La XXVIIe Conférence internationale Rosa Luxemburg s’est tenue en ligne le 8 janvier à Berlin, avec le slogan : « Bas les pattes de la Russie et de la Chine ! » Marianne l’a traduit tant sa mise en garde lui parait d’une actualité brûlante et prémonitoire par rapport à une tension qui devient de plus en plus dangereuse pour tous et singulièrement pour les peuples européens qui risquent de se trouver plongés dans des cauchemars qui en rappellent d’autres (note de Danielle BLEITRACH, traduction de Marianne DUNLOP)
Andrei DOULTSEV, correspondant de la Pravda en Europe occidentale.
2022-01-14
https://kprf.ru/international/capitalist/207898.html
Le thème principal de la conférence était l’analyse de l’impérialisme moderne et la menace d’agression militaire de l’Occident collectif contre la Russie et la Chine. Les participants à la conférence ont fait des présentations scientifiques et politiques sur les questions contemporaines de la lutte des classes, de la résistance antifasciste, anticoloniale et anti-impérialiste, et du développement de la conscience de classe.
Le vice-président du Comité central du KPRF, D.G. Novikov, a ouvert la conférence. Le texte de son rapport “Le néolibéralisme – le principal adversaire de l’humanité” a été publié dans la Pravda le 13 janvier.
Une analyse de l’impérialisme a également été présentée par Jeremy Corbyn, ancien président du parti travailliste britannique, dans son rapport “We Must Live in Peace” (Nous devons vivre en paix), par Fiona Edwards, militante de la campagne “Non à la guerre froide”, et par la sociologue Lucy Pradella de Londres. Le prisonnier politique américain Mumia Abu-Jamal a déclaré dans un discours via un lien vidéo : « Le système impérialiste appelle à la guerre ».
Un autre sujet de la conférence était la persécution des communistes et des activistes de gauche en RFA aujourd’hui. Le collectif du journal “Junge Welt”, qui est accusé d'”extrémisme consistant en une pensée marxiste” par le service de contre-espionnage allemand, l’Office fédéral pour la protection de la Constitution, va poursuivre la République fédérale d’Allemagne devant la Cour constitutionnelle d’Allemagne. La conférence a rappelé qu’il y a 50 ans, le 28 janvier 1972, en Allemagne de l’Ouest, les communistes se sont vu interdire d’exercer des activités professionnelles dans certains domaines. Ils ont été privés du droit de devenir fonctionnaires, d’enseigner, de travailler comme employés des chemins de fer et des postes.
Alors qu’en Allemagne, la persécution des communistes était fondée sur des obstacles et des retards bureaucratiques, dans d’autres pays, l’activité politique marxiste était réprimée par la violence et les armes. Le Bolivien Juan Ramon Quintana, ministre du gouvernement d’Evo Morales, a décrit comment les Etats-Unis, par la violence, l’intervention et le soutien aux régimes réactionnaires, procèdent régulièrement au “démantèlement des droits civils” en Amérique latine. Les participants à la conférence ont été particulièrement intéressés par la présentation de Rosario del Pilar Penton Diaz, rectrice de l’École supérieure du Parti communiste de Cuba, qu’elle a consacrée à l’analyse d’une société qui rejette le principe du profit, ce qui est la première condition préalable à la démocratie populaire.
La conférence était accompagnée d’un vaste programme culturel, qui s’est ouvert avec le groupe de musique folklorique Skazka avec de la musique traditionnelle des Balkans et l’ensemble Grenzgger avec des chansons de la Commune de Paris. Tout s’est terminé par une interprétation de “Internationale”.
Sur les chaînes Internet germanophones, la conférence a attiré plus de 24 000 spectateurs, tandis que plusieurs dizaines de milliers d’autres ont suivi les conférences en anglais et en espagnol. Cela a doublé le total de 17 000 auditeurs de l’année dernière. A la fin du mois de mars, les éditeurs du “Junge Welt” prévoient de publier une brochure avec les conférences des participants.
Le soir du même jour, le parti communiste allemand a organisé un rassemblement devant le monument Ernst Thaelmann à Berlin. D.G. Novikov a prononcé un discours de bienvenue aux communistes allemands depuis la tribune. Il a noté que, sur la base de l’observation des expériences de la Chine, de Cuba et du Vietnam, il est clair que l’avenir est au socialisme ; le capitalisme est incapable de résoudre aucun des problèmes de l’humanité.
Le lendemain, le 9 janvier, une colonne de sept mille manifestants, composée de communistes, d’antifascistes et de militants de gauche, a défilé dans Berlin depuis la Karl-Marx-Allee jusqu’au cimetière socialiste du quartier de Friedrichsfelde, où reposent les dépouilles des fondateurs du parti communiste allemand, Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht, brutalement assassinés par des soldats prussiens sur ordre des sociaux-démocrates Friedrich Ebert et Gustav Noske en 1919.
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