Un mot pour mes compatriotes, par Ivan Nikitchuk

Je suis Ukrainien, je suis né en Ukraine occidentale, dans le village de Triskino dans la région de Rivne, mais j’ai grandi près de la ville héroïque d’Odessa. Et comme je suis né en Ukraine occidentale, où tous mes ancêtres ont vécu, j’ai une très bonne idée de ce qu’est le banderisme. Notre famille a connu leur haine brutale du pouvoir soviétique, de tous ceux qui soutenaient ce pouvoir. Mon oncle, Roman Ivanovich Nikitchuk, président du conseil du village, a été abattu par les Banderistes avec sa femme, dans son sommeil, par un tir de mitraillette à travers la fenêtre. Ils sont aussi venus chez nous, menaçant notre père pour avoir enterré son frère qu’ils avaient tué. Dans la cabane de notre voisin, un professeur de langue russe, les Banderistes ont tué toute la famille, même un bébé dans son berceau n’a pas été épargné, ils l’ont découpé à la hache. (traduction de Marianne Dunlop pour histoireetsociete)

5 mars 2022

https://kprf.ru/ruso/208987.html

Et maintenant, lorsque je parle à des amis et des connaissances d’Ukraine, dupés par la propagande banderiste, j’entends souvent des cris hystériques selon lesquels les soldats russes sont venus les tuer, que la Russie veut prendre le contrôle de l’Ukraine, la mettre à genoux et la forcer à capituler.

Je voudrais dire à ce propos que la Russie n’est pas en guerre contre le peuple ukrainien, qu’il n’y a pas de plan russe pour coloniser l’Ukraine ou humilier son peuple. La Russie est en guerre contre les banderistes et les nazis, qui représentent un danger non seulement pour les peuples d’Ukraine et de Russie, mais aussi pour le monde entier, et qui constituent une arme mortelle entre les mains de leurs maîtres étrangers.

Je lance un appel à mes compatriotes ukrainiens, avant tout à ceux qui ont peur du mot “capitulation”. Calmez-vous, car je vous le dis franchement, aussi dur que cela puisse être de l’admettre, vous avez capitulé depuis longtemps. Tout d’abord, vous avez capitulé en 2014 devant les nazis en soutenant leur sarabande du Maidan. Vous avez gardé le silence lorsque des personnes ont été brûlées vives à Odessa dans la Maison des syndicats. Vous avez été silencieux quand Oles Buzina a été assassiné. Vous avez gardé le silence lorsque les nazis ont démoli les monuments de Joukov, Souvorov, d’autres commandants et héros de la guerre et de Lénine, fondateur de l’État ukrainien.

Vous êtes restés silencieux lorsque des nazis sont venus dans les institutions éducatives d’Ukraine, dont le seul but était de vous apprendre, à vous et à vos enfants, à haïr les Russes. Vous avez envoyé vos enfants dans les camps nazis d’Azov Bandera, où ils ont été entraînés à tuer des Russes. De plus, depuis huit ans, vous envoyez vos enfants, vos frères, vos maris et même des femmes dans la zone ATO (1) pour gagner de l’argent, sachant très bien que là-bas, dans le Donbass, vous tuez des Russes, des enfants et des personnes âgées comme vous pour de l’argent. Vous avez gardé le silence lorsque les habitants de Donetsk et de Lougansk ont été insultés, qualifiés de personnes de seconde classe, de non-humains.

Vous avez gardé le silence lorsque les Russes ont été exclus des peuples autochtones d’Ukraine, lorsque la langue russe, les symboles soviétiques et le parti communiste d’Ukraine ont été interdits.

Vous avez été silencieux lorsque votre M. Avakov a officiellement publié des plans de camps de concentration, le refus de droits aux dissidents qui pensaient en russe. Vous êtes resté silencieux lorsque “l’indice de collaborationnisme” des habitants de la Crimée a été annoncé publiquement.

Vous étiez au courant des bombardements de Donetsk et Lougansk. Vous étiez au courant, vous saviez que les gens y étaient contraints de se terrer dans les sous-sols, que les gens y mouraient uniquement parce qu’ils ne voulaient pas supporter le banderisme. Bien sûr, vous le saviez, mais vous n’avez rien fait pour arrêter le meurtre. Vous buviez tranquillement du café ou du thé ou de l’uzvar ou peut-être de l’alcool de contrebande dans les villes de Dnipropetrovsk, Kiev, Tchernigov, Lvov, etc. et vous ne vous en souciiez pas.

Vous avez appris à vivre avec le nazisme. Vous avez regardé calmement le président de votre pays sur l’écran de télévision donner le titre de Héros de l’Ukraine à un fasciste pur et dur. Et vous pensiez que c’était normal. Vous avez perdu le sens de la dignité humaine, en organisant des marches aux flambeaux aux cris de : Moskalaku na gillaku (2), Bandera viendra – l’ordre sera rétabli, en chantant le tube polonais “Shche ne vmerla Ukraina” (3).

Regardez la carte de l’Ukraine. Il y a 80 ans, des soldats de l’Armée rouge, russes et ukrainiens, tatars et ouzbeks, arméniens et kazakhs, représentants de toutes les nationalités de l’URSS, ont héroïquement libéré l’Ukraine et le peuple ukrainien de la peste brune allemande. La terre ukrainienne est trempée de leur sang. Ici, les partisans de Kovpak ont combattu avec courage ; là, les membres de la Jeune Garde du Komsomol ont donné leur vie et sont morts dans une horrible agonie. C’est tout ce qui est toujours dans notre mémoire, ce qui nous a été légué par nos pères et nos grands-pères. Nous avions l’habitude de dire : personne n’est oublié et rien n’est oublié. Tout ce qu’on nous a appris depuis l’enfance.

Oublier ces paroles saintes, c’est se trahir, c’est trahir nos ancêtres, leur mémoire et leurs préceptes. C’est quelque chose que vous n’auriez jamais dû permettre. Vous auriez dû faire tout votre possible, donner votre vie, mais vous n’auriez pas dû.

Mais cela ne s’est pas produit. Aujourd’hui, après avoir pissé dans votre froc pendant huit ans devant les nazis, vous prenez une mitraillette et vous mettez à parler avec pathos de la défense de votre patrie. Quelle patrie et de qui allez-vous la défendre ? Vous êtes des lâches ! Cela me fait mal de l’admettre, mais les jeunes Russes, qui ont également grandi à la même époque, doivent faire le travail nécessaire pour vous. Voilà, il s’est avéré qu’il s’agissait de personnes plus solides, qui se souviennent de leurs ancêtres héroïques et savent où et pourquoi ils viennent.

Vous parlez beaucoup de liberté. Mais l’avez-vous, si vous êtes poussés dans les sous-sols par votre pouvoir, qui ne vous sauve pas, ne vous évacue pas des villes, n’apporte pas de pain, ni rien d’autre, se sert de vous comme un bouclier humain. Des russes meurent en vous sauvant des néo-nazis. Et Avakov se moque effrontément de vous parce qu’il a pris en otage la population de Kharkov et la transforme en ruines.

Vous parlez aujourd’hui de la façon dont le peuple russe est devenu votre ennemi. Mais n’est-il pas temps de réfléchir à ce que vous êtes devenus. Vous dites que les Russes ne sont pas vos frères. Mais est-il possible d’être frère avec ceux qui ont cédé au néonazisme ? Qui a rejoint leurs rangs ? Qui a gardé le silence pendant tout ce temps ? Et ceux qui se sont battus, ont fini dans des tombes. Ceux qui se sont battus ont fini en prison, et ils y sont encore aujourd’hui.

Chers compatriotes ! Reprenez vos esprits ! Les Russes ne sont pas vos ennemis. Les Russes et les Ukrainiens forment un seul et même peuple qui s’est uni au lointain XVIIe siècle à la Pereyaslavskaya Rada et qui, ensemble, défendent depuis des siècles leur liberté contre les ennemis. Ensemble, nous avons vaincu le fascisme allemand au prix d’énormes sacrifices et d’héroïsme. Rappelez-vous votre histoire, regardez dans les profondeurs des siècles, et vous verrez que le peuple ukrainien a toujours été en difficulté lorsqu’il a perdu le contact avec son frère – le grand peuple russe. Nous sommes demi-frères et il est inacceptable de se tirer dessus. Dites à vos fils d’arrêter de tirer sur les Russes, laissez-les déposer leurs armes et rejoindre leurs familles pour construire une nouvelle Ukraine démocratique en unité avec la Russie.

(1) ATO = Opération anti-terroriste, c’est le nom officiel de l’Opération militaire de l’Armée ukrainienne et des bataillons ultra-nationalistes contre le Donbass.

(2) “Les Moscals (= Russes) à la lanterne”. Ce slogan est souvent complété par “Les cocos égorgez-les”.

(3) “L’Ukraine n’a pas encore péri”; le début de l’hymne ukrainien reprend mot pour mot celui de l’hymne polonais “La Pologne n’a pas encore péri”.