Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Dmitri Novikov sur la chaîne chinoise CCTV : “La dénazification de l’Ukraine est destinée à assurer une paix durable et pérenne”.

Dans une actualité marquée par une hystérisation en vue d’appuyer le bellicisme de l’OTAN, ce dialogue du vice-président du comité central du KPRF avec la Chine prend de la hauteur. Son idée centrale est que l’OTAN veut la guerre et détruire la Russie. Selon Dmitri Novikov, l’Occident ne peut arrêter sa politique agressive à l’encontre de la Russie que dans deux cas. Le premier est qu’il parvienne à atteindre ses objectifs de destruction de notre pays, ce qui serait extrêmement triste pour le monde entier. Le deuxième scénario consiste à forcer les États-Unis et leurs alliés à mener une politique plus raisonnable. Cela est possible si les États prônant un monde multipolaire, la souveraineté et l’égalité des nations réalisent leurs aspirations. L’idée de la Chine d’une “communauté de destin unique pour l’humanité” est très importante ici. Elle trouve de plus en plus d’écho en Russie également. (Note de DANIELLE BLEITRACH et traduction de MARIANNE DUNLOP pour histoireetsociete)

https://kprf.ru/party-live/cknews/209664.html

Le 4 avril, la chaîne de télévision chinoise CCTV a diffusé une longue interview de Dmitri Novikov, vice-président du comité central du KPRF et premier vice-président de la commission des affaires internationales de la Douma d’État. L’entretien a porté sur un large éventail de questions de sécurité internationale, y compris la situation en Ukraine.


2022-04-05

Un sommet d’urgence des États membres de l’OTAN à Bruxelles a décidé d’augmenter considérablement les dépenses militaires. Selon Dmitri Novikov, cette décision n’était pas inattendue. La nature agressive de l’Alliance de l’Atlantique Nord est connue depuis longtemps. L’OTAN est apparue après la Seconde Guerre mondiale comme une entité agressive visant à affronter l’Union soviétique.

“L’OTAN n’est pas un instrument de sécurité collective en Europe ou dans le monde. Il s’agit d’un bloc qui résout des tâches bien spécifiques de nature expansionniste et agressive”, a déclaré le vice-président du comité central du KPRF. Si nous partons des réalités du monde bipolaire, la raison d’être de l’OTAN a été entièrement épuisée au moment où l’Union soviétique et l’Organisation du traité de Varsovie ont cessé d’exister. Mais l’OTAN n’a pas disparu. Au contraire, elle a continuellement élargi le champ de ses activités et a absorbé un certain nombre de pays du Pacte de Varsovie.

Outre l’établissement de nouvelles bases militaires, l’augmentation des contingents militaires et l’accroissement des dépenses militaires, l’OTAN a mené des agressions directes. Il s’agit notamment de la guerre en Yougoslavie, au cours de laquelle l’ambassade de la RPC a été frappée, des conflits au Moyen-Orient et des opérations dans d’autres parties du monde. Les États-Unis et leurs alliés ont ruiné des Etats comme la Libye, de l’Irak et de l’Afghanistan. La Syrie a subi le même sort et ce n’est que grâce à la Russie qu’elle a maintenu son indépendance. L’augmentation des dépenses militaires de l’OTAN menace non seulement notre sécurité, mais aussi les intérêts de la sécurité collective en Europe et dans le monde.

Selon Dmitri Novikov, la discussion au sommet de l’OTAN sur les “provocations russes dans le cyberespace” montre l’expansion des pratiques de désinformation. Des accusations contre la Russie ont déjà eu lieu auparavant : il s’agit notamment de l'”affaire Skripal”, de l'”ingérence dans les élections américaines” et de bien d’autres. L’objectif de la politique de fausse information est de créer une image de notre pays en tant qu’ennemi et de justifier une augmentation des dépenses militaires. Sinon, les citoyens des États-Unis et d’autres pays se poseraient de nombreuses questions sur les raisons de la baisse de leur niveau de vie.

L’augmentation des dépenses militaires au sein de l’OTAN et les accusations d’agression russe sont des choses liées. Ils leur permettent de continuer à alimenter l’insatiable complexe militaro-industriel de l’Occident. Dans le même temps, les milieux dirigeants américains considèrent l’augmentation des dépenses militaires comme un moyen de sortir de la crise économique. Et le monde capitaliste s’y enfonce de plus en plus.

Selon Dmitri Novikov, l’Occident ne peut arrêter sa politique agressive à l’encontre de la Russie que dans deux cas. La première est qu’il parvienne à atteindre ses objectifs de destruction de notre pays, ce qui serait extrêmement triste pour le monde entier. Le deuxième scénario consiste à forcer les États-Unis et leurs alliés à mener une politique plus raisonnable. Cela est possible si les États prônant un monde multipolaire, la souveraineté et l’égalité des nations réalisent leurs aspirations. L’idée de la Chine d’une “communauté de destin unique pour l’humanité” est très importante ici. Elle trouve de plus en plus d’écho en Russie également.

Les pays qui sont prêts à affronter l’hégémonie américaine doivent être forts et développer leurs liens de coopération pour réussir. Des millions de personnes dans le monde attendent de la Chine et de la Russie une coopération croissante. Ils y voient la garantie du maintien du rôle de l’ONU, la garantie d’un ordre mondial plus équitable et l’impossibilité pour une puissance de dicter sa volonté des autres. C’est pourquoi les entretiens de M. Lavrov avec la partie chinoise sont très importants. Ils sont nécessaires pour consolider les axes de notre coopération qui se sont développés ces dernières années.

Quant aux négociations entre la Russie et l’Ukraine, Dmitri Novikov a déclaré : “Je ne cacherai pas qu’à l’intérieur de notre pays, l’attitude à l’égard de ces négociations est prudente. Il est clair pour tout le monde que les positions des deux parties sont très différentes”. L’invité du studio a souligné que pour la Russie, les mécanismes spécifiques permettant d’atteindre les objectifs de l’opération spéciale – démilitarisation et dénazification – sont importants. L’Ukraine, quant à elle, poursuit d’autres objectifs. Le régime de Kiev espère que soit l’Occident fera pression, soit la Russie n’aura pas assez de ressources pour mener à bien l’opération spéciale, soit quelque chose d’autre se produira – n’importe quel miracle. Par conséquent, les négociateurs ukrainiens ont tendance à faire traîner le processus et ne font pas de propositions susceptibles de déboucher sur un résultat.

La société russe craint une répétition d’événements tels que ceux de Khasavyurt et de Minsk-2. Les citoyens ne seront pas satisfaits si les Banderistes restent au pouvoir à Kiev, qui provoqueront à nouveau des discordes interethniques et des conflits frontaliers, ramèneront l’Ukraine dans l’OTAN et tenteront de renforcer à nouveau les capacités de leur complexe militaro-industriel. On ne peut pas permettre que cela se produise.

Les citoyens russes, qui observent les négociations en cours, souhaitent que les résultats de l’opération soient atteints. En même temps, les négociations sont utiles pour résoudre un ensemble de problèmes humanitaires, pour sauver la vie des civils et pour empêcher les représailles contre les prisonniers de guerre. Si les négociations permettent d’atteindre ces objectifs, elles seront certainement utiles.

Malheureusement, jusqu’à présent, Moscou n’a pas perçu la volonté de Kiev de mettre fin aux hostilités et de remplir les conditions d’une évolution vers la paix. L’Occident, quant à lui, continue de gaver l’Ukraine avec ses armes. Cela encourage Zelensky à poursuivre le conflit.

Dmitri Novikov a déclaré que la situation des laboratoires biologiques américains en Ukraine était totalement inacceptable pour la Russie. Leurs développements visaient à créer des armes biologiques extrêmement dangereuses.

L’Ukraine démilitarisée de demain ne doit pas constituer une menace pour ses voisins. Toutefois, tant que le pays reste un jouet entre les mains de l’OTAN, ces menaces persisteront inévitablement. Par conséquent, la démilitarisation de l’Ukraine et la prévention de son adhésion à l’Alliance de l’Atlantique Nord sont directement liées.

Dans la dernière partie de l’interview, Dmitri Novikov a exposé les raisons du lancement de l’opération militaire spéciale. Les actions des forces armées russes ont permis de devancer l’agression des autorités ukrainiennes contre les républiques populaires du Donbass. Cela a permis d’éviter un génocide à grande échelle de la population civile et la menace d’une escalade du conflit.

Le succès de l’opération spéciale permettra d’assurer une paix durable et pérenne dans la région. Une intégration globale de la Russie et de l’Ukraine, tenant compte de l’expérience de l’Union européenne et de l’Amérique latine, des BRICS, de l’OCS et d’autres projets interétatiques, peut constituer une base prometteuse pour cette paix. L’intégration doit toucher l’économie et le commerce, les infrastructures et l’éducation, la santé et la culture. Dans le monde d’aujourd’hui, l’intégration est un processus nécessaire et inévitable, a déclaré M. Novikov. C’est pourquoi la destruction de l’Union soviétique était en profonde contradiction avec la logique du développement mondial.

On ne peut prendre de grandes décisions politiques sans une connaissance approfondie de l’histoire. C’est pourquoi le président du Comité central du Parti communiste de la Fédération de Russie G. Ziouganov a envoyé au président de la Russie et à d’autres responsables un matériel analytique spécial sur l’expérience de dénazification de l’Allemagne et d’autres pays européens après la Seconde Guerre mondiale. Prenant acte de ce fait, Dmitri Novikov a exprimé l’opinion que la pratique du milieu du siècle dernier peut encore aider aujourd’hui à développer des approches pour surmonter la dictature banderiste.

Pour que l’Ukraine se développe avec succès, il est nécessaire de passer le stade de la dénazification de son système politique. Lorsque ce processus sera achevé, le peuple ukrainien sera en mesure de prendre les décisions nécessaires sur les formes spécifiques d’organisation de sa vie future et de déterminer la place qui revient à son pays sur la scène internationale.

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1 Commentaire

  • Philippe
    Philippe

    Roussel, comme Gay, comme Binet, ne lira hélas jamais ce texte.

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