Cette description de ce qui se passe dans le Donbass n’a pas de prétention à “l’objectivité”, nous laissons cela à la propagande occidentale qui se déverse à flot continu sur le peuple français. Il s’agit de faire si possible contrepoids à ce bourrage de crâne en laissant nos lecteurs libres de se faire leur opinion. Il est à noter que les autorités russes ont déclaré se concentrer sur le Donbass alors que cet article émanant du Donbass présente une situation de libération de ce Donbass mais pour mieux aller dans d’autres zones pro-russes, il est question d’une course vers le Dniepr, ce qui correspond aux zones russes, celles de la résistance à l’armée nazie, le cœur industriel, mais excède le Donbass. Mais ce que l’on peut confirmer c’est l’existence effectivement partout d’enclaves de populations dont certaines pro-russes parfois depuis Catherine II ou la décomposition de l’empire austro-hongrois que l’URSS avait réussi à unifier pacifiquement et que le nationalisme ukrainien encouragé par les Etats-Unis rend de plus en plus ingérables. (note de Danielle Bleitrach dans histoireetsociete)
24/03/2022
Pour vous informer correctement au vu de la pauvreté des médias francophones et surtout de leur incapacité à donner des informations véritables autre que de la propagande, nous ferons désormais tous les jours ou tous les deux jours selon les événements, un petit rapport de situation du front ukrainien.
Front de Nikolaev et d’Odessa. Une bataille est en cours depuis plusieurs jours, âpre, un brouillard plane sur les événements qui s’y déroule. L’un et l’autre des deux camps communiquent peu, l’Ukraine tentant de faire croire à des victoires éclatantes ce qui déclenchent des articles délirants ou des communiqués parlant de troupes russes encerclées, de milliers de soldats russes tués etc. La seule chose certaine est que les Ukrainiens se battent ici avec l’énergie du désespoir. S’ils sont enfoncés, l’Ukraine du Sud sera coupée du reste du pays, Odessa encerclée et les Russes donneront la main aux communautés pro-russes de Gagaouzie et surtout aux insurgés de Transnistrie (de la République du même nom, qui se trouve en Moldavie et dans le dos des Ukrainiens).
Arrière du front, zone frontière ancien territoire de la Hongrie et de la Slovaquie. Les nouvelles transpirent peu de cette zone, mais de temps à autre des groupes armés se revendiquant pour le rattachement à la Hongrie sont passés à l’action (il existe aussi des revendications slovaques sur une partie de ce territoire). Des ultranationalistes et nazis du Pravy Sektor en ont parfois fait les frais, toute la zone comprenant les villes d’Oujgorod, Berehove et Moukatchevo est à scruter de près. Les Slovaques plus russophiles que les Hongrois ont été depuis longtemps sur le devant de la scène en apportant beaucoup d’aide humanitaire aux civils menacés par l’Ukraine depuis le début du conflit. Ils ont été capables dès 2014-2015 d’envoyer des convois de camions remplis d’aide humanitaire. Bien que cela ne soit dit nulle part, des volontaires slovaques étaient partis combattre contre les Ukrainiens dans le Donbass, nous en avons rencontré quelques-uns (ainsi d’ailleurs que des Tchèques).
Siège de Marioupol. Les déclarations du gouvernement ukrainien n’y changeront rien, la ville de Marioupol, le grand port du Donbass et dont la population est massivement pro-russe, est en train de tomber. Dans la journée d’hier, 1/3 de la poche encore existante a été liquidé par les insurgés du Donbass et l’armée russe. Les portraits d’officiers emblématiques du bataillon Azov commencent à circuler sur internet, tués dans les combats, ils tombent les uns après les autres. La chute de la ville serait une chose accomplie dans les heures ou jours qui suivent. Une fois cette victoire acquise, les forces insurgées du Donbass et russes pourront alors peser ailleurs sur le front dans la course vers le Dniepr qui s’annonce.
Front de l’armée républicaine de Donetsk. Les insurgés de Donetsk ont percé le front il y a quelques jours et avancent rapidement en particulièrement après avoir enfoncé les lignes ukrainiennes à Mariinka et Gorlovka. Bien que les forces ukrainiennes tentent de s’accrocher au terrain, des signes évidents de désintégration de l’armée ukrainienne sont visibles. Les insurgés ramassent par ailleurs quantité d’armes fournies par l’OTAN qu’ils retournent contre les Ukrainiens.
Front du Sud et du Dniepr. Du Sud, les forces russes poussent vers le Nord également dans une avancée vers le Dniepr et les points stratégiques que sont les villes de Zaporojie et Dniepropetrovsk. Dans cette dernière ville, les réserves ukrainiennes arrivent et montent au front, notamment pour tenter de maintenir la ligne face à l’armée républicaine de Lougansk et les forces russes poussant dans la région de Kharkov et d’Izioum.
Front de l’armée républicaine de Lougansk. C’est ici que l’armée ukrainienne a les plus grandes difficultés, combattant dans une zone particulièrement hostile pour son armée, les forces insurgées ont percé dans la région de Slaviansk, ville martyrisée par les bataillons nazis ukrainiens en 2014 (dont le tristement célèbre bataillon Aydar). Une nouvelle poche se dessine et cette ville symbolique sera bientôt attaquée avec la « capitale » du Donbass occupé par les Ukrainiens : Kramatorsk. Bien soutenues du ciel, les forces russes balayent méthodiquement tout ce qui se trouve devant elles, cette bataille pour la libération totale du Donbass sera bientôt engagée.
Front du Nord, de Kharkov et d’Izioum. Après des attaques et contre-attaques des deux côtés, la situation se décante, notamment avec la chute d’Izioum (ce matin, 24 mars), nœud routier d’importance qui va permettre aux forces russes à la fois d’entamer une pince et un flanquement des forces encore présentes face au Donbass, mais aussi d’avancer vers la position clef : Dniepropetrovsk.
Front de Kiev. La bataille est engagée réellement depuis quelques jours. Contrairement à ce qu’on dit les médias occidentaux, cette opération visait avant tout à : 1) neutraliser le passage du Dniepr et l’arrivée de renfort de l’Ouest, 2) neutraliser les forces aériennes et contrôler les aéroports et aérodromes de la capitale, 3) fixer le plus grand nombre de forces et de ressources ukrainienne devant le danger que la capitale tombe aux mains des Russes. De fait, au départ, avec des forces minimes constituées de parachutistes, inférieures en nombre de beaucoup, les Russes ont réussi à attirer des forces qui manqueront ailleurs et sont paralysées dans une défense stérile. La véritable bataille est désormais engagée, mais les Russes n’ont pas l’intention de raser une ville qui est le berceau de leur culture. En partie enveloppée par le Nord et l’Ouest, les forces russes se contentent de fixer les forces ennemies en attendant les forces de l’Est qui poussent désormais devant eux les débris d’une armée… (il faut quand même le dire !) de 95 000 hommes dont il ne restera bientôt plus grand-chose.
Conclusion. Les forces russes se concentrent sur la destruction de l’armée ukrainienne de près de 100 000 hommes qui était face au Donbass insurgé. Sa destruction bientôt active, verra la fin des meilleures troupes de l’Ukraine et la perte de la plus grande part de son matériel (mais qui sera compensée par les livraisons d’armes de l’Occident). Les Russes ne semblent pas avoir l’intention de brusquer les choses et il est de notre devoir de rappeler qu’avant le Maïdan, l’Ukraine était le plus grand pays d’Europe, avant la France. Les résultats obtenus par la Russie et les insurgés du Donbass sont déjà impressionnants au vu de la faiblesse des forces engagées et des milliers d’armes fournies par l’Occident (sans parler de l’équipement, du soutien, des volontaires et de millions d’euros), et cela en seulement un mois. Une telle opération tentée en août/décembre 1943 par l’Armée rouge avait nécessité plusieurs millions d’hommes !
Laurent Brayard pour Donbass Insider
Vues : 255