. On ne peut, d’une part, répéter que notre époque est celle de la révolution scientifique et technique, et d’autre part se contenter de lire des textes dont le contenu principal est «arreu, arreu».
 
Le troisième sujet est celui faisant la jonction entre les deux précédents, c’est celui de l’organisation communiste, de son idéologie, de son organisation et de son action tant pour comprendre la société dans laquelle nous vivons, contribuer à ses combats, que pour promouvoir et lutter pour une société nouvelle. Je vais m’exprimer clairement et, je l’espère, sans mesquinerie. Je comprends que certaines ou certains éprouvent à l’égard de Fabien Roussel de la fraternité (je pense en particulier au texte d’Alain Girard que Danielle a publié). Moi, je me sens plus réservé. D’autant que Fabien est un adulte. Il est majeur et comme on dit, vacciné, du moins je l’espère pour lui. Et, dans certaines circonstances, on doit être réglo, raisonnable, mais je mentirais en disant que je me sens fraternel à son égard. 
 
Peu importe d’ailleurs. Mais si j’ai voté Fabien Roussel, ce n’est pas pour la qualité de sa prestation, que j’ai trouvée insuffisante. Et parfois même franchement nulle. J’ai sans doute voté pour lui par discipline, mais pas tellement. C’est encore et surtout parce que d’une part, j’ai la certitude qu’aucune révolution de la société n’aura lieu dans ce pays sans une organisation communiste, et que, d’autre part, aucun vote apparemment alternatif (Mélenchon) n’avait le moindre rapport avec cette exigence. Pour l’instant, la seule force qui puisse remplir ce rôle d’organisateur de la révolution est celle du PCF. Je ne pense pas insulter qui que ce soit du mouvement syndical ou d’autres organisations communistes en disant cela. En tout cas, c’est, si je puis dire, le résultat de mon observation ainsi que «mon pari pascalien». J’ai donc voté Roussel non pas parce que j’apprécie Roussel et le travail de son équipe mais parce que c’était le candidat du Parti communiste et pour aucune autre raison, certainement pas par sympathie avec ce qu’il avait raconté sur la Chine, ou en raison de ses positions relatives à l’OTAN et à la guerre menée par les impérialistes contre le bloc asiatico-européen de la Russie et de la Chine. Je suis désolé de dire ces choses de manière aussi crue, mais c’est la vérité.
 
Maintenant, l’élection présidentielle est pour nous, communistes, terminée en tant qu’élection, et il nous faut tourner la page. A Roussel fut confiée la tâche de diriger le PCF. Il doit donc, avec l’ensemble des communistes, tourner la page et aller de l’avant.
 
Était-ce une bonne façon de la tourner et d’aller de l’avant que d’appeler à voter Macron pour faire barrage à Le Pen ? Personnellement, je trouve qu’il n’aurait pas dû prononcer cet appel et que cela :
 
1) n’apporte aucune protection particulière aux populations que nous prétendons défendre et au contraire en vulnérabilise d’autres,
2) entraîne une division supplémentaire entre les communistes,
3) fait partie d’une stratégie électorale «à la papa» beaucoup plus que d’une stratégie politique révolutionnaire,
4) souligne l’incohérence de nos comportements,
5) apporte un soutien à Macron dans une situation potentiellement très grave dont la classe que représente ce dernier est à l’origine et contribue à aggraver les dangers,
6) se situe dans le vieux moule éculé de la démocratie bourgeoisie, où «le peuple» des riches cohabite avec le peuple des pauvres et où on fait semblant, par l’intermédiaire du vote, que tout le monde est égal et que nous sommes tous frères,
7) pourrit, par conséquent, le travail que nous avons à faire pour remettre le PCF en état.
 
Le paradoxe de la décision prise par Roussel est que sa seule efficacité sera faible, au plus symbolique, peut-être électorale (les législatives), mais à quel prix?
 
Elle n’apportera aucune protection particulière réelle à celles et à ceux que nous prétendons défendre. Cet appel leur apportera tout au plus une protection «symbolique». Mais dans ce cas, que peuvent, par exemple, penser les gilets jaunes, durement éprouvés par la police macronienne? Est-ce par le vote présidentiel, avant-hier pour Chirac, hier pour Macron, aujourd’hui encore pour Macron, que nos compatriotes d’origine maghrébine, contribuent à régler leurs problèmes? Nous leur donnons une bien mauvaise leçon de démocratie.
 
En réalité, nous sommes incohérents. D’un côté nous regrettons «le vote utile», dont ont certainement bénéficié tant Mélenchon que Macron. Mais d’un autre côté nous appelons à voter Macron. Ce n’est quand même pas parce que nous avons une affection particulière pour cet instrument de la grande bourgeoisie française! Donc le vote Macron est «un vote utile».
 
Cela étant dit, les choses sont, à mon avis, encore plus compliquées. Une crise très profonde est la réalité actuelle des sociétés capitalistes développées contemporaines. L’impérialisme se débat. Il est pris dans la nasse de ses contradictions, mais il est loin d’être mort. Ses partisans, qui n’ont pas lu Marx, ne savent pas qu’ils sont condamnés par l’histoire. Ils se battent et ils sont prêts à tout. Le nazisme, mais aussi le fascisme, se sont développés en conjuguant 3 forces et en cristallisant leur unité : 1) une grande bourgeoisie menacée, 2) des classes moyennes en crise, 3) des voyous et des criminels. Pensons-nous vraiment que notre société est à l’abri d’un tel péril? Pourquoi soutiendrions-nous, en engageant le Parti communiste dans cette histoire, l’un de ces pôles contre l’autre, alors que la probabilité d’une situation du genre «fascisme» grandit ?

J’en viens au texte de Pierre-Alain. Il écrit, en parlant des habitants du quartier des Minguettes et de tous ceux qui lui ressemblent, «Leur dire qu’on s’en fout qu’elle soit élue ou pas, serait une catastrophe». Mais ce n’est pas le problème. Si les communistes abandonnaient la défense des populations les plus vulnérables, ils ne seraient plus les communistes. Le problème est de répondre aux questions suivantes : «A quoi sert et à quoi doit servir le Parti communiste français, aujourd’hui, en 2022 ? Doit-il servir à faire voter les communistes pour Macron pour faire barrage à Le Pen, alors même que la grande bourgeoisie française, dont les membres soutiennent tant Macron que Le Pen et Zemmour, est en crise profonde?».
 
Et puis «Il est normal, écrit également Pierre-Alain, que le candidat s’exprime clairement pour voter contre Le Pen. Les communistes n’ont pas besoin d’en faire des tonnes sur le sujet».
 
En quoi est-ce «normal»? Qui a fixé les règles de cette normalité? N’y avait-il pas d’autres moyens et d’autres raisons de nous exprimer, en tant que communistes, au vu des résultats du 1er tour de cette élection ? La peste et le choléra n’ont pas exactement les mêmes taux de mortalité. L’un est plus mortifère que l’autre? Est-ce une raison de choisir l’un plutôt que l’autre en faisant semblant de croire, à un moment où la société française se prépare sans le savoir à des événements d’une extrême gravité, que le choix de l’un protégerait de l’autre? Pourquoi nous avoir foutu ça dans les pattes alors que nous avons bien plus important à faire?
 
Oui, il faut revenir à l’essentiel, préparer dès à présent notre Congrès, c’est-à-dire nous préparer à nous battre de manière offensive. Les élections législatives ne seront qu’une péripétie. La démagogie va se mettre à y couler de manière encore plus impétueuse que le Fleuve Jaune lorsqu’il est en crue.

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7 Commentaires

  • Daniel Arias
    Daniel Arias

    Il me semble que la campagne des présidentielles a été menée comme si nous étions en position de gagner, c’est à dire avec des arguments de type social démocrates; une simple répartition des richesses.

    Les communistes du PCF ont gaspillé ce rendez-vous médiatique avec le peuple pour promouvoir le socialisme réel.
    Sachant que de toutes manières nous n’allions pas gagner les élections, ni être au second tour, cette stratégie a été inutile pour développer la conscience populaire.
    Nous avons manqué d’audace et à quelques détails près nous étions pas si loin de Mélenchon.
    Dans l’hypothèse très peu probable d’un Mélenchon élu nous aurions été associé au gouvernement comme le sont aujourd’hui les communistes du PCE avec le gouvernement Sanchez associés à Podemos.
    Pour quel résultat pour le peuple espagnol ? L’inflation monstrueuse des prix de l’énergie sur le marché libre conjugué à la casse de l’industrie espagnole font des dégâts importants et ouvrent les portes à Vox et à la phalange qui porte un message “social” potentiellement très dangereux.

    Il faut se rendre compte que pour une partie du peuple la Révolution est incarnée sous forme de Révolution Nationale sous la conduite de l’extrême droite. D’autres se révoltent perdus dans le spontanéisme des Gilets Jaunes. Visiblement nous n’avons pas appris de ces deux phénomènes qui se veulent en rupture avec l’ordre dominant bourgeois dans un cas ils se trompent dans l’autre ils sont égarés.

    Nous communistes nous sommes interdits de porter une voix révolutionnaire qui a fait notre succès passé. Le réformisme et l’alliance avec le PS pour intégrer les institutions bourgeoises sont une catastrophe. Nous avons renoncé à notre rôle d’Avant Garde pour un gloubi boulga participatif sans but de construire le socialisme ouvert à toute une gauche “associative” représentative parfois d’une poignée de bobos dont la caricature est le magazine “Regards”.

    Nous avons déserté dans bien des villes les quartiers populaires.

    Nous sommes face à un risque de fascisme plus ou moins rapide selon le vainqueur des élections et j’avoue ne pas être très sûr de qui des deux nous mènera au fascisme le plus vite.

    La situation est que nous sommes égarés, dispersés, de nombreux communistes isolés, désorganisés avec une menace réelle devant nous, pour nous et pour le peuple.

    Sur les aspects pratiques urgents le PCF devrait:
    1) clarifier sa ligne et ses rangs, nous avons été trop gentil avec les liquidateurs.
    2) traiter le cas des communistes isolés au cas par cas et tenter de les faire revenir sur des bases assainies.
    3) renforcer la démocratie interne par une formation exigeante (marxiste léniniste) des militants et une subordination des élus aux décisions des camarades. Les élus doivent servir les camarades et être leurs relais.

    Sur les aspects politiques :
    1) encourager un front anti fasciste national et européen et développer son influence populaire pour devenir un parti de masse. Évaluer avec sérieux les risques liés au fascisme et à ses bandes armées et prendre les mesures nécessaires.
    2) réviser le bilan des expériences socialistes européennes avec la plus grande rigueur possible afin d’établir la vérité aussi bien sur les réussites que sur les failles.
    3) promouvoir le socialisme réel dans toutes ses actions sans complaisance avec les politiques keynésiennes.
    4) faire une auto critique de la liquidation et de la social démocratie européenne depuis la seconde guerre mondiale et de nos participations gouvernementales.
    5) prendre un soin particulier à la cohérence des communistes dans la durée et entre les différents représentants pour éviter toute confusion parmi le peuple et toute exploitation par nos ennemis de la droite et de la social démocratie.
    6) mettre en valeur les moments révolutionnaires et progressistes ainsi que les atouts français. De Robespierre au CNR en passant par la commune il y a de quoi faire.

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    • Baran
      Baran

      D’accord sur tout. Les interventions de Jean-Claude et Daniel sont tjrs intéressantes à lire. Et disons que tout ce travail stratégique présuppose une mise à distance du crétinisme électoral…

      Un président du PCF dépeint comme un “beau gosse” ça amuse les néoconservateurs mais c’est quand même assez minable dans le fond. J’ai aussi voté pour le PCF en Pascalien comme Jean-Claude.

      La morale de l’histoire c’est que la ligne identitaire a été suffisamment floue pour jusqu’à la fin se faire manger par l’esthétique social-démocrate. Le reniement du capital historique du PC pour incarner une gauche BCBG, adoubé par les clercs a été l’alpha et l’oméga, ne donnant aucune ligne d’avenir à l’ADN communiste. On parle souvent en gestion ou marketing de respect de l’ADN d’une organisation comme principe de réussite d’une entreprise. Le crétinisme électoral des organisations politiques a longtemps été raillé par le PCF, comme un corps étranger à son génie d’analyseur collectif.
      Aujourd’hui, au nom de ce crétinisme de liquidateur, il se condamne à continuer le chemin d’errance social-démocrate.

      Le sociatélisme saupoudré de social n’est pas la voie pour conquérir la population française réfractaire, qui s’incarne aujourd’hui dans le concept de “France périphérique” (au projet de société civile bourgeoise -devrait-on ajouter). C’est là un échec objectif de la gauche dans son ensemble et la seule chose irremplaçable que savait mettre en œuvre le PC par son puissant travail organisationnel et son rôle d’analyseur collectif. Je ne crois pas que les structures mentales qui guident le subconscient de Roussel et de ses éminences grises puissent l’orienter vers un travail de type Que faire?. C’est trop violent, trop ringard pour ses collaborateurs conquis aux catégories de la société civile bourgeoise. Le costume de l’aventurier “beau gosse” en camping muni du guide du routard est plus en adéquation avec ce que la société civile réclame du communiste aseptisé, débarrassé de son léninisme!

      Je dois dire que cette élection m’a fait mal à la tête (pour rester poli) et c’est la première fois pour moi après une élection… Auparavant c’était relativement impossible je dois dire car je m’en foutais royalement des Hue et compagnie. J’avais bien sûr des copains plus âgés que moi qui m’ont montré que l’intégrité, la droiture et l’intelligence étaient des attributs au moins anthropologiques présents en substance dans ce parti et qu’il fallait s’y intéresser autrement qu’en marxisant snobinard, je m’en foutiste que j’étais et je suis… Avec un tout autre itinéraire sensible et intellectuel que Jean Claude et d’autres ici j’ai donc eu mal à la tête pas pour des raisons de bête score (car dans l’état actuel le résultat ne peut être qu’une donnée accessoire qui exclut en soi toute analyse) mais j’ai été vraiment achevé par le positionnement immédiat de Roussel juste après le résultat, comme s’il était pressé de menotter le PC aux chaînes des maîtres libéraux, d’aligner le moteur du parti au rythme bourgeois, en parfait subordonné de la systémique politico-mondaine. Cancre mais beau joueur et surtout bobo-gosse!

      Il n’a même pas eu la finesse d’utiliser les nuances du langage pour exprimer un semblant d’opposition au scénario proposé, comme l’ont fait Mélenchon et le candidat rural dont je ne me souviens plus le nom… Lassagne un truc comme ça.

      On est donc tous d’accord sur ce blog pour dire que le résultat c’est pas ce qui est le plus préoccupant pour nous mais ce qui doit être interrogé c’est cet acharnement à ne pas vouloir saisir les opportunités d’une situation politique qui se présente pour affirmer sa différence, son ADN communiste. A contrario c’est comme si le personnel politique voulait détruire les ressources politiques de différenciation, pour se noyer dans l’indifférence de la société bourgeoise. Ainsi, le beau gosse Roussel ! C’est ce qui est retenu d’un point de vue phénomènologique.

      Cet acharnement superstructural à prolonger les pratiques et représentations des liquidateurs rend difficile le renversement du pourrissement historique. Jusqu’à quand les desiderata de la société civile bourgeoise va ronger le moteur théorique et stratégique du seul outil politique valable en France ?

      Pourquoi l’équipe de Roussel choisi de rester bloquer au stade du miroir des social-démocrates?

      Bien entendu on peut comprendre que c’est plus facile de jouer la ligne de l’opposant sympa, mi-coco, mi-bobo, à l’intérieur de l’appareil pour s’accorder aux liquidateurs et à l’extérieur pour être validé par les clergés médiatiques et impérialistes. Et donc quoi ? L’avenir du socialisme Rousselien va se limiter à un constructivisme socialo-sociétal accepté par la communication bourgeoise car programme de “jours heureux” réduit à une promotion du camping, du saucisson et du nucléaire! Avec un petit peu de justice sociale svp ! Mais juste un petit peu.

      L’approche electoraliste de Melenchon a eu le mérite d’être cohérente avec la structure opportuniste de son mouvement. Il a gagné des grandes villes et les banlieues mais sans véritable dynamique dans la France périphérique à la société civile bourgeoise. Ainsi, son parti va vraisemblablement finir par disparaître avec lui. Néanmoins, la France insoumise a touché sa cible objective, elle s’est accordée à son sujet transindividuel, soit le maximum de conscience possible qui est offert par le mouvementisme d’une gauche refusant le réalisme communiste. Elle ne pourra jamais faire mieux.

      C’est un parti jeune qui donne l’impression d’avoir un souffle politique mais c’est un électoralisme mort né, principalement à cause de sa nature organisationnelle spontanéiste, travaillée par les organes pourrissants de la société civile bourgeoise. Mais le mouvementisme est cohérent avec son ADN structurellement social-traitre. Au fond ils sont contents les cadres insoumis: ils ont gagné des jeunes et font un score de perdant qui leur assure certainement une progression de niveau de financement et de postes politiques!

      Au final, la caravane de Roussel est passée mais on ne sait pas trop pour qui pour quoi faire ? Son discours de ralliement macronien a été catastrophique. Tout ça pour dire que oe crétinisme électoral a été débile jusqu’au bout! Il n’y a pas d’autre choix que d’en finir. Si le PC ne le comprend pas au prochain congrès, je crois bien que ce sera l’arrêt cardiaque du Colonel Fabien.

      Un peu rien à voir mais un peu quand même car on aime les livres intelligents ici: je signale et suggère aux camarades du blog la parution du livre “la France sous nos yeux” (Seuil). C’est un excellent essai de la littérature bourgeoise qui permet d’actualiser une approche du peuple français sous un angle phénomènologique, géographique, concret, donc assez riche.

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    • Berthe Poggiale Avidor
      Berthe Poggiale Avidor

      RN : la fonction d’un épouvantail, c’est d’épouvanter.

      Premier point :

      « Le jour où le capital aura décidé, comme il le fit en Allemagne en 1932-1933, d’imposer le fascisme, il ne nous demandera pas notre avis »

      En France, avec le vote du Pass sanitaire le fascisme n’est plus “En Marche”, IL EST EFFECTIF ! Quel qualificatif décerner aux terribles lois liberticides qui ont éradiquées toutes les libertés individuelles et collectives de notre démocratie bourgeoise française lesquelles imposent à nos concitoyens :

      ** de courber l’échine aux motifs qu’une « soi disant épidémie pire que la peste et le choléra menacerait la vie de tout un chacun dans le monde et évidemment en France et imposerait de se déplacer avec autorisation, affublé d’une muselière et fiché !!!!

      ** d’ostraciser et stigmatiser les quelques rares personnes qui ont le courage et la ténacité de refuser le diktat du grand capital financier mondial ( et dont le grand capital financier français fait partie ) qui a décidé, à son seul profit, de procéder brutalement « à un grand changement de vie sur la planète entière »

      ** d’accepter sans réagir ( sous peine d’embastillement et peines diverses ) les brutalités insupportables des « soi disant forces de l’ordre » chargées de maîtriser « les furieux » qui, contre toutes espérances de ce pouvoir fasciste, protestent et manifestent !!!!

      ** d’accepter sans réagir l’éradication sauvage de toutes les réalisations économiques et sociales du CNR destinées à l’amélioration du niveau de vie des prolétaires et de la population française ( réalisations qui ne furent possible qu’à la sortie d’une guerre qui avait laissé notre pays avec une économie exsangue, un corps politique déconsidéré du fait de sa collaboration active avec les fascistes nazis et pétainistes MAIS avec un Parti communiste puissant, une classe ouvrière combative. ( c’était en 1945 à la libération, par l’Armée Rouge de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques, des pays de l’Europe occupés par le 3ème Reich nazi – Et Paris qui s’était libéré du joug des fascistes nazi suite à l’insurrection conduite et animée par les résistants communistes, aussi bien étrangers que français )

      J’en arrive au deuxième point :

      Ainsi le PCF appelle à voter Macron au second tour des élections présidentielles…

      « Pouvons-nous dire du PCF, que ce parti est toujours “bolchévik” …….. Les dirigeants communistes, depuis des décennies, se font gloire d’avoir changé……. et le verdict populaire ne s’est pas fait attendre : à Saint Hippolyte du Fort ( qui a été un bastion du PCF avec sa classe ouvrière des mines et sa participation majoritaire lors de la résistance à l’occupant nazi ) Fabien Roussel fait 3,26 % sur 2858 inscrits !!!!!!!!!! Soixante et dix personnes sur près de 3000 ont votés Roussel !!!! Ce chiffre répond à ce prétendu changement des actuels dirigeants prétendument communistes.

      A oui ! Les actuels dirigeants « soi disant communistes se font gloire d’avoir changé !!!!!!!! Comme des moutons que l’on mène à l’abattoir ils ont fait chorus au déferlement de l’ouragan de la propagande anti stalinienne et ont entériné tout ce que les ennemis viscéraux du communisme avaient affirmé depuis la révolution bolchévique d’octobre 1917 et ils ont applaudi le renégat Khrouchtchev qui a eut l’abjection de surenchérir cette propagande anti stalinienne et anti bolchévik en 1956 à l’aide des mensonges de son infâme rapport ( concocté avec le concourt de la CIA ) lu lors du 20ème congrès du défunt Parti communiste bolchévik de l’URSS.

      Depuis lors, l’unanimité vocifératrice dans la condamnation de Staline, qui va des révisionnistes communistes français et mondiaux aux nazis, des trotskistes au tandem Kissinger-Brzezinski, au trio Khrouchtchev-Gorbatchev-Poutine, semble s’imposer comme une preuve incontestable de vérité. Défendre l’oeuvre historique de Staline et du Parti bolchevik devient impensable, devient chose monstrueuse.

      Que pouvait-on attendre de Monsieur Fabien Roussel, pseudo communiste, qui lors de ses interventions publiques, crache sur l’URSS bolchévik avec les arguments des fascistes et des renégats qui ont vendu l’URSS, ont rétabli le capitalisme pur et dur et plongé les peuples de l’Union soviétique dans la pire des misères !!

      Et que pouvait-on attendre d’un représentant de l’actuel P C F croupion qui a jeté aux orties l’objectif de l’éradication du capitalisme en France et de la prise du pouvoir pour l’instauration d’une société à économie socialiste allant vers le communisme, à savoir la propriété collective des moyens de production synonyme d’abolition de l’exploitation des salariés et de la recherche maximale du profit.

      Et à ce jour l’on ne peut que constater avec horreur la résurgence du fascisme de type nazi au sein de la majorité des pays du globe terrestre, des pays de l’ex Union soviétique, de fascistes nazis notoires au sein du Parlement européen.

      Je rappelle les propos, en date du 26 janvier 1934, du prestigieux homme d’État que fut Joseph Staline, à savoir « qu’il fallait considérer la victoire du fascisme en Allemagne, non seulement comme un signe de faiblesse de la classe ouvrière, mais également COMME LE RESULTAT DES TRAHISONS PERPETREES CONTRE ELLE PAR LA SOCIAL-DEMOCRATIE QUI A FRAYE LA ROUTE AU FASCISME, lequel fascisme est la dictature terroriste ouverte des éléments les plus réactionnaires, les plus chauvins du capital financier, c’est à dire que le fascisme est le pouvoir du capital financier lui-même.

      Et à aucun moment Monsieur Fabien Roussel n’a eut le courage d’appeler le peuple Français à se mobiliser afin que la France retrouve son indépendance financière, économique et sociale et impose au grand capital financier la sortie de la France de l’Union Européenne, de l’Otan et jette l’euro aux orties.

      En conclusion l’actuel parti politique qui se permet de se qualifier « communiste » va rejoindre les poubelles de l’Histoire.

      En effet l’actuelle direction de ce PCF renégat ( composée de technocrates carriéristes et opportunistes) a irrémédiablement trahi la classe ouvrière et les couches populaires en ayant systématiquement apporté son soutien à la social-démocratie par une politique d’alliances inconditionnelles avec cette social-démocratie ( l’exemple actuel, après la bérézina aux présidentielles Mr Fabien Roussel appelle à des arrangements électoraux avec Mr Mélanchon pour les législatives !! ) et par sa participation aux divers gouvernements bourgeois.

      Mais le capitalisme étant incompatible avec l’amélioration des conditions de vie des prolétaires et de la population française et des prolétaires de tous les pays du monde l’objectif impératif reste la reconstitution en France, d’un Parti communiste révolutionnaire de type bolchévik, composé de militants ouvriers, formés politiquement, près des travailleurs et de la population, dans le but de mener la lutte des classes afin d’abolir la propriété privée des moyens de production et d’échanges et d’instaurer, enfin, une société à économie socialiste allant vers une économie communiste.

      ET face au dilemme actuel, pour les personnes comme moi, qui sont nées dans la guerre, ont vécu cachées, il n’y a pas a tergiverser !

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    • Rumeau Alain
      Rumeau Alain

      Je souscris totalement. J’attends le Congrès et j’espère que ces questions seront débatues.

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  • Papadopoulos G
    Papadopoulos G

    Je partage cet article et meme je le trouve encore tres gentil avec le candidat. Quand au second tour il ne reste que deux fascistes qui sont les deux faces d’une meme piece. Je ne me metrais pas la rate au cours bouillon pour voter pour l’autre. Resistance et reconstruction veritable d’un PCF.

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  • Xuan

     

    Je partage très largement ces interventions, et d’abord l’article de Jean Claude.

     

    Le pari de Pascal mettait dans la balance le Paradis et la vie éternelle, en omettant leur relation conditionnelle à l’existence de Dieu. Autrement dit son postulat supposait que l’un entraînait nécessairement les deux autres, suivant les dogmes théologiques. Mais l’époque ne pouvait aller au-delà de ses propres questions.

    Dieu aurait pu conditionner la vie éternelle mais sans le paradis, ou bien le paradis aurait pu être infiniment bref, ou encore Dieu aurait pu s’en contrefiche éternellement, etc. A fortiori, impossible en ces temps-là d’envisager un paradis relatif aux congés payés ou une vie éternelle relative à la santé publique.  

     

    Nous n’avons pas les mêmes excuses. Nous savons que les jours heureux sont conditionnés par le socialisme et que dans la société capitaliste nous n’aurons droit qu’au purgatoire ou bien à l’enfer, mais que la possibilité existe d’y échapper.

    Sans doute la candidature de F. Roussel ne permettait-elle pas de soulever d’objection, peut-être que les affiches auraient pu être sous titrées à la main « pour le socialisme », mais les liquidateurs n’ont pas eu tant de scrupules pour s’éclipser, appeler à voter Mélenchon, se raviser, émousser les slogans et infléchir la campagne au mépris des décisions prises. Dans un sens ils préparaient déjà le futur congrès du PCF. Auraient-ils pu se conduire autrement ?

     

    Comme dit  Daniel Arias « Les communistes du PCF ont gaspillé ce rendez-vous médiatique avec le peuple pour promouvoir le socialisme réel » et « nous avons été trop gentil avec les liquidateurs ».

     

    Mais il n’est jamais trop tard pour bien faire. Quelle est la nature du match pour les législatives ? A mon avis elles devraient servir à combattre la social-démocratie et renforcer le camp du socialisme. D’ailleurs la polémique a déjà commencé dès le premier tour avec les radis rouges de la social-démocratie radicale.

    Que dans cette foire d’empoigne les communistes affichent leur drapeau, le rouge. Qu’ils ne se dissolvent pas dans la « gauche ».

    Cela n’empêche nullement d’appeler à l’unité, après tout c’est ce que nous voulons, l’unité du peuple pour le socialisme.

     

    Quant au congrès, il me semble que la préparation d’un congrès commence dès que des leçons commencent à être tirées : « promouvoir le socialisme réel »

    Et puis, concernant la confrontation, qui n’est pas un risque mais qui existe déjà, je rappelle un extrait de  « Ma France – heureuse, solidaire et digne»

     

    “Pierre accepte de ne pas se représenter au poste de secrétaire national, ce qu’il n’avait encore jamais concédé. Lui va devenir président du Conseil national. C’est son souhait d’avoir un poste important. Pourquoi pas, après tout ? Il faut montrer que nous allons travailler ensemble. Que ce n’est pour lui ni une défaite ni une capitulation. L’équipe sortante n’est pas effacée, il n’y a pas de chasse aux sorcières. C’est la ligne de conduite que j’ai défendue depuis le début. Tout simplement parce que le parti est fait d’hommes et de femmes divers, avec des sensibilités différentes. C’est pour cela que j’ai accepté de devenir secrétaire national avec Pierre à mes côtés, en tant que président du Conseil national. C’est tout sauf un putsch. Le trésorier et la responsable du secteur international, proches de Pierre Laurent, vont eux aussi rester en place.

    Les communistes veulent le changement

    Est-ce que j’aurais pu faire autrement ? En tout cas, le rapport de force était suffisant pour choisir une autre option, plus radicale. Les adhérents se sont exprimés sur les trois textes proposés dans la perspective du congrès. Et le résultat permettait une rupture. Mais je sens qu’il ne faut pas s’engager dans cette voie. D’abord parce que j’ai été secrétaire fédéral pendant longtemps. Et je sais bien que, même dans une fédération organisée comme celle du Nord, les débats entre nous sont vifs, des avis différents s’expriment sur les choix à faire, sur la manière d’appréhender les élections, de mener tel ou tel combat. Notre parti, contrairement à une image tenace, n’est ni uniforme ni monolithique. Faire vivre la diversité des points de vue, y compris lorsqu’il y a un basculement de direction, n’est pour moi pas une option. L’histoire dira si je me suis trompé, mais je pense qu’un changement d’orientation aussi fort, souhaité par des milliers de communistes, ne peut pas se faire sans respecter l’équipe précédente ».

     

    S’agit-il de « sensibilités différentes » ou bien d’un choix entre le paradis et l’enfer ou le purgatoire ?

     

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  • Yan___el
    Yan___el

    L’incohérence que Jean Claude Delaunay souligne n’est pas une position de choix mais une position subie. Je remarque que s’il déplore (à raison) la suite de la ligne de l’OTAN par Fabien Roussel, comment alors laisser prendre le pouvoir à l’extrême droite française alors même que le KPRF souligne l’importance de dénazifier l’Europe ?

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