Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Netflix : ‘Don’t look up / déni cosmique’

A présent que netflix et autres chaines payantes s’infiltrent, au même titre que les cafetières à capsules, dans tous les foyers même les plus modestes, on ne peut plus écarter les films produits ou simplement diffusés en exclusivité par elles. Après tout ce sont des films. Et pourquoi faudrait-il ne parler que du cinéma qui passe dans les salles du même nom ? nous dit François Smitley, un lecteur qui a accepté d’assumer une rubrique de cinéma pour ce blog… Tout à fait d’accord cher François… Mais quelqu’un pourrait-il m’expliquer comment on accède à NETFLIX? A cette question François a répondu : “Le meilleur moyen est d’aller chez un ami ou un voisin équipé et regarder le film. Ce ne serait pas te rendre service de t’abonner à cette drogue dure dont j’ai le plus grand mal à me désintoxiquer.  Des milliers de films de séries passionnantes ou débiles mais toutes séduisantes et colorées comme les confiseries industrielles de notre enfance souviens-toi. Alors non n’y vas pas ce serait aux dépends de la lecture de l’écriture et de la réflexion même si c’est bien mieux que les chaînes basiques de la TNT farcies de pub de buzz et de breaking news .” (note de Danielle Bleitrach)


Produit Netflix donc, ‘Don’t look up / déni cosmique’ qui débarque sur nos petits écrans est une des plus jouissives satires de nos sociétés américanisées ou en voie rapide d’américanisation depuis disons le Dr Folamour de Kubrick. Et toutes les situations que l’on y critique sont parfaitement transposables chez nous.
Cela commence très classiquement comme un bon film catastrophe, avec la vilaine grosse comète qui va nous pulvériser dans un délai plus ou moins court et les deux gentils scientifiques interprétés par un Di Caprio épatant en binoclard mal sapé et une très jolie et très couillue Jennifer Lawrence, lesquels scientifiques ayant découvert le monstre devront apporter la mauvaise nouvelle à leurs contemporains. Ils vont vite se heurter à notre triste réalité politico-médiatique incapable de voir au delà de ses propres dates butoirs et de modifier ses mauvaises habitudes.
Ainsi les politiques feront-ils passer les élections proches avant d’envisager des moyens de conjurer la catastrophe imminente, les joyeux animateurs télé (on pense ici aux ruquier, hanouna, nagui et autres amuseux ) seront incapables de prendre la nouvelles au sérieux puisque leur raison d’être est justement de ne pas être sérieux, la presse écrites de référence s’alignera sur les audiences et se refusera à traiter le sujet, et les réseaux sociaux comme d’habitude feront et diront n’importe quoi.
On retrouve ici tout ce que nous avons vécu et vivrons encore avec la pandémie de covid : les sceptiques virulents qui nient l’existence même de la comète pourtant de plus en plus grosse dans le ciel, les politiciens ‘anti’, ceux qui comme toujours y voient un complot communiste ou juif contre leur way of life etc. etc .
Le portrait du milliardaire messianique et bêlant, entre Elon Musk et Bill Gates est particulièrement réussi. Parfois le rire reste dans la gorge comme lorsque un prisonnier que l’on va mettre ’hors service’ attend dans l’obscurité à l arrière d’une voiture la tête recouverte d’un sac et nous rappelle certaines images du plan condor.
Même les plus hautes autorités, tenantes du miracle américain, qui savent pourtant que la comète se rapproche feront les autruches : il suffit après tout de ne pas regarder l’objet menaçant pour qu’il cesse d’exister et continuer ainsi à aller de l’avant, c’est la république en marche, à condition qu’elle ne lève pas les yeux. DON’T LOOK UP !
Don’t look up pourrait devenir plus qu’un slogan, un mode de vie. Don’t look up et comme des chevaux de trait équipés d’oeillères vous ne verrez plus la croissance du PIB chinois, la résilience russe à votre modèle socio culturel, le tiers monde qui vous juge, l’insurrection qui vient …
Don’t look up et vous ne lirez pas les wiki leaks, les panama papers, les pandora papers et ce qu ils contiennent.
Don’t look up
Servi par une distribution brillante (en plus des deux susnommés il y a Cate Blanchett et Meryl Streep au mieux de leur forme) le film est réjouissant par sa démolition par le ridicule des pouvoirs en place même si un final très famille et religion en atténue un peu l’insolence.

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4 Commentaires

  • Broussaudier
    Broussaudier

    Net flic est disponible partout dans le monde sauf en Chine Corée du Nord Crimée et Syrie nous dit le site netflix.
    Une chose étonnante parmi d’autres dans ce film c’est que la vraie solution à la catastrophe vient d’une coalition entre la Russie l’Inde et la Chine.

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    • Smiley
      Smiley

      Exact et Baïkonour est victime d un attentat…

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    • Undertaker
      Undertaker

      Chine ils ont surtout abandonné à cause de la concurrence et du cadre réglementaire très strict en matière de stockage de données et à la censure régulière des contenus étrangers. Sinon les chaines de vidéos à la demande sont nombreuses et l’abonnement coute 2.50 euros en moyenne donc assez dur de se faire une place. Par contre si j’en crois wikipedia, Netflix autorise l’entreprise chinoise iQiyi à diffuser certains de ses contenus exclusifs afin d’assurer sa présence en Chine.

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  • PensezBiBi

    C’est vrai que l’esprit americain du film est tout à fait transposable à l’esprit frenchy puisqu’américanisés, nous le sommes jusqu’au trognon.
    Là où j’insisterai plus que vous, c’est sur la fin :
    1. Caprio and Co, famille réconciliée, prie évangélistiquement à table et
    2.sur le départ du Boss de la Présidente et de ses groupies pour une autre planète verte, colorée de jolies fleurs. Là continuera de survivre le méchant Boss de Bash, à poil, dans un décor qui fait penser au paradis. Gageons d’ailleurs que le Boss ne tardera pas à continuer sa besogne terrestre.
    Une fin donc qui fait totalement oublier le “sens” donné tout au long du film, sens supposé être anti-capitaliste (version US quand-même avec sa joyeuse férocité et ses aveuglements).
    Après, OK, il y a de l’humour : celui de voir des Ruquier US, des présentatrices à la dure ascension sociale faisant miroiter à Di Caprio les beautés célestes de la richesse.

    Enfin : bon conseil à D. Breitrach, ne perdez pas votre temps avec Netflix. Perso : d’accord : tant de choses ailleurs qui m’attendent.

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