Le mythe des origine nordiques a été utilisé au XIXe siècle par des universitaires douteux, et au XXe par les fascistes pour classer les individus ayant le droit d’opprimer les autres. Et ce au point d’utiliser une petite population basanée indienne comme référent par le biais d’interprétations mythiques fumeuses. Au XIXe, s’appuyant sur des références mal interprétées dans le Rig-Véda par les savants occidentaux, le terme « Aryen » a été adopté comme catégorie raciale à travers les écrits d’Arthur de Gobineau, dont l’idéologie de la race était basée sur une idée du blond européen du Nord qui avait migré à travers le monde et fondé toutes les civilisations majeures, avant d’être dégradé par le mélange racial avec les populations locales. Par l’intermédiaire des essais de Houston Stewart Chamberlain, les idées de Gobineau ont ensuite influencé l’idéologie raciale nazie présentant les « peuples aryens » comme supérieurs aux autres. Le fait qu’aujourd’hui comme en témoigne l’article, l’Ukraine joue aux mêmes jeux pour justifier son adhésion à l’OTAN dit assez ce vers quoi se dirige cette organisation que l’on nous dit défenseur de la démocratie et de la démocratique Ukraine. Insistons sur ce qui est démontré au passage, le refus soviétique de ce genre de mythe dans la recherche et dans l’éducation, son rationalisme. (note de Danielle Bleitrach et traduction de Marianne Dunlop)
https://svpressa.ru/world/article/330566/
Les bioarchéologues anglais ont rejoint l’hystérie russophobe.
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Viatcheslav Tétiokine
Oleg Ivanov
Comme on dit, ça n’était jamais arrivé avant, et voilà que ça recommence ! La politisation de la “théorie normande” sur les origines de la Russie a causé beaucoup de problèmes à la fois à la Russie et à l’Europe. Pendant longtemps, il a semblé que le Vieux Monde en avait assez de ce sujet pour toujours. Mais près de 100 ans après qu’un certain artiste autrichien bien connu a décidé de qualifier les Russes d'”Untermensch” sur la base de l’idée que l’état des barbares-slaves a été créé par les Scandinaves civilisés, les apologistes de cette théorie relèvent à nouveau la tête.
Ainsi, la bioarchéologue anglo-saxonne Cat Jarman, dans son livre sur l’histoire des Vikings Les rois des fleuves, a tiré certaines conclusions qui, si on le souhaite, peuvent être interprétées exactement de la même manière que les idéologues du Troisième Reich ont interprété la “théorie normande”.
Elle affirme notamment dans son ouvrage que, soi-disant, “le nationalisme russe a traditionnellement nié que les Russes étaient des Vikings” et que le président Poutine a personnellement “jeté l’anathème sur les origines scandinaves qui remettraient en cause l’unité politique et culturelle des Slaves”, empruntant la voie du dogmatisme soviétique qui méprise “toute influence viking sur la politique, la langue ou la religion primitive de la Rus’, alors qu’il est généralement admis que de nombreux Vikings étaient des Rus’.
Et maintenant, en mettant l’accent sur le fait que Cat Jarman a participé “à des fouilles à Vypolzov, en Ukraine”, le journal espagnol Ei Pais pose la question suivante : les Vikings jouent-ils un rôle dans la crise ukrainienne actuelle ?
L’une des réponses proposées aux lecteurs est une citation de la bioarchéologue : “L’Ukraine a toujours eu plus de liberté académique sur le sujet des Vikings que la Russie, et ces dernières années, elle est devenue plus ouverte à l’étude des liens entre Russes et Scandinaves, car elle a un désir de liens avec l’Europe du Nord, qui alarme la Russie. Revendiquer une identité historique nordique pourrait encourager les Ukrainiens à rejoindre l’OTAN”.
Qu’est-ce que c’est, sinon une nouvelle tentative de convaincre “l’ensemble du monde civilisé” que les Russes sont des “sous-hommes” qui ont rejeté une certaine “vérité” sur les ancêtres scandinaves qui leur ont apporté le statut d’État, et ont attaqué de façon barbare les Ukrainiens “qui n’avaient pas oublié leur identité scandinave” ? Je me souviens qu’au XXe siècle, une idée similaire a donné lieu à des camps de concentration et à la guerre la plus sanglante de l’histoire de l’humanité. A quoi risquons-nous d’être confrontés aujourd’hui ?
Commençons par le fait que personne n’a prétendu remettre en cause la théorie normande, et personne ne conteste le fait que l’ancienne Novgorod, et plus tard Kiev, ont invité des guerriers vikings”, l’analyste politique Oleg Ivanov partage son point de vue sur cette question avec “SP”. – Mais en fait, ils étaient embauchés par les princes russes pour se mettre, pour ainsi dire, à leur service, et la composante normande dans l’ethnogenèse de l’ethnos russe est extrêmement insignifiante. Ainsi, dire que ce sont les Vikings qui ont été à l’origine de la Russie est, pour le moins, stupide.
Et considérer que les Ukrainiens sont en quelque sorte plus proches de l’Occident est franchement ridicule. À l’époque où l’ancienne nation russe se formait, elle ne pouvait tout simplement pas être divisée en ses sous-ethnies constitutives. Sa division moderne conventionnelle en Russes, Ukrainiens et Biélorusses s’est produite plusieurs siècles plus tard. Par conséquent, toutes les spéculations sur l'”ukrainité” de Kiev en tant que berceau de la civilisation russe il y a mille ans et plus ne sont pas, dans une large mesure, scientifiques.
Selon Oleg Ivanov, tout le discours selon lequel les Ukrainiens seraient des Scandinaves plus “historiquement purs” est également une fiction farfelue. Les peuples turcs et finno-ougriens ont également participé à la formation de la super-ethnie russe, ce qui n’est d’ailleurs contesté par aucun spécialiste sérieux.
– Si l’on examine le territoire historique qu’occupe aujourd’hui l’Ukraine, on constate que, pendant des siècles, il a toujours été sous le contrôle de l’un ou l’autre grand État. Il y a eu l’Etat polono-lituanien, la Hongrie, l’Autriche-Hongrie, la Roumanie, le khanat de Crimée, la Turquie et plus tard l’URSS, qui l’a incorporée en tant que république autonome”, ajoute Viatcheslav Tetiokine, homme politique [communiste], expert à la commission anti-OTAN de la Douma, docteur en histoire. – Ainsi, quelle que soit la façon dont on l’envisage, il est un fait historique que l’Ukraine n’a pas eu de statut d’État en tant que tel tout au long de son histoire millénaire et qu’elle ne l’a obtenu qu’en 1991. C’est à ce moment-là qu’il faut inventer l’histoire des “grands Ukrainiens”, depuis les premiers chasseurs de mammouths jusqu’à l'”Übermensch” moderne, auquel les “barbares russes” ont arraché les régions de Voronej et de Rostov.
SP : Tout est clair avec l’Ukraine, mais pourquoi l’Europe a-t-elle besoin de faire sortir à nouveau de la bouteille le génie de la théorie normande ? ” Il est clair qu’une “bioarchéologue” ne représente pas l’ensemble de l’Ancien Monde, mais on peut voir là une tendance.
– Dès l’instant où le peuple russe est apparu sur la scène historique comme l’un des acteurs actifs, l’Occident a ressenti de l’hostilité à son égard. L’Occident n’avait absolument pas besoin d’un acteur fort à l’Est, car cela interférait avec son développement colonial habituel reposant sur le pillage des ressources naturelles.
Et si l’Afrique, l’Amérique latine et l’Asie ont été gérées avec plus ou moins de succès par l’Occident, qui en a tiré d’énormes profits depuis l’utilisation d’esclaves dans les plantations de coton ou de thé, il n’a pas réussi avec la Russie. Toutes les nombreuses “guerres coloniales” initiées par l’Europe et les États-Unis se sont soldées par un échec.
Mais l’Occident ne se déclare pas vaincu, et même à ce stade historique, il n’abandonne toujours pas son idée séculaire de supprimer la Russie en tant que rival de ses “démocraties”. Comme nous pouvons le constater, il en est déjà arrivé aux moyens hitlériens de justifier ses aspirations. C’est pourquoi toutes les idées d'”infériorité russe” apparaissent si facilement dans le lexique des “régimes démocratiques” d’aujourd’hui.
Qui, pour la plupart, je vous le rappelle, faisaient il n’y a pas si longtemps partie intégrante de l’énorme machine militaire qui a envahi la Russie au XXe siècle. Et l’OTAN, d’ailleurs, est essentiellement son successeur et son équivalent. Je pense que nous devrions le rappeler plus souvent.
“SP : – A quelles conditions cette nouvelle marée d’accusations de barbarie contre la Russie sera-t-elle arrêtée avant qu’elle n’entraîne des conséquences tragiques irréversibles pour le monde entier ?
– Je pense qu’il est inutile de chercher à convaincre l’Occident. Ces types ne comprennent qu’une seule chose : la force. Et je ne parle pas seulement de la puissance militaire, mais surtout de la puissance économique, morale et culturelle. Ainsi, la seule façon d’amener l’Occident à respecter la Russie et à tenir sa langue, comme il l’a fait à maintes reprises auparavant, est, à mon avis, de changer, tout d’abord, notre système socio-économique.
Sans un renouveau de notre industrie, sans l’émergence d’avancées et de solutions technologiques ultramodernes, cela ne pourra se faire. Tant que l’Occident ressentira notre dépendance technologique à son égard, il continuera à nous parler entre ses dents, un dialogue avec lui est impossible. Bien sûr, il a peur de notre puissance militaire, mais cela ne suffit pas, il faut aussi un puissant essor économique. Et pour cela, nous avons besoin d’un essor de la science. Et pour cela, bien sûr, nous avons besoin d’une relance de l’éducation. Et pour cela, en conséquence, nous avons besoin d’investissements.
“SP : – Le “soft power” peut-il jouer un rôle dans ce domaine ? Des livres, des films ? En effet, il semblerait que “Les Rois des Fleuves” soit un livre sur les Vikings de l’Antiquité, et comment sous cette belle couverture on fait passer l’idée que les Russes, en fait, “sous-hommes”, des gens sans foi ni loi. Combien de personnes dans le monde accepteront de croire à une telle “sauce” ?
– Les livres et les films peuvent sans aucun doute jouer un rôle. Mais seulement s’ils sont soutenus non seulement par la puissance militaire, mais aussi par la prospérité économique. Un pays doit montrer l’exemple dans le développement de son économie et de sa culture ; alors nos livres seront lus et notre cinéma sera regardé. N’oubliez pas qu’à l’époque tsariste, l’Occident nous était hostile, mais Tolstoï et Dostoïevski y étaient très vénérés.
L’effet du “pouvoir culturel” est important, et il ne faut pas le négliger. Mais aujourd’hui, alors que notre culture est dominée par une “idolâtrie” aveugle envers l’Occident, que nous vénérons les danses et les chansons occidentales, que l’art est construit “à l’image et à la ressemblance” de l’Occident au détriment de la culture nationale, de quel “soft power” pouvons-nous parler ?
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Daniel Arias
Peut on y voir une relation avec la proposition de demande de l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’OTAN ?
En Suède la fascisation est en cours depuis un moment avec une forte poussée de l’extrême droite et des élections en septembre 2022.
La coalition social démocrate/verts vote des hausses de budget pour la répression policière.
Ce même gouvernement a décidé, comme en France de laisser mourir les plus de 80 ans atteints du COVID19 dans les maisons de retraite.
Rappelons qu’en Suède un premier ministre Olof Palme a été assassiné.
Dans les deux cas l’extrême droite se nourri des contradictions capitalistes et des politiques social démocrates qui sont incapables de résoudre ces contradictions et même les renforcent.
La propagation rapide de l’idéologie d’extrême droite est flagrante dans l’UE avec une audace renouvelée depuis l’arrivée de Trump aux USA et les énormes moyens financiers offerts à ces criminels et voyous.
Pour que ces saloperies prennent dans les populations il faut que l’histoire soit bien mal enseignée dans les écoles. Sans toute fois être naïf il y aussi une bonne part de mauvaises personnes dans le peuple.
Des barrières hier solides viennent d’être brisées jusqu’au soutient médiatique, financier et militaire d’un gouvernement nazis par toutes les forces politiques majeures en Europe.
Même si ses barrières n’ont jamais réellement existé en coulisse comme le réseau Gehlen en est une preuve.
https://www.foiaresearch.net/organization/operation-rusty
On retrouve souvent les mêmes acteurs, nazis, collabos ukrainiens, usa et des Britanniques tous anti communistes telle est l’unité de la classe dominante capable des pires atrocités quand elle tombe les masques.
Daniel Arias
Menteurs et mensonges:
https://youtu.be/P6unJqP8eYw
unité5523
Article d’un très grand intérêt dans la mesure où il met l’accent sur l’enjeu central,essentiel à savoir la domination de la Russie par l’occident