Pour compléter les réflexions de ce blog autour de l’inflation et de la monnaie, voici ce qui apparaît dans la presse internationale, le sujet apparaissant en France vaguement dans ses effets et rarement dans ses causes et mécanismes. quant à songer à faire le lien entre les bruits de botte, le bellicisme, la bulle boursière qui menace avec les décisions probables de la FED et le mécontentement populaire, c’est trop demander que d’y penser !!! On préfère du psychologisme sur la story stelling des dirigeants… (note de danielle BLEITRACH pour histoireetsociete)
Publié le 13/01/2022 – 06:29 photo : Des consommateurs dans une grande surface américaine, à Saint Louis, dans le Missouri, le 4 avril 2020. Crédits : Reuters/Lawrence Bryant.
Les prix à la consommation ont flambé en 2021 aux États-Unis, où l’inflation est au plus haut depuis près de quarante ans, selon des chiffres publiés mercredi 12 janvier par l’administration américaine. Une préoccupation majeure pour Joe Biden, qui pourrait payer le prix de cette envolée lors des élections de mi-mandat de novembre
Les Américains n’avaient pas connu cela depuis quarante ans. L’inflation a atteint 7 % en 2021, selon l’indice des prix à la consommation publié mercredi par le ministère du Travail. “La dernière fois que les prix sont montés à un niveau si élevé, c’était en 1982”, sous le président républicain Ronald Reagan, rappelle le Wall Street Journal.À LIRE AUSSIÉconomie. Faut-il avoir peur de ce “monstre” qu’est l’inflation ?
“Même si les prix ont explosé l’année dernière, ils sont encore loin des sommets historiques atteints au début des années 1980, remarque CNN. Au printemps 1980, l’inflation avait culminé à 14,8 %.”
Biden “pourrait payer un prix politique” en novembre
Cette flambée du coût de la vie n’en demeure pas moins un problème politique majeur pour le président démocrate Joe Biden, accusé par l’opposition républicaine d’avoir nourri l’inflation en adoptant une politique de relance pour faire face aux conséquences économiques de la pandémie. “Le président et ses conseillers ont prédit pendant des mois que l’inflation ne serait que transitoire et que ce problème temporaire s’estomperait à mesure que l’économie rebondirait et que les problèmes de chaîne d’approvisionnement s’atténueraient”, souligne le Washington Post. Mais les chiffres dévoilés mercredi par le ministère du Travail ont remis en cause ces prédictions optimistes.À LIRE AUSSIDroit de vote aux États-Unis. Derrière les mots forts, l’impuissance de Joe Biden
Actuellement, “le taux de chômage est bas, les salaires augmentent et le marché boursier est en bonne santé”, rappelle le Washington Post. “Mais avec les prix qui continuent d’augmenter, Biden pourrait être amené à payer un prix politique lors du scrutin de novembre”, au cours duquel les républicains pourraient reprendre le contrôle des deux chambres du Congrès. D’autant que la “hausse des prix concerne presque tous les biens de consommation, du carburant à l’alimentation en passant par les voitures d’occasion et les matériaux de construction”.
La Fed “contrainte d’agir”
“Ce nouveau bond de l’indice des prix à la consommation va inévitablement avoir des conséquences” aux États-Unis, remarque de son côté le Guardian. “La banque centrale américaine a certes toujours eu tendance à craindre le risque d’une récession profonde plus qu’une inflation galopante car elle reste marquée par l’héritage de la Grande Dépression. Mais La Fed ne peut cependant pas ignorer aujourd’hui les risques de la spirale prix/salaires et va donc être contrainte d’agir.”À LIRE AUSSIAnalyse. Avec le plan de relance Biden, l’Amérique met fin à quarante ans de reaganisme
La Réserve fédérale pourrait être amenée à relever ses taux directeurs plus tôt et à un niveau plus élevé que prévu, pour tenter d’enrayer l’inflation. Certains experts redoutent toutefois que “la hausse des taux d’intérêt n’étouffe la reprise économique”, note le Washington Post. Encore une fois, au grand dam de Joe Biden. Noémie Taylor-Rosner
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En France aussi, et on vient d’assister hier, avec les annonces de Lemaire, à un truc proprement hallucinant, mais très instructif. L’idéologie néo-libérale est prise en pleine faillite : L’électricité, selon cette idéologie, devait devenir une marchandise, c’est à dire un bien que l’on peut échanger sur un marché capitaliste, et que donc, on produit à des fins lucratives. Ce n’était pas le cas depuis 1947, lorsque notre camarade Marcel Paul avait créé EdF pour mettre fin à l’anarchie capitaliste dans la production électrique et faire d’une production scientifiquement planifiée, une ressource nationale, une ressource stratégique pour le développement du pays. Politique de nationalisation qui fut un succès incontesté mais néanmoins abandonné. Le marché allait faire encore mieux, nous promettait-on depuis des décennies.
Or, le marché ne fait pas mieux. Comme dans le rail anglais, les acteurs capitalistes français, véritables cigales de Lafontaine, se sont contentés de bénéficier d’une rente très confortable, en investissant peu, en profitant de prix garantis par l’état pour de l’électricité éolienne ou photovoltaïque, en profitant d’électricité revendu artificiellement bas par EdF (prix à nouveau imposé) et en escroquant pas mal de clients, notamment des personnes âgées. Bref, comme on aurait dû si attendre, la privatisation néo-libérale nous ramène peu à peu à la situation des années 30 : sous-production, prix élevés, inégalités en hausse, pauvreté, desindustrialisation.
Et que fait donc la cigale capitaliste, lorsque la bise des prix mondiaux est venue ? Elle s’en va crier famine, non chez la fourmi sa voisine, mais chez son ami Bruno Lemaire.
Or, pour beaucoup de salariés et de fonctionnaires, Bruno Lemaire était réellement une fourmi, gardant sévèrement les comptes publics, fermant les lits d’hôpitaux, supprimant les postes de fonctionnaire, bloquant le smic à son minimum, refusant d’augmenter les minimas sociaux. Il n’avait pas son pareil pour sermonner les cigales que nous serions, au nom de la dette et des générations futures.
Pourtant, par un curieux mélange de la fable de Lafontaine et du conte millénaire de Cendrillon, voici notre fourmi Bruno Lemaire sûbitement transformé en princesse (attention, uniquement jusqu’à minuit, soir de l’élection présidentielle). D’un coup, ce sont donc 15 milliards débloqués pour venir en aide aux petites cigales.
Fort bien, me direz-vous ! depuis le temps qu’on attendait que ce gouvernement viennent enfin en aide aux petits ! Tss Tss Tss ! Pas de méprise : il s’agit de venir en aide aux petits capitalistes revendeurs d’électricité. Pas aux petits consommateurs. Pour ces derniers, ce sera 4% d’augmentation (foi de ministre). Ces 4 % ne sont d’ailleurs qu’une promesse tant que l’électricité reste gouverné par les fameuses lois du marché (on nousdit en effet : “le gouvernement sera sévère avec les producteurs qui n’appliqueraient pas cette limite”. Bruno Lemaire fera ses gros yeux, il s’y est engagé). Donc, les revendeurs qui ont déjà massivement augmenté les prix cette année, pourront non seulement maintenir leurs prix élevés, mais même auront-ils un petit coup de pouce sur leur prix de vente et un gros coup de pouce sur leur prix d’achat.
Concernant les investissements qu’EdF doit assurer pour garantir l’approvisionnement électrique du pays ? Et bien, on verra plus tard, bien plus tard, … un jour, peut-être,
Morale de la fable :
la faillite du libéralisme ne résoud pas du tout nos problèmes. Elle ne fait que les empirer, puisque nous sommes toujours la variable d’ajustement. Seul le retour à une politique de construction socialiste, planifiée et égalitaire, centré sur les classes productives pour leur donner les moyens de vivre, de se développer elles-mêmes afin de donner le meilleur, centré sur les investissements stratégiques et protégeant notre système vital collectif des aléas des marchés mondiaux peut nous permettre de sortir la tête de l’eau. (il y a dans le matériel de campagne un visuel sur ce thème “sortir la tête de l’eau”, que j’aime beaucoup : https://www.fabienroussel2022.fr/les_cartes_postales ). Les jours heureux, c’est déjà en effet, sortir la tête de l’eau, et pour cela, qu’on le veuille ou non, c’est une économie et une société socialiste qu’il nous faut. Et pour cela, nous ne pouvons compter que sur nos propres forces, parmi lesquelles nous avons quelque chose de très précieux : l’expérience. Nous ne partons pas de zéro. Nous devons reprendre ce qui a été fait en 1947, le remettre en état, l’amplifier et le déployer pleinement sur l’ensemble des secteurs stratégiques.