Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Communistes russes : l’objectif de l’opération militaire en Ukraine est de garantir une paix durable

Une excellente et très subtile intervention de Novikov sur l’état réel de la situation en Ukraine et des négociations en cours. Il est regrettable que non seulement le peuple français n’ait aucune idée de ce que pensent les communistes russes, la principale et seule opposition au président Poutine mais qui partage la colère contre ce qui se passe dans le Donbass et il confirme la nécessité de démilitariser et dénazifier l’Ukraine, le danger que y compris maintenant y font régner les bandes armées. (note de Danielle Bleitrach et traduction de Marianne Dunlop)

https://kprf.ru/party-live/cknews/208901.html

2 février 2022

Une édition spéciale de l’émission Vremya Pokazhet (Le temps nous le dira) du 28 février, comme tous ces derniers jours, était entièrement consacrée à la situation en Ukraine. Au cours de la discussion, la déclaration du ministère russe de la défense a été rendue publique, selon laquelle les habitants de Kiev avaient la possibilité de quitter la capitale.

Dmitri Novikov a appelé les habitants de Kiev à ne pas se précipiter pour prendre une telle décision. Selon lui, en étant “sur la grande route”, surtout avec leur famille, les gens seront beaucoup plus sans défense qu’en restant dans la capitale. Le vice-président du comité central du KPRF a énuméré les raisons de cette situation. Il a noté que les civils pouvaient être victimes à la fois des provocations des groupes nationalistes et des bombardements aveugles aléatoires, et tomber entre les mains de gangs, qui sont désormais armés en raison de la distribution chaotique des armes. “C’est pourquoi rester chez soi est la chose la plus sûre à faire dans les circonstances difficiles dans lesquelles tout le monde se trouve maintenant”, a insisté M. Novikov.

Le représentant du KPRF a donné son appréciation des pourparlers russo-ukrainiens à Gomel. Selon lui, il est non seulement important que l’équipe de Zelenski ait longtemps retardé le début du dialogue, mais aussi qu’elle l’ait finalement mené à bien, car lorsque les gens sont contraints de négocier, ils tiennent compte de facteurs externes et internes : “En ce qui concerne les circonstances extérieures, nous nous souvenons tous du Zelenski déconcerté qui, à un moment donné, a commencé à dire que tout le monde l’avait abandonné. Ils disent que l’Occident ne lui promet même pas une assistance militaire “appropriée”. Et cette incertitude de Zelenski quant à une aide occidentale à grande échelle persiste.”

Passant à l’analyse des raisons internes qui poussent Kiev à négocier, Novikov a suggéré que les dirigeants ukrainiens comprennent les véritables sentiments des citoyens de leur pays. La population est loin de percevoir négativement les actions de la Fédération de Russie : “Il est clair que l’état d’esprit en faveur de la paix prévaut. Cela ne signifie pas que la délégation emmenée par Zelenski était d’humeur pacifique. Cependant, ils ont désespérément besoin de feindre d’être prêts au dialogue. Ils en ont besoin pour leur avenir personnel, afin de ne pas paraître agressifs et désarçonnés. L’image de personnes capables de négocier doit assurer leur avenir politique.

Le porte-parole du KPRF a concédé que l’équipe de Zelenski pourrait essayer de faire traîner les choses – juste au cas où quelque chose pourrait en sortir. Le volant d’inertie des sanctions se déroule. Chaque jour, des informations nous parviennent sur les restrictions de plus en plus nombreuses imposées à la Russie. Par conséquent, a-t-il poursuivi, il pourrait y avoir une illusion que l’Occident prendrait des mesures plus décisives. Par exemple, envoyer des “formations de volontaires” depuis l’Europe. “Mais il y a un autre angle ici. Selon eux, le soutien occidental peut venir non seulement directement à l’Ukraine, mais aussi à travers la Russie. Les agents de l’Occident sont prêts à miser sur des slogans pacifistes trompeurs ici”, a noté le vice-président du comité central du KPRF.

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Selon M. Novikov, il est très important aujourd’hui de parler non seulement du présent mais aussi de l’avenir. Novikov a exprimé sa conviction que les êtres humains sont fondamentalement raisonnables et capables d’empathie. C’est pourquoi il se bat pour la paix : “Il est très important que dans ce studio, le mot ‘paix’ soit le plus souvent utilisé. Mais précisément parce que l’homme est un être rationnel, il ne peut pas vouloir la paix seulement pour aujourd’hui, ou seulement pour demain, au jour le jour. Un homme raisonnable doit rêver, penser, planifier son destin pour qu’il y ait toujours la paix, pour qu’elle soit sûre, pour que la guerre ne vienne pas seulement aujourd’hui mais aussi dans dix ans et pour que ses petits-enfants vivent aussi en paix. Et si c’est le cas, alors nous devons dire clairement qu’indépendamment des débats politiques intérieurs passionnés que nous avons dans notre pays, la démilitarisation et la dénazification de l’Ukraine est définitivement une exigence de l’époque.”

Cette tâche, a ajouté Novikov, doit être accomplie non seulement pour le bien de la Russie, mais aussi pour celui de l’Ukraine. Cela vaut également pour les jeunes qui, à en juger par les médias ukrainiens, se préparent à accueillir les troupes russes avec des “cocktails Molotov”. “Oui, ces gars ne comprennent pas encore ce fait, mais c’est pour eux que la démilitarisation et la dénazification sont nécessaires”, a-t-il déclaré.

Selon lui, l’idéologie de Bandera en Ukraine a acquis sa liberté d’action bien avant 2014. Cette évolution a été facilitée par les actions de personnes apparemment respectables comme Leonid Koutchma, auteur du livre L’Ukraine n’est pas la Russie. “Ces livres étaient également vendus ici à Moscou”, se souvient Novikov. – Ce n’est donc pas il y a huit ans que l’idéologie de Bandera a gagné en liberté. Et les garçons et les filles désorientés ne sont pas à blâmer. Il est de notre responsabilité de les aider à retrouver notre histoire commune, notre pensée commune, notre conscience commune, pour protéger notre passé et garantir notre avenir.

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11 Commentaires

  • etoilerouge6
    etoilerouge6

    démilitarisation dénazification je suis bien d’accord. Démilitarisation en interne cela peut se faire mais tt pays dépend aussi du rapport de force international et des débats politiques internationaux. Ds le monde d’internet comment agir pour cela qd en FRANCE meme trouver des armes n’est pas si difficile que cela aujourd’hui ;Idem apprendre ce qu’est le nazisme ds un pays capitaliste cela s’arrete aux images à la morale mais ne va jamais interroger ce qu’est l’ossature du nazisme: le capitalisme et pourquoi ce capitalisme céera encore le nazisme sous des formes variables. Il faut le socialisme et si je regarde la CHINE avec sympathie ma sympathie est allée au char qui a MELITOPOL a hissé la bannière de l’URSS. En interrogeant aussi l’URSS ds les années d’après STALINE qu’ont ils fait pour faire connaitre tte la réalité du nazisme? Et l’antistalinisme qu’a-t-il caché de la réalité d ela lutte contre la bete immonde?

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  • Philippe, le belge
    Philippe, le belge

    “Cette tâche, a ajouté Novikov, doit être accomplie non seulement pour le bien de la Russie, mais aussi pour celui de l’Ukraine” et pour celui du reste de l’Europe…

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  • Loïc C
    Loïc C

    Poutine n’est pas un dictateur : il reconnaît son opposition et la laisse s’exprimer, ici l’opposition communiste. Dans l’affaire ukrainienne, l’union sacrée prévaut, en vue du but commun : œuvrer pour la paix et le bien des peuples, ce qui exige aujourd’hui en Ukraine des moyens atypiques, une opération militaire spéciale. Elle aurait déjà été victorieuse, n’était l’attitude de certains fanatiques parmi les Ukrainiens, des fascistes qui ralentissent les chars et causent des pertes.

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    • admin5319
      admin5319

      je ne suis pas d’accord avec vous, il me semble que ce qui freine à ce jour l’armée russe ce ne sont pas des “fanatiques”, ceux-là l’armée russe s’y confronte dans l’est et dans le sud mais bien face à KIEV la crainte d’accumuler les victimes. Et ce que je crains le plus c’est que ZELENSKI et les siens, chauffés à blanc par nos dirigeants et par les USA créent y compris des provocations et des crimes attribués aux russes en tablant sur le fait que tout le monde cache déjà ce qui se passe.

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      • Loïc C
        Loïc C

        Effectivement, les victimes parmi la population civile sont prises en compte par les Russes, mieux semble-t-il que les partisans de Zelenski. Espérons que ceux-ci n’iront pas au bout de leur logique de terre brûlée. Espérons que Kiev ne sera pas traitée comme Grozny.

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      • gendre.dominique
        gendre.dominique

        je partage ton point de vue

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  • Michel BEYER
    Michel BEYER

    Après avoir lu l’intervieww de S.LAVROV à “Al Jazeera”, je conseille à Fabien ROUSSEL de s’en inspirer, après sa déclaration à l’Assemblée Nationale hurlant avec les loups. J’étais décidé à voter pour lui….mon vote est en suspens!!!

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  • Loïc C
    Loïc C

    Les communistes russes sauveraient-ils l’honneur, le PCF perdrait-il le sien ? Alors que les deux partis devraient être à l’écoute du prolétariat, qu’ils représentent dans leurs pays respectifs, ils ont des appréciations de la situation radicalement opposées. Pourtant politiquement et idéologiquement ils sont censés être proches. Qui se trompe ?

    Le PCF est proche de la position de certains oligarques, fleurons du capitalisme russe. On a appris aujourd’hui que le patron du plus puisant groupe pétrolier privé russe, Lukoil, appelait à la paix et à des négociations immédiates avec l’Ukraine, ce qui à l’évidence fait le jeu du crypto-nazi Zelenski. La question devient alors : qui collabore ? Et la poser c’est y répondre.

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  • jean pierre B
    jean pierre B

    malheureusement pour cette analyse celle-ci est pris en défaut par ce reportage qui est pourtant pro-russe dans le Dombass … les éléments nazis ou similaire sont remis à leur juste place ainsi que l’aspect géostratégique https://www.facebook.com/watch/live?ref=watch_permalink&v=1131497180972186

    bon analyse pour analyse encore que je doute que celle-ci en soi vraiment une … voici quelques réflexions issus d’internaute pris sur facebook

    Robert M C
    Poutine déclare vouloir “dénazifier” l’Ukraine. Mais ses armées d’invasion jettent la population ukrainienne dans les bras de ces groupes néo-nazis antisémites, racistes, russophobes que sont Svoboda, Pravy Sektor, Azov, qui étaient électoralement très largement minoritaires et deviennent des héros en armes ! Sans compter que les mercenaires russes de Wagner, dont des unités sont peut-être déjà actives, sont des crapules d’extrême-droite.

    Nicolas M
    Je voudrais d’abord rappeler quelques faits :
    1- ça fait 8 ans que les populations du Donbass vivent sous les bombes. Et personne n’a jamais rien dit, aucun gouvernement n’a réagi pour demander le respect des accords de Minsk qui ont été régulièrement violé par l’Ukraine.
    2- La Russie n’est pas l’Union soviétique. C’est une puissance impérialiste et Vladimir Poutine n’est pas un communiste ni un internationaliste. C’est un oligarque nationaliste.
    3- L’Ukraine n’est pas un pays socialiste. Ce n’est pas une démocratie non plus. Le Parti communiste est interdit, les militants communistes sont persécutés et dois-je vous rappeler le sort de Vadim Papura ? Alors un peu de mémoire et arrêter de dire n’importe quoi sur ce pays.
    On ne mourra pas pour Kiev, ni pour Moscou !
    1- La fin des opérations militaires est une nécessité.
    2- L’autodétermination de l’Ukraine doit être respectée. Tout comme celle de la Crimée et du Donbass. Les peuples doivent pouvoir choisir librement leurs avenirs.
    3- L’OTAN porte une lourde responsabilité dans cette situation. Sa volonté d’expansion à l’Est, comme dans d’autres régions du monde, se heurte à des résistances populaires où à d’autres impérialismes.
    Hier vous fêtiez la fin de l’URSS et bien aujourd’hui vous avez la guerre ! Seul le socialisme peut restaurer l’amitié entre les peuples et la paix !

    ————

    Jean Paul L
    L’AFFRONTEMENT INTER-CAPITALISTE
    Pour moi Poutine porte l’entière responsabilité de sa décision absolument similaire à celles que prennent trop souvent les USA de violer le droit international. A part que cette décision contre la souveraineté de l’Ukraine aura des conséquences en Europe et dans le monde de destructions économiques et sociales sans doute jamais atteintes depuis la dernière guerre mondiale ce qui quelque part va arranger le capital dont la crise de suraccumulation était au paroxysme.

    Si la Russie avait été dirigée par un communiste , celui ci aurait fait appel à la mobilisation des travailleurs et du peuple russe tout entier pour dénoncer l’impérialisme et sa politique agressive et aurait travaillé avec les autres forces progressistes mondiales pour conquérir le soutien des peuples du monde, exiger une conférence sur l’Ukraine, obtenir des garanties de sécurité internationale.

    Mais Poutine est un anticommuniste qui a participé à la destruction de l’URSS et qui a installé le capitalisme en Russie. Nous assistons à l’affrontement entre la bourgeoisie atlantiste impérialiste contre la bourgeoisie oligarchique du système poutinien nationaliste.

    Le prolétariat du monde n’a rien à gagner à soutenir ces deux bourgeoisies mais à s’unir pour la paix. Les communistes se définissent toujours à partir des intérêts de la paix et du prolétariat pour construire une société sans arme et sans guerre, le socialisme, et rien d’autre !!

    mon commentaire PERSO :

    pour autant là c’est bien le choix du pire qui a été fait … et qu’il faut arrêter à tout pris pour arrêter cette guerre et sa possible extension incontrôlable

    … après la chute du mur de Berlin se devait être la fin de l’histoire … entendez par là le règne des marchés et de la consommation enfin tout au moins pour une partie de la planète … et nous avons l’irruption-résurgence des régimes autoritaires et des zones d’influence

    … que veut Poutine préservez sa zone d’influence ou de sécurité ou étendre celle d’une grande Russie ressuscitée probablement les deux !

    … certes on peut rappeler quelques fait mais la situation crée par cette invasion ne sert pas les peuples bien au contraire et n’en est pas leur défense y compris celle du peuple russe

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    • Daniel Arias
      Daniel Arias

      L’accusation d’impérialisme de la Russie, même celle des oligarques, ne correspond pas à la réalité et fausse le débat.
      Les interventions Russes ont eut lieu sur les territoires russes ou bien russophones ou encore en application d’accords de défense comme en Syrie.
      Nous en sommes très loin quand il s’agit des interventions de l’OTAN qui elle est bien une organisation au service de l’Empire.
      L’accusation de nationalisme de Poutine: il est patriote c’est indiscutable, même si son entourage nuit au peuple russe comme tous les capitalistes dans le monde nuisent à leur peuple, mais peut ont parler de nationalisme avec les connotations que cela implique chez nous ? La Russie est composée de différents peuples aux cultures très variées du Nord aux cosaques en passant par la Sibérie ou encore les nations a dominante musulmanes comme le Dagestan ou la Tchéchénie.

      L’association Hitler = Poutine véhiculée y compris dans certains partis communistes qui ont perdu tout sens de l’analyse conforte les vrais nationalistes en Europe qui vont se construire en opposition avec la Russie, comme on voit déjà la confusion Russie = Union Soviétique ; l’extrême droite et les sociaodémocrates en profiteront pour faire taire encore les communistes en Occident.

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  • Xuan

    Permettez-loi de signaler sur FB le groupe “Pour une paix durable – pour la sortie de l’OTAN”

    En intervenant en Ukraine, la Russie va à l’encontre des principes de la coexistence pacifique :
    1 respect mutuel de l’intégrité territoriale et de la souveraineté ;
    2 non-agression ;
    3 non-ingérence réciproque dans les affaires intérieures ;
    4 égalité et bénéfice mutuel ;
    5 coexistence pacifique.
    Bien d’autres – dont notre propre pays – l’ont déjà fait avant elle, en causant parfois des dizaines de milliers de morts dans la population civile.
    Mais cela ne justifie pas.

    Par contre on ne saurait mettre fin à la guerre ni empêcher d’autre conflits si on s’en tient à la « folie » d’un dirigeant. Les causes de cette guerre sont multiples et complexes. Elles remontent trente ans en arrière, et notamment aux huit dernières années de non respect des accords passés et de bombardements du Donbass.
    Loin d’y mettre fin et de contribuer à la paix, la propagande de guerre, la censure, les sanctions économiques, les livraisons d’armes, l’envoi de mercenaires, etc. sont autant d’actes de guerre, parce qu’elle prend aujourd’hui toutes les formes possibles.
    Ces actions font reculer toute solution pacifique, elles nuisent aux peuples, à tous les peuples y compris ceux des nations qui les appliquent, comme nous le voyons déjà.
    Au contraire les USA qui en sont à l’initiative et qui soufflent de loin sur les braises, comptent profiter de la faiblesse des nations, du maillon faible des impérialistes européens, pour maintenir leur domination mondiale.

    J’invite les participants à rappeler tous ces faits, chercher la vérité sur le conflit en cours dans les faits, mettre en avant les actions humanitaires réelles, et contribuer aux initiatives de paix, à la suppression définitive des menaces militaires agressives comme l’OTAN, principal fauteur de troubles dans cette région, qui a conduit l’Europe et la Russie à l’affrontement en poussant les menaces jusqu’à sa frontière, au mépris des promesses et des engagements.

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