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KPRF : La politique étrangère offensive de l’Union soviétique peut encore nous servir d’exemple aujourd’hui

Dans le cadre des importantes réflexions entamées dans ce blog avec en particulier le dialogue Russie-Mali d’Andrei Doultsev et le texte de Franck Marsal auquel j’ajouterai mon texte “les lumières viennent d’ailleurs”, voici une pièce au dossier traduit par Marianne. Nous allons d’ailleurs limiter pour un temps les publications journalières, pour nous donner le temps d’approfondir ces textes et les réactions contributions qu’ils provoquent. (note de Danielle Bleitrach et traduction de Marianne Dunlop)

Au cours de l’émission “60 Minutes”, ont été discutées les nouvelles déclarations du secrétaire général de l’OTAN contre notre pays, la situation au Donbass et les perspectives de négociations entre les dirigeants de la Russie et des États-Unis.

6 décembre 2021

Youri Afonine, Premier vice-président du comité central du KPRF, député de la Douma d’État

Un fragment du discours du secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, à la conférence des participants de l’alliance à Riga, invitant des représentants de l’Ukraine, a été montré. Il a notamment déclaré que “la Russie n’a pas le droit de créer ses sphères d’influence”.

Youri Afonine, premier vice-président du Comité central du Parti communiste de la Fédération de Russie, a noté que notre pays, qu’il s’agisse de l’Empire russe, de l’Union soviétique ou de la Fédération de Russie, en empêchant le monde occidental de mettre en œuvre ses plans agressifs et expansionnistes, lui est toujours resté comme un os à travers la gorge.

En même temps, ils ont toujours essayé de nous blâmer pour la même chose, même si nous ne faisions que défendre nos intérêts. Youri Viatcheslavovitch a rappelé qu’en 1939, l’Union soviétique avait conclu un traité de non-agression avec l’Allemagne. D’abord, c’était notre réponse à l’accord de Munich. Deuxièmement, il a donné à notre pays la possibilité de retarder de près de deux ans l’entrée en guerre et de s’y préparer, ainsi que de repousser sensiblement nos frontières vers l’ouest. C’est pourquoi nous devons réaliser et promouvoir nos intérêts stratégiques sans s’occuper de l’opinion publique occidentale – comme l’ont fait les dirigeants militaires et politiques de l’URSS.

Quant aux fameuses “lignes rouges”, comme l’a souligné le premier vice-président du comité central du KPRF, elles ont été, elles sont et seront. Seulement à l’époque de la puissance et du prestige international de l’Union soviétique ils ne se seraient pas permis de les franchir. Aujourd’hui, l’Occident ne se porte plus aussi bien pour s’opposer à notre pays. Un exemple est l’échec du coup d’État au Belarus, qui était clairement soutenu par des marionnettistes extérieurs.

Mais dans le voisinage, à Kiev, les autorités agissent maintenant sous les ordres venus de l’autre côté de l’océan. Et aujourd’hui, nos “lignes rouges” passent là, en Ukraine, où, selon la déclaration de Vladimir Poutine, le déploiement de toute infrastructure militaire de l’OTAN est inacceptable. Dans le même temps, toute action de représailles de la Russie et du Belarus, telle que la déclaration d’Alexandre Loukachenko sur le déploiement de troupes russes et, éventuellement, d’armes nucléaires, est perçue par l’Occident comme un pas au-delà de ses “lignes rouges”.

Apparemment, à l’instigation des mêmes marionnettistes, la situation dans le Donbass s’aggrave. Youri Afonine a suggéré que ce conflit pourrait en effet passer à une phase chaude. Mais il n’est pas exclu que ce soit la seule façon de le résoudre, en gardant évidemment à l’esprit l’expérience de la Russie contemporaine, qui a su imposer la paix à des agresseurs qui cherchaient à déclencher des aventures militaires. Il est vrai que le secrétaire général de l’OTAN a fait savoir très clairement au régime de Kiev qu’il ne pouvait pas compter sur un soutien au sein du traité de l’Atlantique Nord, car l’Ukraine n’est pas membre de l’alliance. Mais elle est utilisée comme terrain d’entraînement anti-russe par les États-Unis et leurs alliés depuis des années et il est peu probable qu’elle soit abandonnée dans un avenir prévisible.

Ainsi, l’espoir d’un partenariat égal entre la Russie et les États-Unis s’est avéré illusoire, est convaincu le premier vice-président du comité central du KPRF. Et aujourd’hui, notre pays doit mener une politique étrangère plus agressive. À l’époque de l’Union soviétique, nous avons loué une base militaire à Lourdès, à Cuba, pour y installer un centre de surveillance électronique. Elle a été fermée au début des années 2000 et son infrastructure est désormais utilisée par l’université des technologies de l’information de l’Ile de la Liberté. Le moment est peut-être venu d’entamer des négociations sur le retour de la Russie à Lourdès, d’autant que le bail de la base coûte environ 150 millions de dollars par an. Ce n’est pas beaucoup d’argent, compte tenu de l’importance de ce centre radar pour nous et de la nature des tâches qui lui sont confiées. Il est peut-être temps de penser à une coopération plus étroite avec les pays des Amériques qui poursuivent une politique anti-impérialiste indépendante des États-Unis.

À propos, l’actuel secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, était également un ardent partisan d’une telle politique dans sa jeunesse. Youri Vyatcheslavovitch a souligné que ce monsieur était autrefois connu pour être un pacifiste, qu’il participait à des rassemblements contre la guerre et qu’on l’avait même vu jeter des pierres sur l’ambassade américaine à Oslo. Des années plus tard, apparemment dans le but de se distancier de son passé, il affiche des convictions diamétralement opposées, bien que les traîtres ne finissent généralement pas bien.

Le premier vice-président du parti communiste a également rappelé à Stoltenberg, en direct à la télévision, que sa patrie, la Norvège, devait sa libération de l’occupation allemande, notamment à l’Armée rouge. Les prisonniers de guerre soviétiques qui s’étaient échappés des camps de concentration nazis ont également pris une part active au mouvement de résistance dans ce pays. Et cela, personne n’a le droit de l’oublier.

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