Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Universités : les jeunes Chinois moins séduits qu’avant par les études à l’étranger

Une réflexion collective est en train de se développer dans ce blog et il me semble qu’il est intéressant de constater que le même jour dans le prolongement des réflexions de Franck Marsal, Andrei Doultsev, Baran expédie ce texte et Daniel Arias apporte un commentaire, textes qui vont dans le même sens, celui du rôle joué par la Chine – mais aussi ce qui reste du système soviétique- dans le rééquilibrage nord-sud et le rôle du socialisme qui ne se contente pas de prétendre apporter le savoir mais en fait pille les élites et en fait les instruments de son influence pillarde mais crée les conditions d’une dynamique propre ce qui est l’aspect le plus intéressant à fouiller dans la mesure où il s’accompagne d’un échange qui ne prétend plus être seulement militant mais “gagnant-gagnant” mêlant les rapports interétatiques au marché. ( note de Danielle Bleitrach pour histoire et société)

Publié le 06/12/2021 – 08:56Photo Pixabay/cc

À mesure que les universités chinoises grimpent dans les classements internationaux, les diplômes occidentaux ne sont plus aussi recherchés par les employeurs locaux.

La catastrophe que craignaient certaines universités américaines ou britanniques ne s’est pas produite : la crise sanitaire n’a pas fait fuir les étudiants chinois. Pourtant divers signaux laissent penser que leur nombre pourrait baisser dans les années à venir sur les campus occidentaux, analyse The Economist.

En 2019, 700 000 Chinois avaient choisi d’étudier à l’étranger – soit trois fois plus qu’en 2009 – et plus de la moitié d’entre eux (370 000 au total) étaient inscrits dans les universités américaines, où ils représentaient environ un tiers des étudiants étrangers. En 2020, malgré la pandémie, le nombre de jeunes Chinois poursuivant des cursus universitaires aux États-Unis n’a baissé que de 15 % (en tenant compte de ceux qui ont étudié à distance). “Ce n’est pas l’effondrement prédit par certains”, constate The Economist.

Même constat en Australie où la baisse des inscriptions en provenance de Chine est chiffrée à 7 % alors que les inscriptions d’étudiants indiens ont chuté de plus d’un tiers. “Les étudiants chinois se sont montrés mieux disposés à accepter l’apprentissage en ligne que leurs pairs d’autres nationalités.”

Les universités britanniques font mieux : en 2020, le nombre d’étudiants chinois inscrits en premier cycle a augmenté de 30 %. Nouvelle augmentation en 2021 : + 17 %. Un phénomène que le magazine économique explique par les nouvelles règles qui autorisent désormais les étudiants étrangers à rester plus longtemps au Royaume-Uni après l’obtention de leur diplôme pour acquérir une première expérience professionnelle.

Les étudiants chinois reconsidèrent leurs destinations

Pourtant, avant le début de la pandémie, un expert du British Council avait estimé que le nombre de jeunes Chinois en quête d’un diplôme étranger allait commencer à baisser dès 2023. De fait, plusieurs signaux laissent aujourd’hui penser qu’il avait raison, estime The Economist :

Les étudiants chinois ont plusieurs raisons de reconsidérer leurs destinations. Les voyages à l’étranger sont difficiles en période de pandémie or le Covid sévit encore dans les pays occidentaux. La Chine est devenue plus impopulaire ces dernières années et certains Chinois ont subi des agressions racistes à l’étranger. Enfin le sentiment anti-occidental a augmenté en Chine, parfois alimenté par la propagande du parti au pouvoir.”

Les États-Unis sont encore considérés en Chine comme étant le pays qui offre le plus grand nombre d’universités de réputation mondiale. Mais de nombreux étudiants chinois tentés par les études à l’étranger ont été marqués par la rhétorique xénophobe des responsables américains pendant la présidence de Donald Trump. En outre, des sondages montrent qu’ils considèrent que les États-Unis se sont distingués par leur très mauvaise gestion de la pandémie.

En Australie, le nombre d’étudiants chinois qui suivent des cursus non diplômants, en particulier des cours d’anglais, a fortement diminué au cours des deux dernières années. Or ces cursus sont censés préparer à des études dans les universités australiennes, “ce qui peut laisser penser que les inscriptions d’étudiants chinois vont continuer à baisser, au moins pendant un certain temps et même après la réouverture du pays”.

En Chine même, beaucoup de jeunes qui envisagent de poursuivre un jour leurs études à l’étranger choisissent dès la fin de leur scolarité obligatoire, vers l’âge de 15 ans, de s’inscrire dans les écoles qui proposent un enseignement orienté à l’international. Or, en 2020, les inscriptions dans ces écoles ont fortement chuté, note The Economist.

En Chine, les universités étrangères perdent leur aura

De son côté, le South China Morning Post pointe deux autres causes majeures à la relative désaffection des étudiants chinois pour les études à l’étranger. D’une part, les universités chinoises grimpent sans cesse dans les classements internationaux. D’autre part, les diplômes occidentaux ne sont plus aussi prisés qu’auparavant par les employeurs chinois. “L’idée selon laquelle les étudiants formés en Occident seraient plus compétents en matière de relations commerciales et bénéficieraient de facilités sur le plan linguistique commence à s’éroder”, constate le journal.

Lea Chen Hei Yu, diplômée en sociologie de l’Université de Bristol, explique :

Je ne pense pas que nous ayons beaucoup d’avantages sur les diplômés qui ont étudié ici, surtout si nous postulons dans des entreprises locales ou de petite taille. Les recruteurs connaissent mieux les universités chinoises. Les universités renommées en Occident ne sont pas aussi largement reconnues ici qu’on pourrait le penser.”

À l’inverse, les universités chinoises sont de mieux en mieux cotées en matière d’employabilité. La Chine s’est classée au 5e rang mondial pour l’employabilité des diplômés au cours de la dernière décennie, selon l’Employability Rankings 2020, une enquête menée par le cabinet de conseil français Emerging et le magazine britannique Times Higher Education“La Grande-Bretagne était classée au 4e rang, juste devant la Chine, qui a bondi de six places par rapport à 2010. De plus, toutes les universités de Chine continentale figurant dans le top 100 ont maintenu ou amélioré leurs positions précédentes.”

Les jeunes Chinois qui cherchent un emploi soulignent aussi que le réseau local compte autant que le diplôme et que les employeurs préfèrent les diplômés issus des meilleures universités chinoises à ceux qui sont restés absents du pays durant plusieurs années.

La plupart des étudiants chinois ne s’attardent d’ailleurs pas à l’étranger. Ils sont plus de 6,5 millions à avoir suivi des études à l’international entre 1978 et 2019, selon le ministère de l’Éducation, et près de 90 % sont rentrés en Chine une fois leur diplôme en poche. “Pour la plupart, l’attrait de la Chine l’emporte sur celui de l’Occident”, constate The Economist. Ce qui rend la donne d’autant plus complexe désormais pour les professionnels occidentaux tentés de s’installer en Chine.

INTERVENTION DE DANIEL ARIAS Sur le déséquilibre Nord-Sud une perspective semble se dessiner annonçant un possible renversement de la situation.

Le nombre d’étudiants dans le supérieur dans le monde devrait encore croître de 39% d’ici 2027. (analyse avant la pandémie)

L’Amérique du Sud, ainsi que l’Afrique Subsaharienne devrait dépasser en nombre absolu d’étudiants les USA+Canada, mais aussi l’UE et l’Europe hors UE. Ces zones du Sud compteront chacune plus de 20 millions d’étudiants.
L’Asie et l’Océanie environ 170 millions d’étudiants.

Nous allons bientôt nous retrouver avec une population mondiale (env. 300 millions d’étudiants) à haut niveau d’éducation face à un faible emploi dans le primaire et le secondaire et de profondes mutations dans le tertiaire. Et ceci avec une forte progression dans des pays n’ayant pas encore accédé à un stade de développement équivalent à celui de l’occident. L’Afrique Sub Saharienne devrait doubler son nombre d’étudiants, l’Amérique latine gagnera un tiers de plus.

D’ici là nous auront probablement consolidé une bonne partie de la numérisation de la société à l’échelle mondiale. La pandémie pouvant elle aussi jouer ici un rôle accélérateur dans l’adoption plus massive des pratiques numériques dans l’éducation, au travail et dans la vie domestique.

Il est probable que la nouvelle phase de transformation de la production industrielle, dite 4.0, réduise au minimum le personnel nécessaire sur place dans les usines.
L’industrie suivra plus ou moins l’évolution démographique de l’agriculture.
Une des particularités des nouvelles usines est la possibilité de se reconfigurer “facilement” en fonction du produit.

Les facilités d’accès aux logiciels de conception permettront à un plus grand nombre de concepteurs de produits de s’exprimer.
Pour l’instant cette évolution semble être captées par les plateformes numériques.

Une population massive avec des aspirations en fonction de leurs efforts dans un monde où la propriété de ces nouvelles usines agiles sera encore de forme capitaliste tout comme les plateformes de marché mettant en relation les créateurs et les acheteurs. La plateforme empoche des commissions sur tous les processus créatifs de la conception à la production du bien ou service lui-même en échange de la place de marché et de la publicité . Les anglais sont bien clairs MarketPlace,
Ces marchés numériques deviendront probablement le centre de l’activité économique où les créatifs du monde entier pourront collaborer ou être en concurrence.

Ces millions de nouveaux étudiants vont probablement vivre une nouvelle révolution informatique: l’arrivée de l’informatique quantique dont des applications sont espérées pour 2030 2040.
Les premiers domaines d’applications de l’informatique quantique seront probablement la chimie des matériaux, la chimie moléculaire en médecine nécessitant des expérimentations et modélisations complexes in silico. Ceci permettra d’accélérer significativement la recherche et développement de nouveaux matériaux et de nouvelles molécules.
L’optimisation de la logistique est aussi un des domaines d’applications.
La Chine et les grandes entreprises américaines mènent la course en tête, même si des problèmes de stabilité laissent planer des doutes sur cette technologie.
L’Internet quantique et les communications quantiques sont également en cours de recherche.

Dans le domaine de l’énergie la fusion nucléaire est en cours d’expérimentation, grâce aux découvertes soviétiques et à la poursuite des travaux par les Chinois et leur Soleil Rouge.
Le jour où nous arriverons à contrôler et maintenir la fusion nucléaire le potentiel énergétique sera quasiment infini.

De nombreuses recherches sont menées sur la chimie durable et la production de matériaux durables ou bio sourcée, comme les polymères de remplacement pour les polymères d’origine pétrolière.

Le potentiel révolutionnaire est en formation, énergie abondante et humanité hautement qualifiée.

Les étudiants et la mondialisation :
https://ressources.campusfrance.org/publications/chiffres_cles/fr/chiffres_cles_2020_fr.pdf

Quelques actualités quantiques:
https://www.oezratty.net/wordpress/

Vues : 170

Suite de l'article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

La modération des commentaires est activée. Votre commentaire peut prendre un certain temps avant d’apparaître.